Cyrus A. William Leacok a trente ans , il vient d'une des plus anciennes familles de Boston. Juriste de formation , il fait le tour des villes européennes pour comparer les différentes méthodes policières. Il est sérieux ( trop) , et s'apprête à se marier avec une femme pour asseoir sa position sociale . Grâce à l'argent du père de sa fiancée , il pourrait devenir sénateur du Massachusets .
Et il mâche des chewing-gums ...
Le commissaire Tarchinini , vit à Vérone, la plus belle ville du monde, ou plus assurément : La ville de l'amour... Il s'appelle Roméo, et sa femme Giulietta, laquelle lui fait souvent des spaghettis...
"Chewing-gum et spaghetti:" difficile de faire plus opposé que ces deux personnages, qui vont devoir travailler ensemble , ( l'un devant observer l'autre...), se tolérer, à défaut de s'apprivoiser...
Et ce n'est pas évident au début parce que Leacok est campé sur ses positions, à savoir : la supériorité de l'Amérique, sa splendeur, son efficacité . Et il a bien du mal avec les méthodes "foutraques" de son collègue qui parle à l'oreille des cadavres et qui pense que l'amour ( on est à Vérone), explique tout, même les meurtres.
Mais le charme italien opérera et l'Américain, sera conquis, tout comme visiblement l 'a été l'auteur ! Nourriture, générosité, bella ragazza, alcool, folie douce, opposés à la froideur, la rigueur, l'ambition, le manque d'ouverture, de curiosité de l'américain...
Exbrayat forçant un peu le trait, caricaturant les deux pays, j'ai failli abandonner ma lecture au tout début, mais la plume , l'humour, le côté farfelu m' ont alpaguée.
Il est des romans policiers qui privilégient le fond, l'enquête, et d'autres la forme, ici, on est clairement dans la deuxième catégorie. On sent tout le plaisir qu'a eu l'auteur à faire des bons mots. Il est son premier spectateur. Il s'amuse et nous entraîne généreusement avec lui, loin d'ici , à Vérone, la ville de Roméo et Giulietta...
Challenge Mauvais genres.
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Je découvre Exbrayat. Un style très pimenté, qui nous procure de bons éclats de rire, ce qui est assez rare pour être souligné. Toutefois, prédomine l'analyse d'un choc des cultures entre celle de l'Italie de Verone, dans laquelle l'amour est omniprésente et celle de l'Amérique, dictée par la raison et la pudeur. le tout mené par des dialogues très épicés. J'avoue que l'intrigue policière passe au second plan. Un très bon moment.
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Un Américain décide de faire un tour d'Europe pour observer les méthodes policières européennes. Sûr de sa supériorité, il aborde le sujet avec condescendance jusqu'à ce qu'il soit confié aux bons soins du commissaire Tarchinini, Italien exubérant, qui va l'entraîner dans une enquête au coeur de Vérone.
Lu dans ma jeunesse, ce roman occupait une place particulière dans ma mémoire. Je suis contente de l'avoir retrouvé empli de bienveillance et de drôlerie, et de l'avoir aimé à l'époque. Écrit en 1960, il n'a pas vraiment vieilli. Il évoque un vieux film français un peu de guingois pour lequel on a beaucoup d'indulgence. C'est très sympa et ça fait du bien.
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Ce que j'aime chez Exbrayat, c'est mettre de côté l'enquête pour ne s'intéresser qu'aux personnages, décris avec une verve et une cocasserie jamais égalées dans le roman policier.....
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Faites connaissance avec l'inénarrable Commissaire Roméo Tarchinini de Vérone et assistez au télescopage entre, d'une part, la faconde et le lyrisme de cet italien bouillonnant et, d'autre part, le rationalisme et le puritanisme de Cyrus A. William Leacok, riche héritier américain effectuant un tour d'Europe pour réaliser une étude comparée des polices criminelles... Je vous laisse deviner qui convertira l'autre !!!
Très drôle
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Cyrus A. William Leacok, originaire de Boston, spécialiste en droit criminel, effectue une étude comparée des méthodes policières européennes.
Après quelques expériences plus ou moins satisfaisantes, il boucle son périple à Vérone auprès de la police italienne.
Les responsables de la police de la ville, ne voyant pas d'un bon œil cette intrusion, décident – l'idée les faisant bien rire - de le confier au commissaire Tarchinini.
Après la découverte du corps d'un représentant de commerce, le séjour s'annonce plus long que prévu, Tarchinini ne partageant pas l'avis de Leacock qui voit l'affaire se conclure rapidement par un suicide.
L'Américain assiste alors à une enquête qu'il juge plus que farfelue, sans recherches d'indices par l'identité judiciaire – on ne dérange pas ces messieurs comme ça –, des interrogatoires de témoins féminins à la limite du marivaudage, des interruptions pour respecter scrupuleusement les heures de repas. Les méthodes du commissaire italien l'interpellent au plus haut point, basées sur beaucoup d'intuition et un principe fondamental : à Vérone, depuis un couple célèbre, tout est passionnel.
D'ailleurs Tarchinini se prénomme Roméo et sa femme Giulietta, comme bon nombre d'habitants de la ville.
L'intrigue, bien qu'assez complexe, n'est pas l'intérêt principal de l'histoire, passant au second plan pour laisser la place à l'évolution de la relation entre les deux policiers que tout oppose profondément au départ.
Persuadé de sa supériorité et de celle de son pays, Cyrus va peu à peu perdre de sa superbe, sa carapace s'effritant doucement sous les assauts répétés de bonhomie et de gentillesse de son homologue italien, bien aidé par les bons produits italiens – dont certains fortement alcoolisés –, les belles Véronaises et l'ambiance résolument tournée vers l'amour de la ville.
De nombreuse scènes cocasses égayent le récit, le point d'orgue étant atteint lorsque Cyrus, sa fiancée américaine et son futur beau-papa fraîchement débarqués, sont invités chez Roméo et Giulietta pour un repas qui tourne rapidement à un moment de pure jubilation.
Ce roman ne brille pas par sa subtilité, l'auteur n'hésitant pas à forcer le trait pour jouer sur la veine comique, mais reste fortement recommandable pour qui ne craint pas qu'un gros grain de folie se glisse dans une intrigue policière.
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Je l'ai lu il y a... pffff... un paquet d'années et j'en garde un excellent souvenir: quelque chose de vif, amusant, enlevé. Une excellent lecture détente écrite par un maître.
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Petit polar plutôt rigolo dont les enquêteurs changent un peu des binômes que l'on s'est habitués à trouver dans les romans policiers. Mon seul regret est l'évolution de l'américain alors que c'était leur antagonisme qui donnait tout le comique à ce livre.
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