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3,63

sur 2830 notes
A mon âge, je regarde de loin cette introspection amoureuse d'un jeune homme de quarante ans. Mais cela ne m'a empêchée à certains moments du livre de mourir de rire devant cet intellectuel complètement inadapté à la vie en société. le passage page 67 sur « la chenille » est à tomber. Les repas familiaux sont bien vus et nous connaissons tous des situations similaires. Un bon moment de lecture même si elle ne restera pas forcément dans ma mémoire.
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Fabcaro, égal à lui-même, dissèque le quotidien et dresse une satire familiale dont le récit ici désabusé et à la limite de l'absurde, est borné d'une certaine clairvoyance que le·a lecteur·rice saura admettre. Si ce·tte dernier·e ne se laissera pas désarçonné·e par l'apparente simplicité des propos, la plume de l'auteur reste toutefois limpide et permet une lecture fluviale du roman tout en esquissant une réalité des pressions sociales et familiales éprouvée par chacun·e d'entre nous. Arrangé comme une pièce de théâtre, Fabcaro emploie pour le discours toutes les clefs du genre (les unités de temps et de lieu ainsi que le comique de répétition, en autres) et réserve au·à la lecteur·rice les analyses caustiques du narrateur, mêlant chroniques sociales et quiproquos mordants au sein d'un climat pittoresque et névrosé où chaque personnage détient un rôle prédéfini et dont iel peut se détourner. Le·a lecteur·rice, à l'instar d'Adrien, est ainsi pris au piège de situations décapantes et cocasses, à l'atmosphère délectable. Un bon moment de lecture !
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Fabrice Caro sait écrire, c'est indéniable.
Mais, et c'est bien le plus important, il écrit de deux manières bien distinctes ; le premier degré et le second.
Je pensais rire à m'en tordre les entrailles (à part l'arbre à voeux et la prénommée Solène, ceux qui l'ont lu comprendront ce à quoi je fais allusion...), et bien j'ai trouvé ce livre infiniment triste, mais avec une lecture au second degré.

Avez-vous déjà eu l'attente monstrueuse de l'arrivée d'un sms, d'un amoureux, d'une amoureuse, ou bien le plus courant d'un ou d'une ex ?? (Ceux qui répondront non sont soit des menteurs (si, si), soit des gens n'ayant pas de portable).

Tout part d'un déjeuner de famille. Adrien, la quarantaine, s'ennuie ferme.
Il attend un sms de Sonia, son ex. Il est dévasté par ce chagrin d'amour et le manque.
Il est touchant Adrien, c'est un peu le dernier de la liste, celui à qui sa soeur ne lui offre que des encyclopédies, et sa mère, qui lui recommande à chacun de ses problèmes un verre de jus d'orange. On ne parle que de lieux communs, pas trop de choses personnelles, ça pourrait plomber le bon déjeuner... Alors on parle du superficiel avec le futur beau-frère des sujets intéressants certes mais il fait des efforts Adrien, et puis ce même beau-frère qui lui demande de faire un discours lors de son mariage avec sa soeur.
Argh ! Un discours !
Il écoute à peine, tout à l'attente de ce sms de Sonia qui ne répond pas. Il est obnubilé par cette histoire de sms. C'était une sacrée belle relation qu'ils avaient et beaucoup d'amour.
Quelques passages sont magnifiques pour relater certains moments de cette relation qui n'en ait plus une, mais Adrien va mal.

Déjà enfant, il était mis de côté, en course à pied personne ne voulait l'avoir dans son équipe. Encore un enfant bouc émissaire et mis à l'écart.
Et puis ce rêve dans lequel tout le monde mange des gambas savoureuses et lui n'a rien d'autre un triste bouillon de vermicelles mais sans vermicelles.
Tout est dit.

Alors oui, j'ai ri à certains moments mais j'ai trouvé ce livre bien triste finalement.
Adrien m'a touché, m'a fait de la peine, m'a fait me reconnaître dans cette attente folle de la réponse de Sonia. Ah satané sms !

Une lecture au 2e degré s'est donc installée en moi, et la tristesse a tout emporté.
C'est venu insidieusement, tout doucement, comme un petite pression sur mon bras, une gentille tape dans le dos.
Je m'y suis reconnue, hélas.

On a tous un chagrin d'amour dans sa besace.
Il pèse plus ou moins lourd, mais il est là, bien caché, bien enfoui en nous.
Et du coup, on se sent bien vivant.

