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Pour moi qui ai toujours un train de retard, les vieux fourneaux jusque-là c'était trois vieux de la vieille qui habitaient le même livre de René Fallet.
Jean-Marie Péjay, Blaise Poulossière et Baptiste Talon, à plus de soixante-dix ans, découvrent qu'ils s'ennuient.
Blaise Poulossière, à 72 ans passés, s'ennuie depuis que Jeanne, sa femme, repose au cimetière du village.
Il ne boit plus guère, il le jure sur la tête de la défunte !
Baptiste Talon, lui, vit chez ses enfants depuis que sa femme s'est noyée dans une mare, chez ses enfant qui essaient de le tenir propre, ce qui n'est pas une mince affaire !
Et leur vieux pote, Jean-Marie Péjat racle du sabot et peine à vivre, à traîner son imposante carcasse de 75 ans.
Crachant, chiquant et cahotant, ils se chamaillent et vident ensemble des chopines.
Mais plus rien ne les retient au village, ni affection, ni amitié.
Leurs souvenirs sont trop lointains pour être encore des souvenirs.
Le soir de la fête des escargots, ils s'aperçoivent qu'ils sont vieux, terriblement vieux et que leur place est désormais à l'asile départemental de Gouyette.
Ils partent donc pour Gouyette ...
Il n'est pas si fréquent pour un lecteur de se réjouir avec des personnages qui se drapent autant dans leur vieillesse.
C'est que le sujet est sensible.
Mais René Fallet a écrit un roman irrésistible emporté dans un tourbillon d'humour, de fantaisie et de tendresse par trois vieux paysans, une paysanne aussi vieille qu'eux et un âne cacochyme.
Le récit est est une équipée pédestre, mouvementée et tonitruante, un dernier road-movie avant que les portes de l'asile ne semblent se refermer sur trois vies.
Des adieux tumultueux aux copains du cimetière jusqu'au domaine des Echanguettes où les trois compagnons retrouvent Catherine Cateau qu'ils n'avaient pas revue depuis cinquante ans, d'aventures en aventures, ce voyage est excessif, gaillard et finalement très insolent.
Catherine a eu autrefois des bontés pour les trois, et aucun d'entre eux ne s'en doutait !
C'est la jalousie qui va leur révéler qu'ils ne sont pas vieux, que la vieillesse n'existe pas.
Le roman de René Fallet est étourdissant de tendresse, de fantaisie et d'humour.
En 1960, Gilles Grangier en a réalisé une adaptation pour le grand écran dont les rôles principaux étaient tenus par trois vieux "débutants" : Jean Gabin, Pierre Fresnay et Noël-Noël.
Les dialogues ont été signés par Michel Audiard.
Et ben, mes cadets, c'est vous dire ...
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Poulossière, Pejat et Talon, sont trois vieux loustics rustiques confis dans les chopines et les chicaneries.

Sachant que la mort approche, et se sentant devenir étrangers à leur bourg ils décident d'aller à l'hospice de Gouyette. le trajet devient prétexte à une vadrouille pour retrouver des souvenirs de leur jeunesse.

Comme plus tard dans "la soupe aux choux", Fallet sait dans ce roman rural et picaresque rendre ses vieux ronchons sympathiques et là encore au-delà de la farce, amener une réflexion sur le grand âge…

Ce livre de 1957 fut adapté au cinéma par Gilles Grangier en 1960 dans un film éponyme avec Jean Gabin, Pierre Fresnay et Noël-Noël. Adaptation très libre mais qui garde l'essentiel du livre ; l'amitié ronchonnante des "vieux gars".
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Trois septuagénaires, trublions assoiffés et alcooliques sèment la pagaille dans un café de leur village. S'estimant très vieux et dédaignés par leurs semblables ils décident d'aller s'installer à l'Hospice. Pour profiter de leur dernier voyage ils partent à pieds avec le vieil âne de l'un deux et des munitions dans leurs gibecières : le picrate !

Entre moqueries, soûleries, vacheries et règlements de compte de leur jeunesse le chemin va se révéler semé d'embûches alcoolisées et de nostalgie en retrouvant l'une de leur conquête de leurs 20 ans !

