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Critique de Ahoi242


Paradoxalement sur Diane, titre le moins âpre du concis EP Metal Circus, Hüsker Dü narrait la ballade du serial killer, Joseph Ture, conduisant sa victime Diane Edwards, une homonyme d'une girlfriend d'un autre serial killer, Ted Bundy, dans sa camionnette pour la violer puis la tuer :

« Hey little girl, do you need a ride?
Well, I've got room in my wagon why don't you hop inside
We could cruise down Robert Street all night long
But I think I'll just rape you and kill you instead

Diane, Diane, Diane

I heard there's a party down at Lake Cove
It would be so much easier if I drove
We could check it out, we could go and see
Oh won't you come and take a ride with me

We could lay in the weeds for a little while
I'll put your clothes in a nice, neat little pile
You're the cutest girl I've ever seen in my life
It's all over now, and with my knife ».

Les protagonistes de Pornarina n'écoutent pas Hüsker Dü mais Marylin Manson, Antony and the Johnsons ou Sunn O))). Et c'est bien dommage car cela aurait évité un ou deux clichés - notamment sur Marilyn Manson - que l'on trouve dans les romans traitant des mêmes thèmes que Pornarina.

Pornarina la-prostituée-à-tête-de-cheval, une serial killer émasculant ses victimes, est l'objet d'un mythe auprès des pornarinologues - ils sont à Pornarina ce que sont à Jack L'Éventreur les ripperlogues - qui la traquent à travers toute l'Europe et organisent des conférences à son sujet. Précisément, le livre suit l'un d'entre eux, le Dr Franz Blazek, et sa fille adoptive et bras armé, Antonie/Antonia - tous les deux sont des freaks. Vers la fin du roman, le romancier américain, William T. Vollmann, auteur d'une trilogie sur la prostitution et dont les prostituées sont souvent des personnages de ses livres, se mêle à l'histoire. Cette présence de William T. Vollmann fait du livre de Raphaël Eymery un livre à la Vollmann où personnages réels - Stéphane Bourgoin est par exemple cité - et fictifs - Sherlock Holmes (du moins son fantôme) fait par exemple son apparition - se croisent.

Premier livre de Raphaël Eymery pour lequel il a obtenu le Prix Sade du premier roman 2017, Pornarina s'intéresse à la question d'un certain attrait - entre fascination et répulsion - pour les serial killers en mobilisant une représentante féminine de cette population singulière, à la question de la parenté et à d'autres thèmes. Texte rythmé, parsemé ici et là de quelques (micro) fulgurances d'écriture et d'idées et de nombreuses références à Thomas Harris, David Cronenberg, Bram Stoker, Edgar Allan Poe ou Mary Shelley, ce premier roman propose une lecture plutôt « plaisante » même si certaines idées aurait mérité d'être davantage développées - a priori, il n'y aura pas de suite sur les pornarinologues et la pornarinologie.
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