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Porto Alegre, Brésil, 2009-2011
Quand on vit à Porto Alegre, on est ou play-boy ou pauvre, très pauvre.
Pedro et Marques sont à ranger dans cette dernière catégorie. Et pourtant, ils bossent, ils bossent comme rayonnistes dans un supermarché. Mais ils ont beau se tuer au travail, le salaire de misère obtenu en contrepartie leur permet à peine de se nourrir.
Pedro qui a découvert Marx en lisant dans les transports en commun convainc Marques qu'il y a une autre option à celle de choisir entre être bandit ou être esclave. Ils vont vendre du shit et ainsi éviter les gangs qui se partagent le marché de la cocaïne et du crack.
J'attendais beaucoup de ce récit présenté comme un mix entre Marx et Tarantino, pour lequel j'avais de bons billets louangeurs… J'en attendais peut-être trop et je suis restée à côté.
Il y a bien une satire de la société brésilienne mais quid des grandes théories de Pedro au début et de leurs activités au final si ce n'est les analyses pseudo éco pour fixer les prix du matos ?
Et que dire du style ? Vraiment, il m'a gêné. Que de répétitions ! Dans la narration : des accumulations, anaphores à n'en plus finir… Dans les dialogues : « en vrai, en vrai, en vrai, en vrai ». Je n'en pouvais plus. Je me doute que l'auteur lui-même issu des favelas parle « vrai" (aie, encore !) mais quelle lourdeur !
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Être employé pour garnir les rayons d'un supermarché apporte de quoi ne pas mourir de faim à Pedro, jeune homme qui vit avec sa mère dans une favela de Porto Alegre, au Brésil. Pedro lit beaucoup, et développe pour son collègue Marquès des idées marxistes qui l'étonnent et le fascinent. Il l'est encore plus, étonné, lorsque Pedro lui suggère de quitter la légalité pour monter un commerce parallèle de vente d'herbe. Sans pour autant ni l'un ni l'autre laisser leur job au supermarché, d'ailleurs. L'idée étant de vivre décemment, pas de gagner plus que ce qui leur est utile. Tout deux commencent tranquillement, mais petit à petit, leur affaire prend de l'ampleur.

L'auteur, issu lui-même d'une favela, et que le virus de la lecture puis de l'écriture, ont sorti des petits boulots alimentaires, connaît parfaitement son sujet, et a l'art de raconter petits et grands tracas de la vie dans une langue riche et expressive. Tout les personnages, à commencer par le patron du supermarché qui prend le devant de la scène tout au début du roman, puis les deux lascars et les comparses qu'ils doivent embaucher, sont décrits avec brio, et les dialogues pleins de vérité. L'humour qui les imprègne n'empêche pas l'histoire de rester des plus vraisemblables. C'est ce que j'ai aimé : que l'auteur évite le loufoque, en ne tombant non plus dans le thriller ni le roman noir. La description de Porto Alegre et des conditions de vie dans les favelas marquent par leur véracité.
Un premier roman qui a bien fait de franchir l'océan jusqu'à nous !
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Pedro et Marques, magasiniers dans un supermarché du sud de Porto Alegre, vivotent de leurs salaires misérables et de leurs combines au sein de leur lieu de travail. Mais ils veulent plus : Pedro, dans un idéal de grand lecteur qui baigne dans la littérature classique, politique, de Marx notamment, obsédé par la lutte des classes et les inégalités sociales ; Marques, dans une nécessité plus pragmatique de pouvoir nourrir un deuxième enfant à venir.

Et c'est Pedro, suivi par son collègue et ami, ainsi que par des membres de leurs familles, qui insufflera, forcément, l'idée d'un business dans le haschich pour combler la demande présente dans leur quartier, alors que les gros trafiquants ont délaissé la drogue douce pour vendre à plus grande échelle, et pour plus de profit, cocaïne, héroïne, crack, méthamphétamine.
Ce qui devait leur permettre de vivre plus dignement, plus sereinement, en complément de leurs salaires de magasiniers, va les mener, sans grande surprise, vers la démesure, l'appât du gain, au détriment de la mécanique bien huilée de leur business qui ne devait être qu'éphémère.

