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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Prêt à suivre un buddy movie façon mafia à travers un Chicago fayrique des années 1920 ? C'est ce que nous proposent Anne Fakhouri et Xavier Dollo (alias évidemment Thomas Geha) dans American Fays où la violence le dispute à la féérie attachante, dans une ambiance drôlement et férocement décalée.

1925, Chicago est non seulement en proie à la prohibition, mais elle est aussi le théâtre de nombreux règlements de compte autour de la question des fays qui pullulent malgré l'entrée des États-Unis dans l'ère industrielle. Les No Ears Four, le plus souvent employés par al Capone en personne, sont alors d'authentiques chasseurs de fays, ces êtres doués d'une essence non humaine, ces pixies, sirènes, nymphes et autres trolls et faunes. Tout le monde lâche sa Thompson le temps du tour de table : d'abord, présentons le patron du gang, Old Odd, enfayrisé contre son gré et donc sujet à d'incroyables crises d'asthme dès qu'il approche d'un fay (détecteur théoriquement infaillible !) ; puis vient l'assassin de service, Jack The Crap, mystérieux s'il en est, mais tout aussi efficace ; le petit chouchou de beaucoup sera sûrement le bellâtre d'origine française, un peu rêveur mais calculateur, Vincent « Bixente » Demons, alias Bix ; enfin, le bien nommé Bulldog joue, lui, les gros bras avec sa taille de géant et ses quelques réflexes de benêt, mais rassurons-nous tout de suite, son rôle sera parfois plus conséquent que d'uniquement défoncer des gueules et des portes. Quant à elles, les femmes ne sont pas totalement mises de côté, heureusement, avec Jude, la truculente tenancière d'un speakeasie (mi-bordel, mi-bar de quartier), ainsi que Rachel, le love-interest de cette aventure. Clairement, il y a du monde à qui s'attacher.
L'ambiance étant posée, le style vaut lui aussi son pesant de gnôle prohibée. Dès la scène d'introduction, le ton est donné. Un leprechaun s'est fait fay-monnayeur et le gang des No Ears Four l'a pris la main dans le sac de faux-billets. Ça ne rigole pas, mais on rigole. Les situations se veulent drôles, les réparties caustiques, les dialogues sont volontairement écrits façon Audiard et on s'attendrait même à croiser un « les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît ! » tellement certaines répliques sont bien senties. du point de vue de l'action, c'est tout pareil : ça flingue, ça poignarde et ça dépouille à tour de bras, mais c'est pour la bonne cause, alors on prend ! On prend même d'autant plus que des allusions en début de roman et en annexe finale lancent des pistes concernant un éventuel crossover avec un autre opus de fantasy des années 1930, ou du moins une sorte d'« univers partagé made in Critic ». À méditer, car ce roman écrit à quatre mains par un duo d'auteurs amis depuis plusieurs années prend ses racines dans une agréable nouvelle d'Anne Fakhouri, « du rififi entre les oreilles » (paru d'abord dans l'anthologie Elfes et Assassins), qui était du même acabit.
Au cours de l'histoire d'American Fays, le lecteur pourra trouver l'enchaînement picaresque des retournements de situation un peu convenu et répétitif (caricaturons en un trio enquête – indice – action). de plus, la scène finale est plutôt longue au point d'étirer le dénouement d'une façon bizarre. Cela doit-il gâcher l'ensemble de la lecture ? Évidemment non, car l'immersion dans le monde des fays, des êtres féériques est réussie. Attendez-vous à croiser du vocabulaire fayrique/féérique par pelletées, car côté bestiaire, il y a de quoi faire ! Ce n'est pas pour rien si les auteurs remercient, entre autres nombreuses inspirations, les écrits de Pierre Dubois, elficologue de référence. Je ne suis habituellement pas fan de cette partie de la fantasy, toutefois cela fonctionne bien mieux quand on sent la féérie des contes s'immiscer dans le monde contemporain, certes cela passe ici par des rêveries, mais l'aspect du récit évoluant, le côté conte me va tout de suite mieux.

Les éditions Critic soignent donc le volume qui marque leurs cinq ans d'existence : American Fays bénéficie d'une première édition soignée avec reliure toilée, couverture cartonnée et titre imprimé à chaud, ainsi que d'avant-premières, notamment aux Utopiales de Nantes 2014. le duo Anne Fakhouri Xavier Dollo est réjouissant à plus d'un titre et mérite qu'on s'y intéresse.

