Cet album illustré nous dit tout des le titre. Hshouma en arabe signifie honte. Une honte qui donne une injonction de pudeur. Pudeur des femmes certes mais pas que. Pudeur à l'égard du patriarcat et des bonnes moeurs.
Une dissection de la société marocaine y est effectué afin de révéler les souffrances de ceux qui n'entrent pas dans le moule.
C'est un cri du coeur pour la liberté non seulement de s'exprimer mais tout simplement d'être soi. La liberté de disposer de son corps et la liberté sexuelle également.
Je trouve qu'il y a beaucoup de répétition et les dessins sont dérangeants mais peut être (sûrement) que c'était le souhait de la dessinatrice.
Je remercie Babelio et les éditions Massot de me l'avoir fait découvrir dans le cadre de la masse critique.
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Tout d'abord, un grand merci à Babelio et à Massot Editions de m'avoir envoyé ce livre dans le cadre d'une Masse Critique, c'était d'ailleurs mon premier choix.
En effet, je m'intéresse beaucoup à la critique des religions, et la condition des femmes dans le monde m'est cher depuis mon enfance. C'est donc avec beaucoup d'entrain que j'ai commencé la lecture.
Lecture faite, mon avis est plutôt mitigé.
J'ai bien aimé l'ambiance graphique, faite de rouge, noir et blanc. Je ne vous le cache pas, en tant que fervente blasphématrice, j'ai aussi aimé les piques envers l'islam.
En revanche, sur la totalité du livre, j'ai été en désaccord avec l'auteure à de nombreuses reprises.
Par ailleurs, j'ai eu le sentiment qu'elle voulait aborder plusieurs sujets distincts à la fois : le concept de « Hshouma », le mouvement trans-activiste, la biologie de la reproduction humaine… Tout cela m'a donné l'impression qu'elle s'adressait à plusieurs publics, ou en tout cas, je me pose la question « qui était la cible ? » Des européens qui ne connaissent pas le concept de « Hshouma » ? Des adolescents marocains ? Autre ? Je ne sais pas.
Avec ce ressenti, je reste sur ma faim quant à ce que j'espérais trouver et comprendre : « hshouma », et uniquement hshouma. Cependant, je reconnais que par ma méconnaissance du sujet, je donne peut-être à ce concept une profondeur qui n'existe pas. Si tel est le cas, toutes mes excuses. Je précise également que j'ai conscience que ce livre n'est pas un essai qui se veut exhaustif sur la question, et c'est pourquoi je vous dis de prendre ce livre pour ce qu'il est': une oeuvre graphique.
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Cet album n'est pas tout à fait une BD, il s'agit plutôt d'un essai illustré. La jeune autrice y livre son témoignage, basé sur son vécu et ses observations de la société marocaine. le terme "Hshouma" est utilisé au Maroc pour désigner quelque chose d'honteux, d'impudique. L'autrice explique comment cette culture de la honte engendre oppression et frustration, qui génèrent des crimes. Elle s'élève contre la loi interdisant l'acte sexuel hors mariage. le livre, en trichromie (noir, blanc et rouge), est divisé en 2 parties. le 1er chapitre aborde des notions liées au corps (nudité, genre, puberté,...) et le second traite de la sexualité. Malgré quelques répétitions, intéressant.
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Une bd extrêmement intéressante qui interroge le rapport au corps et à la sexualité.
Les illustrations sont très fortes et expressives.
L'objet livre est plus petit que je ne le pensais mais agréable.
Je n'ai pas encore totalement fini cet ouvrage, mais ce que j'étais lu était intéressant et donne matière à réfléchir !
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Dans mon pays, au Maroc, il est Hahouma de discuter de certains sujets, notamment de la sexualité et le corps, et encore plus de vouloir les vivre. Ces interdits, affirmés par l'Islam et confortés par les lois, ont engendré de nombreux maux dans ma société, parmi lesquels la frustration et la violence.
Vivre sous un régime qui pénalise les relations sexuelles hors mariage, les autres orientations sexuelles, le mariage avec des non-musulmans, l'accouchement hors mariage... signifie seulement que les droits fondamentaux ne sont pas respectés, surtout pour les marocains non musulmans qui sont obligés de suivre ces normes. Le sexe avec consentement quels que soient l'orientation sexuelle, le lieu ou le contexte dans lequel il est pratiqué, ne fait de mal à personne...
Dans mon pays, nos corps et les relations sexuelles sont normés par les lois de l'Etat, mais aussi par l'islam, la culture marocaine, les traditions familiales et la société. La multiplicités normes (politiques, religieuses et socio-culturelles) engendre des frustrations dans la population, un manque sexuel et affectif, qui se traduisent par des violences sexuelles comme le harcèlement et les viols.
Dans mon pays, j'en ai marre du viol, du harcèlement, du patriarcat, de l'homophobie, des crimes "d'honneur", de la violence sexiste, du jugement social, du contrôle de la sexualité et des corps, que l'on impose des idées aux autres, que l'on frappe et tue les femmes libres, les non-musulmans et les homosexuels, et d'avoir peur d'en parler.
Je suis une salope pour avoir fait ce que j'aime, pour etre moi meme
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