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EAN : 978B09RMZVQ9X
274 pages
Stanké (24/02/2022)
3.35/5   44 notes
Résumé :
«Je m'appelle Marie, et je ne connais que l'ordinaire, car jusqu'ici je n'ai pas eu le courage du reste. Mais l'ordinaire, lorsqu'il est enrichi par les années, devient parfois bombe à retardement.»Marie a de la chance. Elle a tout. Du moins en apparence. Un jour, l'effervescence des studios de télévision et sa situation enviable ne lui suffisent plus. Elle ne peut plus supporter cette existence. Cette incorrigible recherchiste s'attaque alors à son dossier d'enquêt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La souffrance des autres, tout comme la nôtre, ne peut être jugée. Car elle n'est jamais planifiée ni espérée. Certaines souffrances nous compressent le ventre et le coeur et siphonnent tout l'oxygène. Elle nous remplissent de leur violence en nous chuchotant à l'oreille. La stratégie des pires souffrances est celle du goutte-à-goutte. Un jour il n'y a plus de place pour essorer, un jour tu nages, un jour tu bois la tasse, mais un jour surtout, tu coules. Parmi les nombreux qui disparaissent sous la surface, la plupart sont assez chanceux pour aller s'échouer. Ils se relèvent difficilement mais vivants, prêt à reprendre un chemin. Rarement le même. La dépression est un mot déguisé pour souffrance. Un mot caché pour les uns, mystère pour les autres, un maux de l'esprit qui joue avec nos mots. Mais qui ne fait rire personne.

C'est donc avec beaucoup de respect que je suis entrée dans l'univers de cette auteure, de son univers réduit en miette, livré généreusement et en toute simplicité. La simplicité du détachement, ce détachement qui exige son propre naufrage avant de pouvoir exister.

Malheureusement je suis demeurée surtout observatrice, rarement impliquée, parfois dérangée mais plus par un sentiment d'agacement sur les réflexions et la personnalité de la narratrice. Les discours politiques sur le Québec indépendant et le pauvre peuple qui a choisit la peur au détriment de la liberté à l'heure où il aurait dû se libérer, sont bien/trop présents et plutôt assommants. du moins mon empathie ressortait de ces extraits plutôt réduite et elle aussi en format goutte-à-goutte, fin prêt à s'évaporer.

L'écriture est habile mais les réflexions idéologiques, la névrose existentielle du personnage de femme contrôlante modelée pour être parfaite, le milieu de travail superficiel qui nous est livré, bref, l'existence globale du personnage principal, ses choix de vie et sa façon de penser et d'agir, tout me gardait à l'écart et me donnait parfois envie d'abandonner.

Sans doute que venant d'une existence qui m'aurait plus touchée, j'aurais attribué une meilleure cote à ce livre. Bref un 2 pour moi, mais qui serait sans doute aisément un 5 pour beaucoup d'autres lecteurs. À vous de vous faire votre propre opinion, ce livre vaut assurément le temps de votre curiosité.
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Plusieurs femmes se reconnaitront dans ce récit, où Marie jongle avec un emploi exigeant et un jeune enfant à la maison. Elle cherchera à accomplir toutes ses responsabilités avec perfection. Ce roman est une prise de conscience réaliste à laquelle font face plusieurs femmes confrontées à un milieu de travail où l'on exige toujours plus d'elles, particulièrement de celles qui naturellement veulent exercer leur travail de façon consciencieuse. La grande fatigue qui en résulte pour celles-ci y est bien illustrée. Ce roman suscite également une réflexion quant à l'avenir de notre société continuellement en quête de meilleures performances. Ce qui m'a légèrement déplu dans ce roman est le flou que l'auteure laisse planer face aux situations toxiques vécues par Marie en milieu de travail et le rôle qu'auraient joué certains personnages quant au harcèlement psychologique qu'ils auraient fait subir à Marie. En somme, un roman bien de notre époque qui ouvre les yeux sur la façon dont bien des femmes vivent (trop souvent dans le silence), la désillusion face à leur travail dans une société axée vers le rendement à tout prix. Bien que le milieu de la télévision serve de cadre à ce romain inspiré de la vie de l'auteure, celui-ci se transpose à bien d'autres sphères du travail.
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Un premier roman si finement écrit! Un grand coup de coeur! une nouvelle voix que je suivrai avec intérêt pour la suite. Alors qu'elle excelle dans toutes les sphères de sa vie, la narratrice en vient un jour à s'épuiser et à remettre en question ses priorités. Les images sont fortes. L'auteure sait nous faire ressentir avec des mots et dès comparaisons d'une précision chirurgicale.
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critiques presse (1)
LaPresse
02 mai 2022
Une femme dans la quarantaine, grosse carrière, un enfant, toujours au bout de ses courriels, craque. Elle dit n’avoir connu que l’ordinaire, n’ayant pas eu le courage du reste. Mais c’est cet ordinaire qui aura raison d’elle et l’entraînera dans une quête existentielle : « Comment une femme riche, dans un pays riche, en arrive-t-elle à ne plus avoir envie de sa vie ? »
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Nous ne sommes plus infirmières, enseignantes, journalistes ou avocates. Nous sommes brûlées. Même les plus résistantes ne peuvent éviter un quelconque divorce, une dépendance, l’endettement, la maladie mentale ou l’anesthésie sexuelle.
Je regarde autour de moi, amies, collègues, et si peu d’entre elles me semblent réellement heureuses. Pas une heureuse factice de centre commercial, de veille de partir en voyage ou de nouvelle photo de profil. Pas une heureuse de trois verres de vin, ni une heureuse de remise de prix. Une heureuse intrinsèque, profonde, lumineuse. Une heureuse qui crève l’écran.
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Sophie, dominée par une douleur irréversible, vient d’enterrer un rêve devant nous. L’homme de sa vue, elle ne l’aura pas à temps pour réaliser ce qui lui est le plus cher, être mère.
Après avoir essayé les bars, les partys, les sites de rencontre, les clubs de marche, les amis des amis, les inconnus à l’épicerie, après avoir fait une thérapie, pleuré ses blessures, accepté ses limites, combattu l’amertume, cultivé son côté tendre et gardé espoir. Après avoir perdu dix kilos, s’être entrainée, épilée, coiffée, maquillée, et avoir tenté de ne plus rien faire, pour laisser travailler la vie, après avoir fait tout ça pendant vingt ans, après avoir fait TOUT ce qu’il fallait faire, Sophie, ce soir, a déposé les armes.
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Nous préserver du chagrin de découvrir les kilomètres de petits riens que nous avons laissé s’enraciner entre les deux rives de notre lit.
Comment être digne de notre absolu lorsqu’il nous faut travailler cinq jours et manger vingt et une fois par semaine?
Je ne suis plus qu’une fraction de la princesse dont il est tombé amoureux. (…) Je n’existe plus que dans une forme morcelée : 40% de problèmes au boulot, 30% de soucis de mère, 20% de gestion domestique et 10% varia. (…)
Le temps qu’il faudrait pour m’extirper d’une folle décennie d’obligations et redevenir la folle aventurière dont il est tombé amoureux se compte en semaines, et nous l’avons déjà réservé pour des vacances en famille. À Disney.
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C’est que ça ne m’intéresse pas de devenir fonctionnelle. Pas que je sois foncièrement contre la méditation ou le yoga. C’est juste que ça ne m’intéresse pas d’acquérir des trucs du genre ces «Cinq choses que vous devez savoir pour revenir au travail après un burn-out», pour finalement réintégrer une réalité qui me fait sentir comme de la merde. Je ne veux pas apprendre à m’adapter. Je veux aller ailleurs.
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