AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Frères Karamazov (393)

Citation extraite de l'ouvrage de Joseph Frank "Dostoïevski, un écrivain dans son temps"

Les radicaux avaient donc adopté les valeurs morales et sociales des paysans russes, inséparables de la foi orthodoxe. Mais ils continuaient à rejeter cette foi elle-même et restaient athées. Cette contradiction est au cœur du dernier roman de Dostoïevski, Les Frères Karamazov, qui prend à bras-le-corps la grande question de la théodicée. Comment un Dieu d'amour a-t-il pu créer un monde dans lequel le mal existe ? Les révolutionnaires des années 1860 avaient simplement niés l'existence de Dieu, mais ceux des années 1870, comme l'écrit Dostoïevski dans une lettre, rejetaient non pas Dieu "mais le sens de Sa création."
Parmi les grands écrivains modernes, Dostoïevski est celui qui a exposé avec le plus de force l'intellectuel dilemme chrétien - avec d'un côté les violentes attaques lancées contre la supposée bonté divine par Ivan Karamazov et sa "Légende du Grand Inquisiteur", de l'autre les enseignements du père Zossime. Ces pages font de Dostoïevski l'égal des tragiques grecs et élisabéthains, de Dante, de Milton et de Shakespeare. Rares sont les romanciers qui se sont élevés à de telles altitudes.
Commenter  J’apprécie          10
— Mon ami, je connais un charmant jeune homme russe, amateur de littérature et d’art. Il est l’auteur d’un poème qui promet, intitulé : « Le Grand Inquisiteur »… C’est uniquement lui que j’avais en vue.
Commenter  J’apprécie          10
Que deviendrait une hache dans l'espace? Quelle idée ! Si elle va se promener un peu loin, je pense que, sans savoir elle-même pourquoi, elle se mettra à décrire des cercles autour de la terre, en guise de satellite. Les astronautes calculeront le lever et le coucher de la hache, Gatzouk l'inscrira dans son calendrier, voilà tout.
Commenter  J’apprécie          00
Hélas ! ne croyez pas à cette union des hommes. Concevant la liberté comme l'accroissement des besoins et leur prompte satisfaction, ils altèrent leur nature, car ils font naître en eux une foule de désirs insensés, d'habitudes et d'imaginations absurdes. Ils ne vivent que pour s'envier mutuellement, pour la sensualité et l'ostentation. Donner des dîners, voyager, posséder des équipages, des grades, des valets, passe pour une nécessité à laquelle on sacrifie jusqu'à sa vie, son honneur et l'amour de l'humanité, on se tuera même, faute de pouvoir la satisfaire.
(page 426)
Commenter  J’apprécie          461
Ne soyez donc pas comme tout le monde ; quand même vous resteriez seul différent, ne soyez malgré tout pas comme les autres.
Commenter  J’apprécie          62
Un « champion de l’idée » me racontait un jour qu’étant en prison on le priva de tabac et que cette privation lui fut si pénible qu’il faillit trahir son « idée » pour en obtenir. Or, cet individu prétendait « lutter pour l’humanité » . De quoi peut-il être capable ? Tout au plus d’un effort momentané, qu’il ne soutiendra pas longtemps. Rien d’étonnant à ce que les hommes aient rencontré la servitude au lieu de la liberté, et qu’au lieu de servir la fraternité et l’union ils soient tombés dans la désunion et la solitude, comme me le disait jadis mon hôte mystérieux et mon maître. Aussi l’idée du dévouement à l’humanité, de la fraternité, de la solidarité disparaît-elle graduellement dans le monde ; en réalité, on l’accueille même avec dérision, car comment se défaire de ses habitudes, où ira ce prisonnier des besoins innombrables que lui-même a inventés ? Dans la solitude, il se soucie fort peu de la collectivité. En fin de compte, les biens matériels se sont accrus et la joie a diminué.
Commenter  J’apprécie          50
Oui, Lise, votre question de tout à l'heure: «N'y a-t-il pas du dédain envers ce malheureux, à disséquer ainsi son âme? » est une question douloureuse... Voyez-vous, je ne sais pas m'expliquer, mais ceux qui se posent de telles questions sont capables de souffrir. Dans votre fauteuil, vous devez remuer bien des pensées...
Commenter  J’apprécie          00
Souviens-toi toujours, jeune homme, que la science du monde s’étant developpée, en ce siècle principalement;
elle a disséqué nos livres saints et, après une analyse impitoyable, n'en a rien laissé subsister. Mais en disséquant les parties, les savants ont perdu de vue l'ensemble, et leur aveuglement a de quoi étonner. L'ensemble se dresse devant leurs yeux, aussi inébranlable qu'auparavant, et l'enfer ne prévaudra pas contre lui.
Commenter  J’apprécie          30
Sache, imbécile, que, si nous autres nous ne croyons plus, c'est par pure frivolité : les affaires nous absorbent, les jours n'ont que vingt-quatre heures, on n'a pas le temps, non seulement de se repentir, mais de dormir son soûl. Mais toi, tu as abjuré devant les bourreaux, alors que tu n'avais à penser qu'à la foi, et qu'il fallait précisément la témoigner ! Cela constitue un péché, mon brave, je pense?
Commenter  J’apprécie          00
«Nous ne craignons pas trop, me déclara-t-il, tous ces socialistes, anarchistes, athées et révolutionnaires; nous les surveillons et sommes au courant de leurs faits et gestes.
Mais il existe parmi eux une catégorie particulière, à la vérité peu nombreuse : ce sont ceux qui croient en Dieu, tout en étant socialistes. Voilà ceux que nous craignons plus que tous, c’est une engeance redoutable ! Le socialisme chrétien est plus dangereux que le socialisme athée.»
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (8950) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Crime et Châtiment

    Qui est le meurtrier ?

    Raskolnikov
    Raspoutine
    Raton-Laveur
    Razoumikhine

    9 questions
    197 lecteurs ont répondu
    Thème : Crime et Châtiment de Fiodor DostoïevskiCréer un quiz sur ce livre

    {* *}