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Citations sur L'arithmétique terrible de la misère (19)

Mac apprit que les tribunaux étaient tous pleins de la même histoire : des malfrats ramassaient des cheveux chez un coiffeur pour en saupoudrer leurs scènes de crime. Ça avait permis à bon nombre d'entre eux de passer à travers les ennuis. Mais l'astuce était éventée, parce qu'un cheveu coupé se distingue facilement d'un cheveu arraché. Certains délinquants ignares l'employaient encore – on appelait ça "saler une scène". On trouvait même, sur le net, des salières emplies de cheveux et de poils.
("Bobbidi-Boo")
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La totalité des trottoirs étroits était occupée par des draps clairs sur lesquels des femmes accroupies avaient étalé des piles rongées par l'acide, des casque à une oreillette, des roues de petites voitures et des bouchons de bouteille d'eau. Ces étals hétéroclites faisaient le tour des arbres, bloquaient les entrées des immeubles, grimpaient les escaliers extérieurs, recouvraient l'herbe du square et le goudron du boulodrome, se glissaient sous les tuyas, cernaient les terrasses des cafés, se hissaient sur les vélibs et même, sur une cage à poules.
("L'arithmétique de la misère")
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A petit-pékin, il faut être sous nanocontrôle. Et le nanocontrôle, ça consiste quand même à accepter qu'un consortium pharmaceutique sache ce que tu fais à chaque seconde. Ça lâche une ligne de données qui va l'informer que tu es en train de dormir, ou de bander - ou que tu viens de te cogner le doigt de pied contre une poutrelle et que tu as le taux de cortisol en aigrette. Une ligne qui est capable, en retour, de mettre ton cœur en fibrillation.
Je n'étais pas à l'aise avec ça.
("Sensations en sous-sol")
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Il faut avouer, pensa-t-elle, qu'avant d'opter pour Tate Moon, je ne savais pas que les sables de la Lune étaient si gris et le ciel si terriblement noir. Et les étoiles, vues de la Lune, si dures. Sur Terre, elles scintillent, mais ici elles brillent comme de l'os.
("Tate Moon")
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Tous les ans, pour la préparation du brevet des collèges, je donne un travail à mes élèves. Ils doivent réaliser une application en réalité augmentée, d'accord ? Une application destinée à être chargée dans leur cartabuce. Moi, je ne suis absolument pas pour qu'on implante des puces sous la peau des gosses mais est-ce que j'ai le choix ?
("Enemy Isinme")
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"Bonjour, monsieur. Vous êtes connecté à votre messagerie Xister. Vous avez vingt-trois mails dont six urgents, sept prioritaires et...
— Lecture."
Seiter se lança dans le tri de ses messages. Deux minutes plus tard, il grommelait :
"Antispam.
— Antispam écoute, répondit le logiciel dans son oreillette.
— Spam définition : marquer comme spam tout message expédié par trouite@xister.biz.
— Spam définition refusée. L'adresse indiquée est une adresse interne.
— Gnignigni.
— Je n'ai pas compris votre commande.
("Une fatwa de mousse de tramway")
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Musset a pour mérite d’avoir créé le séducteur sanglotant, qui séduit parce qu’il pleure, et qui pleure parce qu’il séduit. Avant lui, on ne connaissait que deux races de Don Juan : Don Beauf, le bon vivant qui ripaille, étripaille et pinaille, et Don Psycho, froid, calculateur, cruel. (..) Arrive Musset qui invente, coup de génie, ce que Titiou Lecoq appelle « le connard merveilleux ». Ce qui attire la fille, ce n’est pas le connard, c’est la possibilité de le sauver, de le dé-connardiser. 
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Cards était un jeune homme pâle à l'esprit précis. Il travaillait chez Amazon. Son titre ronflant - Life Time Value Officer - dissimulait un quotidien assez répétitif de statisticien, plus précisément de data scientist voué à la gestion des écarts significatifs à la moyenne de données massives. Ou plutôt à la gestion de la gestion de ces marges par des I.A. Dix heures par jour, Cards triait des chiffres afin de cartographier les anomalies des pulsions consuméristes des internautes. Car les ventes de films, de musiques, de hottes aspirantes et de smartphones ne représentaient que la partie émergée de l'or amazonien. Sous les glaces du pôle Nord, dans de grandes salles blanches, les serveurs brassaient des quantités phénoménales de téraoctets. Des vies entières y étaient émiettées - nom, âge, adresse, recherches, achats, renoncements et listes d'envie, mais aussi prix au mètre carré de l'habitat principal, fréquence et durée des connexions, type et prix du matériel utilisé et de l'abonnement au réseau, rapidité de frappe et nombre de fautes d'orthographe. Elles étaient ensuite compactées et vendues, comme des lingots, à des brokers en données personnelles. Ceux-ci les coupaient avec d'autres données - celles des banques, assureurs, cartes de fidélité, médecins, écoles, messageries et loueurs de voitures, sans oublier le fisc, la domotique et la géolocalisation. Puis ils spéculaient sur cette étrange poudre numérique, qui connaissaient ses bulles et des krachs au même titre que le nickel, le pétrole, le Dow Jones et le droit à polluer.
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Ce qui me fait plus rire chez Musset c'est que, né avec une malformation cardiaque (on parle en médecine de "Signe de Musset "), alcoolique et syphilitique précoce, il semble s'être debrouillé pour, finalement, mourir de la tuberculose. Plus certainement, il a succombé à un mélange des deux et la médecine s'en est tenue à la version publiable, comme pour Kafka. Et Lénine. Et Schubert. Et Schumann. Et Dostoïevski. Et Tolstoï. Et Manet. Et Flaubert. Et Nietzsche. Et Gauguin. Et Verlaine. Et Maupassant. Et Van Gogh. Et Baudelaire. Et Wilde. Et Rimbaud. Et Joyce. Et Al Capone. Et Beethoven. Et Scott Joplin. Et tant d'autres.
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La société était à l'écoute des filles en révolte, elle en avait peur, alors elle leur trouvait du caractère et, souvent, une place au soleil. Mais elle n'était pas tendre pour les garçons en révolte. Elle les trouvait à la fois sexy et méprisables, et surtout condamnés d'avance. Elle posait une larme sur leur cadavre, mais sans aucune indignation, et parlait de fatalité.
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