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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Suite à “ En descendant les fleuves”, beaucoup aimé, je retrouve le duo Christian Garcin (un de mes auteurs préférés) - Eric Fay, dans un nouveau voyage, toujours dans cette partie du globe, un peu plus au sud-ouest. À un siècle de distance le duo part sur les traces de l'exploratrice franco-belge Alexandra David-Néel, de Pekin à Lhassa, de Lhassa au Yunnan en 2015 et deux ans plus tard cette fois, dans le Qinghai, et aussi un peu dans le Gansu, ces deux régions de l'Ouest chinois englobant ce qui fut le pays d'Amdo.

Je ne connais pas Alexandra David-Néel, et ce livre m'a attirée à cause de Garcin, qui raconte avec beaucoup de verve et légèreté ses pérégrinations à travers le monde. Finalement c'est son voyage à lui qui m'a intéressée bien plus que l'exploit de Néel, bien que certainement plus intéressant vu l'époque et son statut de femme, ce dernier point cité, relatif aux circonstances. Ce que j'ai retenu de Mme Néel, à part son incroyable courage et ténacité, c'est Philippe son mari. Alors que la dame s'aventure dans des périples à haut risque à l'autre bout du monde, -première femme européenne à entrer à Lhassa-, non pour quelques semaines, mais des mois, voir des années, le mari de France, intervient à distance : assure la logistique de l'équipée, fait parvenir la manne financière –laquelle, malgré guerres, épidémies et contretemps, arrive toujours, ou presque, à destination.... Quel homme ce « Mouchy » ! Et l'auteur, coquin, qui sans l'air de faire des commérages, nous glisse des petits sous-entendus sur des détails recueillis sur Alexandra , à nous d'en juger....le photographe américain Rock, un ami, un intrus,...? Personne ne le saura.....Alexandra était encore sur les routes à 77 ans, lorsqu'elle décida de mettre fin à ses périples et de rentrer en France , elle vivra encore vingt-trois ans....

De ces voyages sort une image peu flatteuse du Tibet et du Yunnan, un pays et une contrée en perpétuel chantier de construction, ayant apparemment beaucoup perdu de leur authenticité grâce aux chinois pour le Tibet et au tourisme de masse chinois, pour l'ensemble. Encore une pensée pour Tiziano Terzani, "Le cheval de Troie est la modernisation".......Mais ces voyages sont intéressants en eux-mêmes, surtout que Garcin et Faye aiment voyager comme je l'aime, "....simplement marcher, nous emplir les yeux, les narines et les oreilles de sensations neuves, pas forcément intenses, souvent même assez ordinaires ; arpenter les rues et ruelles de lieux dont nous ne nous étions forgé aucune image préalable ; entrer dans des magasins, passer une heure ou deux dans un café ou salon de thé ; éprouver intensément le bel exotisme de la banalité ; croiser et regarder vivre des gens dont le quotidien, à la fois inimaginable et commun, se fond dans cet ailleurs qui nous demeurera, quoi qu'on fasse, à jamais inconnu et à peine effleuré."
Un livre passionnant grâce à la prose et les magnifiques photos sobres en noir et blanc, de Garcin et de Fay, le tout, épicé aux périples d'Alexandra, que demander de plus !
Je remercie les éditions Stock et NetGalley pour l'envoie de ce beau livre !

« Le monde est une fresque peinte sur le vide. »
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Avec les écrits de la grande orientaliste et exploratrice Alexandra David-Néel en tête, Eric Faye et Christian Garcin partent à la découverte de la Chine en se concentrant essentiellement sur les régions qui ont marqué le périple de la grande exploratrice. On y découvrira donc bien sûr le Tibet et Lhassa mais également la région du Qinghai et le Yunnan.

Ce récit de voyage fut très enrichissant. Par petits épisodes, on y (re)découvre la vie de cette femme au caractère fort qui fut la première femme européenne à entrer à Lhassa et qui créa un lieu fort avec Le Dalaï-lama. Cependant, Dans les pas d'Alexandra David Néel est surtout un récit où Eric Faye et Christian Garcin partagent leur périple et leur expérience. Loin du touriste luxueux, les deux auteurs voyagent proche de la population et c'est un réel plaisir à suivre en tant que lectrice. Un beau voyage qui donne clairement envie de faire son sac-à-dos et de partir à l'aventure.

Cependant, tout n'est pas beau. Ce récit est l'occasion de comparer le Tibet d'Alexandra David-Néel et le Tibet d'aujourd'hui. Les différences sont frappantes. Le Tibet a une situation géopolitique très complexe et ce récit ne suffit clairement pas pour tout comprendre. Sans rentrer dans les détails (car je suis loin d'être experte sur le sujet), le Tibet était une région plus ou moins autonome de 1912 à 1949 (arrivé de Mao Tse Toung au pouvoir en Chine). Depuis 1950, la Chine impose à cette région son occupation. Lors du voyage des deux auteurs, impossible de rater les militaires chinois qui paradent en nombre dans les rues.

Dans les pas d'Alexandra David-Néel est un récit de voyage fort enrichissant. Deux auteurs en quête de découvertes nous partagent leurs expériences et leurs découvertes d'un pays si complexe et en plein chamboulement.
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On se souvient tous du merveilleux récit de voyage d'Alexandra David-Neel, « Voyage d'une parisienne à Lhassa ». Eric Faye et Christian Garcin ont décidé de partir sur ses traces et de voir ce qu'il restait, ou ce qui avait été détruit ou modifié, des villes et des paysages qu'elle avait traversés.

