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Michel Deutsch (Traducteur)
EAN : 9782070328369
272 pages
Gallimard (01/02/2007)
3.57/5   172 notes
Résumé :
Histoire d'amour entre un homme en rupture avec l'humanité et une extraterrestre en exil, Les Amants étrangers met en scène une expédition humaine sur une planète où règnent des conditions de vie proches de la Terre. Peuplé d'extraterrestres au langage compliqué, ce monde intéresse grandement les humains, dont les intentions réelles sont évidemment expansionnistes et violentes.
Mais si extermination il doit y avoir, il est nécessaire de faire ça doucement et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Du charme ... des charmes et de la pertinence ...

« Les amants étrangers « est un texte réédité chez folio , mais je recommande de jeter un oeil aux couvertures racoleuses torrides , qui accompagnèrent les éditions successives de ce texte , car le fond du texte est incontestablement en rapport avec une certaine chaleur extraterrestre ...

Du point de vue de la langue le texte a un peu vieilli mais cela lui confère une patine qui n'est pas désagréable en fait , enfin c'est mon ressenti .
Sinon deux parties en gros :

1- La terre et le voyage vers le nouveau monde .
2- le nouveau monde .

La première partie de l'ouvrage plonge le lecteur dans l'intimité d'une société étouffante et théocratique aux allures dystopiques . le personnage principal est bien fonctionnel ainsi que crédible et touchant , et il anime véritablement le récit . Personnellement , j'aime cette partie du texte que j'intitulerais volontiers : « bréviaire du totalitarisme appliqué au quotidien « .
C'est bien proportionné en volume textuel et c'est assez percutant sans être un texte où la thèse prend le pas sur la fiction et sur les aspects romanesques .

La seconde partie nous embarques vers cette planète étrangère que je ne trouve pas très étrangère , pas plus que très torride , mais c'est un lieu où se déroulera une aventure sentimentale , toute à fait sympathique entre notre héros et une belle étrangère . L'idée est sympa , surtout pour l'époque , voilà , bon ! alors ?

Cette planète est étrangère bien que très analogue à la terre . L'auteur nous présente une nature dépaysante , mais assez ( trop ) , analogue à notre bonne vieille terre .
Mais le lecteur est incontestablement dépaysé .
Par contre les habitants de ce monde lointain , à l'autre bout de l'univers sont ? : sexy !!!! , si !! ....
Pas de doute , ils peuvent faire sans problème la couverture de n'importe quel magazine people où envisager le mannequinat ou encore , le métier d'hôtesse de l'air !

Lors de ma première lecture cet anthropomorphisme anthropocentrique ( hum ! ) et ce « terro-centrisme « m'avaient intégralement rebuté .
Mais c'est vrai que le message de ce texte est sympathique et qu'il pose sur le colonialisme et son cortège de préjugés un regard pertinent , juste , cinglant et accusateur .
Cette dynamique s'exprime d'ailleurs sans pathos excessif et avec un à-propos absolument pertinent ...
Le coté pseudo-torride n'a pas dû faire trop de mal non plus, à une époque où la ségrégation raciale , la censure , la guerre froide , les totalitarismes et un puritanisme pointilleux , faisaient des ravages , ravageurs , que l'on n'a pas fini de payer aujourd'hui ...

Le personnage principal est un agent du système . Il se distancie avec les objectifs de l'institution qui l'emploie , mais ce processus est soigné et cela confère des aspects très réalistes et vivants à ce roman touchant et assez sympathique finalement .

C'est une bonne distraction et une bonne lecture jeunesse .
Mais si vous avez cinq minutes essayez de visualiser les couvertures passées de ce roman parce que cela est très évocateur ( sourires ) .
Vous noterez le caractère « cubique « et surréaliste de l'édition actuelle qui n'est pas moins drôle , je trouve ...
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En 3050, le monde tel que nous le connaissons a subi d'importants changements : à la suite d'une guerre bactériologique, la population planétaire a été décimée : quelques îles ont survécu (Islande, Australie, … ) et repeuplent la Terre. Un nouveau prophète, Sigmen, a fait son apparition et a transformé l'Union, une des deux grandes puissances mondiales avec Israël, en une théocratie. Sa doctrine n'a pas grand chose de nouveau. Au menu, pudibonderie extrême : interdiction de se voir nu, la salle de bain est rebaptisée « innommable », on se voile la bouche pour manger ; la « réalité » est un impératif : pas de mensonge, pas de rêverie, et tout ce qui nous arrive (accidents y compris) est forcément souhaité.

Hal Yarrow a la vie dure dans cette société : outre la surveillance continue des élites, son agi (son ange gardien) l'a marié à une bigote persuadée que la meilleure manière de lui rendre service est de dénoncer le moindre de ses manquements aux règles aux autorités religieuses. Pour ne rien arranger, Hal n'a pas voulu se spécialiser dans un domaine et est devenu un « tchatout », un personnage qui favorise les échanges interdisciplinaires, métier nécessaire mais méprisé.

