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4,29

sur 9612 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est une pépite !
Je partage pleinement l'enthousiasme de l'ensemble des critiques pour ce livre. Un peu hésité à le lire craignant un autre livre sur une enfance en Afrique comme ceux d'Alain Mabanckou ou de Calixthe Beyala, ou un autre sur le génocide rwandais, mais lu les premières pages sur Amazon, vite décidée, .....ça saute aux yeux, Gaël Faye est un talent.

Petit Pays, c'est le Burundi vu par le regard d'un enfant de dix ans.
Gaby et Ana, frère et soeur ,d'un papa français et d'une maman rwandaise ,d'origine Tutsi, exilée au Burundi....années 90, une enfance burundaise à Bujumbura, fêlée par la séparation des parents.
Une enfance au goût de mangues sucrées,/ bercée de musique,assis sur la banquette d'une carcasse de Combi Volkswagen sur un terrain vague,/ dans une nature exubérante,foisonnante d'orchidées sauvages, de bougainvilliers, d'immenses kapokiers,/ à passer un week-end à dormir chez les pygmées,/ à descendre la rivière Muha sur un radeau en tronc de bananier.....
Une enfance qui passera en un éclair du paradis à l'enfer......la mort devenant le visage banal du quotidien......
Les livres, des fleurs dans ce paysage cramé, qu'il rencontre grâce à la bibliothèque d'une voisine grecque sera " le bunker de son imaginaire", son exutoire.

Gaël Faye tient la violence relativement à distance ,nous épargnant les vrais détails de l'horreur du génocide ( ref.Murambi le livre des ossements- Boubacar Boris Diop). Mais on ressent terriblement sa nostalgie d'un monde à jamais disparu, dans les décombres des haines ethniques (" L'Afrique quel gâchis!"). Tellement d'actualité, non ?


Un langage simple, visuel, original, plein de malice et douce, malgré la rudesse des circonstances, qui reflète pleinement les sensations et nous fait sourire......les mots me manquent....j'ai adoré ! le livre et Gaby ! et j'ai terminé la gorge nouée....

"Le génocide est une marée noire, ceux qui ne s'y sont pas noyés sont mazoutés à vie."
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Quelle gifle ! Quand l'innocence, la joie de vivre de l'enfance s'efface d'un coup devant la barbarie des hommes.
« Petit pays » raconte ce passage avec un sens de la narration absolument bouleversant. (« Il était comme nous, un simple enfant qui faisait comme il pouvait dans un monde qui ne lui donnait pas le choix »).
Le roman commence comme une ode joyeuse à l'enfance (les bêtises, les amis, l'insouciance) puis petit à petit des brides de conversation, les murmures des adultes laissent deviner que la folie des hommes est en marche. « Il y a des choses qu'on ne devrait jamais voir dans une vie », trois mois de folie meurtrière, la soif du sang pour éliminer « les cafards » Tutsis. le roman de Gaël Faye, nous met à hauteur de l'adolescent qu'il était à cette époque, il nous renvoie le génocide rwandais à notre scandaleux silence de nos gouvernants tel un boomerang, le retour n'en est que plus culpabilisant et bouleversant.
« Petit Pays », un grand livre.
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Né au Burundi, d'une mère rwandaise et d'un petit français du Jura, Gaby connait à Bujumbura les joies d'une enfance libre et heureuse. Il vadrouille dans son quartier, entouré de sa bande de copains, quand il ne part pas en randonnée avec son père à la rencontre des pygmées, découvrant la douceur des collines et la beauté des lacs.

Mais le début de la fin de ce bonheur s'annonce quand le jeune garçon assiste simultanément aux disputes de ses parents et aux prémices d'une guerre civile qui oppose Hutus et Tutsis, bientôt suivie du génocide rwandais. Une vague de violence inouïe qui durera plus d'une décennie après avoir gagné d'autres pays.

