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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 3050, le monde tel que nous le connaissons a subi d'importants changements : à la suite d'une guerre bactériologique, la population planétaire a été décimée : quelques îles ont survécu (Islande, Australie, … ) et repeuplent la Terre. Un nouveau prophète, Sigmen, a fait son apparition et a transformé l'Union, une des deux grandes puissances mondiales avec Israël, en une théocratie. Sa doctrine n'a pas grand chose de nouveau. Au menu, pudibonderie extrême : interdiction de se voir nu, la salle de bain est rebaptisée « innommable », on se voile la bouche pour manger ; la « réalité » est un impératif : pas de mensonge, pas de rêverie, et tout ce qui nous arrive (accidents y compris) est forcément souhaité.

Hal Yarrow a la vie dure dans cette société : outre la surveillance continue des élites, son agi (son ange gardien) l'a marié à une bigote persuadée que la meilleure manière de lui rendre service est de dénoncer le moindre de ses manquements aux règles aux autorités religieuses. Pour ne rien arranger, Hal n'a pas voulu se spécialiser dans un domaine et est devenu un « tchatout », un personnage qui favorise les échanges interdisciplinaires, métier nécessaire mais méprisé.

Aussi, quand on le nomme pour quitter la Terre et aller analyser la lointaine planète Ozagen, Hal saute sur l'occasion. le but de la mission est de préparer une spécialité terrienne : étudier rapidement la culture des extra-terrestres, avant de préparer des épidémies qui décimeront les habitants, rendant ainsi la planète plus facile à coloniser. Mais sur Ozagen, Hal rencontre une humanoïde, dont il tombe amoureux, et qui ignore tous les tabous qui constituent son éducation.