Aussi, quand on le nomme pour quitter la Terre et aller analyser la lointaine planète Ozagen, Hal saute sur l'occasion. le but de la mission est de préparer une spécialité terrienne : étudier rapidement la culture des extra-terrestres, avant de préparer des épidémies qui décimeront les habitants, rendant ainsi la planète plus facile à coloniser. Mais sur Ozagen, Hal rencontre une humanoïde, dont il tombe amoureux, et qui ignore tous les tabous qui constituent son éducation.

La première partie sur la dictature religieuse est assez classique et n'apporte pas grand chose au genre (même si les discussions sur les actes réels, irréels, pseudo-réels, subréels sont plutôt amusantes). L'intérêt du roman se trouve dans la liaison entre Hal et l'extra-terrestre qu'il rencontre. Ce roman est l'un des premiers à aborder les relations sexuelles entre races différentes, et la révélation finale ne manquera pas de vous interpeller.
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Comme tout usager de babélio qui se respecte, j'ai décidé de déposer ma petite critique des amants étrangers que j'ai relu pour l'occasion. … Une fois de plus chez Farmer religion et sexualité s'opposent, (comme dans « la nuit de la lumière » ou dans le sulfureux « exorcisme rituel »). le héros est une fois de plus un paumé qui tente d'échapper à un quotidien qui l'oppresse (et avec en prime des problèmes de nénettes. Je me dois ainsi de commencer par évoquer la question de la féminité chez Farmer

Vous l'aurez compris, dans ce livre la figure maternelle à quelque chose de fatal pour la féminité (Jeannette mourra d'être enceinte, Mary se transforme en harpie à vouloir le devenir). Chez Farmer cette évocation de la maternité dangereuse est un thème que nous retrouvons dans « la nuit de la lumière » et que je ne m'explique pas encore très bien. Je pense que c'est par féminisme. Je m'explique : Contrairement à la plupart des auteurs de son époque, (notamment Edmond Hamilton), Farmer (comme Williamson) ne prend pas les femmes pour des êtres futiles et naïfs. Ainsi il ne cantonne pas ses personnages féminins dans des rôles de « reproductrices en puissance ». Dans le fond qu'est qu'une princesse si ce n'est une greluche qui attend de se marier et d'avoir beaucoup d'enfants avec un nigaud de prince charmant. Et c'est à mon avis tout ce dont ne veux pas Farmer, il aime trop les femmes et le sexe pour cela.

Farmer oppose les tabous religieux à la liberté de l'homme et plus fondamentalement à ce qu'il est : une bête. « L'homme est mi-ange mi-bête, et qui veut faire l'ange, bien souvent fait la bête » cette maxime de Pascal s'applique particulièrement à ce livre. Il n'y a qu'à considérer les êtres répugnants que son les « Agis » et autres moralisateurs inhibés dans ce livre. L'histoire d'amour interdite d'Hal Yarrow va l'aider à se révéler. C'est souvent dans l'amoralité et le plaisir (sexuel/animal) que le héro Farmerien se découvre (cela est flagrant dans l'exorcisme rituel). En Psychanalyse, les insectes peuvent être le symbole des gestes inconscients et reflexes de notre corps qui nous mettent mal à l'aise car nous ne pouvons pas les contrôler. (Vous remarquerez dans votre entourage que ce sont le plus souvent les personnes les plus inhibées qui ont le plus peur des insectes). Les amants étrangers c'est l'histoire d'un homme qui va se révéler (il doit faire l'amour lumière allumée). Au fur et à mesure il va apprendre à se libérer par amour des carcans sociaux qui entravaient son corps et sa personnalité. Et c'est un peu ce que nous enseigne (d'un point de vie psychanalytique) l'image des insectes.

Après ce blabla assez complexe, je conclurais en rappelant qu'il y a comme toujours chez Farmer pas mal d'humour et de déconnette dans ce livre. J'y ai même trouvé ma vocation : « empathiste » comme Fobo, je voudrais me saouler pour communier avec mes patients car « le plus merveilleux des amours, / L'Amour de tous les amours, / Plus grand encore que l'amour pour la Mère, / C'est l'amour infini, tendre et passionné, /D'un ivrogne pour un autre. » John Dryden 1640-1700.
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J'avais déjà croisé Philip José Farmer à travers quelques nouvelles sans avoir eu pour autant d'affinité. Est-ce ainsi pourquoi je n'avais jamais osé me lancer dans un de ses écrits longs. C'est tout à fait par hasard que je suis tombé sur ce livre et l'idée du texte m'a intéressé.

