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3,88

sur 162 notes
Je suis restée bloquée devant mon écran, ne sachant pas quoi écrire de plus, que ce que j'avais déjà lu des autres chroniques, très bien rédigées et dont on résume parfaitement bien cette histoire.

Je suis émue par ce roman, il m'a fallu le digérer avant de pouvoir donner mon avis. Cela m'a fait remonter des souvenirs ou rappeler certaines situations...

Car mis à part cette fable fortement bien aboutie, le lecteur est propulsé dans le monde du handicap, de ces êtres "différents" aux comportements étranges, obsessionnels ou violents.
Je pense forcément à des personnes qui me sont proches...

Mais je n'oublie pas pour autant, que ce que nous conte Julie Estève est une fiction.
Et une fiction très réussie !
Ce roman court a su me tenir en haleine du début jusqu'à la fin et ce, grâce à un personnage touchant et décalé, Antoine qu'on appelle aussi "Anto" et bien d'autres surnoms moins sympathiques.

Cet homme qu'on appelle aussi "le baoul", le simplet du village, est malheureusement souvent malmené par son propre père et les habitants de ce petit village Corse.
Il va nous raconter son histoire ainsi que celle de Florence, très belle jeune fille assoiffée de liberté et d'amour.

"Anto" est son confident, son protecteur et peut-être son seul ami. Et puis, il faut bien le dire, Antoine est obsédé par cette gamine effrontée.
Il n'est pas si idiot qu'on le pense, il pressent les choses à venir, il a une excellente mémoire, mais il a dû mal à contrôler ses émotions et ses colères.
Ce qui le met souvent dans des situations délicates et dérangeantes pour lui comme pour son entourage.
Moqué de tous, il est l'idiot du village et même traité d'assassin.

Florence est retrouvée morte dans les bois et forcément le coupable ne peut être que lui !
Ce simple d'esprit, ce "baoul" qui tourne sans cesse autour de Florence et qui effraie les gens du village.

L'auteure donne la parole à Antoine, d'une manière si spontanée, si naïve que je reste scotchée par ce qu'elle nous raconte. Absorbée par ce personnage si attachant, si effrayant parfois que je suis subjuguée par cette histoire captivante et à la fois dramatique.

En suivant la vie d'Antoine et de Florence pendant ces 208 pages, un attachement se tisse naturellement, une tendresse s'installe envers ces deux êtres naïfs et solitaires.

Beaucoup d'émotions dans les dernières pages de ce très beau roman où son frère parle de lui, de leurs souvenirs d'enfants et de sa triste mort.

Ce qui m'a énormément plu dans ce livre, c'est que l'auteure a su m'attendrir, m'interpeller, m' émouvoir en mettant en avant des héros cabossés par la vie !

D'une grande puissance dans les mots, dans l'écriture et d'une formidable intelligence qu'il lui a fallu pour traiter un sujet aussi délicat.

CHAPEAU !
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LEGENDE CORSE.
Un village perché sur les montagnes corses. Un village où le moindre pas de travers devient gangrène glaviotée à travers chaque discussion de comptoir. Il est responsable de ceci. Regardez ce qu'elle a fait. Des piaillements dont on ne sait se débarrasser. A l'attente qu'un autre soit l'idiot du village.

Antoine Orsini.
Personnage principal.


NOMMER UN DIABLE.
Une identité qui ne lui revient plus. Arrachée. Il est le baoul, l'idiot du village, celui sur qui la source du malheur est aisément rejetée. Assassin clament certains. Monstre disent d'autres. le rejet commence à la naissance, d'une mère qu'il tue pour sortir des entrailles. Mort que son frère ne lui pardonne pas. Et la maladie mentale le confine en lisière du village, à la bordure d'une société qui ne souhaite pas le voir.

Le roman s'articule autour de son récit, de son histoire jonchée de ronces. Un malheur qui ne cesse de grandir sous ses pas, sans que lui ne le voit.

CONFIER UN SECRET.
Le récit commence au présent. Un dialogue avec une chaise. Une confessions. Camarade facile qui ne peut se permettre de réplique, ne peut oser chuchoter que quelques mensonges se sont faufilés. L'histoire se tisse avec les mots d'Antoine, elle prend vie à travers ses souvenirs qu'il veut bien confier. Une toile d'araignée. Un récit où les pièces du puzzle s'enchassent les unes après les autres.

L'Etranger.
La Bête.
Le Mazzeru.

