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Liste Otto.
Liste créée par moravia le 22/09/2014
54 livres. Thèmes et genres : occupation allemande , seconde guerre mondiale , censure , livres , juif

Liste Otto, ainsi nommée en référence à l'ambassadeur d'Allemagne à Paris Otto Abetz.

La « liste Otto », publiée le 4 octobre 1940 dans la Bibliographie de la France, comporte 1 060 titres signés d’auteurs aussi divers que Malraux (L’Espoir), De Gaulle (Vers une armée de métier), Freud ou Vicki Baum. Cette liste est présentée comme établie par les éditeurs.

Voici le Préambule.

"Désireux de contribuer à la création d'une atmosphère plus saine et dans le souci d'établir les conditions nécessaires à une appréciation plus juste et objective des problèmes européens, les éditeurs français ont décidé de retirer des librairies et de la vente, les œuvres qui figurent sur la liste suivante et sur des listes analogues qui pourraient être publiées plus tard.Il s'agit de livres qui, par leur esprit mensonger et tendancieux ont systématiquement empoisonné l'opinion publique française. Sont visées en particulier les publications de réfugiés politiques ou d'écrivains juifs, qui, trahissant l'hospitalité que la France leur avait accordée, ont sans scrupules poussés à une guerre, dont ils

espéraient tirer profit pour leurs buts égoïstes. Les autorités allemandes ont enregistré avec satisfaction l'initiative des éditeurs français et ont de leur côté pris les mesures nécessaires".

(Paris, Septembre 1940).

Même si ce préambule gomme la diversité de leurs attitudes, il est évident que, dans leur très grande majorité, les éditeurs souhaitent, par ces concessions, convaincre l’occupant qu’ils sont prêts à mettre en œuvre eux-mêmes la politique de contrôle qui leur sera imposée. Ils espèrent obtenir ainsi la reprise de leur activité en évitant une intrusion directe dans leur entreprise. Leurs espoirs ne sont que partiellement réalisés. Si les maisons d’édition rouvrent et peuvent approvisionner leur clientèle de la zone non occupée, celles qui sont la propriété de Juifs (et l'on peut noter au passage leur naïveté) n’évitent pas « l’aryanisation » de leur direction et de leur capital. Ferenczi et Calmann-Lévy changent de nom et, sous la direction d’actifs partisans de la Collaboration qui profitent de l'aubaine, deviennent les instruments de la propagande allemande.

Les interdictions se font de plus en plus contraignantes. À partir de juillet 1941, il est interdit de publier ou de rééditer une œuvre anglo-saxonne postérieure à 1870 ; en mars 1942, une seconde liste Otto bannit tous les livres traduits de l’anglais (sauf les classiques) et du polonais, tous ceux (livres scientifiques exceptés) dont les auteurs sont juifs ou qui retracent la biographie d’un Juif.

Les livres scolaires font l’objet de deux autres listes d’interdiction publiées en 1941 et 1943 ; les manuels doivent dorénavant présenter les relations internationales sous un jour plus favorable à l’Allemagne et éliminer l’étude d’auteurs allemands d’origine juive comme Heine. À l’inverse, les éditeurs sont vivement incités à publier certains auteurs allemands pour lesquels le papier leur est généreusement alloué.



1. L'affaire Maurizius
Jakob Wassermann
4.13★ (116)

Rédacteur de la célèbre revue satirique Simplicissimus, il connait la vie de bohême à Munich. Auteur a succès dans les années vingt, il pointe du doigt la bourgeoisie (Caspar Hauser), la justice (L'affaire Maurizius) et l'antisémitisme (Mon chemin comme Juif et Allemand). Ses livres, interdits, furent brûlés par les nazis lors de l'autodafé de mai 1933.
2. Le juif Süss
Lion Feuchtwanger
4.17★ (92)

Albin Michel. Ce livre était interdit en raison de son auteur juif et pacifiste au cours de la première guerre mondiale. Roman dénonçant l'antisémitisme. Par une pirouette machiavélique les nazis en ont fait un instrument de propagande antisémite (en faisant un film du même nom). En janvier 1933, Lion Feuchtwanger est aux États-Unis lorsque les SA mettent à sac sa maison de Berlin, confisquent ses biens, le privent de sa nationalité, de son titre de docteur, et interdisent ses livres. Il s'exile en France où il publie une importante publication antifasciste des écrivains émigrés allemands. Pacifiste et antimilitariste, il devient alors l'un des chefs de file des intellectuels allemands qui luttent contre le nazisme. Il est incarcéré à deux reprises au camp des Milles (lire : Le diable en France), près d'Aix-en-Provence, par le régime de Vichy. Il s'évade pour rejoindre les États-Unis où il terminera sa vie.
3. Totem et tabou
Sigmund Freud
3.75★ (969)

