Amy Ewing a écrit, avant
La Cité du Ciel, la saga le Joyau. Une trilogie que j'avais adorée. J'avais été transportée par l'écriture fluide et agréable de l'auteure. Pour tout vous avouer, j'avais carrément lu le tome 1 le Joyau en une journée seulement. J'étais donc très excitée quand j'ai appris qu'une nouvelle saga d'
Amy Ewing allait être traduite. Alors oui, ce roman est resté longtemps dans ma PAL. Je me suis décidée à le sortir, car le tome 2 L'Alcazar est sorti le 25 juin et que je tenais à être à jour.
J'ai eu plus de mal avec ce roman. Pourquoi ? L'histoire débute dans
la cité du ciel avec la jeune Sera. Dans ce monde, il y a certaines choses qui ne ressemblent pas au notre. Par exemple, Sera n'a pas un père et une mère, mais trois mamans. Il y a pleins de concepts que je ne comprenais pas.
Amy Ewing nous plonge directement dans cet univers sans nous donner de comparaisons avec notre société. Alors, c'est génial parce qu'une fois qu'on y plonge, on y est en immersion. Par contre, il m'a fallu quelques chapitres pour être à l'aise. Heureusement, l'histoire prend son temps pour s'installer. Il se passe des choses graves, mais l'action est amenée lentement.
Concernant Sera, elle est différente. Elle est curieuse et aventureuse. Elle a besoin de plus que ce que
la cité du ciel peut offrir. Elle veut découvrir les autres mondes ou les secrets de sa cité qui ont été perdus à travers les siècles. Elle ne trouve pas sa place dans cette société dévote et simple. Elle n'aime pas les femmes et sent que quelque chose d'autres l'attend. Et, la jeune femme avait raison. Choisie pour rompre le cordon qui maintient
la cité du ciel à sa planète d'ancrage, elle doit se sacrifier pour répandre son sang au pied du cordon. Elle doit mourir pour permettre à sa planète de reprendre sa route à la recherche d'une nouvelle planète où s'amarrer.
Une fois le début, lent, du roman passé. Nous sommes propulsés sur une autre planète avec d'autres personnages : les jumeaux Agnès et Leo. Des jeunes adultes qui ne sont pas là pour plaire. Leo est égoïste, arrogant et fier. Agnès est rebelle, féministe et curieuse.
Je me suis facilement attachée à Agnès. Orpheline de mère, elle déteste son père et l'atmosphère familial dans laquelle elle a grandi. Xavier refuse de parler de sa mère et du pays duquel elle vient (Pelago). Il approuve la condition de la femme imposée par la société : dépendre d'un homme, l'impossibilité de faire des études, le culte de l'apparence, le ‘'soit belle et tais-toi''. Cependant, pour essayer d'apaiser les pulsions rebelles d'Agnès, il accepte de lui fournir du matériel scientifique pour son petit laboratoire qu'elle a mis en place dans le placard de sa chambre. Néanmoins, il fait ça uniquement pour se débarrasser d'elle le temps de lui trouver un mariage acceptable. Au fil du roman, par contre, j'ai trouvé Agnès moins intéressante. Certes, elle a des idéaux forts concernant la femme et ses droits. Elle fait tout pour se libérer de l'emprise de son père et pour réaliser ses rêves : faire des études, rencontrer sa famille maternelle et vivre sa sexualité comme elle le souhaite (homosexualité). Pourtant, j'ai trouvé qu'une fois ces points profonds mis en place, Agnès n'évolue plus.
J'ai mis plus de temps à accepter Leo. Un jeune homme qui ne souhaite qu'une chose : faire la fierté de son père et reprendre l'entreprise familial. Il méprise Pelago et sa mère. Il déteste sa soeur et ses idées fantaisistes. C'est un fêtard ignare qui se laisse manipuler par les exigences paternelles. Pourtant, sa rencontre avec Sera va tout changer. Ce que j'ai apprécié, c'est que ce ne sont pas les sublimes cheveux bleus ou la peau d'argent de la Céruléenne qui vont modifier le personnage. Non ! Il va simplement se rendre compte que les agissements de son père sont terribles. Une fois l'image de Xavier brisée, il va se rendre compte de la manipulation dont il fait l'objet. Je ne vais pas vous raconter la suite pour que vous puissiez savourer cette histoire. Néanmoins, j'ai beaucoup plus apprécié le développement de Leo que de sa soeur.
J'ai beaucoup aimé le féminisme d'Agnès. J'ai aussi apprécié la manière dont
Amy Ewing amène une sexualité qui peut paraître anormal. Je trouve important d'en parler et elle le fait très bien avec Agnès. Pourtant, elle appuie son point de vue en ajoutant Sera qui va aimer les hommes, alors qu'elle vit dans une société où les femmes aiment les femmes. Et oui, chacun sa propre sexualité peu importe la ‘'normalité''. La normalité devrait être de s'écouter et de pouvoir faire ses propres choix. La normalité ne devrait pas de convenir aux critères des autres. Je suis très sensible à ce genre de messages.
Si vous aimez l'action et les cliffhanger, passez à côté de ce roman. Pourtant, si vous aimez la fantasy et les sociétés originales plongez y. Comme dans le Joyau,
Amy Ewing nous offre un monde inédit.
En conclusion, des personnages sympas avec des problématiques profondes qui restent peut-être un peu trop en superficialité. Un dénouement qui peut être attendu, mais proposé avec une belle écriture. Un univers original, magnifique et superbement décrit qui restent, pour moi, le point fort de ce roman et le point fort d'
Amy Ewing.
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