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sur 691 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je crois à ce qui reste invisible pour la grande majorité d'entres nous. Notre degré de conscience est aseptisé par le besoin d'une vie simple qui consiste à répondre à nos besoins primaires, avoir la sécurité d'une vie en collectivité, satisfaisante malgré ses travers. Notre esprit est restreint. Notre cerveau loin d'être exploité au maximum de ses possibilités.
Mariana Enriquez soulève le voile, nous ouvre la porte à un possible parallèle, nous offre de regarder par le judas, un monde corrélé au notre, mais réservé à une poignée d'Initiés. Une brèche vertigineuse et puissante telle "la Gorge du Diable" une des plus grandes chutes d'eau du monde, située dans la forêt subtropicale de la province de Misiones, en Argentine. Sur ces terres luxuriantes saturées d'humidité et de chaleur, l'autrice évoque une secte sataniste, dont le médium a la capacité d'entrer en contact avec un lieu qu'ils ont nommé "l'Obscurité".
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Par différents regards, celui de Juan, le médium, son jeune fils Gaspar, dans une première partie, sa femme Rosario en partie trois, nous avons accès à cet Autre Lieu, nuestra parte de noche, ou plutôt la "leur", car ce monde bien que partie du notre, n'est accessible qu'aux très riches et puissantes famille Reyes et Bradford et à leur cercle proche, qui semblent avoir lié un pacte avec des forces occultes. La découverte de cette secte se fait lentement et de façon morcelée, selon chaque protagoniste.
Un besoin vital de fuir cette secte de la part de Juan, et d'éviter par tous les moyens à son fils d'être son successeur. Car les rituels de ces Initiés sont particulièrement abjects. Les médiums sont considérés avec dévotion, curiosité et crainte. Mais ils ne sont que des objets servant à accéder à l'Obscurité, un monde fait d'os, de parties de corps, de plaies, de sang. Pourquoi telle dévotion à l'horreur, quelle contrepartie? Nous ne le sauront clairement qu'à la partie trois, par la voix de Rosario. Les mystères, et l'ambiance pesante qui précède pendant presque 400 pages succédant cette troisième partie peuvent parfois sembler longs. Surtout si l'on considère, comme se fut mon cas, que ce livre nous laisse le choix entre le fouet de scènes choc particulièrement lugubres, et un récit plus "quotidien" , disons, de la vie de Gaspar et de sa bande d'amis, de la vie débridée de Rosario à Londres, et de celle tout autant en dehors des clous des moeurs de Gaspar et de ses amis, presque adulte, en partie finale. Je me suis clairement ennuyée une bonne part, ma part d'ennui.
Contextes plutôt passionnants par ailleurs, du régime politique de l'Argentine entre 1960 et 1997, en passant par la dictature de 1976 à 1983, bien pratique pour la famille Reyes afin de se débarrasser de corps mutilés, dans des fosses communes, par exemple. Contexte également d'un milieu décadent qui voit apparaître le sida, dans les années quatre-vingts, avec un focus sur l'Argentine, en passant par celui du désoeuvrement de gosses de riches à Londres à l'heure du power of flowers dans les années soixante-dix. Je n'ai pas été sensible à la plume de l'autrice, parfois lourde, et qui m'a, pour ma part, noyée d'anecdotes inutiles quand j'attendais qu'elle en vienne aux faits de l'intrigue.
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Mon dernier souvenir de lecture évoquant des rites sataniques, c'est l'appel de Cthulhu d'HP Lovecraft. Toute une légende construite autour de cet être gigantesque, de son origine, son règne, à son dessein de répandre le chaos et de conquérir. Ici que vais-je comprendre de l'Obscurité et de cet Autre Lieu ? Pas grand-chose, finalement. Je regarde simplement par le judas, y voit des choses horribles, sanglantes et funèbres sans avoir accès au dessein de telle mise en scène macabre. Pourquoi le mal serait-il ainsi constitué de membres découpés, d'une soif insatiable de chair et de sang humains ? Mais pourquoi pas va-t-on me répondre. Soit. Mais j'avais besoin d'un socle plus solide.
D'autre part, face à la proposition de l'autrice, j'ai passé une grande partie du livre à être en manque de repères, c'est à dire que ma vision étant réduite à celle de quelques protagonistes faisant partie de la secte, l'Ordre, je ne comprenais pas bien leur intrication à notre monde. La cinquième partie, où la narratrice est une journaliste qui enquête au départ sur les crimes de la dictature, et qui se trouve liée malgré elle à cette secte, fut éclairante (enfin un "oeil" extérieur et objectif) et fascinante par sa construction.
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Devant ma moue dubitative concernant toutes les questions demeurant au sujet de l'Obscurité, on pourrait aussi me répondre que là n'est pas le véritable sujet du livre, que c'est avant tout un livre sur la transmission père-fils, plus précisément. Je n'ai pas pour habitude de juger les personnages, et de façon générale, un écrivain sait défendre ses personnages, nous donner les clés pour les comprendre tout du moins, et les trouver humains. Même si Juan vit entre deux mondes, sa part d'humanité reste à déterminer, si l'on en juge par la façon dont il traite son fils. J'ai détesté ce personnage. Tant de détermination à cacher la vérité à son enfant, à le maltraiter physiquement et moralement, avec pour excuse de le protéger de la secte m'ont donné un sentiment de colère envers lui. Ce père confronte son fils à quelque chose d'aussi glauque que ce de quoi il pense le protéger. Un fils détruit qui fait peine, et qui cherche encore ses réponses à l'orée de sa vie d'adulte "Chez lui, l'alcool desserrait ce qui était bien attaché, une chaîne solide dont il essayait depuis des années de trouver le cadenas." peut-on lire p.668. Si le but de l'autrice, bien que jamais revendiqué, était de plaider contre les non-dits, c'est en tout cas ainsi qu'il a cheminé en moi.
Sans compter que toute la détermination de ce père s'effondre tel un chateau de cartes lors d'un final où l'on se dit :tant de souffrances pour une solution si évidente, qui aurait pu être mise en oeuvre bien avant. Final simpliste, et autant d'ennui que de fulgurances dans ce roman.
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Début des années 1980. Juan quitte Buenos Aires en voiture, dans l'urgence, avec son fils, Gaspar, pour se rendre à Iguazu. Ce départ aux airs de fuite n'est que le commencement d'un long combat du père pour protéger son fils de l'avenir que lui a réservé, à sa suite, l'Ordre, société secrète dans laquelle Juan est tombé bien malgré lui enfant, lorsqu'ont été découvertes par hasard ses capacités de Médium : il en est effet celui qui peut appeler l'Obscurité, entité monstrueuse à laquelle l'Ordre confère des propriétés surhumaines qui pourraient les servir. Cet Ordre, tenu d'une main de fer par deux familles depuis sa création, ou presque, les Mathers et les Bradford – dont fait partie Rosario, la mère de Gaspar -, a une mainmise implacable sur l'Argentine, profitant pleinement du climat dictatorial du pays et des exactions qui y sont commises pour arriver à ses fins.