Payot. Lors des autodafés en Allemagne (1933) une mise en scène est organisé avec des récitants désignant les auteurs dont les oeuvres doivent être brulées. Le quatrième récitant déclare : Contre la valorisation excessive de la vie pulsionnelle qui dégrade l'âme, pour la noblesse de l'âme humaine ! » « Je jette aux flammes les écrits de Sigmund Freud. »
4. Essais de psychanalyse appliquée
Sigmund Freud
4.00★ (21)

Payot (1939). Ses livres furent brûlés à Berlin. Lorsque les Allemands occupèrent l'Autriche en 1938, Freud s'enfuit avec sa famille à Londres.
5. Mourir
Arthur Schnitzler
3.71★ (215)

Presses universitaires (Alcan-Leroux-Rieder). Etonnament sa pièce de théâtre "la ronde d'amour", devenue "la ronde" pour atténuer le scandale, ne figure pas dans cette liste. Il faut croire que Madame Anastasie avait la mémoire courte, à moins que cet ouvrage était depuis longtemps introuvable...(parution en français en 1912). Toujours est-il que "l'ouvrage ignoble de ce Juif viennois", de ce " cochon de littérateur juif ", comme l'avait qualifié la presse autrichienne de l'époque, avait mis Arthur Schnitzler dans la ligne de mire des conservateurs nationalistes, antisémites et nazis. Et cela jusqu'à sa mort à Vienne le 21 octobre 1931.
6. Arrêt de mort
Vicki Baum
Editions du siècle (1933) Lors de la campagne "contre l'esprit non allemand", parmi les douze propositions émises, deux sont très claires : 4. Notre ennemi principal est le juif et celui qui l'écoute. 5. Le juif ne peut penser que comme juif. En tant que juive les oeuvres de Vicki Baum sont interdite depuis 1933 par les nazis.
7. Grand Hôtel
Vicki Baum
3.60★ (225)

Editions Stock (1939) "Elle-même pratiquait l'amour comme une obligation de son métier, comme une pièce de théâtre, parfois agréable, toujours fatigante, et qui nécessitait du grand art. Toute la souplesse de son corps - ce qu'il y avait en elle d'ondoyant, de gracieux, de raffiné, de tendre et de caressant, de touchant et de fragile - son élan et son impétuosité : toutes ces qualités accomplies de son art, elle les apportait avec elle quand elle passait la nuit avec un amant. Elle pouvait griser les autres, mais elle-même ne parvenait pas à être grisée. Lorsqu'elle dansait, elle arrivait à se détacher de tout, à s'exalter, à s'oublier soi-même [...]. En amour, au contraire, elle ne perdait jamais conscience : elle se tenait à côté d'elle-même et se surveillait." Littérature dégénérée pour les nazis assurément...
8. La carrière de Doris Hart
Vicki Baum
5.00★ (10)

Stock (1938)
9. Solitude (Ulle)
Vicki Baum
4.19★ (30)

Stock - 1939 "Quand Ulle a atteint sa dixième année, nul ne doute plus qu'il est un nain. Il n'y a que lui à ne pas le savoir. Tout emmuré dans sa petite vie solitaire et courageuse, il s'apparaît à lui-même grand et fort. On a définitivement refusé de l'admettre à l'école ; mais tout le monde ignore s'il s'en afflige ou s'en réjouit. Il sait lire, écrire et compter, mais personne ne pourrait dire où il a appris ; Les enfants qui jouent dans la rue, se taisent quand il passe. Il le sait. Il en a pris son parti. Il ne tourne pas vers eux sa tête vieillotte, un peu boursouflée." Ce livre ne pouvait leur plaire. Adolf Hitler n'avait-il pas demandé qu'on l'aide à débarrasser la terre de tous les "avortons" ?
10. La montagne magique, tome 1
Thomas Mann
4.39★ (68)

