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sur 9609 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Drôle de lecture que ce Petit Pays. J'avoue ne pas avoir accroché plus que ça aux premiers chapitres dans lesquels l'auteur nous raconte les petits malheurs d'un enfant, Gaby, plutôt privilégié qui vit au Burundi dans une famille à l'abri du besoin dans une grande maison avec du personnel à son service. Un enfant dont les parents ne s'entendent plus et qui se dirigent lentement vers une séparation, un enfant qui cueille des mangues, un peu sale gosse, un peu égoïste. Un gamin trop gâté et protégé qui vit avec sa petite bande de copain dans une bulle et qui va bientôt être confronté à la guerre. La guerre fait partie de sa vie depuis toujours puisque sa mère, Tutsie, a fui le Rwanda pour le Burundi laissant plantée dans son âme un parfum d'amertume et de regret. Elle n'est plus qu'une réfugiée. Gaby connait l'histoire de sa mère mais elle ne fait que l'effleurer lui que l'on protège au point de ne pas lui apprendre sa langue maternelle.

Mais Gaby bientôt ne pourra plus se défiler et personne ne pourra vraiment le protéger car la guerre se rapproche. Elle s'infiltre au Burundi, d'abord insidieusement dans les idées, dans les paroles, dans les regards et puis franchement, dans les actes, dans le sang, dans les massacres. Gaby emploie alors toutes ses forces à sauver son enfance et son innocence se retranchant dans son quartier de privilégiés et dans les livres que sa voisines lui prête. Il efface la réalité pour la noyer dans ses rêves et n'attend qu'une chose : un retour à la normale qui ne viendra jamais. Et comment lui en vouloir, c'est un enfant ? Oui mais cet enfant qui a assez de maturité pour prôner le pacifisme et la neutralité (bien qu'il me paraisse jeune pour cela mais admettons, on grandit plus vite dans un pays en conflit perpétuel) n'a pas assez de maturité pour ne pas adopter cette attitude moralisatrice? Lui qui, à ce moment-là, n'a pas connu la guerre et ses souffrances, comment peut-il se permettre de juger ceux qui ne prônent pas comme lui cette neutralité. Son déni va jusqu'à l'empêcher de se préoccuper réellement du personnel qui s'occupe de lui depuis toujours, de leur devenir, de leur survie. Comment peut-on mettre à la fois autant et si peu d'humanité dans le même livre ?

C'est dans les derniers chapitres que j'ai cru comprendre. Peut-être ai-je complètement tort mais le comportement de Gaby n'est pour moi rien d'autre qu'une allégorie du comportement des grandes puissances qui, elles aussi, ont détourné le regard et se sont tournées vers autre chose en espérant que ça passe. La France en tête.

Un livre assez déstabilisant au final et même frustrant. Seul le personnage de la mère de Gaby m'aura vraiment touché pour le reste j'ai eu le sentiment qu'on me maintenait à distance.
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Gaby habite au Burundi. En face, le Rwanda, pays de sa mère. Son père est français.
Une enfance privilégiée, libre, heureuse, s'il n'y avait comme point noir la mésentente de ses parents.
Et puis, la guerre civile. Hutus, Tutsis.
J'ai vu Gaël Faye interviewé. J'ai vu une déferlante de cinq et quatre étoiles dans les critiques, le Goncourt de lycéens, en général bien choisi.
Autant dire que j'avais très envie de le lire. Trop, peut-être, trop d'attentes.
Et c'est pour ça que j'ai été un tout petit peu déçue.
Certes, c'est bien, et c'est bien écrit, mais j'ai trouvé la première moitié un peu longue, suis restée spectatrice et n'ai pas ressenti l'émotion à laquelle je m'attendais.
Si j'avais découvert le livre par hasard, sans avoir eu connaissance de l'engouement général, peut-être aurais-je été plus surprise et séduite.
Ceci dit, c'est un bon livre, qui traduit bien ce qu'a vécu l'auteur, un livre qui a du être difficile à écrire et salutaire à la fois.
Un livre qui décrit la brusque fin de l'enfance insouciante, la stupidité et l'horreur des guerres, le traumatisme de devoir s'exiler et de ne pas savoir où est sa vraie place dans ce monde, et qui justifie le sentiment positif que j'ai ressenti en voyant Gaël Faye à la télévision. et donc la décision de lire ce livre.
Il a en plus le mérite de concrétiser ce qu'ont vécu le Rwanda et le Burundi, et de partager la beauté du pays de son enfance.
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Gabriel est un jeune garçon Burundais, né de père Français et de mère Rwandaise au début des années 1980. Ses copains les plus proches sont les voisins de l'impasse, qu'ils vont finir par essayer de défendre en temps de guerre civile.