Je vais faire un peu ma rabat-joie mais, sans dénier les qualités certaines de ce roman, je ne l'ai pas trouvé à la hauteur des éloges qui lui ont été faits. Son rythme, sa construction narrative, et son style, sont à mon sens inégaux : en effet, bien que le choix de mêler les temporalités et les points de vue soient bienvenus pour permettre une compréhension complète de l'Ordre, et le désir de Juan d'empêcher son fils de connaître le même destin que lui en devenant à son tour Médium, ce mélange ne prend pas toujours aussi bien.

La première partie, qui raconte plus précisément le retour contraint de Juan au sein de l'Ordre, et ses conséquences sur l'existence de Gaspar, qui va grandir dans une atmosphère de secret, avec un père gravement malade, instable, violent, m'a semblé parfois poussive et confuse, sensation amplifiée par des phrases ou expressions souvent lourdes et convenues, qui font perdre de la force à l'atmosphère terriblement inquiétante décrite par son intermédiaire. Au contraire, la deuxième partie, s'intéressant plutôt à Rosario, disparue dans des circonstances troubles – ce qui poussera Juan à partir, au début du roman -, racontant à la fois l'histoire de l'Ordre, ce qui a fait de Juan le Médium, et de Rosario la mère de Gaspar, est magistralement menée, mettant en scène un univers dense, vraiment troublant, mimant au mieux l'Obscurité au centre de chaque évènement : le fantastique est enfin, dans cette partie, palpable, et la magie a, enfin, opéré. Mais la dernière partie, qui conclut le destin de Gaspar, et finalement de l'Ordre, m'a semblé de nouveau plus poussive, retombant dans les travers stylistiques du premier quart du roman, donnant lieu à un dénouement précipité proportionnellement au reste de l'intrigue qui avait vraiment pris le temps de se mettre en place, et de fait pas toujours crédible.

