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Un grand merci à Babelio et aux éditions La Valette pour avoir eu le plaisir de lire ce sympathique roman. Je connaissais les auteurs de nom (oui, ils sont deux : Emile Erckmann et Alexandre Chatrian, et je ne l'ai découvert que très récemment à ma grande honte) mais je n'avais jamais franchi le pas. Voilà qui est fait.

Bien entendu, le thème ne pouvait que m'être agréable puisqu'il traite de l'enseignement au XIXe siècle. Et même s'il ne s'agit pas d'un document mais bel et bien d'un roman, il n'empêche que toute la vision de la société est mise en relief dans ce livre. Alors, la première question est : qu'est-ce qu'un sous-maître ? Il s'agissait d'une jeune personne surveillant les élèves ou, à l'occasion, remplaçant l'enseignant en fonction. Mais attention, il ne s'agissait pas d'un pur et simple surveillant. le sous-maître était inspecté et devait obtenir sa validation. Inutile de préciser qu'il devait donc être un brin savant. Ainsi, Jean-Baptiste Renaud accède à cette charge au début du XIXe siècle. Son brevet de deuxième classe en poche, il aspire à une carrière. Il veut devenir instituteur lui aussi. Cependant, des événements importants vont faire prendre une autre tournure à son avenir. Il apprend à ses dépens l'hypocrisie des hommes.

Le roman se lit très vite, la lecture en est agréable. On apprend énormément de choses sur cette société : les enseignants étaient liés à l'Eglise et se retrouvaient souvent pieds et poings liés. Ils étaient payés par les familles et devaient donc avoir une classe conséquente s'il voulait avoir de quoi vivre. Cependant, il était hors de question de prendre "n'importe qui" : il fallait pouvoir enseigner le catéchisme et convertir ceux qui n'étaient pas catholiques.

Je vais désormais lire les autres oeuvres de ces deux auteurs car leurs romans, qualifiés de populaires, permettent de s'enrichir tout en ayant le plaisir de la lecture.

Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Est-ce là LE chef d'oeuvre "erckmann-chatrianien" ? Pour nous, sans nul doute après lecture éblouie...

Ou : comment un sous-maître doit d'abord apprendre à savoir se soumettre...

La Restauration de 1815 en toutes ses horreurs (psychologiques et sociales). Pour survivre, devoir se plier. Ce qui n'exclue pas le sentiment dissimulé de révolte (plus que légitime mais guère "légitimiste"...).

Bref, après le triste règne de l'Usurpateur (son empire de pacotille puis la cohorte tardive des napoléonâtres nostalgiques), voici celui des revanchards de tous poils cernés de leurs tristes nuées de corbeaux (fort instruits, pour ce qui est du "bon" Curé Bernard, ce "saint homme"...), grands prescripteurs de nouvelles consignes pédagogiques...

En 1816, "sur le terrain" du Terroir vosgien fort accidenté et glacial, curés et nobliaux préfèrent - ici comme ailleurs - maintenir le peuple dans l'ignorance.

Voici donc l'histoire (vécue comme en immersion au plus près du personnage) de Jean-Baptiste Renaud, pauvre d'entre les pauvres, acharné à monter les barreaux - vermoulus ou pourris - de l'échelle sociale dans ce monde grisâtre de la Restauration de l'ancien Ordre (divin). On sait depuis "Le Rouge et le Noir" [1830] de l'ami STENDHAL combien ces barreaux sont intrinsèquement glissants et vous amènent à la chute - tout du moins (comme ici) à "l'accident" qui se répète... L'arriviste Julien Sorel amené incidemment (par simple sens de la survie en milieu hostile ou indifférent) à l'imprudence, à une tentative de féminicide et, au final, à l'échafaud. L'ordre règne : pauvre Julien Sorel, pauvre Jean Baptiste Renaud, qui tous les deux, se "trouvent" et ne regretteront diablement rien... Les pauvres ont cette espèce de fierté, n'est-ce pas...

Comme ses créateurs, Jean-Baptiste est, semble-t-il, un "bon chrétien" mais aussi un Républicain qui se cherche et se trouve (au chapitre X final) : il n'a que dix-huit ans et redevient dans les paragraphes conclusifs le vieil herboriste plein de clairvoyance qui nous conte "son histoire" édifiante...