Dialogues truculents, accents du cru, ils ne sont pas difficiles à imaginer si l'on a déjà passé du temps dans un café de village de la France profonde ou déjà vu le film !

Petit rappel nostalgique des vacances de mon enfance où ces vieux nous faisaient tant rire et nous donnaient l'impression de transgresser les recommandations de notre grand-mère !

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La Fête aux Escargots se tient chaque premier dimanche de juin sur la place du bourg. Les flonflons de l'orchestre peinent à couvrir le boucan de trois ancêtres attablés au fond du café. Ca plaisante, ça s'asticote et ça s'engueule. Les voisins couvrent ces énergumènes d'un oeil goguenard. Il faut dire que leurs frasques défraient la chronique locale depuis des décennies. le trio a décidé de quitter le village pour se rendre à l'hospice départemental. Blaise, âgé de soixante-douze ans, est usé par les millions d'hectares de terre labourée. Baptiste, du même âge, un vieux rabougri, plissé et bossu, est régenté par ses brus qui limitent sa consommation de vin. Le dernier, c'est Jean-Marie, son aspect colossal ne trompe plus personne, avec les années, il a perdu de sa superbe. Alors s'ils sont vieux, ils iront chez les vieux. Ils décident de faire le trajet qui les sépare de l'hospice à pied, avec Panpan, l'âne de Blaise, aussi décati que son maître. « Les voyages, y a rien au-dessus pour voir du pays » Surtout pour ces trois boit-sans-soif qui n'ont – à l'exception de leurs obligations militaires – quasiment jamais quitté leur village. Les voilà confrontés à la modernité mais surtout à leur passé. De tendres souvenirs vont remonter dans leurs coeurs usés. Libérés de toute contrainte, ils mangent sur l'herbe, se délassent les arpions dans la rivière, et dorment à la belle étoile. le lecteur se régale des leurs échanges et de leurs chamailleries qui se terminent souvent en empoignade. C'est une farce bien ficelée à la sauce Fallet : des lascars hors du temps qui savourent ces précieux cadeaux de la vie que sont l'amitié, la liberté et le vin rouge. Si ce n'est pas mon Fallet préféré, j'ai hâte d'en découvrir l'adaptation de Gilles Grangier.
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René Fallet avait coutume de dire que sa prose était irriguée par deux veines : celles du Beaujolais et celle du whisky ; la première produisant des romans "rabelaisiens", la seconde des textes plus mélancoliques...
A n'en pas douter, « Les vieux de la vieille » appartient à cette veine du Beaujolais qui nous a déjà donné l'excellent "La grande ceinture" en 1956.

Jean-Marie Pejat, Blaise Poulossière et Baptiste Talon habitent le même bourg depuis soixante-dix ans. Le trio passe son temps à vider des chopines et un soir de fête, ils s'aperçoivent qu'ils sont vieux... terriblement vieux... et que plus rien ne les retient dans ce village ; leur place est désormais, ils en sont convaincus (ils s'en sont convaincus) avec ceux de l'asile départemental de Gouyette.

Ils partent donc pour Gouyette ; à pied bien sûr ; et sans oublier une petite halte « arrosée » « boulevard des allongés », au cimetière si vous préférez, pour dire adieu aux copains... Vingt dieux d'ours !
Truculent !

Un ouvrage qu'il n'est pas si facile de dénicher en édition de 1958 et que, bibliophile, je suis fier de posséder.
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Qui ne connaît pas la version cinématographique avec ses personnages extraordinaires et leur gouaille qui n'ont rien à envier à celle littéraire de René Fallet.
Nombre de ses titres ont été adaptés et souvent pour le meilleur, enfin je parle pour ceux d'un temps que les moins de 20 ans ....
L'histoire, les dialogues et une certaine étude sociologique de son époque sont d'une justesse et un pur régal à lire et à voir.
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Trois vieux au fin fond de leur Bourbonnais qui s'ennuient et picolent comme des trous, trois larrons en goguette qui décident de quitter leur village pour aller en maison de retraite ! Prenant le chemin des écoliers, ils profitent encore de la vie, boivent des canons, se bagarrent, s'insultent ...

C'est simple, sans prétention, pas du tout moral et parfaitement excellent! Un roman jouissif qui régale les yeux et les oreilles avec une langue riche, colorée et imagée.