Une lecture en demi-teinte en somme, qui ne m'a pas complètement convaincue : j'ai apprécié l'intrigue et l'univers mis en place, beaucoup moins le style et la narration parfois choisis pour les mettre en scène.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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J'ai longtemps hésité à lire ce roman, tentée par les retours enthousiastes que je lisais mais aussi freinée par l'univers teinté de surnaturel que je sais ne pas être tout à fait ma tasse de thé. Sans compter mon peu d'affinité avec la littérature sud-américaine à de rares exceptions près. Il se trouve que j'ai gagné cet exemplaire lors d'un jeu concours et que ça a réglé mon dilemme : je l'ai donc lu.
Et ?
Et je ne sais toujours pas ni ce que j'ai lu ni si j'ai aimé. Cette histoire a un côté très addictif, la fuite de Juan et de son fils Gaspar pour tenter d'échapper à l'Ordre de l'Obscurité entraîne tout de suite le lecteur dans une aventure dont il ignore à peu près tout. Mon esprit cartésien a bien sûr cherché des réponses rationnelles tout au long de ma lecture et je suis sans doute passée très au-dessus de la métaphore avec les violences liées à la dictature argentine même si j'en ai aperçu les contours. Côté violences et scènes d'horreur on est servis, mais je ne suis pas chochotte donc il en faut beaucoup plus pour me faire lâcher un livre. Non, ce qui me gêne je pense c'est que je n'y ai pas trouvé de sens, incapable de passer les frontières de mon imaginaire dans cet univers obscurément obscur. Oh j'ai bien saisi quelques allusions et références mais l'ensemble de ces bribes ne m'a pas menée à un tout qui s'éclaire à la fin.
Reste que je suis contente d'avoir lu ce roman que je considère comme une curiosité littéraire.
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J'ai dû lire ce livre en plusieurs fois. Non pas que ça ne me plaisait pas, mais j'avais du mal à comprendre où tout ça allait mener, quel était le réel fil rouge de cette histoire, alors j'avais du mal à m'y accrocher et à y revenir sans me forcer. Et plus ça avançait pire c'était et moins j'arrivais à trouver de direction à cette histoire.
Je n'ai pas trouvé ce roman fascinant ni envoûtant, contrairement à ce qui se clame partout y compris sur la couverture de la version poche, juste fouillis et désordonné. Bon, je suppose que pour beaucoup de monde cette manière un peu hallucinée de conter les gens, les lieux, les événements et les époques est un art mais ça ne fonctionne pas sur moi, organisme mononeuronal primitif, et je suis passée à des kilomètres du génie du truc.
Je suis tout de même allée jusqu'au bout, je ne sais pas trop comment ni pourquoi. J'avais peut-être juste envie de voir si tout allait s'éclairer sur la fin.
Mais au final, je n'ai jamais compris où ce roman voulait en venir. Et c'est dommage, parce que sur le papier il avait vraiment tout pour me plaire.
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Quand on me parle de " roman phénomène" et d' "oeuvre magistrale", j'ai tendance à courir immédiatement chez mon libraire, animée par l'envie frénétique de découvrir la pépite dont tout le monde parle. Alors quand j'ai lu les éloges si nombreux et enthousiasmés dans la presse et sur Babelio, un horizon d'attente, assez colossal je dois dire, s'est créé autour du roman Notre part de nuit de Mariana Enriquez. Donc, malgré la pile assez conséquente de livres qui m'attendait déjà, j'ai tout laissé en plan pour dévorer (enfin c'est ce que je pensais), ce pavé dont la 4eme de couverture et le bandeau de promo laissaient présager une lecture époustouflante. J'en sors déçue, je n'ai pas trouvé la lecture que j'attendais. Je m'imaginais scotchée à mon bouquin, un peu frissonnante de savoir ce qui allait se passer. J'aurais aimé découvrir un univers plus gothique, plus baroque, plus littéraire dans le style aussi. Malheureusement, je n'ai pas cru à ce monde occulte régi par une société secrète (je crois que j'ai un problème avec les livres centrés sur les sociétés secrètes aussi, généralement je n'y adhère pas) et n'ai pas ressenti grand chose pour les protagonistes qui m'ont laissée de marbre. Finalement, je l'ai terminé en diagonale, impatiente de retrouver la pile de bouquins que j'avais délaissée pour lire le roman qui enchante tout le monde sauf moi, tant pis.
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Quel roman étrange que 'Notre part de nuit' !
Comme à mon habitude, j'ai commencé la lecture sans lire la quatrième de couverture et je dois avouer que j'ai eu peur au début, pas à cause du nombre de pages, mais à cause du sujet.
Le personnage principal est Gaspar, le fils d'un médium. Il a hérité du don de son père et est destiné à servir une mystérieuse société secrète qui entre en contact avec les Ténèbres pour percer les mystères de la vie éternelle. Son père fera tout son possible pour protéger son fils de son terrible sort : 'Les médiums ne vivaient pas longtemps. le contact avec les dieux anciens les détruisait physiquement et mentalement. Certains mouraient au premier contact, ou très tôt. La plupart d'entre eux devenait rapidement fous, de façon irrémédiable.'