Prix Nobel en 1929, se reconnaissant bien avant dans le nationalisme ou l'amour d'une Allemagne bismarckienne, ce qui aurait pu lui faire choisir plus tard le camp nazi. Dans les années 20 Thomas Mann s'engage en faveur de la république de Weimar, souhaitant à l'Allemagne une démocratie parlementaire. Il lance en 1930 un "appel à la raison" qui va sceller son destin et le positionner parmi les voix de "l'autre Allemagne". Dénoncé et vilipendé par les nazis, à la prise de pouvoir d'Hitler en 33, il est contraint d'émigrer en France puis en Suisse, comprenant enfin la nécessité de quitter l' Allemagne avant qu'il ne soit trop tard. Trois années plus tard il est déchu de la nationalité allemande. En 1938 il part vivre aux États-Unis où il enseignera et s'installera définitivement en Californie jusqu'aux années cinquante.
12. Les Buddenbrook : Le déclin d'une famille
Thomas Mann
4.31★ (2244)

Fayard (1932) Premier roman, parution en 1901, qui retrace la grandeur et la décadence d'une famille dans l'Allemagne au tournant du XIXe siècle.
13. La mort à Venise
Thomas Mann
3.77★ (6589)

Publié en 1912, ce roman aux parfums dionysiaques ne pouvait que déplaire plus tard aux nazis. Thomas Mann multiplie les prises de positions défavorables au Parti nazi devenant par là même la cible de nombreuses attaques.
14. Tonio Kröger
Thomas Mann
3.77★ (1202)

Stock. Publié en 1903 Tonio Kröger conte l'amour tourmenté d'un jeune homme pour deux de ses camarades de classe. (une large part est autobiographique comme en témoigne la correspondance de l'auteur).
16. Ceux de Barcelone
Hanns Erich Kaminski
4.00★ (21)

Denoël (1937). Né le 29 novembre 1899 à Labiau (Prusse Orientale), Hans-Erich Kaminski entame dans la presse de gauche allemande une carrière de journaliste. Un mois après l'arrivée d'Hitler au pouvoir, il gagne Paris, où il se lie avec les milieux anarchistes et particulièrement la nouvelle Association Internationale des Travailleurs [AIT] dont le secrétaire est le Hollandais Arthur Lehning . En octobre 1936 il traverse l'Espagne en pleine guerre civile avec Anita Garfunkle, sa compagne, Arthur Lehning, l'anarchiste lithuanienne Emma Goldman, et la photographe autrichienne Margaret Gross dite Michaelis , qui, le 20 novembre 1936, photographie l'enterrement de l'anarchiste espagnol Buenaventura Durruti. "Ceux de Barcelone" est dédié « à la mémoire de Carlo Rosseli, révolutionnaire en Italie, soldat de la liberté en Espagne, assassiné par le fascisme international ». En 1940 Kaminski et sa compagne quittent la France défaite par le port de Marseille et gagnent Lisbonne, où ils tentent, sans succès, de passer aux Etats-Unis. En 1941 ils obtiennent, grâce à l'anarchiste argentin Diego Abad de Santillan, les passeports nécessaires pour émigrer à Buenos Aires. C'est là que meurt Kaminski, en 1960, en 1961, ou en 1963 : la date reste incertaine.
17. Hitler m'a dit
Hermann Rauschning
3.68★ (77)

Membre du parti nazi de 1926 à 1934, Hermann Rauschning a su dans cet ouvrage mettre à nu l'âme d'Hitler et nous révéler tout le poison qui était en lui et son organisation. Rien de surprenant que ce livre figure ici.
18. Mein Kampf (Mon combat)
Adolf Hitler
2.79★ (604)

La présence de ce livre sur cette liste n'est pas surprenant. En effet il faut se souvenir qu'Adolf Hitler voulait passer aux yeux de l'opinion internationale pour un homme oeuvrant pour la paix. Ce livre devenait bien compromettant pour faire admettre une telle idée.
19. La maison Thuringer
Panaït Istrati
3.83★ (17)

Fayard (le livre de demain). Communiste, cosmopolite. Voilà les étiquettes que les nazis accolent au nom de l'écrivain.
20. Amok ou Le fou de Malaisie
Stefan Zweig
3.98★ (4904)