L'histoire de Gaby est celle du métissage, de l'exil, du racisme, des méfaits de la colonisation, d'une lutte ethnique fratricide qui prend aux tripes et indigne. C'est une partie de la vie de Gaël Faye, racontée avec poésie, pudeur, nostalgie et tendresse, qui émeut et laisse pantois devant l'immense talent de ce jeune musicien.
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Burundi, 1993. Alors que les élections présidentielles apportent l'espoir d'une démocratie, ce petit pays tombe sous le poids de la haine, de la mort et des massacres. Gaby est le jeune fils d'un expatrié français et d'une élégante rwandaise exilée. Il coule des jours heureux au coeur de son impasse, entouré de ses amis. Il va chercher longtemps à se cacher la réalité, il ne veut pas choisir son camp, mais il devra comme tout le monde faire le deuil de sa vie d'avant, tirer un trait sur son enfance et perdre son innocence...
Gaël Faye signe avec ce premier roman un livre magnifique... le chant de l'enfance, de l'insouciance murmure à nos oreilles et côtoye avec justesse ce terrible génocide. Il écrit comme il chante : les mots résonnent, scandent un amour sans borne pour son pays, tentent de panser des plaies à jamais ouvertes et nous content avec talent l'histoire d'un peuple meurtri...
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Petit pays - Gaël Faye - Roman - Éditions le Livre de Poche - Lu en novembre 2020.

"Petit pays" est un roman en partie autobiographique dans lequel Gaël Faye nous entraîne dans l' enfance de Gabriel au Burundi où lui et sa soeur Ana sont nés d'un père Français et d'une mère Rwandaise. Cette splendide région des grands Lacs où le Rwanda et le Burundi se font face.

Entre 1988 et 1995, Gabriel assiste impuissant à la guerre civile de deux ethnies, les Hutus et les Tutsis. Gabriel est Français par son père mais Tutsi par sa mère, sa nationalité officielle est Français. Les parents se séparent.

Entre avril et juillet 1994, durant trois longs mois, a lieu le génocide des Tutsis par les Hutus sous le silence assourdissant du gouvernement.
Génocide qui a décimé la famille maternelle de Gabriel et Ana.

Au Burundi, la situation est grave aussi, les assassinats se succèdent, la peur règne, la haine est palpable entre les deux ethnies.

Et l'enfant qu'était Gabriel, insouciant et rêveur, se fracasse face à ces horreurs et la séparation de ses parents.
Ses compagnons de jeux, sa liberté de mouvement, la flore luxuriante, les oiseaux colorés, les arbres majestueux, la rivière, leur cabanon secret, témoins du bonheur de vivre de ces enfants semblent immobiles dans le silence où la haine, la peur et l'insécurité rôdent.

Gabriel ne comprend pas, il a 13 ans, il doit fuir le Burundi avec sa soeur, direction la France.

Ce n'est que 20 ans plus tard que Gaël Faye, alors âgé de 33 ans, retournera dans son petit pays après avoir reçu une lettre lui annonçant le décès d'une voisine grecque qui lui a donné l'amour de la lecture et qui lui lègue sa bibliothèque.

L'auteur nous raconte son enfance meurtrie, ses souvenirs enfouis, sans jugement, sans plainte, les phrases coulent comme l'eau de la rivière Muha
où il allait se baigner avec ses copains, dans un enchaînement de moments drôles et d'autres dramatiques. Une histoire d'enfance dans l'Histoire de son" petit pays" si paisible devenu un enfer.

Un coup de coeur pour moi, je n'ai heureusement pas connu les horreurs qu'a vécu Gabriel, mais je me sens proche de lui, ayant fui avec ma famille, une nuit d'alarme de juillet 1960, Léopoldville, capitale du Congo où après deux semaines dans un camp de réfugiés au Congo Brazzaville, nous sommes revenus en Belgique. J'ai eu 11 ans le jour de notre arrivée.
Mon enfance est restée là-bas, mon coeur est resté accroché à la branche fleurie d'un magnifique flamboyant où nous attendions le bus scolaire tous les matins. J'ai eu beaucoup, beaucoup de mal à m'adapter à la vie rétrécie de Bruxelles, un peu comme un oiseau en cage.