[Davantage de contenus sur http://bibliocosme.wordpress.com/2014/11/10/american-fays/ ]

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En Résumé : J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman qui offre une histoire très polar se révélant dense, entrainante au rythme tendu et sans temps morts. le lecteur se retrouve à tourner les pages avec plaisir et envie tant l'ensemble est maîtrisé, offrant son lot de surprises et de retournements de situations. Je ferai juste une petite remarque concernant la conclusion qui, je trouve, utilise un peu trop l'apparition de personnages surprises, ralentissant ainsi les révélations, mais rien de non plus trop gênant et qui ne l'empêche pas de se révéler explosive. L'univers ne manque pas d'attrait se révélant clairement réussi, nous offrant un Chicago des années 20 entre ombre et lumière, loin de tout idéal et qui donne envie d'être découvert avec ses nombreuses références, la présence des fays, ou encore ce léger vernis Jazz qui lui offre ainsi une petite touche musicale. Un univers qui n'oublie pas non plus de mettre en avant de nombreuses réflexions intéressantes. Les personnages sont entrainants, denses et attachants, bien porté aussi par une gouaille des plus mordante. le style à quatre mains se révèle être efficace et percutant, nous plongeant facilement das cette histoire. Un excellent roman de Fantasy Urbaine et je retrouverai avec plaisir les No Ears Fours si jamais les auteurs décident d'écrire une suite.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Un roman d'urban fantasy (parait que c'est à la mode) version mafioso avec ce qu'il faut d'action, de fays, d'humour et de romantisme (pas toujours si romantique) pour avoir un super cocktail. Toutefois, même si j'ai beaucoup aimé (faut dire que je l'attendais celui là!), il me manque une petite pincée de quelque chose pour qu'on passe du j'ai trop adoré au coup de coeur.
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American Fays est une excursion dans un Chicago des années 20 durant la prohibition. Les premiers chapitres aident à camper l'histoire et c'est là qu'on découvre les personnages. On prend donc le temps de connaitre les « No Ears Four » avec Old Odd (chef du groupe très mystérieux), Jack (l'assassin), Bix (le musicien qui connaît bien les Fays) et Bulldog (balaise un peu idiot). al Capone, le big boss ordonne à l'équipe de Old Odd de trouver le/les responsables qui assiègent leurs pouvoirs et assassinent. le big boss est persuadé que tout ce qui arrive est en lien avec les Fays,. Il ne peut se laisser faire sans riposter, c'est ainsi qu'il charge les No Ears Four de trouver les coupables et démontrer qu'il n'y est pour rien.

Une histoire rondement menée avec son lot d'action, de rebondissements et de fausses pistes. Un roman qui se lit avec plaisir. le rythme soutenu ne donne pas envie de refermer le livre avant d'en avoir terminé la lecture. Les créatures féeriques sont omniprésentes ce qui apporte une dimension et un univers haut en couleur. Jazz (off course ;-), humour et une intrigue bien ficelée sont au rendez-vous.

Une écriture à quatre mains parfaitement maitrisée, fluide, agréable et surtout il m'a été impossible de savoir qui a écrit quoi bien que parfois, je me suis demandé si Old Odd n'était pas le personnage qu'Anne Fakhouri avait choisi. Bon ok, je l'avoue, c'est certainement parce que j'ai eu un petit coup de coeur pour lui. Quant à Xavier Dollo je l'imagine bien en Jazzman.

En fin bref, tout ça pour dire que je suis ravie de cette lecture que je recommande. Tous les ingrédients sont réunis pour passer un agréable moment. du coup, je pense même que je vais re-visionner Scarface et tenter d'imaginer le film avec des Fays en plus ;-)

Lien : http://wp.me/p2DnKh-4f
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Chicago, 1925.
Nous sommes en pleine prohibition, la ville est sous l'emprise de la mafia et des gangs qui gèrent les nombreux speakeasies. Dans ces bars clandestins, les bouteilles n'ont pas toutes une étiquette et certaines femmes se révèlent peu farouches à la vue d'une poignée de dollars.
Le contexte est historique mais les auteurs y ont ajouté quelques ingrédients personnels : on rencontre toutes sortes de créatures fantastiques, regroupées sous le terme générique de fays.
Les fays ont des apparences, des capacités et des motivations très diverses.