Il y a beaucoup de violence dans ce roman, on parle des victimes de la dictature en Argentine aussi, une ambiance étrange poursuit le lecteur tout au long de l' histoire.

Malgré ses 760 pages, le roman se dévore et les retours en arrière ne posent pas de problème pour s'y retrouver.
Je l'ai lu en quatre jours et je pense que c'était la lecture idéale pour la période de Halloween. Une expérience de lecture dérangeante que je ne suis pas prête à revivre. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas aimé le livre, mais si je devrais le relire, j'aurais dit : non.
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Difficile de dire si j'ai aimé ou détesté Notre part de nuit.
Certains passages, d'une beauté troublante, m'ont bouleversée lorsque d'autres m'ont laissée de marbre. La poésie de Mariana Enriquez est simple et imagée mais elle est également longue et cruelle. Plusieurs pages de métaphores mâtinées de fantastique. Lorsque visions, hallucinations et surnaturel se mêlent il est parfois difficile de déterminer un vrai fil conducteur et une histoire qui tienne la route. C'est un ovni littéraire, un magnifique ovni certes, mais un ovni quand même.
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(lu en Espagnol) Je viens de terminer la lecture de cet ouvrage, entreprise pas toujours facile mais parfois envoutante et captivante.

Ne connaissant pas l'autrice, j'ai décidé d'acheter le livre suite aux recommandations unanimes de plusieurs libraires de mon quartier. Une fois la lecture achevée, je ne suis pas encore certain de mon opinion sur le livre, mais je suis légèrement moins enthousiaste que la plupart des critiques babelio.

Ce qui a été assez dur pour moins est la grande partie accordée au mysticisme. En effet, l'intrigue se centre en grande partie sur une société secrète, des mediums, et a' une réalité dans laquelle apparait un espace/temps parallèle et où l'obscurité et le royaume des morts se font tangibles. le tout chapeauté par une sorte de société secrète. Une fois le livre refermé, je ne sais pas encore si je suis devant un coup de génie, ou alors une trame assez bancale (sans vouloir divulgâcher l'affaire, j'ai trouvé la fin un peu tirée par les cheveux, et les explications des phénomènes paranormaux pas assez satisfaisantes).

Je veux bien que l'on puisse abandonner un esprit cartésien et se laisser bercer dans des récits plus fantaisistes, cependant quand le paranormal veut s'inscrire dans un contexte très réel, je trouve qu'il faut essayer de donner plus d'explications. Sans faire un mauvais parallèle, j'ai eu une réminiscence de la fin de la série LOST où de nombreux choses paranormales (notamment la fameuse fumée noire) n'étaient point expliquées. de plus, certains personnages de la « secte » sont un peu caricaturaux, voulant évoquer l'obscurantisme pour on ne sait quelles raisons… de manière un peu caricaturale et manichéenne. de plus, comme indiquait le 4eme de couverture, je m'attendais a un peu plus de lien avec l'histoire récente de l'Argentine (dictature, disparus, etc) mais ceci n'est qu'effleuré.

Mais si j'ai dressé jusqu'à présent les points négatifs du récit, il faut également souligner de bons aspects. La construction du récit est ultra intéressante, superposant des narrateurs différents, et une chronologie non linéaire. de plus la plume de Enriquez est bonne puisqu'elle arrive à maintenir une bonne tension narrative pendant des centaines de pages. de plus, tandis que de nombreux récits ne surprennent que trop peu, lors de la lecture de Notre Part de Nuit jusqu'au tout dernier moments j'étais vraiment déconcerté (positivement) par les idées présentées et je ne savais point où le récit allait mener. Certaines ambiances oppressantes sont d'ailleurs très imagées et bien décrites (la région tropicale Argentine près du Paraná par exemple, le syncrétisme de certaines traditions latino-américaines).

Dur d'avoir une vraie conclusion pour ma part, je dirais que le voyage offert par ce livre vaut le détour, mais bien moins la destination finale. J'attendrai bien sur quelques mois/années pour attendre de voir quelle empreinte je garde de cet ouvrage.








