Agréable roman policier très British dans la veine des "qui-a-tué-qui?".
Les ingrédients du genre sont tous présent : Un candidat assassiné sous le regard de 30 caméras filmant 24h/j la vie des occupants de la maison d'un jeu de téléréalité; un policier un peu gronchon, ses assistants modernes, un huis clos avec un nombre limité de suspects, chacun ayant au moins une bonne raison d'assassiner la victime...
La victime ? tiens au fait, qui c'est ? Méritant son titre, le bouquin nous tient en haleine pendant une première partie pendant laquelle nous faisons connaissance des protagoniste de l'émission "Résidence Surveillée" en remontant du moment du meurtre vers l'entrée des candidats dans la Maison.
Le final sera du plus pur style "Hercules Poirot".
La lecture est légère, le style moderne, les sourires nombreux.
Chaque groupe tient son rôle : les candidats faussement candides, la "Prod" manipulatrice, les policiers représentant dans leur diversité le public.
Critique cinglante de la téléréalité à sa parution, "
Devine qui vient mourir ce soir" est resté un bon roman, même s'il a perdu de son acidité.
Tout est tellement devenu familier dans l'univers décrit, qu'on se trouve plutôt entourés de vieilles connaissance, de bon mots attendus, mais avec le plaisir intact, car on sait que, toujours, une petite surprise nous attend au détour d'une page.
Une lecture en 2001, année de sa parution en version originale devait rendre un son très différent.
C'est en effet en 1999 qu'Endemol révolutionne la TV avec Big Brother aux Pays Bas. Il faudra attendre l'année suivante pour que la vague déferle sur la Grande Bretagne, les USA, l'Allemagne, l'Italie,..
Ce n'est qu'en 2001 que le phénomène arrivera en France, avec Loft Story sur M6. le bouquin sort en France en 2003.
Rappelons-nous les débats animés de l'époque ! le monde était divisé en 2 : les pros et les antis, pas de place pour les tièdes, sommés de prendre parti!
L'exhibitionnisme des candidats (au sens moral comme au sens premier) allait de pair avec les spectateurs-voyeurs. Pour faire bonne mesure, les scènes les plus chaudes étaient diffusées en caméra infrarouge au milieu de la nuit.
Les manipulation du jeux par la "Prod" n'ont commencé à être de connaissance publique que par la suite, pour faire partie aujourd'hui des choses attendues.
Pourtant nous avions été prévenus longtemps à l'avance : C'est en 1958 que
Robert Scheckley publie son "Prix du danger" adapté une première fois en 1970 par Tom Toelle (Das MillionSpiel, prix Italia en 1971) puis par
Yves Boisset en 1983.
La trame en étant on ne peu plus claire : Dans un futur proche, un jeu télévisé intitulé « le Prix du danger » fait fureur. Les règles sont simples : un homme doit parvenir à rejoindre un endroit secret en échappant à cinq traqueurs. Si le candidat gagne, il se voit attribuer la somme de 1 million de dollars, dans le cas contraire, la mort l'attend. le tout est filmé et retransmis en direct sur la chaîne de télévision CTV.
En coulisse, la "Prod" manipule le jeu pour aider ou handicaper les concurrents. (avec quelques variantes dans les adaptations)