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4,5

sur 5186 notes
Je n'ai pas peur de la littérature du XIXe siècle, relisant avec plaisir Maupassant, Les soeurs Bronte ou Flaubert. Alors je sais que je vais commettre un crimede lèse majesté en osant écrire ce qui suit !!! Ce Comte de Monte Cristo en version intégrale m'a paru long! Que j'ai trouvé l'écriture ampoulée et prétentieuse, surchargée de références mythologiques prétentieuses et souvent inutiles! Les personnages m'ont paru caricaturaux et monolithiques et l'intrigue souffre d'une longueur excessive. Dumas devait être payé à la ligne pour avoir écrit un pavé si indigeste. Selon moi, ce n'est pas avec ce genre de roman qu'on peut donner envie à des jeunes de s'intéresser à la littérature classique.
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Un livre dont tout le monde connaît les protagonistes de nom. Qui n'a pas entendu parler d'Edmond Dantès, de l'abbé Faria et du château d'IF ?
En ce qui me concerne j'ai attendu jusqu'à un âge avancé pour ouvrir « le comte de Monte-Cristo ».
Il faut rentrer dans le livre pour en apprécier la saveur. Dès les premières pages le lecteur découvre le style d'Alexandre DUMAS en se pénétrant de l'intrigue. L'écriture de l'auteur est d'un autre temps. Elle peut surprendre par sa précision, sa rigueur ; mais on se demander si le lecteur de notre temps n'a pas perdu une capacité de lecture à force de lire des textes où tout nous est mâché . « le style c'est l'homme » en l'occurrence c'est un écrivain qui n'enchaine pas les mots pour boucler son intrigue. L'originalité de l'intrigue, son contexte moral, sa construction « à tiroirs » ont fait du « Comte de Monte-Cristo » un livre culte. Mais le livre du « Comte de Monte-Cristo » est d'une richesse insoupçonnée. Il y a de nombreuses références à la Corse, à l'âme Corse. Visiblement Alexandre DUMAS a aimé les iles, celle de Monte-Cristo mais aussi l'île de beauté. Il parle des corses avec beaucoup de tendresse. Alexandre DUMAS avait des connaissances très précises en matière de toxicologie (Hachich, opium,…). le livre fourmille des références à la mythologie grecque…Le livre est riche de connotations morales. Alexandre DUMAS n'aime pas les puissants, les médaillés, ceux qui sont avides des biens matériels. Il leur oppose ceux et celles dont la grandeur morale est la seule richesse.
« le Comte de Monte-Cristo » est un livre sur le bien et le mai. Sa portée morale est universelle. Il est intemporel.
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Retour de lecture sur le "Comte de Monte-Cristo" (tome 1 et 2) d'Alexandre Dumas et publié en 1844. Ce livre est un véritable chef-d'oeuvre et malgré ses 1500 pages se lit d'une traite. C'est LE livre sur le thème de l'injustice et de la vengeance, à partir d'une histoire passionnante ultra connue par de nombreuses adaptations à la télévision. Elle est racontée avec beaucoup de rythme, avec un style flamboyant, même si l'écriture elle-même paraît un peu datée. Tous les personnages, même les secondaires, et c'est une grande force de ce roman, sont passionnants avec une personnalité très travaillée, tout particulièrement le fabuleux Edmond Dante. On a vraiment l'impression de vivre avec les protagonistes dans cette France du début 19ème siècle. On voyage, sur terre, sur mer, à Paris, dans le sud de la France, en Corse, en Italie. C'est un livre d'aventure, historique, on a aucune peine à se plonger dans le quotidien et le mode de vie de l'époque, tant tout est particulièrement bien détaillé. On se rend compte que finalement deux cents ans après, tout à changé et rien n'a changé, l'aspect matériel n'a plus rien à voir, mais au final n'a un impact que sur la durée des choses, des voyages, et sur un confort qui n'est toujours que relatif. Cette histoire se passe au début de la révolution industrielle, mais à l'heure d'internet et de la mondialisation, on n'a aucun mal à s'y projeter, c'est toute la prouesse de Dumas. Les protagonistes font partie de pratiquement toutes les classes sociales, ce qui donne une vision très large de la société de l'époque. La peinture de certaines classes étant très caustique, Dumas en a probablement profité pour régler quelques comptes . C'est un pavé, mais au final un magnifique roman d'aventure et un grand moment de lecture.
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Voilà bien un Roman d'Aventures qui me fait dire que les auteurs d'aujourd'hui n'ont absolument rien inventé. C'est poignant, intense, énigmatique, merveilleux, beau, sophistiqué, précis, synthétique. du petit lait, en somme. On doit lire ce roman sans appréhension aucune, sans apriori, sans crainte de la complexité et s'y plonger, comme si on partait pour un beau voyage avec l'espoir que la vengeance sera à la hauteur de la trahison. J'ai été subjuguée.
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Edmond Dantès est un jeune homme pour lequel l'avenir semble se présenter sous les meilleures auspices. Promis à la belle Mercedes, il entretient également de bonnes relations avec l'armateur Monsieur Morel qui lui promet une brillante carrière.

