20 000 euros sur Ségo !

Aux courses, quand le rouge est mis, quelle que soit l’injustice que recèle la décision finale, c’est fait : si le gagnant n’est pas inscrit sur le ticket, on peut le jeter. Il n’y aura pas de plainte, pas de procès, même en cas de course truquée, le parieur n’aura plus aucun droit.

Si l’arithmétique est contre nous, changeons les règles de l’arithmétique.

Les conseils désintéressés sont les gémissements de tous les loosers, c’est la plainte des flambeurs qui monte du sixième cercle de l’enfer, celui des faux départs, des bloqués dans le dernier tournant, des os brisés à la rivière des tribunes, des trous à vingt mètres du poteau, c’est le sifflement des tuyaux percés, et c’est le chant des sirènes annonçant l’enquête sur les allures du gagnant, la photo à l’arrivée, la réclamation du deuxième contre le premier, et, pour finir, le déchirement des tickets perdants.

Les conseils désintéressés sont les pires. Les types qui donnent des conseils désintéressés cherchent en fait à se mettre à la place de celui qui prend les risques : le parieur. Fascinés par ces risques, ils cherchent à en partager les émotions, mais gratuitement, c’est-à-dire que c’est du vol, une sorte de fric-frac émotionnel. Ils pensent que leurs conseils valent de l’or, et pour peu que leur conseil tombe juste, ce qui n’arrive pratiquement jamais, on devrait leur en être éternellement reconnaissant, comme si c’était grâce à eux.

En politique la gaffe est le sel, le coup de génie, l’incise par laquelle l’édile se libère, se révèle, et offre enfin ce que l’électeur attend : une vérité pour laquelle il peut voter.

Sans culture une société perd son identité. Or, la droite procède à une véritable casse du secteur culturel depuis des années. La politique de la droite en matière culturelle est uniquement basée sur la rentabilité, avec des objectifs quantitatifs et rien sur le qualitatif, ce qui étouffe évidemment toutes les tentatives de création.

Face à l’échec du crédit, ils n’ont proposé que de prêter davantage. Egarés par l’attrait du profit, par lequel ils ont conduit notre peuple dans une voie erronée, ils ont recours aux exhortations, implorant le retour à la confiance. Ils ne connaissent que les règles d’une génération d’égoïstes. Ils n’ont pas de vision d’avenir ; et quand il n’y a plus de vision d’avenir, le peuple est près de périr.

Les divergences ne sont qu’apparentes, ce sont en vérité deux façons complémentaires de rétablir la confiance. Elles annoncent « le grand retour du politique », c’est-à-dire de la rhétorique, du mensonge, en un mot : de la littérature. Cette quantité de mensonges dont nous allons avoir besoin pour rétablir la confiance, la littérature y pourvoira. Les journaux. Il y aura des mots pour expliquer l’inexplicable de cette crise, et nous dire à qui la faute, où sont les coupables.

Internet a bouleversé le pari hippique. Dans la forme et dans l’esprit. Aujourd’hui, on peut même parier pendant la course.Un truc inventé pour dépouiller les joueurs jusqu’au dernier bouton de chemise.

La confiance ne s’effondre jamais tout à fait, elle s’attache à d’autres valeurs, c’est tout, le quantum d’espoir reste inchangé. Ça va prendre du temps, mais la confiance reviendra sur les marchés. J’ai confiance en la confiance, moi.