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Je me faisais une joie de lire ce livre dont j'aime beaucoup la couverture qui m'a intriguée par sa puissance et sa détresse.
Au final, je n'ai pas été particulièrement envoûtée ( même si de nombreuses critiques le sont!)

Je suis très partagée : même si je n'ai pas aimé certains aspects du livre (des descriptions un peu trop crues à mon goût, un peu trop gore parfois, un peu trop lent et long dans le récit à certains endroits), je trouve le déroulé original et des personnages marquants.
Je trouve que l'on s'attache quand même beaucoup au personnage de Juan et Gaspar, peut-être grâce à ce style très particulier qu'a l'autrice de distiller les informations en fonction des chapitres et des époques. Cet aspect déstructuré m'a perturbé au départ et je me suis plusieurs fois demandé ce que cela aurait donné si on commençait par lire les 3 premiers chapitres dans le désordre… Et au final, je me dis que cette construction est tout de même bien choisie car au fil du texte on recrée constamment l'histoire car des éléments nouveaux viennent s'ajouter. Par cet aspect, c'est une lecture déstabilisante, mais une expérience intéressante.

Ce livre nous plonge à la fois dans le fantastique, dans l'horrifique, dans la réalité de l'époque de la dictature militaire en Argentine. Parfois, c'est ce côté fantastique qui nous permet d'éclairer un côté historique. Cela m'a d'ailleurs donné envie de faire quelques recherches à propos de ce qui s'est déroulé pendant cette dictature mais quand on ne connaît pas le sujet, je trouve qu'il est difficile de faire des liens.

L'aspect le plus positif et lumineux pour moi, dans ce roman qui transpire la noirceur, sont les passages où l'on parle de poésie. La poésie fait partie intégrante de la vie de Juan et de son fils. C'est ce qui leur permet d'expliquer la vie, de lui donner un sens. Et les moments de poésie sont aussi des respirations dans le livre, des moments de pause bien choisis.

Ce qui est certain, c'est que Notre part de nuit est un roman qui ne laisse pas indifférent…
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🇦🇷 Notre Part de Nuit est le roman qui est arrivée comme un raz de marée dans le paysage SFF. Multiprimé, encensé par la critique, ce roman arrivait avec un bagage qui me faisait peur. Les 700 pages, et l'ambiance horrifique et gothique n'aidaient pas à passer cette crainte.

🇦🇷 Pourtant je me suis lancée et le verdict est compliqué. Je n'ai pas été emballée mais je n'ai pas détesté. Les sentiments que je garde de cette lecture est laborieux et vain. J'ai vraiment senti passé ces 700 pages et j'ai aussi l'impression de ne pas avoir été récompensé à la fin.

🇦🇷 Notre Part de Nuit est d'abord l'histoire d'un père, Juan qui veut protéger à tout prix son fils, Gaspard. Un fils qui a hérite de ses pouvoirs de médium. Un fils qui est convoité par l'Ordre. Un fils qu'il doit éloigner à tout prix quitte à le blesser.

🇦🇷 C'est aussi l'histoire de plusieurs voix qui témoignent de plusieurs époques, de l'Argentine, de la dictature, de son régime totalitaire, de ceux qui l'habitent, la subissent, la défendent, mais aussi de ses révoltes, de ses troubles, de cette période qui couvre les années 60 à 90.

🇦🇷 C'est aussi une histoire mystérieuse, qui cherche à perdre le lecteur ou la lectrice, et qui dévoile sa teneur fantastique au fur à mesure dans une ambiance pesante, sombre et horrifique.

🇦🇷 C'est aussi l'histoire de Gaspard, de ses amis, de ses secrets, de ces événements tragiques et traumatiques qu'il traverse.

🇦🇷 Notre Part de Nuit, c'est une multitude de couches et de voix, où j'ai eu l'impression qu'on voulait trop en faire, trop en dire ou pas assez pour au final une chute finale qui personnellement ne m'a pas satisfaite.

🇦🇷 Tout au long de ma lecture, j'ai eu peur du "tout ça pour ça" et c'est un peu ce qu'il s'est passé. La fin m'a paru déprimante et vaine.

🇦🇷 Pourtant, je comprends que beaucoup ont trouvé ce roman brillant. C'est très bien écrit, très bien mené mais j'ai trouvé que ce roman voulait être trop de choses à la fois.

🇦🇷 Au final, j'ai l'impression de n'avoir jamais été dedans.
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