Julie Estève nous entraîne au coeur des légendes corses, entre les feuillages calcinés du soleil, là où se chuchotent les méfaits de chacun. Un roman noir.
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Julie Estève a choisi comme héros de son nouveau roman un "simple", personnage atypique, au coeur d'une Corse rurale.

Antoine dresse le bilan de sa vie, revient sur son enfance, ses errances, la mort de cette jeune femme dont il fut accusé sans savoir, sans pouvoir se défendre.

Julie Estève a trouvé pour lui une langue particulière, pour exprimer sa vision du monde, ses émotions, ses incompréhensions aussi.
Elle dresse un portrait touchant de ce marginal, et à travers lui de toute une société villageoise, plutôt fermée sur elle-même.
A la marge, il sait tout des travers de chacun, des bassesses des uns et des lâchetés des autres.
On entrevoit aussi le regard que les autres portent sur lui, celui de son frère en particulier, de rares personnages positifs qui lui ont tendu la main.

Un court roman, qui ne laisse pas indifférent!
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Un petit livre émouvant qui évoque la différence et pointe du doigt la difficulté à vivre en marge d'une société qui ne pardonne rien aux faibles. Drôle et triste, certainement juste dans ce regard sans concessions.
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C'est avec beaucoup d'émotion que je referme "Simple" de Julie Estève.
L'autrice prête sa voix à Antoine Orisini /Anto que personne n'appelle jamais par son prénom. Car dans son petit village Corse, Anto est un "Baoul", un simple d'esprit. Anto que l'on a utilisé, moqué et enfin détesté au point de l'envoyer en prison pour le meurtre de son amie Florence. Coupable ou pas ? On pense, on hésite, on n'est pas sûr. Jusqu'à la fin où le narrateur change et où le frère d'Antoine prend la parole pour délivrer la vérité.
En attendant, Antoine nous livre tout de sa vie, c'est sans filtre, vivant parfois drôle mais aussi tellement triste.
Un roman à découvrir lors de sa sortie, le 22 août 2018.
Un grand merci à NetGalley :D
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Simple est un roman particulier où l'écriture est adaptée au narrateur, Antoine, tant au niveau du vocabulaire utilisé que des constructions de phrases. La plume de l'auteure est au service de son personnage central pour immerger le lecteur dans les pensées de celui-ci afin qu'il vive au mieux le récit partagé. Antoine parle à sa chaise, mais il pourrait aussi bien parler directement au lectorat. Ce dernier est pendu à ses lèvres puisque c'est de lui que viennent les confidences et, plus tard, le fin mot de l'histoire.
Cette manière de procéder rend le texte touchant puisque porté par un protagoniste qui, à l'aide de mots simples et bruts, livre des idées pertinentes. Ses constatations sonnent justes et sont d'autant plus fortes qu'il les livre de manière désinvolte sans se rendre compte de leur portée.
Sa manière de dire les choses et la formulation de ces dernières poussent souvent le lecteur vers de mauvaises conclusions. Une manière ingénieuse de brouiller les pistes jusqu'à la révélation ultime peu prévisible. Cette dernière s'accompagne d'un détail annihilant tout espoir chez un liseur déjà ébranlé. Les dernières lignes sont émouvantes.
C'est ainsi un récit bien pensé que livre l'écrivaine. Un texte original, touchant, mais un rien lassant au fur et à mesure que l'écriture, répétitive, s'enchaine. Les pensées d'Antoine sont brouillonnes et se perdent parfois dans l'espace temps et dans des listes de mots semblant sans fin. L'attrait du lectorat baisse ainsi en intensité, mais est rehaussé en fin d'ouvrage par l'élucidation de la mort de Florence.
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Lu jusqu'à la page 100 !
Cette lecture m'a mise mal à l'aise !.
J'adhère pas.
C'est confus .
Désolée !!...
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Ce livre est une double ou triple gageure. Nous conter l'histoire, l'existence et les pensées d'un “simple” dans une corse haute en couleur et en violence. On imagine qu'écrire ou décrire une situation complexe demande un travail confirmé, mais une non histoire, et la vie d'un “simple” me semble d'autant plus délicat que cet exercice requiert un travail d'une grande légèreté, d'une précision virtuelle, un peu comme un tableau impressionniste. J'ai trouvé l'écriture de Julie Estève, d'une grande qualité picturale, ultra sensible, pleine d'amour, et de tendresse. Elle a su éviter les poncifs, les préjugés, les jugements, les mots faciles ou prévisibles, elle est allée loin dans la compréhension de cette simplicité extrême aussi complexe qu'elle est impalpable. Bravo à l'auteur pour son talent, sa sensibilité, pour cet exercice d'écriture délicat. Julie Estève est un auteur généreux. Elle donne à lire, à penser, à comprendre, à partager.
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Bonjour à toutes et à tous…

Simple” est une véritable ode à la différence !

