La jeunesse d’aujourd’hui ne respecte plus rien, n’est sensible à rien ! Elle ne pense qu’au plaisir et elle tient le travail pour une servitude.
Pour le rêve, en bonne Irlandaise, elle était d’accord, mais pour la poésie…
Quand il la vit arriver jolie, pimpante comme un penny tout neuf, Francis Bessett eut envie d’entonner le God save the Queen pour extérioriser un bonheur qui le submergeait, mais il s’arrêta à temps, songeant qu’à moitié irlandaise, Maureen n’eût peut-être pas goûté l’à-propos de la chose.
J’aime pas travailler avec les sonnés ! On finit toujours par avoir des pépins...
Pour être jolie, elle était jolie, cette Maureen ! Un petit bout de femme d’un mètre cinquante pourtant, mais faite à ravir, avec des cheveux noirs qui ondulaient naturellement et des yeux verts, de la couleur de l’Atlantique du côté des îles d’Aran. Avec ça, une énergie tenace qui émanait de toute sa personne. Celle-là, on devinait qu’elle se laisserait plutôt tuer que d’obéir à un ordre qui ne lui plairait pas.