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3,81

sur 483 notes
Un sacré bon roman que voilà, vraiment très bien ficelé, amené et travaillé avec psychologie.
Amour et haine, ça forme ici un duo surprenant, réaliste, et totalement addictif.

Le roman commence dans le vif du sujet. Antonio sait que ce soir il tuera l'assassin de son fils.
Le roman ouvre l'histoire sur l'assassin de ce gamin de dix ans. L'assassin, on sait qui il est. Où il vit. Où il travaille. Et surtout ce qu'il ressent lors du fauchage du gamin. Portrait glaçant d'un homme sans la moindre empathie qui ne cherche qu'à sauver sa peau.
Le roman continue sur la douleur des parents du petit Victor. Antonio et Sylvia, un couple aimant qui sombre dans un chagrin sans fond depuis ce soir qui aura volé un enfant à la vie et à ses parents.

Les chapitres sont courts et très bien agencés. On est face à deux couples. le premier à travers Antonio et Sylvia est un couple d'amour pour lequel la vengeance semble le prix à payer pour retrouver la paix. de l'amour à la vengeance il n'y a qu'un pas. Tandis que le couple de l'assassin et sa femme est un couple qui se déchire. La haine à l'ombre de la vengeance.

Quand l'amour et la haine s'entrechoquent, s'unissent, se déshabillent, on rentre en immersion dans ces familles pour qui la mort semble inéluctable. C'est comme une toile d'araignée démarrant de la première famille jusqu'à la seconde famille avec dans sa toile, les mouches de la colère, la tristesse, la rancoeur.

Un thriller prenant et très bien réussi qui nous plonge en apnée quelques heures et ne peut que toucher l'âme sensible des parents que nous sommes. Devant l'image de la mort de son enfant, nul ne sait comment il réagirait. On n'a pas envie de juger ici. On compatit là où ça souffre et on se révolte là où ça fuit. Quand un roman parvient à nous insuffler des sentiments aussi contradictoires que l'empathie ou la révolte, c'est peut-être bien une lecture de gagnée :-)

Merci à mon amie « experte » qui se reconnaîtra et sans qui je n'aurai pas découvert ce très bon roman.
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Après la lecture d' «  Hortense » me voilà plongée au coeur de ce polar court et bien ficelé , lu d'une traite .
Tout a été dit déjà et pourtant : d'une main de maître , tambour battant l'auteur nous présente les quatre protagonistes à propos d'un sujet bouleversant qui fait dresser les cheveux sur la tête ..
Antonio le père éploré qui perd son fils renversé par un chauffard .

Jean - Pierre Boulard, cadre dans l'entreprise où travaille Antonio , manutentionnaire , cynique , ignoble et haïssable , méprisable, menteur et machiste.

Comment peut - on être aussi cruel afin de ménager sa petite vie ?

Comment peut- on être aussi dénué de sentiments ?
En trois et en quatre les deux épouses , Sylvie et Christine , dans l'ombre et pourtant , non - dits, allusions douteuses, attente, désespoir, feintes , attaques sournoises, suspicions ,intuitives...elles ont tout compris ...
Chacun se raconte avec ses doutes, ses convictions , ses certitudes..

L'auteur peint si bien les personnages qu'il est aisé de s'identifier , il utilise l'humour, la dérision et l'ironie, surtout la mise en scène magistrale de la manipulation entre l'assassin et le père de l'enfant asssassiné ...choque
Je n'en dirai pas plus ...
Au final se noue un ballet fort macabre sur le thème de la justice personnelle au rythme d'une question qui fera basculer leur destin à tous .
L'histoire triste d'un assassin refusant d'assumer ses actes....

Un polar efficace lu très vite .même si je n'en ai pas l'habitude ...
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Tout a été dit, pourtant je voudrais juste dire que ce livre est magnifique! Écrit «à quatre voix» ce drame est un petit bijou qui m'a transporté aux tréfonds de l'âme humaine.

J'avais vu et aimé (avant de le lire) l'adaptation du roman en téléfilm avec l'excellent Sami Bouajila. le livre est encore meilleur, Jacques Expert est un maitre dans l'art de nous emmener loin très loin...