Ferenczi. Stock (1938). Le 10 mai 1933 au soir, à Berlin, des étudiants nazis escortent, en brandissant des flambeaux, deux camions de livres. Avec le contenu des camions ils organisent un «autodafé des écrits juifs nuisibles». 20.000 livres sont brûlés. Parmi les auteurs voués au feu figure Stefan Zweig. Présent sur place, Joseph Goebbels, ministre de la Propagande du Reich, dénonce dans un discours radiodiffusé le «mauvais esprit du passé» et appelle les étudiants à lutter pour que «l'esprit allemand triomphe définitivement dans une Allemagne à jamais réveillée».
21. Le Chandelier enterré - Rachel contre Dieu - Virata
Stefan Zweig
3.83★ (236)

Grasset (1937) Dès 1933, à Munich et dans d'autres villes, les livres du "juif" Zweig étaient brûlés en autodafé. En 1934 il part pour l' Angleterre qui sera le début de son errance dans toute l' Europe et les Etats Unis. Il terminera son parcours en 1942 au Brésil par un suicide accompagné de ce message final : "Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j'éprouve le besoin de remplir un dernier devoir : adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m'a procuré, ainsi qu'à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j'ai appris à l'aimer davantage et nulle part ailleurs je n'aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l'Europe, s'est détruite elle-même. Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d'errance. Aussi, je pense qu'il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde. Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l'aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux." Pétropolis, 22-2-42.
22. La Confusion des sentiments
Stefan Zweig
4.25★ (9341)

Stock (1938)
23. La Pitié dangereuse
Stefan Zweig
4.34★ (3008)

Grasset (1939)
24. Marie-Antoinette
Stefan Zweig
4.38★ (4577)

Grasset (1940)
25. Après
Erich Maria Remarque
4.37★ (171)

Gallimard (1931). Le 10 mai 1933 des dizaines de milliers de livres sont publiquement jetés au bûcher par des étudiants, des enseignants et des membres des instances du parti nazi. Dans une mise en scène réglé pour tout le pays, certains livres étaient jeté aux flammes avec par ordre de passage un texte spécifique pour chaque auteur. Le 7e récitant se présentait en disant : "Contre la trahison littéraire visant les combattants de la première guerre mondiale, pour l'éducation du peuple dans un esprit qui lui permette de prendre les armes pour sa défense » « Je jette aux flammes les écrits d'Erich Maria Remarque. »
26. Les camarades
Erich Maria Remarque
4.38★ (242)

Gallimard (1938). En Allemagne le 4 décembre 1930 est diffusé le film de Lewis Milestone (une adaptation de son livre A l'ouest rien de nouveau) qui sera aussitôt la cible des nazis. Le 11 du même mois, le film est interdit en Allemagne. Victime de l'autodafé du 10 mai 1933 Erich Maria Remarque quitte l'Allemagne pour un exil en France puis aux États-Unis.
27. À l'ouest rien de nouveau
Erich Maria Remarque
4.21★ (13055)

La guerre 14-18 est un sujet tabou pour les nazis. La victoire, toujours la victoire pour le peuple allemand !
28. La fuite sans fin
Joseph Roth
4.03★ (55)

Quand Hitler arrive au pouvoir (1933) l'écrivain juif autrichien Joseph Roth écrit à Stefan Zweig : «Mises à part les catastrophes privées - notre existence matérielle et littéraire est détruite - tout cela mène à une nouvelle guerre. Je ne donne plus cher de notre peau. On a réussi à laisser gouverner la barbarie. Ne vous faites aucune illusion. C'est l'enfer qui gouverne.» A cette date Joseph Roth est plus lucide face à la situation, alors que Stefan Zweig, également juif et autrichien, tergiverse encore.
29. La crypte des Capucins
Joseph Roth
4.10★ (358)

Plon (1940)
30. J'ai faim
Georg Fink
4.50★ (8)

Gallimard (1935). Dans les années 1920, Georg Fink est l'un des auteurs à succès de la République de Weimar. Son ouvrage le plus connu est Mich hungert (« j'ai faim ») sur la misère d'un enfant du prolétariat berlinois. En 1933, ses livres sont interdits de publication par les Nazis. Il s'exile en Suisse où il meurt avant la fin de la guerre.
31. L'Année du jardinier
Karel Capek
3.89★ (303)

