Une fois encore, Undertaker est à la hauteur de sa réputation !
Sans dépasser la gueule cassée de Blueberry, il se hisse tout de même à sa cheville, ce qui, vu le niveau atteint par certains albums du duo Charlier/Giraud, n'est pas une mince affaire.
De toute façon, les scénarios de
Dorison ne sont pas ceux de Charlier et les deux séries sont différentes.
Évidemment, on aime comparer une nouvelle série avec d'autres qui ont atteint des sommets. Moi, j'apprécie les deux et je double donc mon plaisir lecture en laissant de côté les débats stériles.
Les dessins sont de toute beauté et les visages sont tous bien distincts et parfaitement réalisés. Undertaker est sexy, dans son grand manteau noir de croque-mort…
Undertaker n'est pas un gentil mec sympa, il a ses failles, ses défauts, une jeunesse mouvementée et n'a rien d'un chevalier blanc, même s'il est un peu plus évolué que certains de ces contemporains qui veulent casser, tuer, exterminer ou évacuer très loin les méchants Indiens.
Dans ce diptyque, les Indiens n'avaient pas le rôle de méchants, même si ce ne sont pas des enfants de choeur non plus. On les a cherchés, on les a trouvé. Exterminez des Indiens et tout le monde applaudira, mais si un Indien extermine un Blanc, ce sera un tollé général.
Ici, les Méchants sont les Blancs. Et ils sont réussis, les portraits des vilains ! Sid Beauchamp, avec sa gueule potelée et son sourire affiché, me fait penser à Culverton Smith, dans la série Sherlock (BBC). Son air de type perpétuellement de bonne humeur file les chocottes. le pire sera lorsque l'on croisera la route de sa future épouse… Elle est aussi grave que lui.
Ce qui a de bien, dans la saga Undertaker, c'est que les personnages sont travaillés, pas stéréotypés, même si Sid veut le beurre, l'argent du beurre et le cul des banquiers en épousant sa Joséphine, la femme la plus riche de Tuckson.
Le scénario n'est jamais en rade non plus.
Dorison soigne ses récits, évitant de cuisiner la même soupe déjà servie mainte fois et, tout en utilisant les codes du western, il les façonne à sa manière pour qu'ils collent à son personnage de croque-mort (et ancien braqueur de banque) et à son univers. On est donc dans un univers connu qui arrive à nous surprendre, ce qui est assez rare.
Une excellente série western à découvrir, si ce n'est déjà fait !
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