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Dans un supermarché Fix, au coeur d'une des favelas de Porto Allègre, Pedro et son copain Marquès sont affecté au réapprovisionnement des rayons. La fauche y est monnaie courante et leurs menus larcins de sucreries et sodas agrémentent leurs pauses et celles de leurs collègues.

Pedro, pétri de justice et rêvant d'une égale répartition des biens et des richesses, embarque son pote Marquès, dans un trafic mûrement réfléchi : la vente de marijuana aux lycéens er autres gens friqués, après avoir reçu l'accord des deux chefs de gangs spécialisés dans la cocaïne et le crack, peu intéressés par l'herbe qui rapporte peu pour un trop grand volume.

Le supermarché devient ainsi la plaque tournante du trafic, mais pour gagner plus, il faut vendre plus. Pour vendre plus, il faut plus de vendeurs, qu'il faut rémunérer au juste salaire, tout en fidélisant les clients en leur proposant de la marchandise au juste prix  ... 

Tout une réflexion sur l'économie de marché, le partage des bénéfices, en restant sous le radar des vigiles du magasin, des policiers qui pourraient surprendre les échanges ... 

Un roman atypique, avec des personnages plus vrais que nature, un ton ancré dans la rue ...

Je suis ravie de m'être accrochée malgré la logorrhée des premiers chapitres qui me faisait un peu tourner la tête. 

Bref José Falero décrit la favela où il a grandi, les copains de son enfance, leurs rêves, sages ou pas et leurs destins ...

Une belle découverte de la rentrée littéraire que je dois aux Éditions Métailié et à NetGalley que je remercie vivement ici de m'avoir permis de lire cet ouvrage avant publication. 

#supermarché #NetGalleyFrance
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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L'objectif est simple et séduisant, sortir de la misère crasse à laquelle ils savent être condamnés à vie, cesser de trimer pour tout juste survivre, juste devenir riches.
« J'accepte pas d'être le pauvre dans ce jeu à la con »
Alors, à grand renfort de marxisme et de débrouillardise, nos deux compères se lancent dans le commerce de détail de la weed.
Roman noir, satire sociale, roman d'amitié, le livre tient surtout ses promesses grâce à ses personnages fortement incarnés.
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Pedro, la vingtaine, habite dans les favelas de Porto Alegre avec sa mère dans des conditions misérables. Il travaille dans un supermarché. Autodidacte, il lit des vieux manuels d'économie politique dans le bus en allant bosser. Pedro, sachant qu'il n'est pas pauvre car moins méritant que d'autre ou plus feignant, accuse le système et cherche un moyen de devenir riche à tout prix, tout en respectant ses idées de justice sociale, répartition des richesses etc.
Dans les favelas, les dealers ne vendent plus que de la coke ou des drogues dures qui rapportent.
Pedro, accompagné de son ami et collègue Marques, décide de redévelopper le commerce de marijuana actuellement délaissé pour lequel la demande reste constante.
Si Pedro est prêt à enfreindre la loi pour devenir riche, il veut cependant pouvoir rester fidèle à ses principes en faisant de son nouveau commerce une entreprise où chaque travailleur sera rémunéré à sa juste valeur.

J'ai beaucoup aimé ce roman car, trépidant, il traite cette aventure sous un angle picaresque. Au fur et à mesure que leur entreprise grandit, Pedro doit exposer ses théories à Marques pour le convaincre de gérer leur business de manière non violente et sans faire de vagues malgré la corruption ambiante. le décalage entre le sérieux de la dialectique matérialiste universitaire et les exemples concrets rend les leçons de Pedro particulièrement drôles.
Les péripéties s'enchaînent, portées par une langue très vivante qui nous immerge dans la culture et la vie quotidienne des favelas que l'auteur connaît bien pour y avoir vécu.
Au delà d'une aventure endiablée, Falero propose une critique d'un monde dans lequel les inégalités sociales deviennent de véritables gouffres sans justification rationnelle et met en avant l'absurdité d'une société où la richesse provient avant tout de la spoliation du travail d'autrui.