Le Tibet d'aujourd'hui n'a plus grand-chose à voir avec celui de 1924. le tourisme s'est développé alors que le pays était complètement fermé au début du siècle.
Les moyens de transport se sont multipliés.
Pourtant le Tibet reste toujours un pays mystérieux et attachant, les paysages sont sûrement toujours aussi extraordinaires et les auteurs en parlent avec passion.
Un récit de voyage attachant qui, bien sûr, intéressera surtout ceux qui ont lu le récit d'Alexandra David-Neel.
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Alexandra David-Néel, c'est un rêve de petite fille. Est-ce que j'arriverai à faire le tour de cette femme féminine, exploratrice du monde visible et invisible, aventurière de la première moitié du XXe siècle. C'est un mythe qu'Éric Faye et Christian Garcin nous font revivre entre le Tibet et le Yunnan. Les deux hommes ont voyagé en 2015 sur les pas d'Alexandra. En 1916, cette dernière se rend clandestinement à Shigatsé, la deuxième ville du Tibet. J'ai été désorienté par le temps et l'espace. Les deux hommes voyagent en train alors qu'Alexandra et son fils adoptif, Aphur Yongden, se déplaçaient majoritairement à pied. Même si les distances sont les mêmes, le temps lui s'étire auprès d'Alexandra et Aphur. le danger aussi les accompagnait, la maladie, les bêtes sauvages, le froid, la haute chaîne himalayenne. Éric et Christian reviennent sur le voyage qu'Alexandra entreprit en 1924. Durant ses différents séjours en Asie, elle a exploré, étudié, traduit, expérimenter les cultures. Elle a rencontré le 13e dalaï-Lama et le 9e panchen Lama des émanations de bouddhas.
Durant leur pérégrination en train, les deux hommes nous éclaircissent sur la géographie de cette partie du monde, de son histoire et de la mainmise de la Chine sur le territoire tibétain. Nous découvrons un pays sinisé et mercantile, une civilisation en décomposition et une nature dévastée par les projets pharaoniques du voisin chinois et le tourisme de masse. Malgré tout, des lieux saints continuent d'exister comme le mont Kailash. Les rites, les formules de prières sont conservés pieusement.
Dans ces pages, je découvre une femme d'une curiosité insatiable qui se rêve orientaliste. C'est une femme libérée des conventions misogynes. Elle est habitée par une force, un appétit intellectuel et spirituel. Dans ces pages, je marchais dans ses traces, réelles ou fantasmées. C'étaient mes pieds dans ses empreintes.
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Alexandra David-Néel n'était pas une inconnue pour moi avant la lecture de ce récit de voyage d'Eric Faye et Christian Garcin puisque j'avais lu avec beaucoup d'intérêt (et même relu) les deux volumes des lettres adressées à son mari , parues au milieu des années 1970 chez France-Loisirs sous le titre de "journal de voyage". Son extraordinaire ténacité, son incroyable entêtement aussi (elle ne devait pas être précisément quelqu'un de facile à vivre), et malheureusement aussi une certaine forme d'orgueuil qui transparaissait dans ses lettres, m'avait laissé peu d'envie d'aborder le reste de son oeuvre.

Au lecteur qui voudrait en savoir plus sur cette exploratrice et érudite hors du commun, le présent récit apportera toutes les informations nécessaires ,avec beaucoup de plaisir de lecture. Même s'ils sont vraiment "fans" d'A.D.N., comme ils la surnomment, Eric Faye et Christian Garcin ne se bornent pas à revenir sur ses pas ,tant les régions et villes chinoises d'il a y cent ans ont peu à voir avec celles d'aujourd'hui, et c'est à mon sens la part la plus intéressante de ces impressions de voyage. le décalage est proprement phénoménal et pourtant le passé n'est pas totalement oublié dans ce Tibet modernisé.

Les photos gagnent sûrement à être vues dans l'édition papier, car au format liseuse c'est un peu juste....

Merci aux éditions Stock et à NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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Je m'attendais à lire une biographie mais c'est en réalité un récit de voyages comparés.
En effet les auteurs, au sens strict du titre, sont partis sur les pas d'Alexandra David Néel et nous font découvrir le Tibet et la Chine qu'elle a connus, malgré toutes les transformations apportées par le monde moderne, avec les lignes de chemin de fer qui isolent de moins en moins le Tibet, les vols d'avion à prix low-cost et l'urbanisation qui explose en Chine, tout particulièrement.
Des paysages qu'Alexandra David-Néel se désolerait de voir, elle qui écrivait déjà en 1919 : "Vraiment, il est bon d'être né maintenant, plutôt que cent, ou même seulement cinquante ans plus tard, la Terre devient bien laide sous la main des "civilisés"."

En tout cas, ces voyages et leurs motivations sont une belle découverte. Cela est bien écrit et bien présenté. J'ai eu plaisir à imaginer ces paysages et ces lieux mythiques que je ne verrai sans doute jamais. Il y a bien quelques photos en noir et blanc mais cela ne suffit pas à combler ma curiosité. Il va me falloir partir à la recherche d'ouvrages plus documentés.
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