AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782710309093
169 pages
La Table ronde (28/05/1999)
3.75/5   28 notes
Résumé :

Sniper ? Le meilleur tireur d'élite de la planète, et peut-être de tous les temps. Professionnel, il n'avait jamais imaginé tuer pour autre chose que l'argent. Mais la vie et l'amour réservent parfois des surprises...

Que lire après SniperVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans L'école de la guerre, Alexandre Najjar écrit : « Y a-t-il plus lâche qu'un franc-tireur ? Et d'abord, pourquoi l'appelle-t-on ainsi ? Pour moi, il n'y a qu'une seule explication qui tienne : on les appelle "francs-tireurs" parce qu'ils y vont franchement, sans discuter, sans se poser de questions, sans se tourmenter de scrupules. Ils se croient à la fête foraine, avec des ours en peluche à gagner. Ils jouent à cache-cache avec leur proie. Ils visent - un gosse, une femme, un chien - et, dès que la cible est dans leur ligne de mire, ils appuient mécaniquement sur la détente. L'épaule qui soutient la crosse du fusil tressaute, le coude a un mouvement de recul. La cible s'écroule, en gémissant ou en aboyant - c'est selon".

Ce que Najjar qualifie de "francs-tireurs" est désormais communément appelé un sniper. Le sniper est régulièrement utilisé par le jeu vidéo - Sniper Elite ou Hitman -, le cinéma - American Sniper - ou la littérature - Sniper : Vie d'un soldat en Tchétchénie de Nicolaï Lilin.

Au début des années 1980, ce thème du sniper a été abordé par deux figures du néo-polar : Fajardie et Manchette. Alors que c'est le premier qui dégaine - les deux romans sont respectivement publiés en 1980 et en 1981 - , c'est certainement le deuxième qui restera dans la culture populaire - deux films quand le livre de Fajardie n'aura droit qu'à deux téléfilms, une adaption en bande dessinée par Tardi et un groupe de rock français très recommandable. Les titres des deux romans expliquent probablement cette différence de postérité : d'un côté, un fade Sniper, et de l'autre, un relevé La position du tireur couché - celle du sniper, du tireur embusqué ou du franc-tireur.

Le pitch de Sniper est le suivant : le héros, sinon le personnage principal, meilleur tireur d'élite de la planète et peut-être de tous les temps, ne tue que pour l'argent jusqu'à ce que certaines circonstances le poussent à déroger à cette règle… Tel qu'on se l'imagine, un sniper est plutôt un être solitaire, ce qui n'est pas le cas du Sniper de Fajardie : une partie de son entourage connaît en effet ses activités, ce qui le perdra au final. À noter que sans atteindre le "niveau" de Padovani - le flic auquel Fajardie a consacré 6 romans - qui évoquera cette affaire dans Polichinelle mouillé, le flic chargé de mettre en échec le sniper est un personnage très intéressant sinon plus intéressant que le Sniper lui-même qui reste un personnage finalement froid, distant et avec peu d'états d'âme.

Dans ce roman, on retrouve les thèmes du néo-polar en général - « Du gauchisme politique au gauchisme littéraire » comme Collovald et Neveu le qualifie dans la revue Sociétés et représentations - et les thèmes que Fajardie traite en particulier dans ces romans : critique sociale de la France de Giscard, violence envers les flics - le Sniper sera également un Tueurs de flics - ,…

Même si ce n'est pas le meilleur Fajardie (la série des Padovani - notamment Tueurs de flics ou la théorie du 1% - est plus aboutie et plus forte), c'est un roman de très bonne facture et une bonne introduction à l'œuvre de Fajardie.
Commenter  J’apprécie          120
Un bouquin de Fajardie comme on les aime, pour peu qu'on franchisse la porte de son univers: C'es (très) dur et certaines scènes sont à la limite du soutenable (prévoir une bouteille d'eau pour s'humecter la gorge sèche)
Commenter  J’apprécie          50
Fajardie, c'est la capacité à rendre l'ultra-violence totalement romantique.
Commenter  J’apprécie          31

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La fange, les franges : la France ! - l'allitération séduisit le divisionnaire. La France des troglodytes. Ça partirait d'ci, Gardel en était sûr. Parce que ces « restes » témoignaient d'une civilisation cachée qui, tôt ou tard, à la faveur d'une catastrophe, jaillirait des sous-sols des parkings à partouzes. Des vampires urbains, des mecs blêmes, blafards, mal rasés, durs comme le béton dont, petit à petit, ils auraient pris la consistance. Des blousons cloutés, des santiagues, des surins : la France des profondeurs. Cette armée-là, avec armes et bagages, walkyries et bouffons - et pourquoi pas, dans ce rôle des cadres capturés, sodomisés et domestiqués ? -, cette armée-là monterait à l'assaut de la ville, attaquant les voitures de patrouilles isolées, opérant sa jonction avec les squats et la cinquième colonne des petits employés, ouvriers, chômeurs et autres transfuges : intellectuels renégats, déclassés, allers aux immonnayables diplômes.
Commenter  J’apprécie          70
Il se sentait flic, mais, avant tout, républicain. Il n'en parlait jamais, parce que ce mot de « républicain » aujourd'hui, ça fait plutôt 1848 et ça suscite des sourires condescendants. Pour lui, c'était une sorte de de synthèse de toute sa pensée politique où il fourrait pêle-mêle l'attachement aux grands principes, la Constitution, les Institutions, bref, l'ensemble des règles de la vie sociale et démocratique. Pour le reste, ayant servi sous deux régimes, ayant vu défiler une pléthore de ministres tous plus nuls les uns que les autres, il votait « blanc », consciencieusement depuis 1958.
Commenter  J’apprécie          50
Gardel aimait pourtant le mauvais goût.
Non comme l’aimaient certains intellectuels arguant de quelque second degré. Il l’aimait pour ce qu’il était, pour ce qu’il représentait de tentative ratée, de vains espoirs. Telle fille revêtant sa robe rose bonbon : par-delà la robe, Gardel y voyait une femme se bichonnant avec soin pour chercher à plaire.
Le mauvais goût le touchait toujours, lui allait droit au cœur.
Au fond, loin des standards régulateurs, le mauvais goût n’était rien moins qu’une bouffée de chaleur, de liberté, une échappée hors des normes.
Un îlot d’humanité dans un monde hostile et dur.
Commenter  J’apprécie          10
"Un vieillard m’a dit
Et il avait raison :
S tu fais crédit,
Tu perds ta maison."
Cet arc de triomphe à la connerie farouche sur fond fascisant faillit anéantir le divisionnaire.
S’astreignant au calme, il tenta consciencieusement de cerner ce qui faisait problème dans ce genre de « sagesse » : le vieillard détenteur du « bon conseil » grâce au poids des ans, cela ne tenait pas une seconde. Au fond, un abruti est toujours un abruti, et que l’abruti soit centenaire constituerait plutôt une circonstance aggravante.
Commenter  J’apprécie          10
C’était bien délicat à admettre, mais aucun doute là-dessus : on a beau avoir cinquante-cinq ans, être divisionnaire, c’est-à-dire prince dans les Etats modernes et policiers, on a beau avoir une vieille gueule ridée, des problèmes d’artères et de rhumatismes, eh bien… on est toujours un petit garçon, le seul, apparemment, qui ne s’est pas vu vieillir.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Frédéric H. Fajardie (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric H. Fajardie
Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour la 34ème chronique, le 08 janvier 2020, Patrick présente l'auteur français Frédéric H. Fajardie. Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com La page Facebook de la Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62
autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (54) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2873 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}