L'histoire d'Antoine, l'idiot du village, “le baoul”, m'a vraiment beaucoup touché.
Je me suis laissé transporter dans cette histoire. Celle d'un simple d'esprit mais tellement clairvoyant, chaque mot a son importance et malgré son handicap, il porte sur le monde un regard juste et sincère, à la différence des autres habitants de son village.
Il sait qu'il est différent et la vie n'est pas simple pour lui. Rejeté par sa famille, sa mère est morte à sa naissance, rejeté par son village. Il fait peur, on l'accuse de tous les crimes, il vit en marge de tout, lui qui ne demande que de l'amour.
Alors, il décide de communiquer avec la nature, avec les arbres, les animaux et surtout avec une chaise.
Sa chaise, à qui il va raconter son histoire…

J'ai suivi et lu avec émotion l'histoire d'Antoine, de son enfance à l'âge adulte, ses amours, ses envies, ses erreurs aussi. Tout ne sera pas facile, vous devez vous en douter. Mais la force qui se dégage de lui va lui permettre d'accepter et de vivre la vie qu'il s'est choisi.

Je découvre Julie Estève avec ce superbe second roman.
Poignant sensible, une écriture à nulle autre pareil, une sorte de poésie se niche entre les lignes, entre les mots.
La magie a opéré pour moi dès les premières phrases.
L'utilisation de la première personne y est sûrement pour quelque chose puisqu'elle nous donne un coté immersif, je suis très vite devenu Antoine.
Mais il n'y a pas que cela !
Il y a un vrai style dans l'écriture de Julie.
Durant ma lecture, les répétitions narratives, correspondant à toutes les questions que se posent Antoine, ont résonné dans mon esprit comme certaines incantations venues d'un autre temps, tantôt directes, tantôt brutes, tantôt très imagées.

Il se dégage une grande force de “Simple”, que je vous conseillerai comme une lecture indispensable.


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Extrait :
“La mort c'est un trou ! On tombe dedans mais ça dure combien de temps la chute, et au bout du trou il y a quoi, on arrive où, quand on touche le fond, est-ce qu'on peut remonter, est-ce qu'on a le droit de recommencer, avoir une autre naissance, est-ce qu'on peut choisir qui on sera plus tard ou c'est le hasard et on est attribué au pif, moi par exemple, une fois de l'autre côté du trou, si j'ai envie, est-ce que je pourrais être une femme ou un sanglier ou Ayrton ou un cactus, essayer tous les métiers, tous les animaux, tous les arbres, ce serait bien d'être un figuier, un requin, un caillou, une bagnole, être quelqu'un, être un homme un vrai, et s'il n'y a pas de fin au trou, pas de fond, et si c'est un trou sans limite, est-ce qu'il fait nuit dedans ou c'est éclairé, est-ce qu'il fait froid ou brûlant, est-ce qu'on est tout seul dans notre trou ou tout le monde se retrouve dans le même, ce serait vachement encombré, mais dans l'idée qu'il y a un trou pour tous, ce serait possible alors que je revois madame Madeleine, en cherchant bien, et que je rencontre ma mère, on aurait plein de choses à se dire, ce serait l'occasion de se serrer et de m'excuser pour sa mort, mais les autres aussi il serait là alors, coincés avec moi, peut-être le trou c'est du vide, ça pèse combien le vide, pas grand chose, trois fois rien, mais sans le vide, y aurait pas le reste et alors ce serait le néant !”
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Le pari de l'auteur est d'inviter le lecteur à pénétrer le monde d'un "baoul", un "idiot", un "simple". C'est audacieux et réussi !
A travers sa langue, son âme, on regarde le monde qui l'entoure.
Et c'est moche.
Sans filtre, avec lucidité, Anthony, nous raconte son histoire de bouc émissaire. On souffre avec lui, on rit aussi.
J'ai beaucoup apprécié d'être au plus près d'un homme si singulier, sensible et intègre. Et je me demande : "Où sont les baouls de nos villes ? Sont-Ils devenus invisibles à nos yeux ? Ont-ils fui ? Ou bien comme Anthony, ont-ils été frappés d'ostracisme ?
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