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Critique de bioprof


En l'an de grâce 1327, la chrétienté est en crise. L'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville se rend dans une abbaye bénédictine, entre ciel et terre dans les montagnes d'un territoire incertain entre Provence et Ligurie. Il doit participer à une rencontre entre franciscains (ordre dont il fait partie) prônant la pauvreté du Christ et les partisans d'un pape amateur de richesses. Dès son arrivée, alors qu'il vient de prouver par une déduction des plus fines son talent d'enquêteur, il se voit prié par l'abbé de découvrir au plus vite la raison de la mort violente d'un de ses moines. Guillaume écoutant avec intelligence les propos de l'abbé comprend très vite qu'il a été assassiné. Il ne reste plus qu'à découvrir par qui et comment. Cependant il va falloir faire vite. Vite avant que la réunion n'ait lieu et que l'inquisiteur Bernard Gui, dont la réputation de cruauté n'est plus à faire, et qui accompagne la délégation pontificale, n'arrive à l'abbaye. Tel un ancêtre de Sherlock Holmes, Baskerville se met à l'ouvrage, assisté du jeune Adso de Melk.

Bien vite la tâche de Frère Guillaume va se compliquer, car les morts se succèdent dans l'abbaye qui laissent apparaître des secrets enfouis dont le principal pourrait bien être enfoui dans la tour qui renferme la bibliothèque dans laquelle repose une somme de livre importante source de savoir mais aussi du vice selon certains.

Ce livre est un joyau enchâssé dans une époque trouble qui verra la renaissance lui succéder. le vénérable Jorge de Borgia est une référence à Jorge Luis Borges, qui fut bibliothécaire, écrivain et qui rédigea entre autres « La bibliothèque de Babel » et « Labyrinthes » et devint très tôt aveugle du fait d'une maladie héréditaire. Adso se voit gratifier d'un « c'est élémentaire » durant l'enquête alors que Guillaume porte un nom qui est célèbre dans la littérature du début du 20ème siècle faisant référence à l'ouvrage « le chien des Baskerville » écrit par qui d'autre que Arthur Conan Doyle. le personnage de Guillaume de Baskerville n'a de cesse de faire référence à la raison purement aristotélicienne qui trouve son encrage dans le travail de traduction et d'érudition mené à Tolède qui abritait alors une des plus formidables bibliothèques regroupant des ouvrages en grec, latin, arabe et castillan. Ce livre est à la fois un récit historique, une enquête policière, un livre sur le savoir, un livre sur les livres et un livre sur les idées bonnes et fausses et leur interprétation bonne ou mauvaise, conduisant parfois jusqu'à l'extrême : le meurtre. Depuis « L'empereur Dieu de Dune » de Frank Herbert aucune oeuvre ne m'avait autant impressionnée, imprégnée, emballée au point de me donner la franche envie de me remettre au latin (je vais tout de même y réfléchir) et de lire encore plus. Un roman que j'érige sans vergogne au rang de chef-d'oeuvre!!
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