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3,59

sur 1531 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Broadway, ce spectacle pas trop réussi de l'école de danse de Jade, sa fille, sert de titre à Axel, père de famille, le narrateur. Il semble tout avoir pour être heureux : une épouse, Anna, deux enfants, Jade et Tristan, et un emploi apparemment stable… Ah oui, il ne faut pas oublier la maison dans un lotissement avec un voisin un peu maniaque et envahissant !

Fabrice Caro que j'ai d'abord connu grâce aux bandes dessinées qu'il signe Fabcaro, m'avait très agréablement surpris avec le discours. Il remet donc ça et confirme son talent pour raconter des séquences de vie apparemment ordinaires, les tracas d'un bon père de famille mais aussi ses rêves d'échappée du côté de Buenos Aires.
Tout part de ce fameux courrier de l'Assurance maladie pour le dépistage du cancer colorectal. Ce type de prévention, hasard de ma lecture, je viens d'en bénéficier ce jour-même, grâce à mon âge avancé… Normalement, ce n'est qu'à partir de cinquante ans que ce dépistage débute. Or, Axel n'a que quarante-six ans et le voilà à se morfondre, à se poser quantité de questions quand le proviseur du lycée de son fils le convoque pour lui soumettre un dessin pornographique réalisé par Tristan et montrant deux de ses profs en train de copuler en levrette !
Que faire ? Désemparé, le pauvre père tente bien de rencontrer la prof d'anglais concernée par le croquis. Il en pince même pour elle mais celle-ci ne lui parle que de rendez-vous chez un psychologue, pour une blague de potache.
Fabrice Caro, tout au long du roman, excelle à démontrer tout ce qui se passe dans notre tête lors de situations embarrassantes. Qui n'a pas échafaudé des réponses toutes prêtes, très bien formulées mais se retrouve à n'exprimer que des banalités ?
Je n'oublie pas Jade, sa fille aînée, qui va passer le bac et donc bientôt quitter le cocon familial. Son petit ami l'a larguée. Elle est désespérée et demande de l'aide à son père. Là, l'auteur s'égare dans une histoire de cierge à l'église à la demande de Jade. C'est amusant une fois mais Fabrice Caro y revient un peu trop à cette Notre-Dame d'Espérance… désespérante.
Soucis avec le voisin, projet de paddle l'été avec un couple d'amis, cette fameuse lettre de la CPAM, Axel se débat dans un entrelacs de soucis qu'il tente de conclure en apothéose.