Les No Ears Four sont chargés par al Capone de s'occuper des fays qui nuisent à ses trafics.
Leur chef, Old Odd, tente de se faire obéir de ses trois subordonnés.
Ce n'est pas bien difficile avec Bulldog, colosse capable d'ouvrir un cadenas à mains nues mais à qui il doit manquer un certain nombre de neurones.
Bix, le spécialiste en fayrie, est plus impulsif et ne se sent pas nécessairement obligé d'obéir à son patron.
Enfin Jack The Crap, l'assassin taciturne, artiste du couteau, cultive son indépendance mais sait arriver à temps pour sauver la situation.

Quand des personnalités connues pour leurs prises de position contre l'alcool sont assassinées, les No Ears Four sont chargés de découvrir qui cherche à porter atteinte à Capone en supprimant ceux qui sont sensés être ses ennemis.

Leur enquête va être l'occasion de rencontres souvent musclées, mais les No Ears Four sont finalement des truands au grand coeur et auront chacun l'occasion de montrer leur sensibilité.

Les dialogues ne manquent pas d'humour et l'histoire se tient bien, il n'y a pas réellement de temps mort et la fin du livre arrive très vite.

Alors pourquoi « seulement » quatre étoiles ?

Les quatre personnages principaux sont assez attachants mais leur personnalité reste finalement peu développée : on ne sait rien de la relation passée entre Old Odd et Jude, The Crap reste très énigmatique, et la question de la sensibilité de Bulldog n'est qu'effleurée.
Le final m'a paru s'étirer un peu trop en longueur, trop développé peut-être en comparaison avec le reste du livre.

Un très bon moment tout de même, pour un roman qui sort de l'ordinaire.

A noter aussi que ce livre est un bel objet, avec sa couverture rigide et sa reliure en toile, très agréable à tenir en main. Ce qui n'est pas négligeable.
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L'histoire se déroule dans une sorte de réalité alternative puisqu'elle prend place au moment de la prohibition aux Etats-Unis alors que l'existence des fays est reconnue.


J'ai adoré l'idée principale de ce roman : le monde créé par l'auteur est intéressant et les différents personnages m'ont beaucoup plu. Certes ils sont un peu stéréotypés : le chef qui a une liaison avec la tenancière du bar qu'il protège (où les serveuses sont aussi prostituées), le gros bras sans cervelle, le tueur de sang-froid et le jeune blanc bec qui a encore plein d'espoir. Mais franchement, ça n'est pas gênant car c'est comme ça que je me représente les groupes au service de Capone à cette époque. Les fays sont bien intégrés à cet univers : discrets parce qu'on ne les aime pas beaucoup, ils ne sont pas moins présents et utiles à notre groupe de héros.


L'intrigue est sympathique et plaisante à suivre mais j'aurais deux reproches à faire à ce niveau. Déjà, Capone demande à nos héros de résoudre une affaire en un temps beaucoup trop court (jusque là rien d'étonnant) mais alors qu'ils ont bien conscience d'être pressés par le temps, ils ne s'activent pas tant que ça. Cette enquête est menée comme une promenade alors que ça devrait être une course contre la montre.

Deuxième chose, tout est trop bien relié. Il est évident que les sous intrigues doivent rejoindre l'intrigue principale mais là, chaque nouvel élément qui apparaît et qui pourrait n'être qu'une coïncidence est d'emblée considéré comme un élément supplémentaire à l'intrigue principale. Par moment, j'ai vraiment trouvé ça trop gros… Mais sinon, la résolution du mystère a été un excellent moment. Tous les éléments sont expliqués en faisant vraiment un lien entre des événements historiques réels et la part de fiction amenée par l'auteur.


Je ne pourrais pas dire que j'ai apprécié tous les personnages parce que certains m'ont moins touchée que d'autres, mais c'est un ressenti tout à fait personnel car ils ont tous un passé qui influe sur ce qu'ils sont aujourd'hui. Quand il y a une construction derrière des personnages, cela se sent tout de suite et c'est le cas ici.

Si je n'avais qu'un seul gros reproche à faire à ce roman, c'est son manque de noirceur. Une ambiance s'installe tout au long du roman et même si elle n'est pas rigolote, elle n'est pas assez sombre à mon goût pour rendre compte de ce qu'était l'époque de la prohibition et de a mafia. Quand je vois le nom de Capone, je devrais trembler mais là j'ai tout juste frémi.