Superbe roman court à lire pour les amateurs du genre.
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Un peu plus de minuit en ce 22 février. Antonio Rodriguez, manutentionnaire d'origine portugaise travaillant chez Gaboriaud SA, restera de longues minutes dans le noir de son salon, attendant que sa femme Sylvia s'endorme à poings fermés. Si tout se passe comme prévu, elle devrait le retrouver à ses côtés à son réveil. Ce soir, il va tuer l'assassin de son fils...
11 mois plus tôt... Jean-Pierre Boulard, 38 ans, chef des ventes chez Gaboriaud SA rentre chez lui après quelques verres bus avec trois de ses amis. Quatre légers pastis ne l'empêchent guère de prendre le volant et il ne veut pas tarder: sa femme, Christine, l'attend pour 20 heures pétantes. Elle risque encore de faire la gueule s'il arrive en retard, surtout si elle sent son haleine alcoolisée. A la sortie des Clayes-sous-bois, il accélère, certain qu'aucun flic ne rode jamais par là. le gamin, il l'aperçoit pourtant, avec sa veste fluorescente jaune. Occupé à attraper son portable resté sur le siège passager, il fait un écart et heurte le gamin. Il fait marche arrière et l'aperçoit dans la pénombre du fossé. du sang gicle de sa bouche. Persuadé que le gamin est en faute et s'est jeté sous ses roues, paniqué à l'idée de l'Alcootest qui sera positif et pensant à son boulot, à ses enfants, sa maison et sa femme, il file. La route est déserte, il a bien fait de se tirer...

Dans ce polar, Jacques Expert donne la parole aux deux couples dont la vie a basculé, l'un parce qu'un chauffard a tué son fils et est parti sans lui porter secours; l'autre parce que le mari a renversé ce gamin mais ne semble guère en être affecté. D'une froideur implacable, n'éprouvant nul remords, Jean-Pierre Boulard continuera à vivre comme si rien ne s'était passé. Evidemment, lui qui croyait s'en tirer verra l'étau se resserrer. Famille modeste et décimée par la mort de leur fils, les Rodriguez cherchent à tout prix à trouver le coupable de ce qu'ils jugent un meurtre. L'auteur nous livre un roman réaliste et choquant, notamment en la personne de Boulard, personnage insensible, froid et semblant être indifférent à ce drame. Il se met dans la peau de chacun et l'on partage ainsi leurs émotions. Il explore l'inhumain dans toute sa lâcheté et son cynisme. Qu'aurions-nous fait à leur place? Peut-on vivre à côté de quelqu'un sachant son crime? Autant de questions posées dans ce polar de très bonne facture captivant.

A noter que ce polar a été adapté pour la télévision avec Jean-Paul Rouve et Sami Bouajila.

Ce soir, je vais tuer l'assassin de mon fils et ce, quel qu'en soit le prix...
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Jean-Pierre Boulard , la quarantaine, quitte le bistrot du coin où il a bu quelques verres en compagnie de ses copains.
Sur la route du retour, il renverse un vélo rouge conduit par un petit gamin de 10 ans. Il s'arrête mais repart vite car il a bu et s'il est découvert, tout s'écroule.
Chez lui, ses deux enfants l'accueillent ainsi que sa femme avec qui l'ambiance est mauvaise, très mauvaise.
Le petit Victor décède. Il est le fils d'Antonio et de Sylvia Rodriguez, tous deux Portugais.
Antonio travaille comme cariste dans la firme où Jean-Pierre Boulard est cadre.
Jacques Expert donne tour à tour la parole aux 4 personnages qui joueront un rôle dans la suite du drame :
- Jean-Pierre Boulard se révèle vite être un goujat, un pleutre sans nom même pas capable de respecter sa femme, ni les employés de la firme .
- Antonio est terrassé par la douleur, tout dévoué à sa femme, Sylvia et à sa fille. Il commence tout doucement à soupçonner Boulard.
- Sylvia Rodriguez a l'impression qu'elle ne survivra au drame que par la haine et la vengeance. Elle supplie son mari Antonio de supprimer l'assassin de leur fils.
- Christine Boulard ne supporte plus son mari et encore plus depuis qu'elle le soupçonne d'être l'auteur de l'assassinat du petit Victor.
La police cherche après le fuyard. Ils trouvent un coupable
quasi fabriqué sur mesure. Ils le relâchent vite.
C'est par l'intermédiaire de Christine Boulard que le drame va trouver une issue.
Antonio est en route pour venger l'assassin de son fils.
Est-ce le bon ?
Jacques Expert va nous livrer une fin dont il a le secret.
Un très bon suspense découvert grâce à mes ami(e)s babeliotes.
En plus de nous livrer un bon thriller, l'auteur nous livre une écriture de grande qualité.
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Encore un roman de Jacques Expert que j'ai dévoré !

