Immobilité

Joseph Horkaï a une mission donnée par Rasmus. Paraplégique, on lui adjoint deux "mules" Qanik et Qatik, deux frères qui vont le porter. Ils doivent se rendre à un point B pour récupérer un contenant (entre nous, j'ai immédiatement compris ce qu'il y avait dans le contenant, vous aussi très certainement).

Je n'ai certainement pas compris ce roman vu les bonnes notes des babéliotes. Je l'ai trouvé interminable et j'ai mis un temps fou à le terminer. Il n'y a quasiment pas d'action, c'est un long périple dans un paysage de désolation, de fin du monde. Il m'a fait penser à la route de McCarthy en moins bien. Quelques sectaires hallucinés, un solitaire sympathique et "des humains" mi-hommes, mi- machines.
Heureusement la fin apporte quelques réponses et un peu de mouvement à toute cette immobilité.

Suite à ma petite note, j'ai lu vos critiques. Chapeau à ceux qui savent lire au delà des mots et aux érudits de la Post-Apocalyptique.

Josef Horkaï se réveille. il a été "stocké" pendant de longues années mais Rasmus, le chef de la ruche, a besoin de lui. josef ne se souvient de rien ou presque. Il sait qu'il y a eu cette catastrophe, le Kollaps. Mais qui est-il et que faisait-il ? Il découvre qu'il est paraplégique mais capable de sortir sans être protégé comme les autres humains. Deux mules, deux hommes sont chargés de le porter jusqu'à une autre communauté afin de récupérer une graine. La nature ayant complètement disparu, Joseph pense à une bonne cause. Ces gens souhaitent faire renaître le monde d'avant. le chemin est long et périlleux mais il risque peu, son corps ayant la capacité de se regénérer, pas comme ses deux mules, très exposées pendant ce voyage. Josef va donc faire cet allée-retour, en traversant ce désert et ces ruines et en se posant bien des questions sur lui-même. Est-il réellement humain ? Ira-t-il ainsi jusqu'au bout, c'est ce que nous lecteurs nous demandons.
Les descriptions de ce monde apocalyptique sont rengaines. Les dialogues avec les mules sont minimalistes. Et il ne se passe que peu de choses pendant ce voyage... Bref, j'ai lu mieux dans le genre.

J'ai beaucoup aimé l'univers qu'a imaginé l'auteur. Un monde après l'apocalypse où certains sont devenus plus résistants alors que d'autres ne peuvent pas s'exposer à l'extérieur. Où les personnes (pour ce qu'elles ont de personne) sont divisées en sorte de ruches. Chaque ruche ayant ses propres croyances, ses proches objectifs et sa folie. Des desseins plus ou moins bons pour cette planète en pleine reconstruction mais qui ne sera plus jamais ce qu'elle a été.

Le lecteur se met à la place de Josef Horkaï. A travers ses yeux et ses pensées on découvre ce monde avec ses dangers et ses bizarreries. Lui, amnésique, qui se retrouve à devoir mener une quête pour offrir la survie d'une ruche. Il fera des rencontres. Certaines comme des rêves à se demander si elles ont vraiment eu lieu, d'autres où il apprendra de lui-même.

Le suspense est là. On a de cesse de se demander qui sont les bons et qui sont les méchants. On veut en savoir plus sur ce monde et sur ce que sont les différents protagonistes. C'est très bien imaginé.

Mais voilà, ce qui m'a grandement manqué dans cette lecture c'est de l'action, du palpitant. Oui le danger est bien là mais rare sont les moments d'affrontement. le voyage prend à lui seul une très grande partie du récit et c'est un peu trop monotone. Nombreux seront ceux qui, j'en suis certaine, seront conquis par cette ambiance mais, de mon côté, j'aurais voulu que mon coeur palpite un peu plus.
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Dans un monde post-apocalyptique à l'environnement toxique pour les hommes, la faune et la flore, le héros se retrouve, globalement sans mémoire cohérente, manifestement sorti d'hibernation, chargé d'une mission qui semble impossible. Alors qu'il est paralysé des membres inférieurs, il doit aller chercher (aidé de porteurs, condamnés de facto par leur mission en extérieur) un cylindre congelé à plusieurs dizaines de kilomètres de la ville (en ruines).
Les 2/3 du roman sont le récit de ce périple en milieu hostile, compliqué par le handicap du narrateur et son incompréhension du monde dans lequel il se trouve. le reste du roman est la description plus large du monde après la catastrophe "Kollaps" par l'apparition d'autres personnages "survivants" et "différents".
On rencontre plusieurs ébauches de stratégies survivalistes (le groupe soumis à un chef façon "ruche", le groupe autonome façon "secte inspirée" et les individus "rebelles") mais j'ai trouvé cette vision très simpliste, d'autant que le récit du voyage, très long, n'apporte pas beaucoup d'autres visions que des infrastructures détruites et la difficulté à s'orienter dans un chaos.
Je l'ai lu sans ennui mais dans l'attente insatisfaite de développements inattendus.