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Critique de medsine


"Des éclairs" est la troisième vie romanesque écrite par Jean Echenoz après les brillants "Ravel" et "Courir" qui m'ont régalé cette année. Des trois histoires, celle-ci est sans doute la plus fictive. L'auteur nous dit lui même en quatrième de couverture, qu'il s'agit d'une fiction sans scrupules biographiques. Elle s'inspire néanmoins de très près de la vie de Nikola Tesla, génial inventeur du courant alternatif et de ses applications industrielles qui ont révolutionné le XXe siècle (radio, radar, air liquide, néon... même la chaise électrique) .

Grégor le personnage principal est né hors du temps, quelque part entre 23 heures et 1 heure du matin, une nuit électrique, alors qu'une tempête brisait la terre et toute la maison familiale de mille éclairs. le bébé se révèle vite surdoué et un brillant étudiant, mais aussi antipathique et méprisant. On lui conseille de partir aux Etats Unis exercer ses talents. Ce qu'il fera.
Il rencontre d'abord Edison, inventeur de l'imparfaite technologie du courant continu, qui l'emploiera à la General Electrics et commencera à le dépouiller de ses premières idées. le premier d'une longue série à profiter des lumières de ce drôle de bonhomme plus passionné par les idées que par leur retour sur investissement. Grégor rencontrera après ce premier échec un deuxième grand industriel, Westinghouse, qui croira davantage en ses capacités et lui donnera une deuxième chance de réussir. Avec le pouvoir financier de l'industriel, ils surpasseront, grâce aux innovations de Grégor, l'étendue commerciale de la Général Electrics. Grégor deviendra célèbre et admiré du grand public comme de la haute société. Mais restera toujours un grand solitaire, plus heureux dans son laboratoire avec ses machines ou dans le parc qu'il affectionne au milieu de pigeons, seuls êtres vivants pour lequel il semble avoir de la sympathie, que dans les dîners mondains.

Le destin de Grégor, à l'image de celui de Zapotec ou de Ravel, d'un certain point de vue, se terminera sur une note tragique. de déboires en déboires, ses inventions, pillées pour les unes ou ridiculisées pour les autres (les trop farfelues ou les trop en avance sur leur temps), lui échapperont. Il deviendra en quelque sorte le pigeon de cette longue farce qu'était sa propre vie.

juin 2014
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