Malheureusement, la situation du jeune homme suscite des jalousies. Ses rivaux vont comploter pour le faire accuser d'être bonapartiste. Ces fausses révélations vont être à l'origine d'un long emprisonnement qui va briser la vie d'Edmond.

Lors de son incarcération, le jeune prisonnier fait la connaissance de l'abbé Faria qui va lui permettre d'hériter d'un trésor enterré sur l'île de Monte Cristo.

En parvenant à s'échapper de sa prison après de nombreuses années, Edmond, dorénavant "Comte de Monte Cristo", va partir à la recherche de ses anciennes connaissances en conservant son anonymat.

Mon avis:

J'ai écouté ce roman via l'application "Audible", et j'ai bien accroché avec la voix de l'interprète.

Ce classique m'a paru plutôt accessible. En effet, bien que le rythme du récit soit moins soutenu que dans un roman contemporain, il contient peu de longueurs.

Les références politiques et sociétales de l'époque complexifient cependant certains passages.

J'ai également été amusée à l'écoute de certains termes tels que celui de "porte-clés" qui désignait la personne chargée de conserver les clefs des cachots dans lesquels étaient enfermés les prisonniers.

J'ai apprécié ce roman d'Alexandre Dumas et j'écouterai certainement le deuxième tome.
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Que pourrais-je dire de ce livre qui n'ait déjà été dit ? Avec ses environ 175 ans d'ancienneté (les premiers épisodes de ce qui était alors un « feuilleton » ayant été publiés dès 1844) et le succès énorme que ce roman épique a connu depuis ses débuts, et qui ne se dément pas malgré son âge, ma voix ne va pas apporter grand-chose de nouveau à (l'analyse de) cette oeuvre !
Pour la petite histoire (vous savez que je commence presque toujours mes commentaires par poser le contexte de ma lecture), c'est la toute première fois que je m'attaque à ce livre. Et pourtant, qui ne connaît Edmond Dantès et sa vengeance orchestrée avec une froide détermination calculée qui donne bien envie de ne jamais être son ennemi !? Pour ma part, avec un mari escrimeur et passionné de cape et d'épée (les seules fictions qu'il lise jamais, d'ailleurs, même si, ici, il est assez peu question de combats singuliers ou autres duels…), je n'ai pu échapper au visionnement du film à plusieurs reprises – celui de 1954, car c'est celui-là que mon mari préfère, et qu'il a depuis fort longtemps en format VHS. Je ne suis pas certaine d'avoir jamais vu une quelconque autre version, mais en tout cas ce film est plutôt plaisant, après tout Jean Marais est bel homme ! (clin d'oeil) Tout ça pour dire que je connaissais l'histoire dans les grandes lignes, mais avais quand même oublié bien des détails, et je n'avais donc jamais lu la moindre ligne de ce roman.

Pire : j'ai essayé dans ma jeunesse de lire, au moins 2 ou 3 fois, « Les trois mousquetaires », l'autre monument populaire de l'auteur… Or, sans que je me rappelle pourquoi, je ne suis jamais arrivée au bout, ce qui m'a laissée toutefois assez frustrée, au point d'entamer ce pavé-ci un peu à reculons. Mais voilà : il avait été proposé en lecture commune sur l'un ou l'autre challenge (mais finalement ça ne s'est pas fait, ou alors je l'ai laissée filer sans la rejoindre ?), si bien que j'avais installé ce livre désormais libre de droits sur ma liseuse. Plus récemment, d'autres challenges littéraires me demandent de lire des classiques et/ou un livre de plus de 1.000 pages. Or, celui-ci rassemble les deux critères, j'ai mûri (du moins je l'espère) depuis cette jeunesse évoquée et l'échec des Trois mousquetaires : c'était donc l'occasion ou jamais de m'y lancer.