"Histoire d'un sous-maître" est donc un court, dense et exceptionnel roman produit en 1871 par le "couple" (ils se sépareront tardivement sur motif financier) que formèrent si longuement Messieurs Emile ERCKMANN et Alexandre CHATRIAN, visiblement ici au sommet de leur art, tant la langue y est agile, inventive et merveilleuse : romanciers trop souvent sous-estimés (classés comme "régionalistes") dont la simple science a été de forger des "contes populaires" exigeants à la durabilité sans pareille, et qui parlent au coeur de chacun...

On se souvient encore de leur "Histoire d'un conscrit de 1814" puis leur "Waterloo" (ces deux envers de la triste médaille bonapartiste) ou de leur toujours charmant et tendre opus "L'Ami Fritz", mais leur oeuvre est immense (réédité en une quinzaine de volumes à couvertures jaunes par le courageux et si exigeant "Jean-Jacques Pauvert Editeur").

Ce roman se hisse - par son évidente perfection romanesque - à la hauteur du "tout premier" (jeune) C.F. RAMUZ : nous songeons là immédiatement à "Aimé Pache, peintre vaudois" [1911] comme à "Vie de Samuel Belet" [1913] ou même à "La guerre dans le Haut-Pays" [1915] pour leur pureté et leur dimension existentialiste, qui vinrent immédiatement après ces quatre premiers pas chatoyants que furent "Aline" [1905], "Les Circonstances de la Vie" [1907], "Jean-Luc persécuté" [1908] et "Le Village dans la montagne" [1908]...

La vie des pauvres et des humiliés est une Gnose ignorée.
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Plaidoyer pour l'école républicaine. Un modèle de grammaire et de synthaxe facile à utiliser en classe. Très belles illustrations an quadri. Superbe petit roman.
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Avide de découvertes, ce livre à été choisi lors de la dernière Masse Critique à cause de son titre: il existait des maîtres, des maîtresses, mais des sous maîtres, je ne savais pas. Je n'avais pas lu de romans du 19 eme depuis un moment, qui plus est écrit à quatre mains.

La lecture est rapide et fluide, le style léger et agréable. L'idée d'incorporer au texte des illustrations est agréable, ça enjolive un peu le sombre paysage du lieu de l'histoire.
Quant au contenu je dois dire que j'ai été un peu déçue, je suis restée sur ma faim, j'attendais davantage de péripéties, d'anecdotes. Néanmoins la rapidité de lecture et justement cette impression de manque de contenu correspond tout à fait au temps de carrière du narrateur, courte!

Le message transmis est par contre très clair et de mon point de vue très actuel: pousser une personne réellement compétente à renoncer à l'enseignement, sous prétexte qu'elle n'utilise pas les bonnes méthodes ou n'enseigne pas les matières décidées en haut lieu... Finalement ça n'a pas beaucoup changé , triste constat suite à une lecture plutôt agréable.

Merci aux éditions La Valette et à Babelio pour cette découverte.

Si L'Histoire d'un sous maître vous intéresse, il fait partie de ma liste à changer.
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J'ai beaucoup aimé ce livre sincère et qui pose des questions intelligentes sur l'instruction, la laïcté et la pédagogie.
Il est bien écrit (ça fait du bien) On se plonge avec délice dans les paysages vosgiens qui changent au gré des hivers rigoureux et des soleils d'été. On s'évade et on réfléchit que demander de plus.
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Il s'agit ici de l'histoire d'un jeune garçon qui se fait sous-maître pour éviter l'armée, et qui va découvrir les esprits retords d'un siècle ou la puissance est tout. Il va apprendre à ses dépends que les plus instruits utilisent les plus faibles, les manipulent afin d'assurer leurs places...
Ce livre est une apologie à l'éducation. Il décortique les façons de penser d'un siècle passé, mais qui reste tellement d'actualité, qu'après avoir lu ce récit, on en a froid dans le dos...l'éducation reste donc primordiale, c'est peut-être pour cela que les gouvernements successif font tout pour qu'elle devienne si médiocre, que nos enfants ne voient que du feu dans toutes les magouilles qui se trament sous nos yeux.
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