C'est conté avec humour, décrit avec justesse, un bon moment de lecture permis grâce à Babelio (Masse Critique) et à Gallimard (Sygne) que je remercie.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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2018, Axel vient de recevoir une lettre dans une enveloppe au bas de laquelle est inscrit : Programme national de dépistage du cancer colorectal, "une formalité administrative, rien que de bien normal, toute personne ayant cinquante ans révolus la reçoit automatiquement. À ceci près que j'ai quarante-six ans." Un véritable traumatisme pour Axel qui vient de prendre quatre ans en quelques jours.
Voilà que quelques jours plus tard, il est convoqué par le proviseur. Celui-ci lui met sous les yeux un dessin scabreux de son fils, Tristan, mettant en scène ses professeurs mademoiselle Guiraud et monsieur Charlier, respectivement profs d'anglais et de SVT. Sa femme Anna lui demande de gérer.
Il y a aussi Denis et Béatrice, des amis de sa femme et donc aussi les siens qui n'ont qu'une idée en tête, les emmener avec eux en vacances à Biarritz faire du paddle, sans compter le voisin et ses apéritifs en alternance. À un moment d'ailleurs, il verra en eux le couple qu'ils vont devenir avec Anna, une fois les enfants ayant quitté le nid...
C'est la vie et les réflexions d'un homme ordinaire qui n'ose pas faire de la peine aux gens. Il décide une chose ou prépare une répartie, mais le moment venu, ne peut être brutal et acquiesce contre sa volonté. Il est la plupart du temps déphasé par rapport à la réalité, les choses vont un peu trop vite pour lui. C'est le constat un peu amer que fait cet homme pourtant heureux avec sa famille, déçu cependant par des espérances non réalisées.
En fait, depuis la réception de cette enveloppe, il est souvent en proie à la désillusion, tout l'ennuie et ce courrier devient une véritable obsession. Ne préconise-t-il pas d'ailleurs des cours où l'on enseignerait à dompter la déception ?
Cette lettre sera en quelque sorte le fil rouge du roman, car Fabrice Caro reviendra à elle de façon récurrente.
Je me suis régalée à la lecture de ce roman et j'ai beaucoup apprécié l'humour de l'auteur, un humour particulier qui flirte avec la mélancolie, de même que sa tendresse vis-à-vis des choses qui ne fonctionnent pas.
C'est un livre facile à lire, tout en finesse, dans lequel j'ai pu parfois me reconnaître, une vraie gourmandise.
Un excellent moment de lecture pour lequel Je remercie pour cela Masse critique de Babelio et les éditions Sygne de Gallimard !
J'avais beaucoup apprécié le discours et Broadway est venu confirmer le plaisir de lire les ouvrages de cet écrivain.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Depuis longtemps inconditionnelle de l'humour de Fabrice Caro, autant pour son oeuvre dessinée que pour ses écrits, je retrouve avec un immense plaisir sa plume désabusée et si drôle ! J'avais adoré le discours, et si Adrien laisse la place à Axel, on a quand même l'impression de le retrouver, quelques années plus tard, plus âgé, mais tout aussi immature.

Et quand on est pas tout à fait fini soi-même, c'est un calvaire de jouer ces rôles que le reste de l'humanité semble endosser sans difficulté majeures : être père d'ados énigmatiques, recevoir quatre années trop tôt une invitation pour un dépistage de cancer colo-rectal, dans une enveloppe d'un bleu sinistre, rencontrer et fantasmer sur le prof de français du fils qui a commis une lourde bévue, prévoir une activité paddle pour les vacances …rien d'insurmontable, sauf pour Axel qui se noie dans une verre d'eau, fait d'une taupinière une montagne, et surtout prend toujours la pire décision, volontairement ou non.

C'est aussi comique que tragique, et même s'il nous fait rire, on est mal pour lui, cet anti-héros des temps modernes, plein de tics et de tocs et incapable de faire face aux vicissitudes ordinaires de la vie quotidienne, dépourvu de toute spontanéité relationnelle avec des conséquences en boule de neige.


Par conséquent, je ne dérogerai pas à la règle : j'adore ce nouvel opus et attendrai avec impatience le suivant.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un courrier de l'Assurance maladie pour le dépistage du cancer colorectal , ce n'est jamais quelque chose que l'on réceptionne de gaiété de coeur, même quand on a plus de 50 ans, l'âge à partir duquel ce contrôle est fortement préconisé.

Mais quand on a que 46 ans et qu'on a tendance à gamberger et à se faire des films à la moindre petite contrariété, recevoir ce type de courrier peut complètement bouleverser une vie.

Surtout qu'Axel, l'homme de 46 ans en question, a d'autres problèmes existentiels à gérer dans une vie qui prend un peu l'eau de toute part , comme celui d' être convoqué par par le directeur du collège de son fils de 11 ans car celui ci a dessiné deux de ses professeurs en train de copuler , devoir trouver des prétextes foireux pour éviter des apéros de voisins quand le voisin en question est obnubillé par le nettoyage de feuilles ou bien réver à un ailleurs en Argentine où Axel boirait des coups avec Benjamin Biolay en parlant foot plutot que d'envisager des vacances , plus concrêtes celles ci, à faire du paddle à Biarritz avec des amis vaguement ennuyeux.

Bref, la vie d'Axel n'a rien d'une comédie musicale comme on en voit tant à Broadway.. mais en même temps, heureusement, non?