La première partie sur la dictature religieuse est assez classique et n'apporte pas grand chose au genre (même si les discussions sur les actes réels, irréels, pseudo-réels, subréels sont plutôt amusantes). L'intérêt du roman se trouve dans la liaison entre Hal et l'extra-terrestre qu'il rencontre. Ce roman est l'un des premiers à aborder les relations sexuelles entre races différentes, et la révélation finale ne manquera pas de vous interpeller.
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Un bon roman dystopique où en 3050 l'humanité est dominée par un système puritain, liberticide et hégémonique. Et pourtant un homme sur une planète lointaine connaîtra l'amour et s'affranchira des règles dogmatiques reçues tout au long de sa vie.
L'écriture est beaucoup moins suggestive que ne veut la couverture de l'édition J'AI LU de 1968, le titre lui même est plus évocateur dans la version originale THE LOVERS.
Nous sommes bien ici dans de la SF de qualité où l'imaginaire de l'auteur nous porte de pages en pages.
Un livre à conseiller et un auteur dont j'aimerai lire les autres oeuvres.
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Vous n'allez peut etre pas me croire, mais la parution de ce livre aux Etats Unis fit scandale. Pour la premiere fois, Farmer décrivait des relation sexuelles entre Terriens et E.T. Déja qu'a l'epoque, on avait déja du mal a envisager des relations multiraciale, alors vous pensez, avec ces....bref. En tout cas, un excellent bouquin.
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En 3050 la société des Hommes est dirigée par le Clergétat qui veille à ce que son ordre religieux, basé sur le puritanisme le plus extrémiste, soit respecté par tous en toutes circonstances. Hal Yarrow est un de ces Hommes mais il a bien du mal à l'accepter. Alors lorsqu'on lui propose de partir en exploration sur une planète lointaine, c'est une bouffée d'oxygène qui s'offre à lui.
Cela lui permet bien sûr de quitter une femme bigote que le Clergétat lui a imposé. Cela lui permet aussi d'abandonner son petit appartement qu'il est contraint de partager avec un autre couple. Mais cela lui permet surtout de découvrir une autre culture dont les convenances sont à l'opposé de celles qu'il a toujours été obligé de respecter.
Ainsi les ozagiens ne connaissent-ils pas ces petits interdits auxquels la volonté d'Hal Yarrow est sans cesse confrontée. C'est, par exemples, se couvrir la bouche pour manger, ne pas être dénudé en public, ni même devant sa femme, porter la barbe uniquement lorsque l'on a atteint un certain statut social. Au contraire, sur Ozagen, fumer autant qu'on le souhaite n'est pas répréhensible, boire de l'alcool n'est pas une pratique qui condamne à l'Enfer, faire la fête dans les bars est une pratique courante.
La conversion n'est pas pour autant simple. En effet, on ne renie pas 30 ans d'éducation stricte, surtout quand on est surveillé par ses congénères dans tous les actes de la vie quotidienne. Mais les véritables difficultés commencent lorsque Hal Yarrow rencontre une femme extraterrestre dont il tombe amoureux (sans trop savoir de quoi il retourne d'ailleurs) et qui lui fait découvrir les plaisirs de la chair.
On touche là à ce qui fait la réputation des Amants étrangers depuis sa publication, à savoir q'il s'agissait alors de la première oeuvre de science fiction abordant de front le thème de la sexualité. Il est toutefois de bon ton aujourd'hui de ne pas s'appesantir sur ce point tant l'évolution des moeurs a atténué le côté sulfureux de ce roman.
Il reste cependant les autres aspects de l'oeuvre, dont on parle moins, mais qui sont au moins aussi intéressants que le premier. Les amants étrangers est en effet un plaidoyer contre l'extrémisme politico-religieux et l'une de ses conséquences : le racisme. A l'opposé il milite pour les bienfaits de la différence et du métissage. Ces thèmes intemporels sont en outre mis en valeur par une intrigue parfaitement construite et un final aussi inattendu qu'original.
Bien sûr les lecteurs les plus jeunes argueront que le texte est daté et que l'on n'écrit plus de la science fiction de cette façon-là aujourd'hui. Il n'en demeure pas moins que Philip José FARMER avait déjà toutes les qualités pour devenir un grand romancier et que ce texte précis a valeur de témoignage historique pour tout amateur de science fiction.
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Un grand classique de la SF et un livre qui ,en son temps fit montre d'une audace certaine. L'un des aspects est la dystopie qui décrit une Terre dominée par une théocratie ultra pudibonde (la menace existe encore) ,l'autre la liaison charnelle entre un humain et une extra-terrestre (insectoïde mais d'apparence humaine car il ne faut pas pousser,hein) .L'intrigue est bien menée , cohérente ,le propos pacifiste,humaniste et ouvert à la différence,donc courageux .
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P.J. Farmer écrivit "Les amants étrangers" à une période où la SF américaine était plutôt collet monté. Il fit donc sensation en sortant un roman mettant en scène un terrien un peu naïf, issu d'une société plutôt puritaine, qui tombe amoureux d'une magnifique jeune femme sur une planète étrangère et qui noue avec elle des relations sexuelles assez explicites. La belle n'est malheureusement pas exactement ce qu'il croit. Rassurez vous, je en vous dévoilerai pas la fin de cette histoire assez prenante.
A lire pour faire connaissance avec cet auteur qui écrivit plus tard un monument (Le monde du fleuve), lequel poussa un critique américain à écrire "Monsieur Farmer a un moteur trop puissant pour son pont arrière", indiquant par là que le rendu littéraire ne suivait pas la puissance de l'imagination... Bon, mais vous savez ce qu'on dit des critiques... Un auteur les compara un jour à des eunuques notant la performance des jouissants... le monde littéraire est cruel.
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Prix Hugo 1953.

Si vous n'êtes pas familier avec la littérature de SF, ou si vous l'êtes, mais sans avoir jusqu'alors exploré l'univers de Philip José Farmer, je vous encourage à découvrir ce court roman, pour au moins deux raisons.