Ce livre reste, malgré ces quelques défauts, un très bon roman qu'il a été agréable de lire.
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Chicago, 1925, Al Capone, Fays. Je crois qu'avec ces quatre petits bouts de résumé vous pouvez déjà avoir une idée farfelue mais on ne peut plus juste de ce que vous réserve American Fays. C'est violent, grandiose, drôle, en bref, complètement survolté. On y retrouve déjà les No Ears Four au grand complet (quatre donc) : Old Odd, un peu vieux, un peu de graisse, surtout enfayrisé et sujet à des crises d'éternuments en présence des fays ; Jack The Crap assassin sombre et ténébreux, dénué de morale ou de tout ce qui se rapprocherait d'une conscience ; le trompettiste Vincente surnommé « Bix » qui dit avoir un coeur de « noir » mais surtout un coeur amoureux ; et enfin Bulldog, gros bras, coeur tendre, pleurant à chaude larmes sur les histoires romantiques. Les quatre hommes ont exactement 72 heures pour retrouver le meurtrier de deux hommes d'influence dont les meurtres sont imputés à leur grand chef : Al Capone.

Mettant Chicago sens dessus dessous, les quatre comparses foncent d'indice en indice, de rebondissement en rebondissement, énervent des fays, s'acoquinent avec certaines d'entre elles, concluent des promesses et des serments, dorment et rêvent de contes de fays bien connus (Le Petit Poucet, Jack et le Harricot…), s'enfoncent dans les horreurs bien cachés du Chicago des années 20 et mettent au jour différents petits trafics de fays bien dégueulasses. C'est délicieusement violent (beaucoup de tirs de Thompson, beaucoup de dérapages de Ford T façon Taxi, beaucoup de décalquage de tronches), mais aussi très drôle à grand renfort de réparties bien senties. Les femmes ne sont d'ailleurs pas en reste dans ces speakeasies (bar / bordel) avec à la tête du Jude & the Dudes une Jude au sale caractère, amourachée du vieux Old Odd (et peut-être que lui aussi en pince un peu mais il ne faut pas trop l'embêter avec ça), sa nièce, Rachel, promise à un gangster mais la tête sur les épaules, sans parler des « filles » qui prouveront plus d'une fois que non, les filles, mêmes travailleuses du sexe, ne sont pas qu'un corps.

Alors oui il y a quelques facilités. Des schémas un peu classiques, des héros clichés, des rebondissements qu'on voit venir et un dénouement un peu longuet. Mais franchement c'était drôle, piquant, entraînant. Les fays étaient si nombreuses que l'on s'y perdait entre les pixies, les fays du logis, les nymphes, les sirènes, les vouivres, voire même des Fay-Déesse comme Mab dont Shakespeare, Percy Shelley et George Sand lui ont dédié des vers et des musiques, terrifiante et intransigeante. Des choses bien connues se répètent, ne pas violer le serment fait à une fay, leur façon de parler par énigme, et continuent d'entretenir notre petit imaginaire collectif. Tout cela manquait parfois de finesse et de poésie mais dans un monde de gangster est-ce si surprenant ? Quand certain.e.s attendaient du lyrisme, moi, je me réjouissais de quelques scènes de baston bien moches, (mais pour la bonne cause) et de la plume de ces deux auteurs que je ne connaissais pas. Mon coup de coeur ? Les scènes cocasses et truculentes avec Bulldog ce gros benêt au coeur tendre qui se fait artichaud dès qu'il faut taper une fay « arrête de rêver et dézingue-moi ce leprechaun / Pff, il est si mignon… » ou fond en larme lorsqu'un monstrueux personnage, ayant livré un incroyable combat contre lui, se retrouve les quatre fers en l'air. Voilà, c'était débile mais délicieux. J'ai aussi parler d'une histoire d'amour, mais ne vous en faites pas, elle ne prend pas beaucoup de place, mais nous sommes dans un conte de fay que diable, vous vous attendiez à quoi ?

