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Citations sur L'Invasion ou le Fou Yégof (19)

Il y eu table ouverte dans les granges et sous les hangars. Ce qu'on consomma de vin, de pain, de viande de tartes, et de « kougelhof », je ne puis le dire ; mais ce que je sais bien, c'est que Jean Claude, fort sombre depuis l'entrée des alliés à Paris, se ranima ce jour-là, en chantant le viel air de sa jeunesse, aussi allégrement que lorsqu'il parti, le fusil sur l'épaule, pour Valmy, Jemmapes et Fleurus. Les échos du Falkenstein en face répétèrent au loin ce vieux chant patriotique, le plus grand, le plus noble que l'homme ait jamais entendu sous le ciel.

2181 - [Le Livre de poche n° 5075, p. 302]
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On descend rarement dans ce défilé, car le Blutfeld a quelque chose de sinistre, surtout au clair de lune d'hiver. Les gens instruits du pays, le maître d'école de Dagsburg, celui de Halzach, disent qu'en cet endroit s'est livrée la grande bataille des Triboques contre les Germains, lesquels voulaient pénétrer dans les Gaules sous la conduite d'un chef nommé Luitprandt. Ils disent que les Triboques, des cimes d'alentour, précipitèrent sur leurs ennemis des masses de rochers, les broyèrent là-dedans comme dans un mortier, et que de ce grand carnage, la gorge a conservé le nom de Blutfeld (champs du sang). On y trouve des pots cassés, des fers de lance rouillés, des morceaux de casques et des épées longues de deux aunes, en forme de croix.

2150 – [Le Livre de poche n° 5075, p. 118/119]
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La guerre va mal, Hullin, nous avons tout le monde contre nous, on ne veut pas de notre Révolution, vous le savez comme moi. Tant que nous étions les maîtres, que nous remportions victoire sur victoire, on nous faisait bonne mine ; mais, depuis nos malheurs de Russie, ça prend vilaine tournure.
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… je veux être homme ; je prêcherai la paix, la fraternité, la justice ! Ah ! Mes amis, disait-il, nous souffrons par notre propre faute. Qu'avons-nous fait de l'autre côté du Rhin depuis dix ans ? De quel droit voulions-nous imposer des maîtres à ces peuples ? Pourquoi n'échangions-nous pas nos idées, nos sentiments, les produits de nos arts et de notre industrie avec eux ? Pourquoi n'allions-nous pas les trouver en frères, au lieu de vouloir les asservir ? Nous aurions été bien reçu ! Qu'ils ont dû souffrir, les malheureux, pendant ces dix années de violence et de rapine !... Maintenant ils se vengent … et c'est justice !...

2173 - [Le Livre de poche n° 5075, p. 287]
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Pourquoi fatigué le ciel de nos gémissements ? Pourquoi redouter l'avenir ? Tout cela ne dure qu'une seconde ; nos plaintes ne comptent pas plus que le soupir de la cigale en automne : est-ce que ses cris empêchent l'hiver d'arriver ? Ne faut-il pas que les temps s'accomplissent, que tout meure pour renaître ? Nous sommes déjà morts, et nous sommes revenus ; nous mourrons encore, et nous reviendrons. Et les montagnes, avec leurs forêts, leurs rochers et leurs ruines, seront toujours là pour nous dire : « Souviens-toi ! Souviens-toi ! Tu m'as vu, regarde encore, et tu me reverras dans les siècles des siècles ! »

2158 - [Le Livre de poche n° 5075, p. 273/274]
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… chacun se disait : « Qu'est-ce que les hommes, pour se détruire ainsi, pour se tourmenter, se déchirer, se ruiner ? Que sont-ils fait pour se haïr ? Et quel est l'esprit, l'âme féroce qui les excite, si ce n'est le démon lui-même ? »

2155 – [Le Livre de Poche n° 5075, p. 201]
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Tel est le caractère des hommes ; pourvu qu'ils soient contents, la misère des autres les touche peu.
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Parlez haut, monsieur, s'écria-t-il, que tout le monde vous entende ! Lorsqu'il s'agit d'honneur et de patrie, personne n'est de trop en France, les femmes s'y entendent aussi bien que nous.

2168 - [Le Livre de poche n° 5075, p. 279]
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Il y a pourtant des jours où l'on est bien heureux d'être au monde. Ah ! s'il n'y avait jamais ni pestes, ni guerres, ni famines, -- si les hommes pouvaient s'entendre, s'aimer et se secourir, -- s'il ne s'élevait d'injustes défiances entre eux, -- la terre serait un vrai paradis !
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