Les habitués à l'univers de Fabrice Caro - et notamment de ces deux romans précédents, Figurec et le Discours, plus que celui de ses BD, plus absurde et moins mélancolique ne seront pas surpris par le pitch de son nouveau roman, Broadway, qui promet une intrigue aussi déjantée qu'introspective.

Comme dans le Discours, bientôt adapté à l'écran avec Benjamin Laverhne dans le rôle titre, Fabrice Caro nous invite avec son nouveau roman, à un long monologue d'un looser sacrément attachant qui passe sa vie à subir les volontés de son entourage, et dont les péripéties nous semblent étrangement familières .

Il faut dire que Fabrice Caro n'a pas son pareil pour prendre chaque élément, même le plus anodin de notre vie quotidienne, et en souligner le détail le plus cocasse et le plus étonnant pour qu'on se dise " mais c'est tout à fait vrai, pourquoi ce type pense à la fois la même chose que nous mais de façon plus drôle et plus brillante?.

Comme dans le discours, on pense pas mal dans l'écriture à du stand up. Comme les meilleurs stand uppers du moment, Fabrice Caro sait nous faire hurler de rire avec un sens de l'observation hors du commun et avec ce talent à répéter d'un chapitre à un autre des élements de l'intrigue en y ajoutant à chaque fois une dimension comique supplémentaire.

Mais comme dans "le discours", la grande force de Fabrice Caro dans ce nouveau livre est de nous offfrir un roman qui n'est pas que drôle ( et pourtant il l'est à chaque page) mais aussi de réussir à nous présenter une vision de la vie assez mélancolique et de nous interroger sur nos choix du passé et les regrets d'une vie qu'on n'a pas choisi.

Un regard parfois un peu désenchanté, mais jamais cynique ni nihiliste dans lequel l'autodérision et une vraie tendresse sont les piliers d'une plume dont on voit peu d'équivalents dans la littérature hexagonale contemporaine.

Sans doute le roman le plus drôle et le plus attachant de cette rentrée littéraire; Brodway sort aujourd'hui en librairie et on vous le conseille puissance mille..

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Broadway ou le comique de la vie ordinaire

C'est avec ce roman que j'ai découvert Fabrice Caro en tant que romancier.
"Le discours", je l'ai lu bien après et n'ai donc pas ressenti cet air de "déjà-vu" qu'on a pu lui reprocher.

Il suffit parfois de peu pour basculer dans une petite déprime.
Une fille aux amours tumultueuses qui fait des requêtes saugrenues à son père, un fils qui exprime un talent artistique plus que singulier au lycée ou encore la réception d'une lettre de la sécurité sociale.
Une petite missive bleue qui vous rappelle que vous n'êtes plus de première jeunesse et qu'un petit contrôle technique indélicat s'impose.
Alors que penser si vous la recevez avant la date d'échéance ?
Genre quatre ans avant ?
Axel se morfond. Il s'avoue débordé par son quotidien et se laisse submerger par le moindre détail.
Cette lettre, c'est "l'incident" de trop qui lui donne envie de quitter ce quotidien insaisissable au moins pour quelques jours.
Ces vicissitudes de la vie somme toute ordinaire d'Axel n'ont a priori pas de quoi nous faire hausser le sourcil.
Mais sous la plume de Fabrice Caro elles prennent une nouvelle dimension qui tangue alors entre le burlesque et l'absurde. Un univers aux allures de vaste comédie où l'on rit de bon coeur et où l'on trouve parfois un écho dans notre propre vécu. D'ailleurs, je me suis même demandé à un certain moment si ce n'était pas de moi dont je riais...
Un réel plaisir de lecture aux effets naturellement destressants que je ne demande qu'à rééditer..