Gael Faye nous raconte l'enfance d'un jeune garçon Burundais aux prises avec les guerres intestines de cette partie de l'Afrique Noire. Ce peut être une entrée dans l'Histoire Africaine contemporaine intéressante. Même si les quelques "aventures" des jeunes garçons ne sont pas toujours palpitantes (bagarres, piscine, vol du vélo), les enseignements que l'on peut en tirer sont cruciaux pour tendre vers plus d'altruisme. Dans la deuxième partie du roman, les situations se corsent, on entre dans le vif la barbarie des guerres civiles et ethniques. Les atrocités vécues par les proches de Gabriel vont modifier son comportement, jusqu'à l'irréparable...

J'adore l'album "Éphémère" (Grand Corps Malade / Ben Mazué / Gaël Faye) et les textes musicaux de Gaël Faye. C'est ce qui m'a donné envie de lire Petit Pays : découvrir sa plume à travers ce roman, et j'en attendais plus de musicalité.
L'écriture est contemporaine, simple, accessible ; le rythme est prenant malgré quelques longueurs dans l'histoire des gamins. Seules les dernières pages sont vraiment très bien écrites et véhiculent beaucoup d'émotions très diverses.
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Difficile de dire que l'on a moyennement aimé un livre plébiscité de partout et que, je dois bien dire, je n'ai lu que sur les conseils enthousiastes, que dis-je dithyrambiques, de toutes et de tous sur ce petit livre d'un jeune auteur déjà couronné de nombreux prix. Un peu poussée dans le dos donc, car les prix me font plutôt fuir et lire un énième livre sur la barbarie humaine ne rencontrait par mes envies du moment.

Sur ce plan-là, j'ai été rassurée d'entrée, c'est en définitive une vision poétique des génocides rwandais et burundais que l'auteur nous livre. Des images, des couleurs, certes. Mais, tout est à peine esquissé, c'est parfaitement lisible sans angoisse au creux du ventre pour nous autres européens. La critique sur les colons reste assez floue, la responsabilité de nos pays, à l'instar du protagoniste, on se demande pourquoi certains soulèvent la question, quelle responsabilité ? C'est parfait pour laisser nos consciences tranquilles tout en nous disant, diable, cela a dû être dur à vivre.

Vous l'avez compris, j'ai trouvé le tout très gentillet, là où l'horreur a marqué à vie des générations de personnes. J'aurais finalement préféré que l'histoire me prenne aux tripes, me bouleverse d'émotions et me donne envie d'agir. Contradictoire ? Peut-être, mais j'étais sceptique et le suis resté tout le long de ma lecture. Bon, je lui ai quand même mis trois étoiles, il se lit ce livre, mais n'est pas du tout, à mes yeux, l'incontournable génial livre qu'on en fait.
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"- La guerre entre les Tutsi et les Hutu, c'est parce qu'ils n'ont pas le même territoire ?
- Non, ça n'est pas ça, ils ont le même pays.
- Alors, ils n'ont pas la même langue ?
- Si,ils parlent la même langue
- Alors, ils n'ont pas le même dieu ?
- Si, ils ont le même dieu
- Alors, pourquoi se font-ils la guerre ?
- Parce qu'ils n'ont pas le même nez."

Voilà qui éclaire de façon lapidaire l'absurdité des conflits, et en ce qui concerne ce livre, le génocide des tutsi par les hutu au cours du printemps 1994.
Avant cet horrible massacre, le jeune Gaby, métis né d'un père français et d'une mère rwandaise réfugiée au Burundi, nous conte son enfance au bonheur uniquement entaché par la séparation de ses parents. Première tristesse de sa vie.
Mais grâce au groupe de copains, avec qui il passe le plus clair de son temps, la vie s'écoule calme et tranquille, ou presque, jusqu'à ce que les enfants eux-mêmes prennent peu à peu conscience des graves événements qui commencent à se produire au Burundi, avant d'exploser au Rwanda voisin.
Et le récit de quitter le ton léger, adopté jusqu'alors par le narrateur, donnant dans l'exotisme facile, pour faire tout à coup violemment ressentir au lecteur l'horreur d'une situation qui dégénère en massacres odieux, à l'insupportable brutalité. Cela est fait avec pudeur et retenue, le jeune Gaby ne s'éternise pas sur les horreurs perpétrées, mais le récit halluciné de sa mère et le comportement désormais erratique de celle-ci en dit bien assez long.
Et le jeune garçon enjoué et insouciant de se muer en adolescent douloureux, confronté aux pires abominations, qui transforment son calme petit pays, en enfer de haine.
"Le génocide est une marée noire, ceux qui ne s'y sont pas noyés sont mazoutés à vie".
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Au début de ma lecture j'ai vraiment accroché à cette histoire se situant au Burundi entre les ethnies Tutsi et Hutus du pays voisin le Rwanda. On suit ici le jeune Gabriel qui nous raconte son enfance.