Stock (1939). Après les accords de Munich qui entraine la dissolution de la première république tchécoslovaque, Karel Capek par ses prises de position se fait rapidement remarquer par les nazis. Figurant en bonne position sur une liste de personnes à arrêter, c'est sa mort prématurée (un oedème pulmonaire) qui lui évite de terminer sa vie dans un camp Nazi, comme son frère qui mourut à Bergen-Belsen.
32. Berlin Alexanderplatz
Alfred Döblin
3.90★ (1744)

Le soir du 27 février 1933 le Reichstag, est en flammes. Les nazis accusent les communistes d'y avoir mis le feu. S'ensuit immédiatement la première grande vague d'arrestations. Pour les nazis il fait partie de la «littérature de l'asphalte », enjuivée. Il est un "champignon né de la pourriture". Juif à l'esprit socialiste antiprussien, ses écrits autant que ses positions politiques pendant la république de Weimar ne pouvaient que nourrir la haine des nazis. Sous la République de Weimar, sa participation à des associations d'écrivains pourfendant les menées antidémocratiques, sa signature au bas de pétitions contre les atteintes aux libertés constitutionnelles, l'ont conduit à être porté sur leurs listes des « traîtres à abattre». Son éditeur et l'ambassadeur de France à Berlin, André François-Poncet, le préviennent de sa prochaine arrestation. Aussitôt il prend la fuite vers la Suisse pour se mettre à l'abri. Il partira ensuite en France, où il obtient la nationalité française, avec sa famille jusqu'à l'exode de 1939. C'est de nouveau la fuite à travers la France envahie par les troupes allemandes, les camps de réfugiés, puis l'émigration aux Etats-Unis. Un autre exilé qui ne reconnaitra plus ses concitoyens lors de son retour en Allemagne et qui retournera en France pour être enterré au cimetière de Housseras (88700) avec sa famille.
33. Les trois bonds de Wang Lun
Alfred Döblin
4.00★ (6)

Presses universitaires (Alcan-Leroux-Rieder)
34. J'étais une jeune fille laide
Annemarie Selinko
3.80★ (42)

Gallimard 1938. L'auteur Autrichienne, comme Hitler, quitte son pays en 1938 au coté d'un étudiant Danois qui deviendra plus tard diplomate. Sa soeur sera assassinée par les Nazis.
35. Les 40 jours du Musa Dagh
Franz Werfel
4.49★ (136)

Albin Michel. les 40 jours de Musa Dagh, roman paru en 1933 sur le génocide arménien, est un texte étonnamment prophétique... il raconte la résistance de villageois arméniens au génocide programmé par Enver Pacha et ses Turcs. «Comment Franz Werfel connaissait-il le vocabulaire et le mécanisme de l'Holocauste avant l'Holocauste ? Intuition artistique ou mémoire historique, l'une liée à l'autre ?», écrit Elie Wiesel dans sa préface à l'édition française. Malgré cela Franz Werfel fait preuve d'une grande "naïveté" lors de la prise du pouvoir des nazis. Il tente même d'intégrer l'Union des écrivains du Reich (sans succès naturellement). Cependant, il comprendra en 39 qu'il est temps de fuir quand les troupes allemandes envahissent la France où il séjourne. Franz Werfel juif autrichien né à Prague en 1890 est mort en exil aux États-Unis en 1945.
36. Un testament espagnol
Arthur Koestler
4.18★ (302)

Albin Michel (1939) Reportage sur la guerre civile espagnole au coeur de l'action puisque Arthur Koestler correspondant de presse, attendit la mort dans une prison franquiste et assista à de nombreuses exécutions de ses compagnons de cellule. Il faut garder en mémoire qu'Hitler apporta une aide non négligeable à Franco pour vaincre les républicains.
38. L'Espoir
André Malraux
3.78★ (1586)

Gallimard (1937) Un livre sur la guerre d'Espagne avec les républicains. Pas acceptable pour les nazis qui soutiennent Franco.
39. Le Temps du mépris
André Malraux
4.75★ (17)

Gallimard (1935) Récit d'un chef communiste allemand recherché par les Nazis puis enfermé dans un camp de concentration.
40. Retour au front
Roland Dorgelès
3.00★ (5)

Albin Michel 1940.
41. Les Cloches de Bâle
Louis Aragon
3.65★ (422)

Denoël et Steele. 15/11/1934. Parution du premier roman de Louis Aragon : Les Cloches de Bâle, que les éditeurs annoncent ainsi : « Le premier exemple dans le roman français de ce réalisme socialiste que l'on a défini au premier congrès des écrivains soviétiques ». Un candidat pour le prix Goncourt cette année là.
42. Épitaphe pour un espion
Eric Ambler
3.83★ (75)

