En composant ce livre, j'ai essayé de le rendre aussi complet que possible. J'ai réuni des noms qui peuvent sembler être de notoriété insuffisante; mais, afin de présenter un travail exact, aucun compositeur, si faible que soit sa réputation, n'a été dédaigné. Des omissions, sans aucun doute, seront relevées; elles ont été commises sans intention et l'auteur recevra avec reconnaissance toute correction à faire ou tout renseignement nouveau.
Il y a seulement dix ou quinze ans que le préjugé qui empêchait les femmes d'apprendre le violon, le violoncelle ou autres instruments à corde et les instruments à vent, a été vaincu. Avant 1876, aucune étudiante de violon n'était admise à l'École supérieure de Londres.
Pendant longtemps les femmes ne furent pas admises à concourir pour les prix, ni à recevoir des diplômes dans les Écoles et Conservatoires européens. Lorsque Elisabeth Stirling publia à Oxford son magnifique CXXXe Psaume à six voix et orchestre, pour obtenir le diplôme de Bachelière en musique, ce grade, malgré l'admissibilité de son œuvre et son mérite reconnu, ne put lui être délivré, à cause du silence du règlement qui empêchait de le conférer à une femme.
Il n'y a pas longtemps encore, une composition annoncée comme oeuvre féminine, était condamnée d'avance.
La rareté des oeuvres musicales de femme dans le passé n'est donc pas due à l'inaptitude à vaincre la difficulté et à pratiquer la science, mais doit être plutôt attribuée à la prévention et aux règles de la mode et de l'usage, qui, si longtemps l'ont empêchée de cultiver, par le travail et l'étude, cette utile et lucrative branche de l'Art.