La première tient à la place qu'occupe ce roman dans l'histoire de la SF. Paru en 1953 (donc, bien avant la révolution sociale de la fin des 60's), il s'agit en effet du premier récit où sont évoqués de manière explicite des relations sexuelles entre un humain et un extra-terrestre.

Lire la suite dema critique sur le site le Tourne Page
Lien : http://www.letournepage.com/..
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J'avais écrit une première introduction de cet avis, dans laquelle je mettais en avant le côté historique de ce bouquin, mais je l'ai effacée. Non parce que je veux ignorer cette histoire, mais plutôt parce que je pense que d'autres sauront mieux la mettre en valeur que moi. Et maintenant que cette précaution est prise, je peux en parler librement. Ce roman nous raconte donc les aventures de Hal Yarrow, linguiste en quête d'une autre vie, qui va avoir la chance de partir à la conquête d'un monde étranger, et surtout à la découverte de l'amour et du bon sexe(1). A lire la quatrième de couverture, je m'étais attendu à un truc limite trop chaud pour être touché, d'un érotisme aussi prégnant qu'un fauteuil en rotin(2) ou qu'un essaim de nanomachines(3). Et en fait, pas du tout. D'accord, on voit souvent la maîtresse de notre héros de l'espace dans une tenue plutôt légère. Et d'accord aussi, dès qu'ils sont ensemble, elle ne pense qu'à le glisser dans son lit. Mais les détails salaces de leur histoire s'arrêtent là où commence le gonflement de son pantalon. le reste est plus du domaine de l'amour et de la passion que de l'érotisme et du porno. Mais, bien sûr, ma perception de cette histoire est forgée par ma culture, et j'ai l'impression qu'avec le temps, nous avons basculés du côté des Worgs, ces extra-terrestres qu'étudie le héros. Et à mon sens, c'est là une des forces de ce roman : ne pas être simplement la première histoire de sexe de la SF, mais plutôt un bon récit de SF éclipsé lors de sa sortie par son prétendu état de brûlot pornograhique. En effet, hors de la sphère privée du héros, qui est mon sens l'évènement déclencheur d'une bonne partie du récit, on est ici face à une civilisation humaine puritaine, paranoïaque et agressive, qui considère comme hostile et relevant de sa zone d'expansion la planète où résident d'étranges extra-terrestres, pacifistes mais déterminés. Et cette tentative d'invasion, même si elle ne fournit qu'un décor aux problèmes personnels du héros, est assez intéressante dans ses inspirations et ses ressorts. Mais surtout, je trouve qu'on comprend assez facilement de quel côté se place l'auteur, dénoncant les dérives d'un état dictatorial et souhaitant s'enrichir du contact avec l'autre, quelle que soit sa forme et ses motivations. Enfin, et puisque c'est à mon sens indispensable, je dois écrire un mot sur la conclusion de cette histoire. Une conclusion trop abrupte à mon goût, mais sans doute dictée par la nouvelle dont ce roman est tirée, mais saisissante. Saisissante par la justification que donne l'auteur à la mort de Jeannette. Saisissante par ce que ces révélations peuvent avoir de troublant par Hal Yarrow,héros malheureux de cette histoire. Saisissante enfin par l'espoir qui apparaît lorsque le lecteur comprend que Yarrow va finallement accéder seul à une espèce de paradis copulatoire. Pour conclure, je trouve que ce roman, même s'il apparaît désuet par de nombreux aspects (les trottoirs roulants, typiquement), reste un formidable message d'amour pour l'autre, et à ce titre devrait faire partie de toute bonne bibliothèque SF souhaitant sortir un peu des sentiers rebattus de la SF ligne dure pour s'intéresser au moteur de ces récits : l'humain. * (1) Par opposition au sexe purement reproducteur, le bon sexe, lui, fait du bien aux deux participants * (2) Tout dans cette allusion est une question d'époque (pensez à Emmanuelle, qui en son temps fit elle aussi monter la pression). * (3) Ca, c'est pour les lecteurs de Thanatos
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