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3,99

sur 604 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman très dense, touffu par ses nombreux personnages, par ses intrigues mêlant relations personnelles, description d'un monde abandonné & justice sociale.
Une fois les protagonistes lancés dans l'intrigue, une fois le décor planté, le charme du livre prend de l'essor. La plume délicate, sobre & respectueuse de Louise Erdrich contribue au charme du livre. le propos, proprement révoltant, est traité avec soin. Quel est l'effet de cette loi sur la termination (comprendre : la fin de l'indien) sur une multitude de peuples. Se remettre en 1953 et comprendre que l'homme blanc voulait, une fois de plus, assoir son autorité quitte à briser des vies. Se rendre compte que 70ans plus tard, cette termination semble toujours d'actualité fait mal. Celui qui veille semble être un récit pour nous rappeler que cette situation a existé, qu'elle a fait du mal à des peuples entiers, à des familles entières. Et que ces lois semblent toujours en cours d'écriture.
Le livre souffre de longueurs, de passages énigmatiques. de nombreuses interrogations traversent l'esprit à la lecture. Mettons ces questionnements sur l'esprit chamanisme indien qui erre au cours de cette belle lecture.
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Délicatement, finement, Louise Erdrich brosse le portrait d'une grande sensibilité des membres de la « Bande des Indiens Chippewas de Turtle Mountain » tribu amérindienne installée dans le Dakota du Nord, dans les années 50. Par petites touches ; comme pour mieux décrire les impressions et les sentiments, pour mieux transcrire leur langue du coeur et de l'esprit. Sa plume peint les émotions des personnages, en nuances et en subtilité ; diluées dans le ciel changeant dont les couleurs embrassent le ressenti des personnage. Donnant ainsi à deviner l'invisible, à distinguer dans une ombre ou un reflet les fondations même du sens. Pour déchiffrer un monde qui se définit dans une langue du coeur et de l'esprit, qui s'appréhende par un langage des impressions ; qui s'interprète par la présence de l'imperceptible.
Les contours de son écriture ont la dimension absolue de l'infini, son texte est l'instantané à la durée éternelle d'un temps qui n'existe pas, d'un mouvement perpétuel animé par une présence impalpable, pourtant soudain menacé.
Ses mots sont un pinceau qui vient flouter les préjugés et clichés dont sont victimes les personnages, véhiculés par l'Amérique blanche dont le gouvernement a pour projet de les « émanciper ». Par une résolution de « termination » dont l'objectif in fine est de supprimer toutes les tribus amérindienne, et dans un premier temps, de terminer la tribu des Indiens Chippewas, de les dissoudre dans l'individualisme de la société américaine.
La plume de Louise Erdrich va alors tracer les contours précis de chacun ; cernés du noir des mots, de celui qui ne s'efface pas, de celui qui résiste contre l'invisibilisation. Dessinant leurs combats, leurs difficultés, leurs espoirs et leurs victoires. Dans un tableau si riche de détails ; personnages à peine esquissés, intrigues inachevées, que le lecteur ne pourra tout voir.
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Le véritable titre de ce très beau livre est "Celui qui veile" tout court et non pas "Celui qui veille la nuit" comme vous le dites. Même si le travail de Thomas Wazhashk est veilleur de nuit, il est beaucoup plus que cela. Il est surtout le veilleur de son peuple. Alors, s'il vous plaît, corrigez cette erreur trompeuse. Merci d'avance.
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J'ai déjà lu quelques romans par Louise Erdrich et j'ai toujours été charmée par sa vision authentique de la vie des Amérindiens du Dakota du Nord, en particulier de la tribu Chippewa à laquelle elle appartient. Erdrich sait mettre en lumière à la fois l'identité propre de la tribu et les problèmes de dénuement au sein de la société américaine encore très raciste. Les derniers romans que j'ai lus d'elle accentuaient un peu trop l'élément magique-réaliste, avec des fantômes errants et des rêves prédictifs, de sorte que ses intrigues restaient un peu trop minces.
Dans ce roman-ci, qui a remporté un prix Pulitzer, Erdrich trouve une fois de plus le juste équilibre. Il se concentre sur la tentative du Congrès américain dans les années 1950 d'annuler les protections dont jouissait la tribu Chippewa en les privant de leur statut de réserve et en les intégrant dans la société "normale".
L'opposition à ce projet de loi était dirigée par le grand-père d'Erdrich, qui gagnait sa vie comme veilleur de nuit dans une usine près de la réserve. Erdrich le présente comme l'un des personnages principaux, en la personne d'un Thomas un peu plus âgé et somnolent, un opprimé sympathique qui affronte le géant dans le lointain Washington.
Je peux comprendre pourquoi ce roman a reçu le titre de « Celui qui veille la nuit », car l'histoire de cette résistance au ‘Termination Bill' forme certainement l'épine dorsale sociale de ce livre. Mais honnêtement, c'est l'histoire de la jeune Patrice/Pixie, une ouvrière d'usine amérindienne, qui séduit le plus. Avec Patrice, Erdrich offre le récit d'initiation d'une jeune Indienne qui, avec une grande conscience de soi, cherche sa voie dans la vie (dont une initiation sexuelle) mais aussi dans le monde "blanc", plein de dangers. Patrice est merveilleusement anticonformiste, et à travers elle, nous sommes également connectés à ce monde étrange des Amérindiens pour qui le temps et la réalité sont en quelque sorte différents.
Les deux scénarios de Thomas et de Patrice s'entremêlent et se complètent bien. C'est sans aucun doute le roman le plus mûr et le plus riche d'Erdrich à ce jour.
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Tout indiquait au début que ce serait une des meilleures lectures de l'année, cette population que l'on connaît si peu finalement, son mode de vie moderne (+ ou - vu qu'on est dans les 50s ) dans ces "réserves" ( sur le principe c'est quand même abject comme concept). Et puis j'ai trouvé que c'était une lecture lente, presque laborieuse. Il m'a pris une semaine et j'ai cru que ça faisait au moins trois semaines que j'étais dessus. Sensation bizarre. Mais je le recommande. Bonne lecture.
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L'histoire nous emmène en 1953 dans le Dakota du Nord, on y suit le destin de plusieurs indiens Chippewas. Vivant tous dans des réserves depuis la fin des guerres indiennes, la loi de l'indian termination policy ou politique d'assimilation va venir bouleverser tout ce qui reste de leur vie. Cette loi a fait disparaître et paupériser le peu d'indien qui restaient des guerres ultérieures. Aujourd'hui encore, les Indiens luttent pour leur reconnaissance en tant que tribu. Chaque personnage devra affronter les discriminations, le racisme et la violence qui en découle mais aussi s'unir pour combattre cette loi qui pourrait briser leur avenir. Thomas le personnage principal, de par ses souvenirs d'enfance, ma bouleverser. Il est nostalgique d'un monde qui n'existe plus et il voit que sa culture et ses traditions sont en train de mourir.

En quoi consiste la loi : Des terres ont été donnés après les guerres aux indiens en échange de la paix. A partir de 1953, la loi d'assimilation prévoit de leur prendre les terres pour les revendre à tous ceux qui souhaite acheter. Ainsi chassé de leurs terres et trop pauvre pour pouvoir les achetés, les Indiens doivent devenir des citoyens américains lambda et sans avenir. de plus, ils perdent leur couverture santé et la nourriture distribué par le gouvernement. de cette façon, les Indiens perdront leur culture et leurs traditions pour être assimilé dans la population blanche.

Le début de l'histoire est un peu long mais on s'éprend très vite de l'histoire et de ses personnages qui luttent pour une vie meilleure.
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