Nouvelle revue critique (1938)
43. Nuits de Montmartre - Bas-fonds de Berlin
Joseph Kessel
3.71★ (34)

Sur cette liste pour le texte : Bas fonds de Berlin (Éditions des Portiques, 1932)
44. Les rois aveugles
Joseph Kessel
3.66★ (103)

Les Éditions de France (1925). "Avant lui, il n'était pas en Russie de pouvoir plus grand que la police. Aujourd'hui, ce moujik la tient en échec. Il sait jouer. Il faut le tuer ou marcher avec lui." Pour éviter de donner des idées à un éventuel moujik sans doute...
45. Vers l'armée de métier
Charles de Gaulle
4.17★ (35)

Berger-Levrault.1934. L'ennemi reste l'ennemi... même si ce livre inspira (de son propre aveu) le général Guderian, créateur de la force mécanique allemande.
47. La Jeunesse d'un clerc
Julien Benda
4.17★ (9)

Gallimard (pour les deux premiers textes)
48. Fusillé à l'aube
Maurice Dekobra
3.12★ (6)

Baudinière. Fayard (le livre de demain). Livre qui ne donne pas le beau rôle à un officiel supérieur autrichien (et l'armée dans son ensemble) lors de la Première Guerre mondiale. Il faut se souvenir qu'Adolf Hitler était autrichien.
49. Fontamara
Ignazio Silone
4.19★ (70)

Presses universitaires (Alcan-Leroux-Rieder) L'auteur dirigea le journal du Parti socialiste italien (PSI), Il Lavoratore (Le Travailleur), à Trieste, dont le siège social fut incendié par les fascistes en 1920. Il adhère ensuite au Parti communiste italien (PCI) en 1921, dont il deviendra l'un des dirigeants dans la clandestinité. Mauvais curriculum vitae...
50. Les Dictateurs
Jacques Bainville
3.56★ (51)

Denoël et Steele. Le 31 octobre 1935 parution de ce livre de Jacques Bainville, l'un des titres les mieux vendus par Denoël avant guerre (40 000 exemplaires), dont on dit que trois « nègres » se partagèrent la rédaction : Robert Brasillach, Thierry Maulnier et Lucien Rebatet. On savait l'auteur atteint d'un cancer et c'est pourquoi il avait été élu sans difficultés à l'Académie Française, le 28 mars. Il mourut le 9 février 1936.
51. Civilisation
Georges Duhamel
4.13★ (93)

Mercure de France. Livre interdit pour son témoignage des horreurs de la guerre (la première) dans les tranchées. Sa lecture ne peut que vous rendre antimilitariste. A l'opposé de la doctrine nazi.
52. Hérédité et racisme
Jean Rostand
Gallimard (1939) - Quelques citations qui expliquent sa présence sur cette liste. « Les thèses racistes sont des constructions gratuites fondées sur une anthropologie tendancieuse et puérile. » « Pour nous convaincre de la supériorité de la race ariano-nordique, il ne suffit pas que des dictateurs la décrètent en de péremptoires « décalogues ». Il ne suffit pas que des intellectuels enrôlés ou obnubilés sophistiquent la science et adultèrent l'histoire ; il ne suffit pas que des professeurs germaniques ressuscitent au profit de leur jeune mystique barbare, les vieilles imaginations d'un Gobineau et de Vacher de Lapouge. Il ne suffit pas qu'un monsieur Cogni - Italien pur sang qui se prend pour un nordique - interdise le sentiment de la grandeur aux brachycéphales à front bas. Il ne suffit pas qu'en des pamphlets délirants Louis-Ferdinand Céline mette son lyrisme fécal au service de la plus enfantine des « ethnogogies ». Nous voulons un peu mieux que cela. Nous réclamons des preuves, des arguments, des faits. »
53. Trois ans de colère
Henri Béraud
Les éditions de France (1936). - Trois ans de colère tel est le titre sous lequel H.Béraud a réuni quelques-uns des articles que lui avaient inspirés les divers scandales qui jalonnent la politique française depuis plus de 2 ans mais aussi des critiques envers le parti nazi.
54. Vienne, clef du monde
Henri Béraud
Les éditions de France(1934)
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