Si la civilisation n'est pas dans le coeur de l'homme, eh bien ! elle n'est nulle part.
La civilisation, la vraie, j'y pense souvent. C'est, dans mon esprit, comme un chœur de voix harmonieuses chantant un hymne, c'est une statue de marbre sur une colline desséchée.
Je hais le XX e siècle, comme je hais l'Europe pourrie et le monde entier sur lequel cette malheureuse Europe s'est étalée à la façon d'une tache de cambouis.
Si la civilisation n'est pas dans le coeur de l'homme, eh bien ! elle n'est nulle part.
L’horizon était peuplé de tant de canons qu’on percevait un gargouillement continu, semblable à celui d’une immense bouilloire tourmentée par un brasier.
Je revois le plateau nu et l’immense cimetière échoué dans les labours brumeux, comme, au fond des mers, les épaves d’un naufrage innombrable.
C’est là qu’on enfermait les hommes perdus, dans une solitude préalable à celle du tombeau.
On se connaissait à la voix plus qu’à la figure.
En face de moi, trois officiers causaient. Leurs voix étaient celles de jeunes hommes, leur expérience militaire celle de vieillards.