Et, surprise : c'est tellement passionnant que je l'ai dévoré, ce livre !
Oh ! certes, plusieurs aspects ont indéniablement vieilli, et feraient sans doute hurler les puristes du politiquement correct d'aujourd'hui. Je pense en premier lieu à une vision de la femme quand même très ancienne, certes réaliste et propre à cette époque, mais qui n'en a pas moins un petit quelque chose (et même plus) de choquant pour une femme de notre siècle actuel, d'autant plus qu'Alexandre Dumas ne se pose visiblement aucune question à ce sujet, et je présume que c'est « normal », mais c'est aussi gênant, désormais. Plus d'une fois j'ai brièvement levé les yeux au ciel, et j'ai carrément fait une pause à ce passage – qui n'est pas pire que d'autres, mais c'était sans doute celui de trop, à 68% de l'intégrale : « Il était évident que Mme Danglars était sous l'influence d'une de ces irritations nerveuses dont les femmes souvent ne peuvent se rendre compte elles-mêmes, (…). » Sérieusement ?...
Pareillement, les allusions aux peuples non français (ah la remarque sur la cuisine italienne comme « l'une des plus mauvaises cuisines du monde » !), et pire encore quand il s'agit des Orientaux (y inclus les Grecs, pourtant bien considérés comme occidentaux, aujourd'hui…) ou des « Nubiens », tomberaient aujourd'hui sous le coup d'une condamnation pour racisme affiché, de ce racisme ordinaire qui se voudrait presque bienveillant, mais qui est désormais plus que malvenu.

Enfin, Dieu, la main de Dieu, la vengeance au nom de Dieu etc., de même que le regret d'avoir été plus loin que Dieu et d'être devenu Satan, c'est une thématique quand même très présente aussi – même si, ouf ! notre cher comte parle un moment donné très clairement de son libre-arbitre (sous l'oeil de Dieu, mais quand même !). Cela aussi, c'est très « dans l'air du temps » de l'époque de l'auteur, mais c'est quand même très orienté, si l'on peut dire, et dans un pays où la liberté de culte était alors en cours (on insiste sur cela à l'une ou l'autre reprise), l'athéisme ne faisait vraisemblablement pas partie de ces libertés…

Tout ceci montre que ce livre s'inscrit parfaitement dans son temps : Alexandre Dumas écrivait pour les lecteurs de son époque, point. S'attendait-il seulement à être encore lu avec passion près de 200 ans plus tard ? si tous les écrivains l'espèrent sans doute un peu, il a quant à lui clairement fait le choix de s'ancrer dans son époque – ou, tout du moins, dans le début du XIXe siècle, où commence l'intrigue. Ainsi, outre les éléments évoqués plus haut, il fait référence à des événements politiques bien réels, que nous autres lecteurs de deux siècles plus loin, avons appris au cours d'histoire… mais peu ou prou oubliés (à moins d'être spécialiste et/ou passionné par le sujet).
Pour ma part en tout cas, ça fait très longtemps que j'ai vaguement étudié ces épisodes historiques, et de toute façon sans grand approfondissement, car en Belgique, on n'étudie pas l'Histoire de France à la loupe ! Ainsi, cette « guéguerre » entre bonapartistes et royalistes, dans le contexte explosif de la Restauration après l'exil de Napoléon et ses velléités de retour au pouvoir, ça paraît presque désuet aujourd'hui… et pourtant il faut bien se rendre compte, et Dumas le fait avec brio : que de victimes, que de vies bouleversées, pour avoir voulu croire en une Révolution plutôt qu'en un Roi, en un Roi plutôt qu'en un Empereur, en un Empereur plutôt qu'en la démocratie !
La triste histoire d'Edmond Dantès, qu'il ne pourra comprendre lui-même (puisqu'il a été jeté en prison, dans ce terrible château d'If, sans qu'on lui expose jamais le moindre chef d'inculpation !), est entièrement basée là-dessus, ce qui le poursuivra jusqu'au bout, en y ajoutant diverses guerres et autres conflits plus ou moins régionaux auxquels la France a pris part dans les quelques années suivantes.

