Cécile est mal mariée. Son mari qui se prend pour un intellectuel n'est qu'un sot, suffisant et volage. Cécile s'est mariée non par amour mais pour avoir un enfant qui la console des vicissitudes que lui apporte son mariage jusqu'à ce que le petit Alexandre tombe malade…
Avec
Cécile parmi nous, Duhamel se hisse à la hauteur des
Zola et autres
Balzac de ce monde. Il est, à mon avis, leur héritier direct et sa chronique n'est pas sans évoquer celle
des Rougon-Macquart écrits quelques décennies auparavant par son illustre prédécesseur. On a changé de siècle, mais pas les caractères humains et, même si on frôle un peu la caricature, ceux que peint Duhamel sont très véridiques. Ce qui l'est peut-être un peu moins c'est de trouver dans une seul et même famille un exemplaire de l'homme d'affaires cynique (Joseph), une concertiste de renommée internationale (Cécile), un scientifique de haut calibre (Laurent), une coquette (Suzanne). Ferdinand est le seul du clan à avoir un destin plus ordinaire et, de ce fait, il ne tient dans les romans qu'un rôle secondaire. le père Raymond reste l'homme extravagant qu'on sait et on suit avec intérêt ses projets successifs qui conduisent irrémédiablement à l'échec.
L'écriture est toujours aussi agréable et c'est pour moi un vrai plaisir de retrouver cette famille que j'ai l'impression de côtoyer, en dépit du décalage temporel, comme si c'était la mienne…