« C'était étrange qu'en plein centre de la capitale, avec quinze kilomètres de gigantesques oeuvres humaines autour de nous, la poigne de fer de la nature se fît sentir comme si Londres n'était qu'une taupinière dans les champs. J'allai vers la fenêtre et regardai la rue déserte. Les réverbères éclairaient une chaussée boueuse et les trottoirs luisants. Un fiacre venant d'Oxford Street éclaboussait tout sur son passage.
– Dites donc, Watson, heureusement que nous n'avons pas à sortir s'écria Holmes en posant sa loupe et en pliant son palimpseste… »
L'enquête relatée se passe en 1894, une année riche en affaires policières. John Watson n'a que l'embarras du choix pour écrire ses chroniques ; l'histoire de la sangsue rouge, la mort du banquier Crosby, la tragédie d'Appleton, le tombeau anglais, la succession Smith-Mortimer, l'arrestation de l'assassin Huet… mais la seule qui retient son attention raconte le trépas d'un jeune homme dans la maison de son employeur.
Sous la tempête de novembre, Londres est sinistre. Alors que Holmes se réjouit de rester chez lui bien au chaud, le jeune inspecteur de Scotland Yard, Stanley Hopkins, vient à nouveau lui demander conseil pour sa toute dernière enquête.
Dans le Kent près de Chatham, à Yoxley Old Place la demeure du vieux professeur Coram, une domestique a découvert le cadavre de Willoughby Smith, le secrétaire du professeur qui avait été embauché pour l'aider dans l'écriture de ses mémoires. Les premières recherches rapportent que cet ancien étudiant de Cambridge n'avait aucun problème, qu'il était honnête et apprécié de toutes les personnes qu'il côtoyait. le meurtrier lui a transpercé la carotide avec quelque chose de tranchant et l'a laissé pour mort alors qu'il lui restait encore un souffle de vie, juste la force d'émettre un cri et d'alerter quelqu'un. C'est la femme de chambre Mme Tarlton qui, arrivée la première sur le lieux du crime, a reçu les dernières paroles du jeune homme : « le professeur ! C'était elle ! ».
Pas de vol, pas de dégât, pas une seule trace, rien à analyser, personne à suspecter, le mystère est complet ! Pas le moindre indice ? Peut-être… Aux côtés de Smith, un pince-nez en or qu'il remet à Holmes.
Après avoir détaillé toute l'affaire avec un grand soin, Hopkins presse Holmes et Watson de le suivre à Yoxley Old Place dès le lendemain car il y a urgence.
Avant même d'avoir quitté Baker Street pour la campagne boueuse du Kent, Holmes a déjà son idée… et l'assassin est bien une femme. Il ne lui faudra alors qu'une petite journée pour démêler la triste histoire, juste avec un peu de cendre de cigarettes…
Une fois de plus, l'intrigue n'est à saluer qu'à la fin de l'enquête. Elle peut paraître sans grande consistance, un peu terne, mais tout son éclat vient des déductions de
Sherlock Holmes et de l'histoire qui se dévoile dans les dernières lignes. Trahison, vengeance, justice, pardon, rémission, devoir, mémoire, honneur, amour… des mots clefs pour une tragique histoire qui prit son essor en Russie bien des années auparavant.
Toutes
les aventures de Sherlock Holmes et de John Watson sont à lire !