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Il y a parfois (ça doit arriver deux trois fois dans une vie) des livres qui collent exactement à ce que vous êtes au moment même où vous les lisez : une sorte d'incroyable alignement des planètes, l'impression que les mots sont les vôtres et que vos émotions n'auraient pas pu être mieux exprimées. C'est simple, avec Fabrice Caro, j'ai le sentiment d'avoir trouvé mon âme soeur, mon alter ego existentiel (ça se dit ça?), mon double du moment, mon petit frère sur terre (eh oui, rien que ça!). Peut-être faut-il pour cela en être à peu près au même stade de l'existence, celui où l'on se réveille un matin comme un peu secoué de s'être mis entre parenthèses aussi longtemps, d'avoir accepté bien gentiment de dire oui à tout ou à pas mal de choses et avec, parfois, la terrible envie de prendre ses cliques et ses claques et de se métamorphoser soudain en « évaporé » (vous savez, au Japon, ceux qui disparaissent et qu'on ne revoit jamais …)
Bref, comme vous l'aurez deviné, j'ai vraiment beaucoup aimé ce texte. Pour ceux qui connaissent l'oeuvre de Fabrice Caro, on retrouve ici ses thèmes de prédilection : la dimension absurde de l'existence, la vie assimilée à une espèce de vaste comédie (Broadway) où chacun joue un rôle convenu, hypocrite et vain, des conventions sociales étouffantes, des vies de couples qui tournent en eau de boudin et enfin, cerise sur le gâteau, la vieillesse qui approche avec son lot d'horreurs (je vous épargne la liste...) et le panneau « THE END » encore un peu flou mais qu'on commence déjà à percevoir dans un lointain pas si lointain...
Pas de quoi rigoler ! Ah, vous ne riez pas en lisant Fabrice Caro ? Pas d'inquiétude, c'est normal ! On a plutôt envie de pleurer toutes les larmes de son corps. Et pourtant, moi, je ris beaucoup parce que cet auteur sait plus que n'importe qui placer ses personnages dans des situations désopilantes et complètement inattendues, parce qu'il est un as du comique de répétition, qu'il a un regard décapant, caustique et très juste sur le monde et les travers de nos sociétés, qu'il a un sens de l'observation à toute épreuve … Oui, Fabrice Caro est toujours percutant, pertinent, lucide et sans illusions. Si l'on rit, on rit pour éviter de pleurer sur notre sort, parce qu'il faut bien avancer et chaque jour, mettre un pied devant l'autre sans trop se poser de questions et tenter d'éviter de se prendre la crise existentielle en pleine tête...
Dans notre roman, le narrateur, Axel, marié et père de famille, se trouve soudain très mal à l'aise parce qu'il vient de recevoir une convocation de l'Assurance maladie l'invitant à se rendre à un examen colorectal, courrier envoyé à toute personne ayant atteint l'âge de 50 ans alors que lui n'en a que... 46.
Alors, c'est le drame...
Cet « incident » servira de fil rouge au roman à travers un personnage qui, dans le fond, ne comprend plus rien, ni à ses mômes ni à sa femme ni à la société tout entière et qui irait bien faire un tour loin du foyer conjugal, ne serait-ce que pour quelques jours, histoire de souffler un peu … (allez, ne faites pas semblant, vous savez très bien ce que je veux dire...)
Alors d'abord, il y a cette histoire d'examen colorectal à régler, puis une convocation au collège cette fois-ci parce que Tristan, le fils chéri, s'est fait choper avec une oeuvre de son cru, en l'occurrence un dessin pornographique mettant en scène deux de ses profs dans une position dénuée de toute ambiguïté, à cela viennent se greffer des amis qui proposent des vacances à Biarritz pour faire du paddle (sympa comme tout, hein, le paddle ? Ah, ah !), des voisins intrusifs qui inventent d'incontournables barbecues de bienvenue, un collègue de bureau « heureux d'être au monde » (c'est tellement pénible les gens heureux!), une fille en rupture amoureuse qui veut que l'on mette un cierge à l'église pour que ledit amoureux revienne le plus vite possible, une prof d'anglais plutôt jolie (celle de Tristan - oui, celle qui figure sur le dessin et qu'il a fallu rencontrer pour s'excuser au nom de son fils...) qu'on finit par avoir un peu de mal à oublier…
Et soudain, au beau milieu de tout ce bazar et sous la forme d'une batterie en morceaux rangée dans un coin du garage, surgit un passé qu'on croyait avoir totalement oublié et l'envie de reprendre en main les baguettes et de taper fort, très fort même. On n'y croit pas vraiment mais on s'accroche à cette petite folie qui nous rend heureux deux trois minutes… et puis, « tout se referme, les projets, les infinis possibles, les vagues aspirantes et des paddles font leur apparition çà et là à la surface de l'océan comme des corps noyés. »
Alors, dans un tout dernier soubresaut, on s'imagine foutre le camp, ciao la tribu, je pars, je roule, je ne m'arrête pas, vous pouvez toujours m'appeler pour me demander d'acheter des pizzas pour l'apéro, je suis déjà loin, j'ai franchi les frontières, le soleil tape de plus en plus et j'entrevois la mer, là-bas, si proche, si proche, je plonge...
Bon, au fait, vous les voulez à quoi vos pizzas ?
Un texte mélancolique et tendre, désenchanté et profondément humain, tragique et drôle à la fois...
Vraiment, c'est beau à pleurer…
Un de mes coups de coeur de la rentrée littéraire...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Axel, 46-ans-presque-50, est dans une mauvaise passe.
En cause et dans le désordre :
- deux ados "en crise" (l'un gribouille des obscénités en classe, l'autre peine à se remettre d'une première rupture amoureuse),
- un pénible rituel "apéro entre voisins" qui lui tape sur les nerfs,
- de vagues projets de vacances à Biarritz qui ne l'enthousiasment guère mais auxquels il ne peut se soustraire,
- un chef et un collègue de bureau à la conversation plus que limitée,
- et surtout - surtout ! - une curieuse enveloppe bleue dans sa boite aux lettres, estampillée "CPAM" et portant la mention : "Programme national de dépistage du cancer colorectal".

