AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782364760073
258 pages
L'écailler du sud (23/02/2012)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Doc, médecin déchu, est devenu avorteur et héroïnomane dans une banlieue mal famée de San Antonio. Il ne survit que pour assouvir son vice et reçoit, quand il est drogué, la visite régulière du fantôme de Hank Williams. On découvre peu à peu qu'il est le médecin qui administra au chanteur la dose d'antidouleurs qui lui fut fatale. En ce jour de 1962, Doc est chargé d'opérer une jeune Mexicaine engrossée par un voyou. Va naître entre le vieux docteur désabusé et la j... >Voir plus
Que lire après Je ne quitterai pas ce monde en vieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Accompagné par la présence encombrante du fantôme d'Hank Williams depuis qu'il lui a donné sa dose fatale de morphine sur la route de l'Ohio, Doc a fini par échouer dans South Presa, le barrio de San Antonio. Là, pour financer sa consommation d'héroïne, il soigne les prostituées atteinte de gonhorrée, les coups de couteau et les blessures par balle, et pratique des avortements clandestins.
L'arrivée de Graciela, jeune mexicaine qui manque lui claquer entre les doigts et qui va finir par s'installer avec lui dans sa pension miteuse bouleverse sa vie. Plus encore, après la visite de JFK et Jackie à San Antonio, la veille de la mort du président à Dallas, c'est la vie de tout le quartier qui se trouve transformée par la seule présence de Graciela.

Ce n'est pas un roman noir mais un conte noir qu'a écrit Steve Earle. Une histoire sombre baignée de fantastique qui fait émerger la beauté d'un décor crasseux et sordide. Et au-delà de la présence à la fois inquiétante et amusante d'un Hank Williams qui, même mort et dans l'incapacité de boire, ne faillit pas à sa réputation d'emmerdeur notoire, on sent bien la patte de Earle, le songwriter, tout au long de cette belle complainte.
Comme une belle chanson de country ou de blues, Je ne quitterai pas ce monde en vie, décrit à merveille les tripots, les pipes à cinq dollars, la violence, la misère quotidienne mais aussi la solidarité qui nait entre ces laissés pour compte, et la perspective de trouver un jour un peu de pureté et de bonheur.
C'est un roman qu'on lit autant qu'on l'écoute, une oeuvre vraiment originale dont on ne tire finalement qu'un seul regret, celui de ne pas être capable de le lire et de l'apprécier dans sa version originale malgré un travail de traduction qui, de toute évidence à travers ce qu'il laisse passer de l'esprit du livre, est plus qu'honnête. S'il n'est pas dénué de défauts, ou plutôt d'imperfections (quelques passages un peu longs, quelques baisses de rythme), il a pour lui le charme de l'originalité, de ce soupçon d'humour et de légèreté. de sa sincérité aussi.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
Commenter  J’apprécie          70
Je connais Steve Earles musicalement depuis une quarantaine d'années , je l'ai apprécié à plusieurs reprises en concert et la qualité des textes de ses chansons est une de ses qualités premières. Je le découvre comme auteur et je suis là également tombé sous son charme.
J'ai beaucoup aimé cette histoire et surtout la vision du monde qu'au travers d'elle Steve Earles fait passer . Un monde finalement pas si mauvais que ça et où il est toujours possible à l'homme de se racheter des erreurs commises . L'idée d'associer un mythe de la musique country comme Hank Williams aux hommes et femmes ordinaires , quoique pas si ordinaire quand on pense , est une réussite .
Cela dit il n'est pas nécessaire d'être amateur de country pour apprécier ce roman .
Commenter  J’apprécie          60
[...] Doc, junkie en manque permanent, a été radié de l'ordre voici des années. Depuis, il vit une lente errance, descente progressive vers les bas fonds de la société américaine. Pour se payer ses doses, il soigne ceux qui, pour un tas de raisons qui les regardent, ne peuvent aller jusqu'aux urgences de l'hôpital de San Antonio. Blessures liées à des affrontements avec les flics ou à des règlements de compte, blessés recherchés…Nous sommes dans les années soixante-dix. Les prostituées, si elles ont souvent besoin d'injections d'antibiotiques ont aussi parfois besoin de se débarrasser d'une grossesse encombrante. La misère des autres entretient celle de Doc, solitaire, par choix dit-il.
Pourtant, chaque fois qu'il se pique, c'est à dire plusieurs fois par jour, Doc tient conversation avec Hank Williams, chanteur de country, mort de nombreuses années auparavant, ectoplasme revenchard et râleur. Hank a véritablement existé, et ce qu'on sait de sa mort précoce correspond, semble-t-il, exactement à la scène du roman. Mort sur la route, un long ruban d'asphalte pour seul horizon. Hank, dont le roman prétend qu'il a été soigné, autrefois, au temps de leur prospérité mutuelle, par le Doc.
Nous voici donc avec un fantôme. Dans les premières pages, cette apparition passe pour une émanation de la conscience de Doc. Puis, avec une stupéfaction joyeuse, on ne s'étonne plus de la voir s'individualiser. Dans un sens, il est même rassurant de voir ainsi le Doc garder sa tête sur les épaules. Mais cela ne dure pas. Car voici Graziella, une petit mexicaine qui ne tarde pas à faire chavirer son coeur, puis son âme, et enfin, malgré sa résistance, son corps. Graziella dont l'aide est si précieuse au Doc : non seulement depuis qu'elle pose les mains sur ses patients, ils ne meurent plus, mais ils s'amendent, et on voit les filles de mauvaise vie retourner dans le droit chemin, les dealers raccrocher, les junkies se sevrer.
[...] critique complète surmon blog
Lien : http://jeanne.desaubry.over-..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
NO MATTER HOW I STRUGGLE OR STRIVE
I’LL NEVER GET OUT OF THIS WORLD ALIVE
Doux Jésus! Cette voix. Cette lamentation tord-boyaux, crève cœur se glissait dans les os comme l’humidité un jour d’hiver. C’était le chant macabre d’un oiseau de mauvais augure annonçant un enfer imminent.
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : MiraclesVoir plus


Lecteurs (8) Voir plus



Quiz Voir plus

Jouons avec John Ford

John Ford adapte en 1935 l'écrivain républicain irlandais Liam O'Flaherty. Victor McLaglen incarne Gypo Nolan, un ivrogne qui dénonce son ami membre de l'IRA pour 20 £ de récompense . Le film s'intitule:

L'Homme tranquille
Le Mouchard
Quand se lève la lune

14 questions
21 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinéastes , cinema , cinéma americain , realisateur , hollywood , adaptation , adapté au cinéma , littérature , western , romans policiers et polars , roman noirCréer un quiz sur ce livre

{* *}