Un véritable breaking bad picaresque dans les favelas de Porto Alegre avec en prime quelques drolatiques leçons d'économie.
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Parfois on prend un livre au hasard sur une étagère, et parfois, parfois, on a la chance de découvrir une merveilleuse pépite.
C'est le cas de ce livre, éblouissant, à la plume accérée, qui dévoile les contrastes d'un Brésil contemporain, loin des clichés de Copacabana ou des buildings de Sao Paulo. Les dialogues y règnent en maître, naviguant entre humour, manifeste politique et humanité. Et l'histoire, très visuelle, a un petit quelque chose de "Tarentinesque".
Ici, malgré une vie de misère toute tracée, on continue de rêver : Pedro, le héros principal, est à mi chemin entre Don Quichotte et Marx. Et il entraîne à sa suite tout un petit monde en marge, employés corvéables à merci, habitants miséreux des favelas, ou jeunesse dorée en manque de repère. Pedro va gagner, va perdre, va grandir, mais il gardera toujours ses repères.
Les dernières pages sont à la fois époustouflantes, terribles, et pleines de lumière. Et l'histoire de la soupe est digne des plus belles paraboles.
Pour moi, un roman indispensable dans une bibliothèque, et pour tous les amoureux du Brésil. Et un formidable auteur à suivre.
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Une drôle de lecture…

J'avais à la fois hâte de lire car c'est une première dans mes lectures brésiliennes ( je crois) et en même temps j'avais une petite appréhension quand j'ai lu sur la 4e de couverture qu'on le comparait à Don Quichotte, que je n'ai pas apprécié à l'époque.

Déjà j'ai trouvé la traduction et la langue parlée et argotique plutôt agréable à lire, alors que j'en suis gênée d'habitude.

Les sujets sont traités avec beaucoup d'humour et on passe un bon moment avec cette bande de bras cassés: Les aventures, les mésaventures et les tribulations s'enchaînent, et au final c'est un bon moment de lecture.

Pour une raison que j'ignore, je pense que supermarché fera partie des livres dont je me souviendrai.
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Oh qu'il est bon celui-là ! J'ai passé un excellent moment avec ce roman, très touchant sur la misère dans les favelas brésiliennes.

Les personnages de Pedro et Marques sont très chouettes, l'un étant cultivé et calme, l'autre irréfléchi et violent. Ils forment un duo attachant, et j'ai souhaité jusqu'à la fin que leur aventure ne tourne pas au drame. Les autres personnages ne sont pas en reste : Angélica, la femme de Marques, est forte et volontaire, Roberto est un gros bourrin, Luan est un adolescent qui veut croquer la vie à pleines dents, M. Geraldo est un patron capitaliste... Chacun essaie de s'en sortir à sa façon dans une vie où ils partent tous perdants.

C'est d'ailleurs de ça dont le livre parle : la lutte incessante pour mieux s'en sortir dans la vie. Et j'ai adoré chaque étape du parcours des deux compères sur ce trajet : de la conception de leur plan à sa réalisation, puis les voir récolter les fruits de leur ingéniosité... Tout était jouissif, j'ai aimé cet univers bien qu'il soit triste. J'ai été transporté par les lieux, par l'histoire, par ls personnages, bref je vous le recommande chaudement !
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Pedro vit dans un favela au coeur du Brésil. Tous les jours, il va travailler pour un salaire de misère en tant que rayonniste avec son ami Marques. Révolté contre les injustices sociales, contre le fait que la différence entre les pauvres et les riches, il s'octroie le droit de voler dans le supermarché à sa guise. Pour lui ce n'est qu'une juste compensation de son travail qu'il juge sous-payé. Malin et réfléchi, il a organisé un trafic de marchandises qui s'est étendu à presque tous ses collègues de travail. Mais ça ne lui suffit pas. Pedro veut de l'argent, il veut mener une belle vie lui aussi. Et la seule solution qu'il voit pour y arriver est de se lancer dans le trafic de marijuana. Il entraîne tous ses amis et sa famille dans son business. Parviendra-t-il à ses fins sans encombre ?
Je garde un avis assez mitigé de ma lecture.
C'est très bien écrit même si j'ai trouvé des longueurs dans certains passages. On se retrouve immergés au coeur des favelas et de la misère qui y règne. On voit bien le fossé de qualité de vie entre les pauvres et les riches. Pedro devient un trafiquant de drogue certes mais un trafiquant honnête et juste avec ses collaborateurs. On le voit lentement glisser, et tomber dans ce qu'il s'est promis de jamais faire.
Mais ça se passe peut-être trop bien pendant les trois quart du livre. Je m'attendais pas à ce que ça marche si bien pour lui.
Sur la fin, le livre prend un autre tournant plus dramatique et ça m'a plu car j'avais peur du message qu'il aurait pu laisser si ça n'avait pas été le cas.
Bref, c'est un livre qui me laisse perplexe en tout cas il ne peut pas laisser indifférent.
Je vous invite à vous faire votre propre opinion.
J
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« supermarché » nous offre une vision totalement différente des favelas brésiliennes et de leurs habitants, loin des images toutes faites et des stéréotypes. Evidemment, la drogue et la violence n'en sont pas absentes, loin de là, puisqu'elles constituent l'essence même de l'intrigue. le résultat est assez improbable, mélangeant allègrement les genres et les registres, tour à tour profond et drôle. Il propose une réflexion sur la vie dans les favelas et l'espoir de conquérir sa dignité, mais aussi par moments une action survitaminée. Un récit porté par un duo de personnages haut en couleurs : Pedro, surnommé le Cintre, spécialiste des théories marxistes, et Marques, son disciple, sanguin et révolté, plutôt dans l'action. Un duo à la Don Quichotte et Sancho Panza, ou à la Minus et Cortex ! Cette épopée de dealers attachés à leurs principes et qui tentent d'adopter une approche rationnelle et économiquement sensée dans leur activité à quelque chose d'exaltant en même temps que terriblement provocateur. Un roman jubilatoire, inspiré (en partie seulement) de la vie et du parcours de son auteur dans les favelas brésiliennes.
Lien : https://mangeurdelivres.word..
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J'ai choisi de découvrir le titre de cet auteur brésilien avant les autres. José Falero s'est fait découvrir grâce au blog qu'il tient, aux textes qu'il y a publiés, réunis par la suite dans un recueil de nouvelles. Tout comme son auteur, le roman nous vient tout droit des favelas de Porto Alegre, la capitale gaucha de l'Etat Rio Grande do Sul, situé à l'extrême sud du Brésil. Gaucha, parce que les habitants de l'état portent le nom de gaúchos » un terme désignant originellement les gardiens de troupeaux des pampas (plaines) d'Argentine et d'Uruguay. » (mylittlebrasil.com)