Très beau livre.
Gageons que Fabrice Caro ait connu le déchirement de la perte d'un amour pur et total, sinon, il n'aurait pas pu écrire de si belles choses...

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Adrien, la quarantaine, s'enferme dans la dépression après une rupture amoureuse avec Sonia, sa compagne. Fuyant l'appartement vide, il est de retour chez ses parents. Son beau-frère, Ludo, lui demande de faire un discours pour sa soeur à leur mariage, ce qui se révèle problématique pour cet homme, emmuré dans la dépression, le doute et le non-dit.
Adrien est de suite un personnage attachant. D'abord parce qu'il est victime d'une rupture qu'il n'a pas souhaité, et que plein de questions et de doutes non formulés, rien de sort. Alors qu'intérieurement, cet homme est plein d'émotions et sait pointer du doigt ses ratés, ses emballements et le fonctionnement de sa famille trop normale.
L'auteur adopte le ton juste: jamais de pathos même quand son « héros » est au plus bas, le sens de la répartie (tout intériorisée) est toute en finesse même si elle n'est pas verbalisée et, de ce fait, ne permet pas à la situation réelle de changer de trajectoire ou de se modifier. Beaucoup d'humour et d'absurde de situations rendent ce "discours" très agréable.
Ce petit livre que mon père m'a donné est excellent, il a le ton juste, jamais larmoyant, et est finalement tellement vrai…
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Après le mur d'Hadrien, le monologue d'Adrien, « tombé dans une faille spatio-temporelle, bloqué à table avec (ses) parents, (sa) soeur et (son) futur beau-frère, pour l'éternité, à redire les mêmes phrases, à reproduire les mêmes gestes… ».

Adrien est là, sans l'être. Il ne dit rien de lui, à ce repas "huis-clos". Anti-héros insignifiant si l'on en croit les trois catégories qui divisent le monde, selon sa mère : « ceux qui ont un cancer, ceux qui font construire et ceux qui n'ont pas d'actualité particulière », écrasé par le « vide du présent » comme « le trop plein du passé », il égrène ses angoisses : le silence de Sonia, sa compagne, qui « fait une pause » depuis plus d'un mois, l'absence de tics tacs dans sa boite à gants alors qu'il vient à 40 ans de fumer en cachette de ses parents, le discours que son futur beau-frère lui a demandé, pour le mariage qui approche, un « geste messianique » impossible puisque sa soeur est comme une étrangère ou presque.

Si sa mère savait, elle lui dirait « tiens bois du jus d'orange ». Magie de l'humour décalé de Fabcaro. Même si l'exceptionnel « Broadway » est encore plus drôle.