Roman protéiforme, qui a tant du roman noir que du roman social, en passant par le roman d'apprentissage dans la violence et dans le sang, supermarché nous dépeint avec une certaine acuité, dans une acmé tragique, pessimiste, mais allant finalement de soi, la situation des favelas brésiliennes, et les choix qui s'offrent à ses habitants, entre survie dans la légalité, et opulence, mais risque, dans l'illégalité.

Les personnages, bien campés, assez attachants, surtout Pedro et Marques, ont quelque chose du picaresque dans leurs faits, gestes et dialogues, ce qui vient donner un peu de légèreté à toute la gravité ambiante du sujet, sans pour autant oublier de nous proposer un regard mordant et engagé sur la situation sociale actuelle d'une bonne partie de la population brésilienne. C'est sans compter, aussi, sur la plume spontanée, particulièrement vivante, de José Falero, qui fait souvent mouche pour nous emmener avec lui dans cet univers.

Une découverte, en somme, que j'ai franchement appréciée.
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Issu des favelas de Porto Alegre et "sauvé" par la lecture, José Falero a finalement échappé à l'alternative de son milieu d'origine : vivre une existence entière à trimer, tout en restant pauvre, ou s'engager dans la délinquance et pousser jusqu'au banditisme, avec la quasi-certitude de mourir jeune. José Falero est devenu écrivain et son premier roman, supermarché, est une véritable bombe, un peu comme si Tarantino rencontrait Marx nuitamment dans une ruelle mal éclairée d'un quartier sordide. Que l'on ne s'y trompe pas, le livre n'est pas brutal, hormis peu avant son dénouement, car il traite de la violence sociale au Brésil par le biais d'un humour ravageur, porté par une langue argotique haute en couleurs (chapeau, la traduction). Il y a aussi un côté comédie italienne dans ce roman, avec la mise au point d'un stratagème imparable, quoique nettement amoral, conçu par son héros, Pedro, simple employé de supermarché, avec l'appui de l'un de ses collègues de travail, les deux énergumènes étant rejoints ensuite par quelques autres figures des favelas locales, avec pour philosophie de se distribuer équitablement entre eux les parts de bénéfices de leur commerce illicite. Non seulement José Falero sait donner à supermarché un rythme soutenu mais il possède également la science des dialogues, certains d'entre eux proprement hilarants, en particulier quand Pedro expose ses plans à ses acolytes. Pauvres mais ingénieux, dignes et ambitieux et surtout doués d'imagination et d'intelligence pour sortir de leur galère, tels sont les personnages d'un livre subversif à sa façon, qui dit beaucoup sur le Brésil contemporain, et qui emprunte le monte-charge social plutôt que l'ascenseur, parce que ce dernier est bloqué depuis des lustres. Un roman à dévorer tout cru, en cochant le nom de José Falero parmi les auteurs à suivre sans faute dans les années qui viennent.