Au Moyen Âge, l'on m'aurait traité de païen et j'aurais terminé écartelé. Je suis ce qu'on appelle agnostique. La religion est une chose personnelle. Je ne comprends pas les états qui imposent leur religion. Dans ce roman « Les amants étrangers » (du titre original « The lovers »), Philip José Farmer se calque sur la croyance Judaïque. Après un cataclysme apocalyptique, seules quelques communautés ont survécu. Ainsi, nous suivrons un Israélien linguiste.

Quelle vie triste que l'endoctrinement de la religion Judaïque (que je trouve très proche de l'islam). La femme doit se dévêtir dans le noir, le mari ne doit pas la voir toute nue. le mariage est arrangé. Ainsi naissent des tensions dans le couple. Aucun des deux n'est heureux. Les plus imminents religieux portent la barbe, signe de pureté selon eux, mais c'est davantage une marque de virilité.
Le personnage principal, Hal, est tiraillé entre son éducation religieuse. Son tuteur qui le suit depuis son enfance, est un véritable fardeau. J'ai bien aimé ces deux protagonistes.

L'excellence vient du monde créé par Philip José Farmer. Il est parvenu à créer toute une planète, une faune exotique fascinante, des êtres intelligents remarquables, une langue recherchée. Tout est complet, l'auteur nous parle même avec brio de biologie. L'histoire est complexe entre les relations entre les terriens et les extraterrestres, avec une partie diplomatique et un poil politique. On y trouve même une petite touche d'horreur qui m'a bien plu.

Puisqu'elle est un maillon important de l'intrigue et qu'elle est même tapageuse sur l'ancienne couverture de ‘Jai lu' (on a l'habitude avec cette collection, dont les innombrables illustrations mettant en scène des femmes dénudées), pour une fois raccord avec l'histoire ; l'amante extraterrestre m'a bluffé. Une belle histoire d'amour s'est développée. Elle arrive petit à petit à remettre en question la doctrine religieuse. Hal va évoluer, se poser des questions et il se retrouve dans certaines situations cocasses.

C'est une excellente surprise. Ça faisait bien longtemps que je ne m'étais pas senti si bien dans un roman. Je tournais les pages pour connaître la suite, pour voyager dans ce monde magique lointain. L'auteur aborde des sujets sérieux telles que la religion, la colonisation, la suprématie d'une espèce, le tout sans partie pris. Il a réussi à modifier la géographie terrienne pour la rendre crédible. Ce roman est d'actualité, tant il démontre les États totalitaires religieux et leur asservissement.
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Un bon roman dystopique où en 3050 l'humanité est dominée par un système puritain, liberticide et hégémonique. Et pourtant un homme sur une planète lointaine connaîtra l'amour et s'affranchira des règles dogmatiques reçues tout au long de sa vie.
L'écriture est beaucoup moins suggestive que ne veut la couverture de l'édition J'AI LU de 1968, le titre lui même est plus évocateur dans la version originale THE LOVERS.
Nous sommes bien ici dans de la SF de qualité où l'imaginaire de l'auteur nous porte de pages en pages.
Un livre à conseiller et un auteur dont j'aimerai lire les autres oeuvres.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L'agi. Pornsen. Il ne verrait plus ce visage adipeux, il l'entendrait plus cette voix pleurarde...
— Hal Yarrow ! fit la voix pleurarde.
Le petit homme aux bajoues flasques, la tête levée, le regardait avec un sourire en coin.
— Mon pupille bien-aimé, mon éternelle épine dans le pied ! dit la voix pleurarde. Je ne savais pas que tu serais toi aussi du glorieux voyage, mais j'aurais dû le deviner ! Il semble que nous soyons enchaînés l'un à l'autre par l'amour. Sigmen doit l'avoir prévu lui-même. Que l'amour soit sur toi, mon pupille.
— L'amour de Sigmen soit aussi sur vous, mon gardien, répondit Hal d'une voix étranglée. Quelle merveille que de voir votre cher moi. Je pensais que nous ne nous reverrions jamais plus.
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Il suffoquait. La voiture dégageait une odeur pestilentielle. L'accident avait dû faire terriblement peur aux wogs. Sinon, le réflexe relâchant le sphincter de leur « sac à malice » n'aurait pas joué. Cet organe, une vésicule située au bas des reins, constituait pour leurs ancêtres une efficace arme défensive ressemblant beaucoup à celle qu'utilise le brachyne tirailleur. À présent réduit à l'état de vestige, il servait à décharger la tension nerveuse quand elle atteignait un point extrême. Un système pratique mais qui présentait des inconvénients. Par exemple, les psychiatres wogs étaient obligés de laisser les fenêtres ouvertes ou de porter un masque à gaz pendant les séances thérapeutiques.
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Vous...vous qui avez subi le test de l'Elohimètre ,vous qui êtes censé être d'une pureté absolue...vous avez désiré un insecte,copulé avec un insecte!
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