Cette maudite enveloppe bleue, celle que personne n'est censé recevoir avant 50 ans, c'est la goutte d'eau qui met le feu aux poudres (sic), la préoccupation majeure et bientôt l'obsession d'Axel.
Notre pauvre homme, ballotté entre petites déconvenues et questionnements existentiels fumeux, se met alors à cogiter sévère ! C'est avec beaucoup d'humour et d'autodérision qu'il nous livre le fruit de ses réflexions, multipliant les digressions absurdes et décalées.

On retrouve bien dans ces chroniques délirantes la patte Fabcaro, son ironie un peu désabusée, son sens du gag, du quiproquo et du comique de situation.
Comme dans ses BD, chaque petite saynète est largement décorrélée de la précédente, ce qui peut donner l'impression d'un patchwork de vannes un peu hétéroclite, mais c'est toujours l'occasion d'un bel éclat de rire !
L'ensemble, qui n'est pas sans rappeler ces spectacles de stand-up où l'humoriste déballe ses misères et tourne en dérision les petits déboires du quotidien, paraîtra peut-être un peu léger aux yeux de certains lecteurs. J'ai préféré quant à moi ne pas bouder mon plaisir (en ces temps pour le moins moroses, qui refuserait de se payer une bonne tranche de rigolade ?), et j'ai passé un super moment en compagnie d'Axel.
En le voyant ainsi déphasé, dépassé par les événements, refusant de vieillir et d'ouvrir sa fameuse enveloppe bleue, mal à l'aise dans son costume de père et incapable de communiquer comme il le voudrait avec sa progéniture, tentant en vain de retenir le temps qui passe ou d'échapper à sa vie et à ses responsabilités, on ne peut que tomber sous son charme de gentil looser en pleine crise de la quarante-sixaine !

