L’expression populaire « Va te faire cuire un œuf ! » ne devrait pas exprimer rejet et mépris, mais être au contraire une marque de bienveillance – quoi de plus beau, de meilleur que de se faire cuire un œuf et de le déguster !
La plupart de nos a priori négatifs ne prennent-ils pas racine dans l’ignorance ?
l'ignorance de ce qu'EST l'autre n'est-elle pas la source de tous les mépris, de tous les racismes ?
Et puis nous rêvons toujours , n'est -ce pas , d'un coin de paradis sur terre , où les lois sauvages de la chasse et des antagonismes s'abolissent pour laisser place à la douceur du vivre ensemble en paix?
Pour créer un jardin en pleine campagne , il faut être très patient , très obstiné, de cette obstination ferme et douce qui exclut tout énervement.
On devrait être rempli d’admiration et de respect lorsque l’on mange un œuf. Il est source de vie, et cette expression est rigoureusement exacte en ce qui le concerne puisque de cet objet clos à la forme parfaite peut sortir, s’il est fécondé et avec la seule aide d’un peu de chaleur, un être vivant complet. Il est rempli de vie, il est la vie à lui tout seul.
La poule a simplement son intelligence de poule, son sûr instinct animal – dont nous sommes souvent dépourvus, pervertis par trop de civilisation –, et sait tout ce qu’il faut savoir pour bien vivre une vie de poule : choisir ses nourritures en évitant ce qui pourrait l’empoisonner, faire un nid, des petits, les élever en les éduquant, nettoyer ses plumes et se débarrasser de ses parasites en se roulant dans la poussière, boire de préférence dans une onde courante pour éviter les microbes d’une eau croupie, etc. Il se forme au sein d’un poulailler une véritable vie sociale, où chacun a son rôle et sait maintenir une paix commune.
la plupart de nos a priori négatifs ne prennent-ils pas racine dans l'ignorance ?
Aimer et respecter jusqu’au bout, voilà à mon sens les conditions qui rendent acceptable le sacrifice des animaux, et qui transforment les consommateurs complices que nous sommes en consommateurs responsables.
Comment se résoudre à manger des bêtes que l’on a vues naître, qu’on a soignées de son mieux, qu’on a connues ? Comment passer de « C’est beau » à « C’est bon » ?