La plume de l'auteur m'a conquise mais malheureusement j'ai ressenti un "creux" au milieu de ma lecture et sur un court roman de 224 pages cela fait mal, vers la fin j'ai retrouvé l'envie de finir ma lecture.

Le sujet du génocide est vraiment terrible et pourtant je n'ai pas ressenti d'émotion durant cette lecture ce qui est plutôt frustrant. J'ai aimé certaines anecdotes du livre comme l'histoire du vol de vélo par exemple.
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Les contrastes sont partout dans ce livre primé. La simplicité de l'écriture mais le choc de ces mots qui décrivent les horreurs d'un génocide. L'écriture d'un enfant à qui on aurait souhaité une enfance digne de ce nom, et qui arrive à trouver ces moments puériles entre les massacres. Des cultures qui s'entrechoquent. Un adulte apatride qui perd sa famille et fini dans un pays calme mais étranger.
Lien : https://www.facebook.com/liv..
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Quel livre ! Et surtout quelle fin !
La guerre et la cruauté humaine n'ont épargné personne. Même les enfants étaient contraints de mettre fin à leur innocence plus tôt que prévu.

Au début, pour être tout à fait honnête, j'avais du mal à plonger dans ma lecture, les interminables journées de Gaby et de ses copains dans l'impasse me lassaient, j'avais l'impression que je lisais toujours le prologue mais au fur et à mesure que j'avançais, les événements me captivaient et me donnaient l'envie de connaître la suite et j'avoue que je n'ai pas été déçue surtout par les derniers chapitres que je n'oublierai pas de sitôt.

En outre, cet ouvrage, très bien écrit, m'a permis de faire plus ample connaissance avec l'histoire rwandaise et surtout le génocide qui a détruit non seulement le corps de ceux qui en ont été victimes mais aussi l'âme de ceux qui ont survécu.
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Quel bel ouvrage ! Quelle belle plume !

Un livre que j'ai véritablement apprécié. L'auteur nous offre ici un style des plus agréables avec de jolies envolées littéraires et de nombreuses métaphores qui nous touchent en plein coeur.

J'ai cependant quelques réserves sur la première partie du livre, ou plutôt les deux premiers tiers, lorsque l'on suit l'enfance de Gaby avant la guerre. En effet, de petites longueurs ternissent un peu l'ensemble mais cela se pardonne pleinement, rappelons qu'il s'agit d'un premier roman. De plus, cette impression n'est que la mienne et au regard des avis dithyrambiques, je sais par avance que ce léger bémol n'est pas partagé de tous.

La seconde partie qui aborde explicitement le conflit est quant à elle passionnante et vraiment touchante. La description des émotions du narrateur ou encore le rôle de sa mère sont bouleversants et ont su me faire verser des larmes et me retourner.

Un beau roman que je conseille, évidemment.
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J'en attendait certainement beaucoup face à tant de critiques élogieuses et de prix : j'ai donc été déçue.

Je me suis ennuyée, c'est vraiment le mot adéquat. J'ai lu Petit pays mais lentement, sans passion. A peine y a-t-il un sursaut dans le dernier quart : l'émotion devient plus prégnante à l'évocation du génocide (au Rwanda avec les Tutsis et au Burundi où se sont cette fois-ci les Hutus qui sont massacrés par les exilés Tutsis).

Non pas que j'aurais souhaité une lecture plus descriptive et macabre. Mais je m'attendais à une plume plus évocatrice et plus dure alors que Gaël Faye a plutôt une écriture poétique.
D'un autre côté, on ressent bien cette tension d'avant génocide dans ce récit qui donne l'impression de voir le temps avancer au ralenti, comme dans un film à l'approche d'une grosse catastrophe. Gaël Faye oppose dans son texte la retenue burundaise au tumulte zaïrois : on sent bien qu'il est burundais dans l'âme.

On croise plusieurs personnes de l'entourage de l'auteur mais je regrette de ne pas en avoir appris plus sur chacun d'eux, notamment sur les serviteurs hutus de la famille. Là encore, il y a trop de retenue, une certaine froideur qui apporte un détachement face aux personnages.
J'ai cependant beaucoup aimé la figure maternelle : une femme plutôt émancipée, assez libre et déterminée qui va cependant sombrer dans la folie après le génocide rwandais (bien que vivant au Burundi, la mère de Gaël Faye est native du Rwanda).

Une lecture en demi-teinte donc, qui procure à la fois du plaisir (notamment dans l'évocation de la vie burundaise dans tout ce qu'elle a de quotidien), une colère et une infinie tristesse lorsqu'il est question du génocide et une franche frustration à la fin du roman, un manque de quelque chose que j'ai bien du mal à définir.

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