Un excellent moment de lecture drôle et sans souci .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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N°773 – Août 2014.


LES VIEUX DE LA VIEILLERené FALLET – Denoël (1958)

Dans un village du Bourbonnais, deux septuagénaires, Jean-Maris Pejat, ancien réparateur de cycles, et Blaise Poulossière, ancien agriculteur, forts en gueule et amateur de chopines font la loi. Un troisième compère, Baptiste Talon, fraîchement retraité de la SNCF revient au village et apprend à ses amis son intention de se rendre à Gouyette, une maison de retraite dont un collègue lui a dit beaucoup de bien, tenue par les bonnes soeurs à quelques kilomètres de là. Après pas mal d'hésitations, ayant constaté qu'ils ne faisaient plus vraiment partie du village, qu'ils n'étaient finalement plus très jeunes, et qu'ils passaient le plus clair de leur temps au bistrot, les trois compères se décident à partir ensemble, mais à pied et en compagnie d'un âne cacochyme. Ils feront des rencontres non prévues avec leurs souvenirs de jeunesse mais aussi avec la maréchaussée qu'ils ne manqueront pas de ridiculiser. Ils ne partiront cependant du village sans un dernier salut aux copains du cimetière. Ils entament donc une pérégrination laborieuse et surtout arrosée jusqu'à cet hospice où ils se trouvent décidément trop vieux pour y vivre. Ainsi vont-ils refaire le chemin en sens inverse, le plus vite qu'ils pourront !

René Fallet signe là un roman d'humour repris en 1960 par Gilles Grangier. Certes il s'agit-là d'une adaptation, d'une recréation comme on dit. Les lieux sont un peu différents, les aventures aussi mais l'esprit est le même. Nous retrouvons nos trois compères toujours aussi vantards et prompts à la critique mais que rien ne retient plus au village. Leur temps est terminé et ils ne parlent plus que de la guerre de 14 qu'ils firent chacun sur des théâtres d'opérations différents et effectivement le temps a passer sans peut-être qu'ils s'en rendent compte. Grangier brode un peu avec cette histoire de pré appartenant à Talon et loué à Poulossière mais dont Baptiste n'a pas touché les loyers depuis quatre années. C'est que ledit pré a été cédé par le fils de Blaise à la commune pour en faire un terrain de football. Ce geste altruiste lui a permis de devenir conseiller municipal, autant dire notable. le pauvre Poulossière, quoique hâbleur avec ses compères, file doux face à sa famille et n'ose s'opposer aux décisions de son fils. Pourtant, à l'aide de ses deux amis, il va se venger et empêcher autant qu'ils le peuvent les matchs de football.

Las, le temps a passé depuis leurs jeunes années et la fête annuelle des escargots va leur rappeler la triste réalité. Ils sont vieux  ! Puisque Talon a refusé la voiture des bonnes soeurs, ses deux compères décident de l'accompagner à sa nouvelle résidence, mais il préfèrent faire le chemin a pied ce qui n'est pas sans mésaventures, des rencontres de vieilles connaissances, des souvenirs de guerre, de jeunesse et de conquêtes féminines, des disputes, des jurons bien sentis et surtout sans quelques arrêts-boissons.

Arrivés enfin au but, ils ne tardent pas à s'apercevoir que cet établissement austère dont on avait pourtant dit tant de bien à Talon se révèle effectivement être un « bagne pour vieux » dont ils décident de s'échapper non sans semer la panique sur leur passage. le retour n'est pas moins épique que l'aller mais c'est entre deux gendarmes qu'ils reviennent au village. le maire les sermonne comme il l'aurait fait à des garnements. Ils promettent de s'assagir, mais faut-il leur faire confiance ?

Cette adaptation cinématographique rablaisienne s'est faite avec la complicité de Michel Audiard dont les dialogues sont toujours aussi inimitables. le scénario est servi par Noël Noël  Pierre Fresnay et Jean Gabin, des acteurs d'exception capables avec le même talent de camper un aristocrate ou un prolétaire, un flic ou un truand.