En résumé

American Fays porte très bien son titre. Bourré d'adrénaline, de rixes entre gangs et autres règlements de comptes, même les fays apparaissent plus retors que jolis dans ce Chicago des années 20. On y suit quatre personnages aux caractères bien trempés et aux poings toujours prêts à voler. Rassurez-vous tout n'est pas que jouissives scènes de combat : il y a aussi une enquête qui nous entraîne dans des speakeasies mal fréquentés, des joutes verbales bien senties et beaucoup d'ironie. Malgré ses quelques défauts, mineurs il faut le dire, ce petit pavé était un excellent divertissement riche d'humour et de farceuse faërie
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Avoir un bel objet livre dans sa bibliothèque, c'est cool. Mais quand en plus le contenu dudit livre s'avère être bon, c'est encore plus fun. Parce que oui, l'histoire m'a beaucoup plu.
Nous sommes dans les années 20, en pleine prohibition, et Chicago vit des heures graves. En effet, al Capone ne règne plus en maître de la contrebande, et ça ne lui plaît que moyennement. Mais quand en plus il se voit accuser de meurtres mystérieux qu'il n'a pas commis, il aime encore moins. Il va donc faire appel à un quatuor : Les No ears four, pour mettre un terme à tout cela, et surtout trouver le vrai responsable.

Dès les premières pages, on rentre immédiatement dans l'action. Comme dirait l'autre, on met les deux pieds dans le plat. Pas le temps de réflechir où on est, qui sont les personnages etc… On comprend dès le début qu'il va y avoir de l'action, on suppose que les temps morts seront très limités. Et si certains romans ont besoin de temps pour se mettre en place, ou nécessitent que le lecteur prenne ses marques, pour American Fays, le principe de l'immersion totale dans l'histoire fonctionne super bien. Je dirais même que c'était LA façon dont le roman devait commencer.
Alors forcément, après un début tonitruant, j'avais hâte d'enchaîner, tout en espérant que le soufflé ne retombe pas aussi vite qu'il a pris. Et je n'ai pas été déçue, même si la toute fin de l'histoire m'a légèrement laissée sur ma faim (y'avait pas assez de soufflé ^^). Disons que je regrette un peu le happy end qui à mon avis ne colle pas aux caractères des personnages.

American Fays, c'est donc un mélange de policier et de fantastique. Et les deux genres sont rondement bien menés. Nous avons droit à une intrigue policière bien ficelée, avec des rebondissements, certes parfois prévisibles, mais toutefois bien amenés. J'ai adoré me retrouver plongée dans cette atmosphère des années 20, et en lisant je me figurais cette ambiance à la fois Jazzy comme dans Gatsby le magnifique, et l'ombre de la prohibition telle qu'elle est racontée dans Les incorruptibles. L'écriture est très visuelle, et ça me plait beaucoup. Mais j'ai surtout aimé l'ambiguité présente à chaque instant. En effet, nous avons des méchants pas très méchants, des gentils, un peu gentils quand même, mais sans tomber dans une des caricatures suivantes : les méchanvilains vs les gentitoubo ou a contrario Les méchants-mais-çasvoyaitro-quenfait-cétépaheu-lévréméchan. Bref, le doute reste présent jusqu'au bout, et ça c'est carrément cool.
Au milieu de tout ça, nous avons donc le côté fantastique, ou plutôt fayrique. J'ai trouvé vraiment intéressant de découvrir le monde des fays, dont mes connaissances sont assez limitées. Toutefois, je me dis que pour quelqu'un qui n'y connait rien du tout, il est facile de se perdre dans toutes ces descriptions. Différencier une créature de l'autre n'est pas toujours chose aisée, même pour moi qui pourtant en avais déjà rencontré quelques unes lors de précédentes lectures. du coup, je ne sais pas ce que j'aurais préféré : Croiser moins de fays pour ne pas risquer de m'y perdre ? Ou avoir un petit lexique en annexe pour pouvoir m'y référer si besoin ? Quoiqu'il en soit, j'ai été beaucoup plus saisie par le côté polar que par le côté fantastique.

Bon, et si je vous parlais un peu des personnages ? Et en particulier des fameux No ears four. Les quatre compères représentent la crème de la crème (décidément, j'ai l'esprit culinaire ^^) en matière de stéréotype. Et c'est ça qu'est bon ! Parce que les auteurs jouent là-dessus, en abuse, le tourne en dérision, mais à aucun moment ne rendent l'effet ridicule.
Nous avons donc : le cerveau, vieux de la vieille qui en a vu des vertes et surtout des pas mûres. le tombeur de ces dames et de ces fays, usant et abusant de son charme naturel. L'assassin dont on ne sait rien, qui fait flipper et que t'aimerais pas croiser dans une rue sombre. La grosse brute qui exécute et qui ne fait pas la différence entre le le sens propre et le sens figuré. En clair, 4 types qui seuls seraient bien vite dans la mouise, mais qui vont réussir à former une équipe qui détonne. Et forcément, avec de tels personnages on peut s'attendre à des situations rocambolesques. A plusieurs reprises, j'ai souri en les voyant tenter de se dépétrer de situations imprévisibles. J'ai beaucoup aimé le décalage humoristique qu'apportait ce quatuor avec l'intrigue de fond, qui elle, sans être d'une noirceur extrême, n'est pas vraiment teintée d'humour. Cela donne une certaine légèreté à l'histoire, c'est vraiment bien trouvé.