Si j'avais eu l'occasion à travers quelques titres précédents de visiter la région du Nordeste d'un des plus grands pays d'Amérique latine, je n'ai pas encore eu l'occasion de pénétrer ces périphéries de pauvreté urbaines, les alignements de maisons fabriquées à partir de matériaux de récupération, que l'on désigne sous son appellation portugaise, favelas. C'est aussi l'occasion de dépasser ces clichés, qui faute d'autres lectures et de temps à consacrer pour celles-ci, demeurent éternellement figés dans un coin de ma tête. José Falero nous amène dans ce qui est son monde, ces rues pleines de maisons qui tiennent par quatre bouts de planche, où la pauvreté n'engendre que la pauvreté, et les visions d'avenirs s'arrêtant au même point que finissent leurs rues. Ces favelas excentrées de tout, de cet « asphalte » des quartiers de classe moyenne, goudronnés et entretenus, ou sont implantés écoles et autres infrastructures de la vie quotidienne. Tout cela, incarné par Pedro, rayonniste dans un supermarché quelconque, gagné par un puissant ras-le-bol existentiel sur sa condition de favelados dans laquelle il était enfermé avant même sa naissance. Avec cette conscience douloureusement aiguë de sa condition d'homme sans le sou, sans éducation, sans relation, sans d'avenir vraiment radieux qui se profile devant lui, il se décide à saisir la seule chance, pense-t-il, qui pourrait lui amener un peu de confort : le trafic de marijuana.

C'est là que se déploie tout le talent de Pedro, qui se révèle comme roi des embrouilles, et des combines, à travers une langue bien elle, celle des quartiers, celle de la légèreté de l'homme, insouciant en apparence, consommateur d'herbe, voyou à la petite semaine, une langue pas vraiment châtiée, mais qui garde pour elle toute sa puissance expressive. Car c'est une réalité plus sordide qu'elle appréhende, édulcorée par cet optimisme inébranlable, cette désinvolture, qui caractérise Pedro tout au long du livre. Il y a un décalage entre la gravité de la situation de ces maisons confinées étroitement entre une pauvreté âpre, le trafic de tout ce qui peut se vendre, la drogue encore plus, sa violence inhérente et la consommation effrénée de poudre et de cailloux, qui finissent par court-circuiter les cerveaux. Pedro est malin et intelligent, il a les pieds sur terre, c'est un bon gars, et tel un baronnet de la drogue, il va monter avec son collègue de travail, Marques, son propre réseau, bien vite, fructifiant. le discours qu'il tient tout au long de cette épopée de drogue est très sensé, terre-à-terre, objectif, sans lamentation, sans apitoiement sur lui-même, il tient lieu de constat. Ce n'est pas seulement la situation à lui, mais celle de Marques, Angelica et Daniel, le couple qui travaille l'un comme l'autre, mais sans jamais arriver à gagner assez pour refaire le parquet pourrissant de leur maison, ultime symbole de ce précarité odieusement tenace et indélébile. Pedro avec son esprit résolument gauchiste et révolté, à défaut de pouvoir lancer sa propre révolution, insuffle l'esprit à cette bande qui s'improvise narcotrafiquant le temps de mettre beurre et épinards dans leur assiette.