Ce n'est pas pour donner l'impression que moi aussi je fais partie des vieux de la vieille, mais je revois toujours ce film avec le même plaisir. Il correspond à une écriture cinématographique particulière désormais révolue qui doit beaucoup aux dialogues à la mise en scène et aux acteurs.

©Hervé GAUTIER – Août 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com

Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Celui qui est à l'origine de ce monument de la littérature qui sent bon la vie provinciale dans tout ce qu'elle a de burlesque, n'est autre que celui qui a écrit « la soupe aux choux », autre monument du genre. Lorsque l'on tourne la dernière page de ces « Vieux de la vielle », on a qu'une hâte, retrouver Jean Gabin, Fresnay, Noël Noël, Dalban et l'illustre scénariste qu'était Michel Audiard. Mais qu'auraient-ils fait les uns sans les autres. Et si ce livre n'avait pas existé ?
Les livres de Fallet, on les lit et on les relit. Et passent des noms, des images : Pascal Jardin, Georges Brassens, Jean Carmet et bien d'autres encore tant il avait d'amis qui ont fait tant de bien à la vigne.
Dépêchez-vous de relire René Fallet dont l'oeuvre fait partie du patrimoine national
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Jusqu'à présent, pour moi, « Les vieux de la vieille » était film de Gilles Grangier avec Jean Gabin, Pierre Fresnay et Noël-Noël, adapté d'un roman que je n'avais jamais lu.

Désormais, « Les vieux de la vieille » est aussi et surtout un roman de René Fallet.

Baptiste Talon, Blaise Poulossière et Jean-Marie Péjat sont des amis de longue date. Ils ont tous, dans les 70 ans et passent leur temps à boire du vin et à s'engueuler.

Seulement, voilà, quand on a été une force de la nature, comme Péjat, arrive un âge où l'on n'arrive plus à la cheville de sa réputation. C'est quand Jean-Marie se rend compte que le temps a plus usé sa carcasse qu'il ne le pensait qu'il décide qu'il est devenu trop vieux. Trop vieux pour demeurer au village, trop vieux pour réparer ses cycles, trop vieux pour rester chez lui. Il convainc alors ses deux compères de se rendre, en sa compagnie, à Gouyette, la maison de retraite du coin. Blaise est récemment veuf et Baptiste est brimé par ses enfants chez qui il vit. Aussi, les deux acceptent d'accompagner Jean-Marie. Mais le voyage se fera à pied pour profiter des derniers jours de liberté et boire un petit gorgeon de temps en temps.
René Fallet nous livre, à travers ce court roman, un trio de personnages hauts en couleur. La gouaille de ses protagonistes, les insultes de charretier qu'ils s'envoient sans cesse, les insultes parfois blessantes, mais surtout la tendre amitié qui les relie font tout le charme de ce parcours initiatique tout particulier.

Car, si les compères s'en vont vers leurs dernières demeures, la maison de retraite n'étant que l'antichambre de la mort, c'est en fait vers leurs passés, leurs jeunesses, que les trois petits vieux vont marcher.

Leur chemin est effectivement semé des souvenirs du temps passé. le cimetière où sont enterrés leurs amis défunts, leurs amantes, leurs femmes, pour certains, mais aussi des lieux de vies comme la ferme où l'un a travaillé étant jeune et, surtout, le domaine dans lequel chacun d'entre eux a connu l'amour avec une femme dans des circonstances différentes.

Les dialogues sont assurément le point fort de ce roman, des dialogues servis par des personnages de mauvaise foi, toujours prêts à se moquer de l'autre, mais qui, au final, se révèlent être des amis indéfectibles. Pas étonnant que Michel Audiard fût appelé pour adapter ces dialogues au cinéma même s'il n'était nul besoin du fameux dialoguiste tant ceux-ci sont déjà excellents à l'origine. Mais, comme le film s'éloigne, par moments, un peu du livre, il fut donc bien nécessaire de réécrire ces dialogues.

Au final, René Fallet nous propose là un grand moment de littérature qui deviendra un immense moment de cinéma grâce à un trio de personnages attachants. C'est donc avec bonheur que l'on suit les pérégrinations de ces trois vieux chenapans.

À noter que les romans de René Fallet ont souvent été adaptés au cinéma avec, outre « Les vieux de la vieille », « La soupe aux choux » ou « le triporteur ».
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