Dès le début de l'histoire j'ai été complètement immergée dans ma lecture.
L'intrigue s'installe rapidement avec un gamin renversé par un chauffard alors qu'il se baladait à bicyclette.
À partir de là, tout va très vite puisque les parents du petit garçon veulent retrouver l'assassin de leur enfant qui a préféré prendre la fuite…

J'ai vraiment aimé le développement de chaque personnage et la progression des différentes relations entre eux.
Les jeux de pouvoir, de domination et de manipulation prennent une place importante. Les mensonges et les faux-semblants sont également au rendez-vous.
Le récit est découpé en plusieurs chapitres dans lesquels le lecteur se retrouve dans la tête d'un personnage qui s'exprime à la première personne. C'est une véritable plongée dans la profondeur de chaque psyché.
C'est passionnant !

Pendant toute la durée de ma lecture je me suis demandée si le coupable (que l'on connaît dès les premières pages) allait s'en sortir.
D'ailleurs ce personnage est infâme ! Plus on le connaît et plus on le déteste mais il apporte du piment au récit.
La plume de l'auteur est toujours aussi fluide et prenante.

Bref, un bon roman avec lequel j'ai passé un super moment. Je recommande !
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J'ai promis à ma femme, je tuerai l'assassin de Victor, le salopard qui s'est enfui après l'avoir renversé à vélo.
Le salopard, c'est Boulard, son chef de service. Il n'a pu éviter le gosse qui a fait un écart et s'est enfui devant les emmerdes que causeraient ses quatre pastis sur l'estomac. Mais sa femme a vu les rayures rouges sur l'aile...

Tour à tour les quatre prennent la parole et m'ennuient. J'accélère ma lecture, les personnages transpirent la médiocrité, l'invraisemblance, une pâle copie du 'Bon coupable' d'Armel Job.
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Voilà un petit bouquin assez décapant d'un auteur français que je ne connaissais pas du tout.
Passant tour à tour aux 4 protagonistes principaux de l'histoire (le tueur (qui est vraiment une tête à claques, le beauf dans toute sa splendeur...) et sa femme, le père et la mère de la petite victime), l'auteur se révèle doué au petit jeu des contradictions psychologiques des uns et des autres, bien qu'un peu superficiel, ça aurait pu être davantage creusé... (Le livre est trop court, finalement...).

C'est prenant, mené tambour battant, bien écrit mais sans style particulier, et avec suffisamment de rebondissements pour qu'on se demande comment tout cela va pouvoir finir... Je l'ai lu en rien de temps, preuve que ça se lit "tout seul" !
Sans être inoubliable, c'est plutôt une bonne surprise.
3,5/5
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Un soir, en rentrant du travail en voiture, Jean-Pierre Boulard renverse un petit garçon à vélo. Éméché, il prend la fuite et cache son méfait à son épouse Christine. le lendemain il apprend le décès de sa victime et découvre qu'il s'agit de Victor, le fils d'Antonio Rodriguez, un des ouvriers de l'entreprise où il est lui-même cadre supérieur. Bravant le mépris de sa femme qui a deviné le fin fond de l'histoire, il persiste dans son déni. Devant la lenteur de la police et sur l'insistance de son épouse Sylvia, Antonio le père endeuillé, décide de faire justice lui-même.

Jacques Expert a choisi la structure du roman choral pour retranscrire le déroulé d'un fait divers dramatique. Chacun des quatre personnages principaux, Jean-Pierre, Christiane, Antonio et Sylvia, prend la parole pour narrer son ressenti. Cette façon, habituelle chez l'auteur, nous plonge en plein coeur de l'intimité de chaque couple et dans la tête de chaque protagoniste. En plus d'un thriller efficace, il nous propose un roman social et noir qui pousse le lecteur à s'interroger. On y retrouve la maîtrise implacable de l'écriture journalistique.
Je suis enfin réconciliée avec Jacques Expert dont le roman "Hortense" m'avait tant déçue. Seul bémol, je me suis aperçue au cours de la lecture que j'avais vu le téléfilm qui en a été tiré, le suspense a donc été un peu galvaudé. Un 18/20 pour ce livre bouleversant.
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On retrouve bien ici le style de J. Expert. Ce livre m'a fait penser à son autre roman " la femme du monstre".
J. Expert nous met, tour à tour dans la peau des différents personnages de ce roman. Si l'on parvient aisément à s'identifier aux parents de l'enfant décédé ou encore à la femme d'Antoine, il en est tout autrement d'Antoine.
Le personnage d'Antoine , l'auteur de l'accident, nous est effectivement présenté de façon crue. Sa façon de se protéger est décrite avec une telle froideur, un tel égoïsme que cela fait froid dans le dos.
Comment peut-on être aussi cruel, aussi manipulateur pour sauver sa petite vie ? Comment est-il possible de continuer à vivre avec un poids aussi lourd que celui d'avoir tuer un enfant (même accidentellement) ?
Ici J. Expert nous dépeint, une fois de plus un côté bien sombre, bien triste de l'humanité.
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