Il n'est jamais question de sortir de ces favelas, même lorsqu'il y aurait assez d'argent pour se faire une vie ailleurs, comme si ses habitants étaient naturellement liés à elles. Ces favelas, elles ont toutes l'air d'être une grande famille, ou tout le monde survit, avec les mêmes embrouilles, les mêmes trafics, régit par les mêmes règles, la même loi du silence. L'expression apparaît, on pourrait résumer ces vies, sans réelle et vraie perspective, d' »histoire maudite », où la force de la destinée est à l'évidence plus forte que l'envie et la volonté de se sortir des favelas. C'est un roman bien sombre, mais qui ne tombe jamais dans la commisération, en revanche la misère et le pragmatisme de ses personnages s'expriment ponctuellement dans des éclats de voix avec force et intensité, et une lucidité crue, pour crier à l'injustice qui est la leur d'avoir vécu une naissance, et de vivre une mort, aussi invisibles l'une que l'autre. On aime, également, ces remarques entre humour et sarcasme qui pointent, ici et là, de l'auteur sur la folie et démesure de son pays, dans la vie quotidienne comme dans les faits divers qui épinglent les journaux.

Quand bien même ses velléités de trafiquant de drogue, Pedro reste un personnage très humain qui ne s'attache qu'à sortir de cette condition qu'il a reçu en héritage quitte à devenir le Pablo Escobar de sa rue. José Falero a permis de redonner une voix à ce peuple des favelas, et en partie la sienne, qui n'a pas souvent l'occasion de pouvoir s'exprimer. Des constatations désabusées, sur une partie de la société brésilienne sacrifiée, et un dénouement dans la même veine, où finalement les seules valeurs qui ne s'essoufflent pas sont celles de la famille, de l'amitié, et pour certains de l'écriture.





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Ancrer son récit dans une favela, c'est faire face à la misère et à la violence, promesses de pages d'une noirceur absolue. José Falero, lui-même né dans l'un de ces quartiers de Porto Allegre, a pourtant fait un choix bien différent pour en décrire les conditions de vie. de survie, devrait-on plutôt dire.

Pedro, comme tous ses compagnons d'infortune, ne rêve que d'une chose : mener une vie meilleure, pouvoir s'offrir tous les biens de consommation dont regorge le supermarché dans lequel il est employé pour une bouchée de pain. D'autant qu'il a lu Marx et qu'il a sur le travail et le partage des richesses des idées très précises.

Lorsqu'il fait la connaissance de Marques, embauché pour effectuer les mêmes tâches que lui, se noue aussitôt entre eux une franche complicité. Tous deux passent des heures cachés dans la réserve à se gaver de confiseries en devisant de la société et de l'inégale répartition des fruits du travail. Tel le maître à son disciple, Pedro lui enseigne d'une manière toute personnelle les préceptes du Capital, et le convainc de la nécessité de trouver le business qui leur permettra d'engranger un profit à hauteur des efforts fournis. C'est Marques qui aura la bonne idée : si les favelas sont infestés de trafiquants de cocaïne et d'héroïne, la vente d'herbe reste un créneau inexploité. La demande est pourtant forte ! Ni une ni deux, les voici lancés dans une affaire qui va se révéler tout à fait florissante, et le lecteur entraîné dans un récit aux accents rocambolesques.

Derrière le ton résolument frivole qu'il adopte, José Falero relate pourtant une réalité qui n'a rien de tendre et à laquelle il semble impossible d'échapper - ce que le retentissant dénouement ne manquera pas de rappeler. Mais en donnant à son récit des accents tragi-comiques, il parvient à rendre ses personnages attachants - et jusqu'aux plus effroyables d'entre eux. Il permet surtout au lecteur d'entrer dans cet univers d'une extrême violence sans résistance ni préjugé, ce qui est une remarquable prouesse.
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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