Tant que j'en suis aux « faiblesses » (mot que j'ose à peine prononcer en parlant d'un tel livre !) de ce roman, on notera quelques facilités scénaristiques, qui contribuent à une certaine ambiance… mais quand on y réfléchit, on se rend compte qu'Alexandre Dumas a quand même pris le risque de ne pas être tout à fait crédible. En effet, le livre commence de façon très réaliste : on a vraiment l'impression d'être avec Edmond Dantès en train d'accoster à Marseille après un long voyage, il y a là dès le début un sens du dialogue (à ce moment-là, encore très simple) qui fleure bon le Midi, j'avais presque l'impression de lire Pagnol ! (qui est bien postérieur à Dumas… mais qui l'a précédé dans mes propres lectures). On ressent le bonheur du jeune homme d'être rentré au pays en menant à bon port le bateau malgré le décès du capitaine, on est ému de son empressement à retrouver son vieux père, on vibre avec lui quand il rejoint sa fiancée si amoureuse… et on tombe avec lui de Charybde en Scylla quand il est (bien injustement, puisque le lecteur est dans la confidence) arrêté… jusqu'à tout perdre, et de façon aussi terrible qu'irrémédiable !
Bref, c'est un début extrêmement prenant, très prometteur, et ces premiers jours, premières semaines insensées en prison, où notre jeune héros passe par tant et tant d'émotions qui déchirent le coeur et préparent le lecteur, d'ores et déjà, à « accepter » une future vengeance – alors que, à ce moment-là, on le croirait bel et bien perdu à jamais, si on ne connaissait la suite de l'histoire…

Mais alors, sa rencontre tellement improbable avec l'abbé Faria, le fait qu'ils parviennent à creuser une galerie entre leurs deux cellules, avec quasi rien, au nez et à la barbe de leurs geôliers, c'est quand même très, très fort ! (ou alors Dumas prenait lesdits geôliers pour de vrais benêts sans cervelle ? simples exécutants d'un système qui broie les hommes, y compris les geôliers eux-mêmes, qui en perdent toute acuité) Pire encore : cette fortune colossale que Faria aurait découverte et qu'il lègue à notre ami Edmond, c'est carrément trop beau pour être vrai… mais il fallait bien que ça existe, sinon le tout nouveau comte de Monte-Cristo n'aurait pu élaborer une triple vengeance aussi sophistiquée !
Bref, ce sont deux postulats de base, sur lesquels repose l'essentiel de l'intrigue, qui sont quand même très farfelus, si on veut bien y réfléchir… et pourtant ça marche, on accepte d'y croire ! Et de là, tout coule de source, et on ajoute les petites cachotteries des uns et des autres – qu'on se demande comment Dantès a pu en apprendre autant au sujet de chacun (l'histoire de Benedetto par exemple ! c'est quand même un peu surréaliste), alors qu'il était soit en prison, soit en train de voyager et/ou de peaufiner son éducation initiée avec l'abbé Faria ?!

Quoi qu'il en soit, comme je disais, le lecteur accepte tout et « ça marche », car bien au-delà de ces petits creux irréalistes dans la narration, Alexandre Dumas est un formidable conteur, qui parvient à capter encore et toujours l'attention du lecteur, malgré les facilités, malgré les longueurs aussi – c'est qu'on n'écrit plus aujourd'hui comme on écrivait à l'époque, certains passages seraient désormais sans aucun doute élagués – s'il s'agissait d'un roman contemporain - sans que ça enlève rien à l'intrigue !

Un formidable conteur qui maîtrise parfaitement son propos. Pour ne citer qu'un exemple (celui qui aurait pu le plus « m'inquiéter ») : on a beau ne pas trop connaître le système bancaire de ce milieu du XIXe siècle (ni celui de nos jours, d'ailleurs !), dans l'histoire de Danglars s'entend, l'auteur parvient à rendre les choses suffisamment claires pour qu'on mesure le poids autant que le caractère aléatoire de sa fortune, puis toute l'intensité de sa déchéance, comme si c'était naturel et qu'on avait toujours eu affaire à un tel système ! Ainsi, une histoire potentiellement compliquée à saisir, est rendue avec un souci didactique qui ne semble pourtant jamais lourd, et avec une telle fluidité, qu'on en saisit les différentes subtilité sans difficulté.