Mille mercis aux Éditions Métailié et à NetGalley !
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Quelle belle surprise ce roman que j'ai découvert en numérique !
L'auteur met en scène des personnages issus des milieux pauvres dans le Brésil des années 2009 - 2011.
Travailleur dans un supermarché, le personnage principal, Pedro, trouve que son travail ne lui fournit pas grand chose pour vivre. Insatisfait de la vie pauvre qu'il mène, il décide de devenir riche par un autre moyen : vendre du cannabis. Pas question d'abandonner le travail au supermarché pour autant, il fera cela en parallèle s'il arrive à négocier la complicité de son nouveau collègue, Marques. Et les arguments qu'il avance pourrait convaincre n'importe qui 😊.
J'ai adoré ce roman qui m'a fait souvent rire, même si tout ce qu'il se passe est complétement amoral. Les personnages sont tellement attachants qu'on a envie de les aider pour qu'ils s'en sortent. Un roman drôle qui amuse, mais qui en même temps nous fait voir l'injustice et les inégalités sociales au Brésil.
Une dernière chose : Avez vous aimé 'Les maraudeurs' de Tom Cooper ou 'Nous rêvions juste de liberté' de Henri Loevenbruck ? Je peux vous dire que ce livre vous fournira les mêmes émotions.
N'hésitez pas !
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Et pendant qu'on donnait du Shakespeare ou du Brecht au Renaissance, le prestigieux théâtre du centre culturel, la favela, elle, servait de scène aux tragédies de la vraie vie.
J'ai trouvé que cette citation illustrait parfaitement le roman. Nous sommes dans une tragédie comique. Pedro et Marques sont deux honnêtes travailleurs, ils remplissent les rayons d'un supermarché, travail ô combien ennuyeux et peu rémunérateur. L'un vit avec sa mère, l'autre est marié, a un fils, un autre enfant en route, et il se demande bien comment il pourra faire face. La solution ? Vendre de l'herbe – parce que, pour vendre une autre drogue, il faut être affilié à un gang, et c'est vraiment, mais alors vraiment trop dangereux.
Et pourtant, le danger, la violence sont là, dans ce qui pourrait être un conte, mais n'en est pas un – comme si le bonheur, ou même la tranquillité, n'était pas possible ici. La violence est malheureusement ordinaire, courante, banale, ce qui ne veut pas dire qu'elle est banalisée. Seulement, les habitants des favelas le savent : la violence, ils vivent avec, vivre sans est impossible. Il faut simplement essayer de passer entre les coups, les balles, se tenir le plus loin possible de tout ce qui est susceptible de provoquer cette violence. Difficile ? Impossible ? Oui, pour les deux cas. Ce n'est pas faute de vouloir vivre la vie la meilleure qui soit – une vie qui nous semblerait, pour nous, une vie des plus ordinaires, une vie presque banale en France – vivre dans une maison, manger tout ce qui vous tente, ne pas avoir peur pour l'avenir proche ou lointain de vos enfants.
Sauf que nous sommes au brésil, le Brésil des années 2000 finissantes, un pays où la corruption régnait, ce qui ne veut pas dire qu'elle ne règne plus, un pays où, pour s'enrichir, il n'y a que deux solutions, être un footballeur professionnel ou être malhonnête.
Sans espoir ? Je n'irai pas jusque là. Je dirai seulement que le dénouement est à lui bien différent de ce que j'ai pu lire jusque là. Alors, je ne vous dirai pas que c'est un livre à lire absolument, je vous dirai simplement que les éditions Métailié savent véritablement trouver des oeuvres différentes de tout ce que j'ai pu lire jusqu'ici.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Voici encore un des romans, lus en mai et juin, pour le prix des adhérents fnac 2022. Sincèrement, je n'étais pas très attirée par le titre et la couverture de ce livre qui m'orientaient plutôt vers une chronique sociale… et j'avais tort car j'ai été enchantée par cette lecture qui est tout à la fois enlevée, originale et passionnante ! Dans les favelas de Porto Alegre, deux rayonnistes d'un supermarché, Pedro et Marques, se demandent comment changer leur vie et sortir de l'impasse de la misère. Marques vient d'apprendre qu'il sera bientôt de nouveau père. Comment nourrir ce nouvel enfant ? Pedro est un grand orateur aux idées révolutionnaires, mais est-il capable de mettre en pratique, comme il le suggère à son ami, un réseau de vente d'herbe ? Il faut dire que les deux compères ont déjà mis en place dans leur supermarché une organisation bien huilée, faite de petits larcins, dans lequel tout le personnel est impliqué, et dont ils sont assez fiers… Ils vont donc se lancer dans cette aventure de deal, pour chercher à la fois un sens à leur vie, et s'en mettre plein les poches… Comme indiqué en quatrième de couverture, José Falero est né à Porto Alegre, dans une des favelas qu'il décrit, et comme ses personnages, il a travaillé dans un supermarché. Et c'est ce que le lecteur, je crois, saisit très vite, le réalisme de la vie des protagonistes de cette histoire, mélangé à la folie d'un projet qui effraierait n'importe qui d'autre. le résultat en est un roman étonnant, lucide, drôle et échevelé que je vous recommande chaudement en cette rentrée.
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L'action se passe au Brésil, plus précisément dans un supermarché.
On y rencontre deux compères qui ne savent plus comment sortir de la misère. L'un, Marques, est père d'un petit garçon de deux ans et sa femme lui annonce l'arrivée du petit deuxième (pas facile la contraception quand on est très pauvre) et le couple a déjà beaucoup de mal à nourrir et à habiller le premier.
Le deuxième larron, Pedro vit avec sa mère : pas facile de prendre son indépendance quand on est fauché.
Les deux larrons ont alors l'idée de lancer un trafic de marijuana : parce qu'avec un métier « honnête », employé d'un supermarché, on n'arrive pas à joindre les deux bouts.
Dit comme cela on sent venir le drame mais l'auteur réussit à rendre l'épopée très drôle par moment… le ton est caustique (j'ai aimé les élucubrations pseudos-marxistes de Pedro)