Alors c'est vrai, Broadway n'a pas décroché le Goncourt 2020, et malgré toutes ses qualités on peut difficilement considérer ça comme une Anomalie (blague ;-))
En même temps, je suis à peu près sûr que n'était pas là l'ambition première du sieur Fabcaro, alors ne faisons pas la fine bouche et savourons comme il le mérite ce petit délice d'absurdité et de loufoquerie !
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Je remercie avant tout Babelio et les éditions Gallimard pour m'avoir fait découvrir Fabrice Caro grâce à la dernière opération Masse Critique. "Broadway" a été vraiment une parenthèse enchantée au parfum doux-amer. Construire un livre drôle sur le dépistage du cancer colorectal, il fallait oser et Fabrice Caro l'a fait. Je fais donc connaissance avec cet auteur à l'humour décalé.

C'est la réception d'une enveloppe bleue (quel bleu ?) que les + de 50 ans connaissent bien, envoyée par la CPAM et l'invitant à se faire dépister, qui va faire prendre conscience à Axel de la vacuité d'une vie. Une crise de la cinquantaine avant l'heure puisque cet homme marié et père de deux enfants n'a que 46 ans. Bug informatique, plaisanterie d'un collègue, il va chercher à trouver l'erreur. Et ce grain de sable dans l'engrenage va être suivi de plusieurs autres. OK, la vie n'est donc pas une comédie musicale (d'où le titre) mais alors peut-on y apporter des améliorations ? Pour cela, il faudrait qu'Axel prenne le taureau par les cornes et soyons francs, Axel est de ceux qui subissent depuis toujours. Lui qui rêve d'aller jouer les durs dans les faubourgs de Buenos Aires est un peu trop lâche pour dire non, non aux voisins, aux amis de sa femme ou à ses enfants. Que celui ou celle qui n'a jamais fauté lui jette la première pierre !

Qu'est-ce que j'ai ri devant cette succession de situations dont l'auteur tire avec brio tout le comique. Question d'âge sans doute, mais souvent elles avaient un air de déjà vécu à mon esprit. Toutes les réflexions, et parfois les réactions d'Axel auraient pu être les miennes. Ses références musicales ou cinématographiques me parlaient également. Et c'est là que j'ai pris conscience qu'en fait, je riais de moi. Voilà donc le deuxième effet kiss-cool du livre, après le sucre, le petit côté amer. Quelle déception à la fin lorsque l'auteur m'a brutalement claqué la porte au nez, alors que je venais tout juste de réussir à tenir sur le paddle avec Axel. J'aurais tant aimé poursuivre l'aventure avec lui...
Une excellente découverte drôle et mélancolique à laquelle j'accorde un 19/20.
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Je ris encore en refermant ce roman. Sourire en lisant cela m'arrive mais rire à ce point c'est assez rare.
Le narrateur reçoit, à 46 ans au lieu de normalement 50 ans, un courrier de la sécu l'invitant à effectuer un examen colorectal et nous voila parti pour une petite crise existentielle.
Les remises en questions et situations cocasses vont s'enchaîner.
Il faut, certes, aimer l'humour décalé de Fabrice Caro mais rien que les seules scènes du gala de danse ou de l'envoi par erreur du SMS valent le détour.
J'avais aimé "discours" ; j'ai adoré "Broadway".
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Délicieusement piquant, le dernier roman de Fab Caro raconte la soudaine (et désopilante) crise d'angoisse d'Alex, quadragénaire à qui la sécu envoi par erreur une convocation au dépistage du cancer colorectal.
Entre une vie de bureau moribonde, des voisins de lotissement un peu envahissants et des enfants qui grandissent trop vite, le pauvre Alex est dépassé, il sombre peu à peu dans la parano, se rêve une vie meilleure et accumule les déconvenues...
Un brin mélancolique, la plume est nerveuse et le rythme soutenu. On rit franchement, on rit beaucoup et on rit de nous même surtout, tant il est facile de se reconnaître dans ce personnage de quadra en pleine crise existentielle.

Alors si comme Alex la morosité de votre vie vous pèse, lisez Broadway, c'est à pleurer de rire et ça fait un bien fou.
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