De même, quand il digresse – et il digresse souvent, pour amener l'un ou l'autre élément qui sera déterminant par la suite, je pense notamment à toute l'histoire (longue !) du bandit romain Luigi Vampa : ça prend des pages et de pages, on se demande tout à coup ce que ça a à voir avec notre comte de Monte-Cristo… et pourtant on se prend à cette histoire dans l'histoire, car elle est habilement contée, avec un souci réaliste et visuel qu'on ne peut s'empêcher de souligner quand on le trouve dans l'un ou l'autre roman contemporain, alors qu'ici il s'inscrit dans la narration de façon tellement naturelle ! malgré un langage qui a bien quelques aspects désuets (et c'est normal !). On a vraiment l'impression d'être aux côtés de ce malheureux pâtre transi d'amour pour sa belle, et qui ne trouvera d'autre voie que le banditisme, mais un banditisme avec tous ses codes d'honneur, et en plus « cultivé », puisque notre Luigi lit des classiques !

Et bien entendu, un autre aspect qui fait la réussite de tout roman : on éprouve des sentiments forts pour les personnages : un attachement évident et spontané pour les « bons », autant qu'on a envie de voir Monte-Cristo aller au bout de sa vengeance envers ceux qui ont provoqué son terrible emprisonnement, pour des raisons tellement viles en plus !
On s'attache d'emblée à ce jeune marin prometteur qu'est Edmond Dantès, on aime le lien presque paternel qui existe de la part de l'armateur Morrel, on a envie que la belle Mercédès reste fidèle envers et contre tout comme elle a « promis » et on s'indignerait presque (si ce n'est cette part en nous qui se dit que la vie continue, malgré tout…) qu'elle ait finalement cédé à son autre, si mauvais prétendant ; on adore l'abbé Faria et sa douce folie bien intelligente en fait, on se lie d'amitié pour les différents bandits corses et autres contrebandiers. Et, bien entendu, on admire et on craint bien un peu l'insaisissable comte de Monte-Cristo ; on retient son souffle quand on le voit aussi bien jouer la comédie avec ceux qu'il a déjà condamnés à son tour, autant qu'on s'émeut, profondément, quand de-ci de-là il se laisse quand même aller à une bribe de bonheur, notamment en compagnie des jeunes Morrel.

Je ne vais pas faire toute la liste, j'en ai déjà beaucoup trop dit, mais est-ce encore divulgâcher, quand il s'agit d'une oeuvre aussi ancienne et, surtout, aussi connue ?
Un roman de presque 200 ans, qui accuse quelques rides certes (dont un certain sexisme ou racisme, propres à son époque), quelques facilités scénaristiques et longueurs peut-être aussi, mais il se lit toujours avec la même passion, grâce à son réalisme souvent visuel, les sentiments forts que suscitent les différents personnages, et surtout cet indéniable talent de conteur, une fluidité de tous les instants malgré un langage parfois désuet, qui me fait dire pour conclure : brave monsieur Dumas !
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... une histoire passionnante, émouvante, romantique, dramatique, bouleversante, une écriture magnifique !

" Je suis un de ces êtres exceptionnels, oui, monsieur, et je crois que, jusqu'à ce jour, aucun homme ne s'est trouvé dans une position semblable à la mienne.

Les royaumes des rois sont limités, soit par des montagnes, soit par des rivières, soit par un changement de moeurs, soit par une mutation de langage.

Mon royaume, à moi, est grand comme le monde, car je ne suis ni Italien, ni Français, ni Hindou, ni Américain, ni Espagnol : je suis cosmopolite.

Nul pays ne peut dire qu'il m'a vu naître. Dieu seul sait quelle contrée me verra mourir."