Une réussite ce roman ….(âmes sensibles s'abstenir cependant)
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J'ai eu un énorme coup de coeur pour ce bouquin.
Le duo impayable de ces deux employés de supermarché qui deviennent dealers en appliquant les principes marxistes au commerce de la weed est juste génial.

La langue est particulièrement familière dans les dialogues mais j'ai cru noter cette spécificité dans d'autres morceaux de littérature sud-américaine.

Par ailleurs, le fait que José Falero soit issu d'une favela et qu'l va probablement en sortir grâce à sa plume me remplit de reconnaissance et d'espoir.

Pour moi, ce livre est un des meilleurs romans étrangers de la rentrée littéraire 2022.
Lien : https://christophegele.com/2..
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Les théories marxistes appliquées au trafique de drogue, ça peut fonctionner.

Dans les favelas de Porto Alegre, deux metteurs en rayon d'un supermarché Pedro et Marques vont se lancer dans la vente de cannabis dans leur favela respective. C'est un créneau qui n'était pas pris par les trafiquants de drogue car pas assez lucratif, alors qu'il y a de la demande.

J'ai aimé Pedro et ses discours marxistes qu'il applique à son business : tous les revendeurs et eux-mêmes les organisateurs toucheront le même salaire des revenus du trafique.

J'ai aimé Marques le révolté avec une femme et deux enfants qui veut juste avoir une vie meilleure.

J'ai aimé le style parfois proche de la parole qui donne un côté vivant aux dialogues (“Non mais regarde, oui, oui, oui, d'accord mais regarde, non, non, non, qu'est-ce que je disais, mais écoute-moi, écoute-moi, écoute-moi, ah, fermez vos gueules, laissez-moi parler, bande de cons !”)

J'ai été triste pour Luan, un des revendeurs, qui claque tout son argent avec des belles filles mais qui est attachée à sa vieille mère.

J'ai aimé le vieux Veio qui donne des conseils de vieux routiers aux jeunes, notamment celui de ne pas trop saler la soupe que l'on mange toute sa vie.

Une lecture à la fois divertissante et intelligente sur une certaine idée du capitalisme.

L'image que je retiendrai :

Celle des goûters pantagruéliques à base de bonbons, de chocolats et de sodas que se font Pedro et Marques avec des produits du supermarché dans lesquels ils travaillent sans jamais les payer.
Lien : https://alexmotamots.fr/supe..
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