La fin du monde a du retard

Une soucoupe roulante.

Le groupe des photographes s’écarta pour laisser passer l’objet roulant non identifié. Certains tombèrent à genoux pour entonner un chant de gloire ; d’autres, rattrapés par leur mission sur Terre, mitraillaient l’apparition ; quelques-uns, enfin, traversaient la route, décidés à intégrer au plus vite la clinique Saint-Charles. De forme quasi sphérique, d’apparence similimétallique, de couleur pseudo blanchâtre, l’appareil prouvait l’existence d’une intelligence des plus moyennes.

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Les monstres ont un avantage : on les voit venir de loin. La Méduse se balade avec une chevelure de serpents. Cerbère fait le malin avec ses trois têtes écumantes, la créature de Frankenstein a des cicatrices plein la face, les sorcières ont de grosses verrues et les extraterrestres des tentacules partout. Impossible de se tromper : dès le plus jeune âge, on apprend dans les contes que les gentils sont beaux, raffinés et élégants, et que les méchants ont des physiques impossibles. Moralité : les enfants : méfiez-vous des gens laids.
Comment je pas voir là une nouvelle preuve du rideau de fumé qu’on plante devant nos yeux depuis toujours ? Avec toutes ces histoires de serpents tentateurs, de loups friands de chaperons et de sphinx énigmatiques, on détourne le regard du seul véritable monstre. Le seul qui dissimule sa férocité sous le maque rassurant de la civilisation. Le seul diable qui commet les pires atrocités en se trouvant toujours une bonne raison.
J’ai nommé l’homme normal, notre semblable.

Lorsqu’on tape « complot » sur Google, on obtient la bagatelle de quinze millions de résultats. Au hasard, on apprend que Michael Jackson a été assassiné, que les Américains ne sont jamais allés sur la Lune, que des lézards humanoïdes cachés au centre de la terre nous contrôlent psychiquement, que le gouvernement américain est sous la coupe des Illuminati ou que le chanteur Yannick Noah a gagné Roland-Garros

L'amnésie du protagoniste est un motif récurrent dans les récits de quête car il constitue un procédé narratif très rentable pour l'auteur. La perte de mémoire suscite l'empathie du lecteur envers le personnage, offre d'infinies ressources en matière de suspense et permet de ménager un coup de théâtre final efficace où l'amnésique horrifié découvre qu'il est un serial killer, un mari violent ou un fan de Claude François.

- Allons, Alice, un peu d'entrain. Que serait une aventure sans monstre ?

Timide, la foule accueillit ce déploiement policier avec beaucoup de retenue dans l’expression de son enthousiasme, préférant par pudeur dissimuler son admiration derrière des quolibets. En réponse, les CRS brandirent leurs matraques et entraînèrent les jeunes les plus motivés dans une partie de bâton-prisonnier, car le CRS a su garder son âme d’enfant.

- vous pouvez enlever vos bandeaux, l'endroit n'est pas identifiable.
C'est à cet instant qu'une voix suave résonna : "Bienvenue en gare de Paris-Gare du Nord, terminus du train. La SNCF vous présente ses excuses pour le retard."

Un bruit aussi strident que spongieux, un son indéterminé entre le feulement, le chuintement et le caquetage.
-Qu'est-ce que c'est ? demanda Alice.
-Ça doit être un rat, c'est leur terrain de jeu favori ici. Si dans le coin se déversent les déchets d'un laboratoire pharmaceutique, ça peut même être une bestiole mutante, genre araignée géante avec plein de mandibules poilues partout.
-Vous êtes agréable en balade, vous.

L’air était si lourd qu’on avait l’impression de le mâcher, saturé d’enivrants effluves oignons- chaussettes- pepperoni.

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Quiz de la Caverne – Calculez votre coefficient d’aveuglement
Question n° 1 : Qui gouverne le monde ?
A. Le lobby judéo- maçonnique ;
B. Le lobby extraterro- bolchevique ;
C. Le lobby luxembourgo- monégasque ;
D. Personne. D’ailleurs, c’est le bordel.