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« La vie, c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber », faisait dire Robert Zemeckis à Forrest Gump. C'est aussi ce que pourrait dire en résumé Adrien, le narrateur de cette histoire. La quarantaine, il vient de subir une déception amoureuse. Sonia lui a demandé « de faire une pause » qui dure depuis plus d'un mois maintenant. Adrien déprimé se rend chez ses parents pour un xième dîner de famille avec sa soeur et son futur mari, Ludo. Ce dîner, c'est le temps de la narration du roman. de l'entrée au dessert suivi du café-chocolats, Adrien fuit les discussions convenues et bassement matérialistes de sa famille pour s'échapper dans les circonvolutions de ses pensées qui le ramènent d'abord toujours à Sonia puis de temps en temps au « discours ». Ce discours, c'est celui que Ludo lui demande de faire au banquet du mariage devant les invités. Adrien plutôt discret et introverti tourne dans sa tête les formes et les tournures possibles de ce speech. Pourtant un peu simpliste dans sa trame, ce petit opus est bigrement plaisant à lire. le ton est pétillant, bourré d'humour, c'est à la fois doux et amer, quelque fois même, les deux en même temps. Adrien est un personnage qui dévoile peu à peu ses clairs et ses obscurs et à la suite des pages qui se tournent, l'amour qu'il éprouve pour Sonia. C'est aussi un tableau des relations familiales dans ce qu'elles ont parfois de superficiel et de faux malgré la tendresse et les souvenirs communs. Un exercice difficile auquel s'est attelé ici Fabrice Caro : celui de tourner en rond dans la tête d'un personnage de fiction, comme un poisson dans son bocal. A la limite du lassant quelques fois mais l'ironie et l'analyse pointue et piquantes des petites ratages et manies de chacun donnent lieu à des paragraphes tout simplement délicieux. Une jolie ouverture sur la fin, pleine de poésie et d'optimisme, qui en ces temps obscurs, m'a fait du bien ! Vive les grosses boîtes de chocolats !
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Premier roman de Fabrice Caro que je découvre. j'ai beaucoup aimé le style, le ton, le phrasé … j'ai beaucoup ri car je suis très sensible au sarcasme et au cynisme et là on peut dire qu'on est bien servi ! le roman se lit très rapidement, le temps d'une soirée ou deux. ça tombe bien car l'histoire en elle même se déroule juste le temps d'un repas, et quel repas 😄 !
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Solitude, incompréhension, non-dits, effacement. Ce sont les thèmes qui, selon moi, ressortent de ce livre très touchant et drôle.
Touchant parce qu'il peut "parler" à chacun d'entre nous : qui ne s'est jamais senti particulièrement seul au milieu des autres, de sa famille, de ses amis, comme s'il n'était qu'un étranger parmi eux ? Qui n'a pas subit les affres de l'amour déçu ou non partagé ? Qui, à un moment ou un autre, n'a pas agi à l'encontre de sa personnalité pour ne pas blesser/choquer/se faire remarquer ou tout un tas d'autres raisons ? Qui n'a jamais eu la sensation que ceux qui étaient sensés nous connaître parfaitement ignoraient absolument tout de nous ? Je pense que chacun d'entre nous connaît ou a connu au moins une de ces situations...
Drôle parce que Fabrice Caro nous raconte tout ça, toutes ces souffrances, avec légèreté et humour, avec dérision aussi parfois.
Un très bon bouquin qui peut nous amener à nous demander qui nous sommes et ce que nous voulons vraiment...
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Le discours se laisse feuilleter tranquillement.
Sans être une pointure de la littérature absurde, j'ai passé de bons moments avec le protagoniste et sa famille.

Adrien, éternel angoissé, souffre d'un chagrin d'amour. Son téléphone portable pleure au fond sa poche, dans l'attente interminable d'un bip annonçant l'arrivée d'une bafouille.

Adrien se questionne beaucoup, tout le temps, pour tout. Il ne s'accorde aucun lâcher prise pour goûter à la délicatesse de la sérénité. Un pauvre garçon, qui absorbé par son anxiété, se retrouve dans des situations grotesques et confondantes !

Quelques passages truculents où j'ai ri de bon coeur.
L'ouvrage mériterait cependant d'être plus concis. Les tournures de style souvent redondantes et interminables m'ont parfois ennuyée. À trop chercher la griffe loufoque, le charme n'opère plus. Les plaisanteries les meilleures sont aussi les plus courtes.

Avec le discours, je découvre Fabrice Caro, plus connu sous le pseudonyme de Fabcaro. Jusque-là, je n'avais pas entendu parler de Zaï zaï zaï zaï, bande dessinée qui semble avoir eue un vif succès. Ajoutée dans mes pense-bêtes.

Lu en juin 2019.

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"Un type désoeuvré, dévasté par le chagrin d'amour et le manque, bloqué dans un repas où tout semble dénué de sens." Quand l'auteur nous propose très gentiment , via son narrateur principal, Adrien, quadragénaire névrosé et torturé, un résumé de la situation pour quoi se gêner ?
Il faut dire qu'on la comprend un peu, Sonia, de vouloir faire une pause: être régulièrement réveillée par un gars persuadé de faire une crise cardiaque, ça fatigue !
Mais bon il est attachant aussi et c'est sans doute pourquoi son futur beau-frère vient de lui demander lors d'un dîner en famille de rédiger le discours de son prochain mariage.
Belle occasion pour Adrien de se torturer les méninges et de scanner le fonctionnement des relation familiales , où chacun est tenu de jouer sa partition, sans déroger aux règles implicites. A moins que...
Du début à la fin de ce roman, j'ai eu le sourire devant les membres de cette famille, croqués à la fois avec tendresse, pertinence et loufoquerie. On a vraiment l'impression d'y être et de reconnaître , poussés à l'extrême, jusqu'à l'absurde certains comportements de nos contemporains
A noter qu'on peut aussi glaner plein d'infos, à la fois drôles et surprenantes, histoire de briller dans notre prochain dîner de famille !
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