Les conseils désintéressés sont les pires. Les types qui donnent des conseils désintéressés cherchent en fait à se mettre à la place de celui qui prend les risques : le parieur. Fascinés par ces risques, ils cherchent à en partager les émotions, mais gratuitement, c’est-à-dire que c’est du vol, une sorte de fric-frac émotionnel. Ils pensent que leurs conseils valent de l’or, et pour peu que leur conseil tombe juste, ce qui n’arrive pratiquement jamais, on devrait leur en être éternellement reconnaissant, comme si c’était grâce à eux.
Les conseils désintéressés sont les gémissements de tous les loosers, c’est la plainte des flambeurs qui monte du sixième cercle de l’enfer, celui des faux départs, des bloqués dans le dernier tournant, des os brisés à la rivière des tribunes, des trous à vingt mètres du poteau, c’est le sifflement des tuyaux percés, et c’est le chant des sirènes annonçant l’enquête sur les allures du gagnant, la photo à l’arrivée, la réclamation du deuxième contre le premier, et, pour finir, le déchirement des tickets perdants.
J’ai appris qu’il faut savoir perdre sans amertume pour pouvoir un jour gagner sans triomphalisme.
Les Désirs d’avenir ont compris l’allusion à son drame « personnel », ils avaient d’ailleurs parfaitement pigé que cette accumulation de piques, de moqueries et de reproches était moins destinée aux éléphants du parti qu’au père de ses enfants. Ils ont bien aimé qu’elle en parle comme ça, presque ouvertement, et c’était moins à la femme politique qu’à la femme abandonnée qu’ils faisaient un triomphe.
Les banquiers ont inventé le système le plus ingénieux qui soit : le papier-monnaie. Ils nous ont sortis de la préhistoire et du troc. Et aujourd’hui, avec le commerce des dettes, ils ont monté le degré de confiance mondiale au point où les dettes contractées par de pauvres gens comme nous sont devenues des produits commerciaux. Ils ont ainsi permis que les pauvres gens comme nous vivent comme les riches pendant dix ans, et que les riches vivent comme s’ils étaient encore plus riches.
Les divergences ne sont qu’apparentes, ce sont en vérité deux façons complémentaires de rétablir la confiance. Elles annoncent « le grand retour du politique », c’est-à-dire de la rhétorique, du mensonge, en un mot : de la littérature. Cette quantité de mensonges dont nous allons avoir besoin pour rétablir la confiance, la littérature y pourvoira. Les journaux. Il y aura des mots pour expliquer l’inexplicable de cette crise, et nous dire à qui la faute, où sont les coupables.
Christophe Donner vous présente son ouvrage "La France goy" aux éditions Grasset. Rentrée littéraire automne 2021.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2549013/christophe-donner-la-france-goy
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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