En quelques mots :
- 1815 sous Louis XVIII
Edmond Dantès, marin, se fait arrêter sans savoir pourquoi
- des règlements de compte politiques et privés
- une histoire de vengeance
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Si je devais résumer mon avis sur ce livre en un seul mot, ce serait : exceptionnel !
Mais, se restreindre à un seul mot pour parler de ce pavé n'est pas possible, non ? Je vais donc un peu préciser mon ressenti.

Certains romans vous emportent par une histoire intense et bien construite, par des péripéties qui vous surprennent et vous ravissent, mais pèchent par le style.
On leur pardonne volontiers cette faiblesse de forme parce qu'on est séduit par le fond.
D'autres sont écrits dans un style magnifique mais ont un contenu un peu léger.
On leur pardonne volontiers cette faiblesse de fond parce qu'on est séduit par la forme.
Rares sont les ouvrages qui allient les deux, exceptionnels sont ceux qui le font au niveau du Comte de Monte-Cristo.

Le Comte de Monte-Cristo est d'une richesse inouïe et m'a régalée par de nombreux aspects.

Le comte de Monte-Cristo, c'est l'aventure à l'état pur.
Alexandre Dumas a concocté une intrigue fabuleuse qui vous tient en haleine de la première à la dernière page.
Découpé en petits chapitres dont chacun appelle le lecteur à poursuivre, le récit est terriblement addictif.

Le comte de Monte-Cristo, c'est une folle vengeance.
Implacable, impitoyable.
Edmond Dantès frappe juste : ses cibles sont soigneusement identifiées, il atteint chacune pile au bon endroit et avec l'intensité adéquate.
Suivre cette vengeance si bien conçue et si bien mise en oeuvre est un plaisir de fin gourmet.

Le comte de Monte-Cristo, c'est un voyage.
Marseille, le Château d'If, l'Orient, l'Italie... Edmond Dantès m'a entraînée avec lui et j'ai aimé tous les lieux que j'ai visités en sa compagnie.

Le comte de Monte-Cristo, c'est une merveilleuse galerie de personnages.
Des gentils pour lesquels on vibre, des méchants que l'on adore détester et dont on attend avec délectation la chute.
Principaux ou secondaires, quelle réussite ! La preuve : certains noms sont connus même de ceux qui n'ont pas lu ce roman. Edmond Dantès, l'abbé Faria...

Le comte de Monte-Cristo, c'est un livre historique.
Alexandre Dumas situe son intrigue à la veille des cents jours, en plein affrontement entre royalistes et bonapartistes. L'histoire fictive s'intègre parfaitement dans L Histoire, et ce cadre ajoute un intérêt non négligeable à la lecture.

Le comte de Monte-Cristo, c'est une incroyable écriture. Tout coule de source dans ces phrases au style d'une simplicité magnifique. Tout s'enchaîne naturellement ; les descriptions, les dialogues, tout regorge de vie.
Cette écriture, simple mais pas simpliste, contribue à rendre ce pavé très léger à lire.
Sans oublier le charme de l'imparfait du subjonctif. Jugez plutôt : "Ils attendaient. Et je savais quoi. Ils attendaient que j'implorasse leur indulgence et que je leur offrisse de l'argent." J'adore !