Comme je le disais, au début, si j'ai déjà lu des nouvelles et un roman de Thomas Geha, alias Xavier Dollo, je n'ai par contre jamais croisé la plume d'Anne Fakhouri. Je ne savais donc pas trop à quoi m'attendre point de vue style pour cette écriture en duo. Ce que j'ai aimé dans A comme Alone, c'est le côté humour de merde du personnage principal. Les blagues à deux balles, c'est très con, mais l'auteur sait y faire. Je m'attendais donc à retrouver un peu ce style, notamment avec les quatre personnages principaux. Malheureusement pour moi, ce ne fut pas vraiment le cas. Je ne dirais pas que je suis déçue, car après tout, peut-être est-ce moi qui en attendais trop ? Mais j'avoue qu'il m'a manqué un petit quelque chose dans l'écriture. Quant à savoir qui a écrit quoi ? Je serais bien incapable de répondre, car le style est super fluide, hyper dynamique. Il ne souffre d'aucun temps mort, et pour ma part je n'ai jamais décelé de rupture.

En conclusion, American Fays n'est pas parfait, c'est vrai, mais j'ai tout de même adoré ce roman. J'ai kiffé l'ambiance du Chicago des années 20. J'ai pris plaisir à suivre les aventures du quatuor, et personnellement, je ne serais pas contre les rencontrer à nouveau dans d'autres aventures…

Lien : http://voyageauboutdelapage...
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Immersion totale, en 1925, dans un Chicago en pleine prohibition grâce à l'ambiance et aux éléments de décors parfaitement retranscrits, guidée par des personnages très sympathiques et agréables à suivre.
L'intrigue principale n'est qu'un point de départ aux développements de multiples sous-intrigues permettant d'approfondir cet univers foisonnant d'exotisme avec ses habitants aux traits fayriques et originaux.

Un très chouette voyage !
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Je n'ai pas vu le temps passer, ni les pages se tourner tant j'ai été emportée par cette très bonne histoire qui mêle fantasy urbaine, polar mafieux, conte… L'ambiance créée est assez unique, entre le Chicago des années 20, où les jolis discours de la prohibition font finalement les affaires des magouilleurs des speakeasies sur fond de jazz et le monde des fays, magique, merveilleux, parfois flippant aussi. C'est cette association qui m'a donné envie de lire American Fays et je dois dire qu'elle est brillamment orchestrée puisque j'ai trouvé l'univers original mais surtout extrêmement chaleureux.

L'autre gros point fort de ce bouquin c'est sa large galerie de personnages, tous plus étonnants les uns que les autres, à commencer par les No Ears Four : Old Odd, le chef littéralement allergique aux fays, Jack The Crap l'assassin qu'il vaut mieux ne pas croiser dans une ruelle sombre, Bulldog le gros nounours (« Je s'appelle Groot ») et ce cher Bix, qui fait craquer les nymphes. On prend beaucoup de plaisir à suivre l'enquête et les quelques tuiles que se collent inévitablement ces quatre-là en chemin. Et puis il y a les fays, terme qui désigne un tas de créatures différentes telles que les nymphes, fées du logis, sirène, gnomes et autres pixies (ces petites teignes ont ma préférence, je l'avoue). On en croise des affriolantes et des moins affriolantes (#LaVieilleDuTasDordures), des créatures qui débitent des comptines mystérieuses, des fées qui aiment la brioche… Ni bonnes, ni mauvaises, juste imprévisibles et promptes à enchanter à peu près n'importe quoi. du plaisir à l'état brut.

Et le tout est porté par deux jolies plumes et un humour juste comme j'aime. American Fays ne manque pas de rythme, même si j'ai trouvé que la fin, bien qu'épique, s'étirait un peu en longueur. Presque un sans faute donc !
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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