Quel livre, mais quel livre !
Le comte de Monte-Cristo, c'est une lecture grandiose, intense, inoubliable.
C'est un magnifique cadeau fait au lecteur, un immense plaisir de lecture.
Si vous ne l'avez pas encore lu, vous avez de la chance ! Jetez-vous à l'eau et n'ayez crainte : Edmond Dantès veille sur vous, et c'est un excellent marin.
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C'est un roman mythique que le comte de Monte-Cristo. Tout le monde connaît l'histoire en tout cas des petits bouts. Je viens de finir le tome 1 et comme pour un musicien qui aurait un ou deux « tubes » connus et dont on écoute l'album il est intéressant de parler de ce qu'on ne dit jamais. Tout d'abord le livre est empreint d'une profonde naïveté et de beaucoup d'apartés avec le lecteur. le narrateur, Dumas, donc, cherche à expliquer les choses et parfois le fait de façon insistante. Aucune chance d'être perdu dans ce récit. Ensuite, mais ça c'est plus connu, Dumas fonctionne avec une immense ellipse entre l'évasion de Dantès et le retour du comte de Monte Cristo. Rien ne nous est dit de comment il est passé du statut de bagnard au statut de comte (à part le trésor) en tout cas dans le tome 1. Quelques histoires nous sont racontées par flash-back mais elles concernent peu Dantès finalement. Enfin dans le premier tome les choses « connues » s'enchaînent très rapidement : Dantès est mis au bagne, il rencontre l'abbé Faria et s'évade et on arrive à la page 300 sur 795. Et puis nous découvrons le comte de Monte Cristo à Rome puis à Paris et le premier tome se termine avec des histoires annexes. Bien sûr le comte tisse sa toile mais si on ne le sait pas il ne se passe plus grand chose finalement même si cela n'est pas déplaisant. En tout nulle vengeance pour le moment, vivement le tome 2…
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Dans la prolifique production littéraire d'Alexandre Dumas, la grande majorité des oeuvres relève du roman historique tel que Dumas l'a défini : l'Histoire en tant que « clou où accrocher ses tableaux », des personnages hauts en couleur, un rythme enlevé, le tout baignant dans un romantisme tantôt retenu, tantôt échevelé… Certains romans échappent à ce schéma. le Comte de Monte-Cristo, particulièrement, se démarque des autres productions dumasiennes, et ce à plus d'un titre.
Roman historique
Certes le déroulement de l'histoire est clairement daté : le roman débute le 24 février 1815, sous le règne de Louis XVIII à quelques jours du débarquement de Napoléon et se termine le 5 octobre 1838, en pleine Monarchie de Juillet. Comparativement à la série des Valois (XVIème siècle), à celle des Mousquetaires (XVIIème siècle), à celle des Mémoires d'un médecin (XVIIIème siècle), le Comte de Monte-Cristo est un roman résolument contemporain, puisque les faits qu'il raconte se déroulent 6 ans à peine avant la date de publication. Les lecteurs de 1844 n'ont aucun mal à situer les personnages dans l'espace-temps que l'auteur leur a conférés. Ils les ont vécus, leurs parents les ont vécus, le souvenir de Napoléon est encore vivace dans les mémoires, et la politique de la Restauration évoquée à grands traits, ne peut que leur être familière. le Comte de Monte-Cristo est donc un roman historique ET contemporain.
Roman de moeurs
Contemporain, le comte de Monte-Cristo l'est aussi parce que, pour la première fois chez Dumas – du moins avec une telle évidence – il décrit la société de son époque. La Restauration, sa noblesse dépassée mais toujours aux commandes – sa bourgeoisie au pouvoir montant, son petit peuple industrieux, jouet des grands mais déjà doté d'une conscience politique, ses nostalgiques d'un Empire qui pourrait renaître… Il faut voir ici deux influences capitales : d'une part Balzac et sa Comédie humaine (qui a déjà plus de quinze ans d'existence), d'autre part le roman-feuilleton qui prend son essor avec des auteurs comme Sue ou Soulié qui donnent aux couches populaires un rôle primordial. Plus proche des seconds que du premier, Dumas situe ses personnages dans des classes sociales bien définies qui, en partie, expliquent leur parcours. Dantès/Monte-Cristo rebat les cartes : lui, venant des couches basses de la société (marin, et pire encore, prisonnier évadé) accède aux plus grandes hauteurs de la société où évoluent de façon plus ou moins glauque la noblesse et la grande bourgeoisie (d'argent essentiellement).
Roman d'amour
Dumas est foncièrement un romantique. Ses héroïnes (et ses héros) cochent toutes les spécificités du genre : amours contrariées, coeurs "en bandoulière", générosité ou implacabilité des sentiments... En cela, Dumas ne diffère en rien De Chateaubriand ou De Lamartine. Mais dans Monte-Cristo, l'analyse psychologique est un peu plus poussée. Les motifs qui font agir les personnages ne sont pas toujours très clairs. le portrait d'Edmond Dantès, en particulier est particulièrement fouillé. Ici on se sent plus proche De Balzac ou De Stendhal.
Depuis deux siècles, le Comte de Monte-Cristo est catalogué comme un des meilleurs romans d'aventures. C'est justice, certainement. Mais, pour toutes les raisons invoquées ci-dessus, il est, à mon avis, tout à fait digne également de figurer parmi les romans majeurs du XIXème siècle, et de la littérature en général.



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