Merci Gaël Faye, grâce à votre livre, mes souvenirs d'enfance se sont mêlés aux vôtres à des années d'intervalle, vous êtes aujourd'hui un homme dans la fleur de l'âge, je suis une presque vieille dame, mais mon coeur a rejoint le vôtre dans ce magnifique pays qu'est l'Afrique.






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Longtemps, l'enfance le poursuivra,
Longtemps, il continuera d'ignorer ce qui se passe,
Longtemps, il espérera ne pas être confronté à l'horreur,
Longtemps, il échappera à l'enfer grâce aux livres,
Longtemps, il voudra retrouver l'enfance,
Trop vite, l'horreur l'atteindra,
Trop vite, sa famille sera touchée au coeur,
Trop vite, ses amis et domestiques seront rattrapés par l'ignominie,
Trop vite, il succombera à la haine, malgré lui,
Trop vite, il quittera son pays et son enfance,
Trop vite, trop vite, la vie se poursuivra et il reviendra dans son pays de son enfance,
Enfin, son enfance le rattrapera,
Est-ce pour le mieux ou le pire ? à voir.

Un magnifique livre. Lisez-le !

C'est l'histoire d'un petit garçon qui voulait être comme tous les autres petits garçons du monde. Continuer à vivre une enfance heureuse, entourée de son père, sa soeur, sa mère, ses copains. Rien de plus normal en somme ! On se croirait dans « la guerre des boutons ».

Mais malheureusement, l'orage gronde, et gonfle. Lorsqu'il éclatera, plus aucune humanité n'existera. Tout sera effacé. Il neigera sur Bujumbura, sur l'Afrique, les flocons recouvriront tout. Les hippopotames glisseront sur le lac Tanganyika devenu patinoire.

Comment peut-on sortir de ce marasme sans séquelle ? On ne peut pas. Comment fait-on pour simplement vivre ? On se réfugie, pour Gaby, dans les livres.

Encore une fois, ne passez pas à côté. Lisez-le !
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Magnifique hommage à ce petit pays qu'est le Burundi. Pépite flamboyante à travers les mots de Gaël Faye, jeune écrivain, qui aura puisé au fond de sa mémoire, les images, les auras, les désespoirs, la lumière d'un pays qui ne demandait qu'à être aimé. N'est noir que le coeur des hommes rongés par la haine, le mépris ethnique, l'intolérance, la bêtise humaine.
Le Burundi laisse pourtant échapper des évanescences liées à l'enfance, à la joie de parcourir les sillons, de manger des mangues en novembre, de danser au rythme des tam tam.
Évanescente insouciance et liberté.
Quand l'homme se détruit sans vergogne, la guerre emporte avec elle l'enfance. Les portes restent ouvertes derrière soi, fuir, s'échapper, s'éloigner de cette violence.
Ne reste que la mémoire en héritage.
Pour déposer un peu de poésie dans le ventre d'un pays pour que le soleil suffise à l'éclairer loin des hommes en feu, loin de leur furie meurtrière.
Bravo Monsieur Faye, votre roman transpire votre vécu, et vous nous le rendez avec beauté et force.
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Il était une fois un petit pays dénommé Burundi, un petit bout de paradis dans l'Afrique des Grands Lacs.
Il était une fois 1992, une année lors de laquelle une nouvelle Constitution a été promulguée et des élections programmées pour l'année suivante, faisant naître un espoir de démocratie.
Il était une fois un petit garçon de 10 ans, Gaby, qui s'amusait avec sa bande de copains à chaparder les mangues chez les voisins et à faire d'autres bêtises de gamins, et qui croyait que ça durerait toujours.
Il était une fois... Stop. Le conte de fée s'arrête.
Transition vers le film d'horreur :
1993, le début de la fin de l'innocence. Les parents de Gaby se séparent, puis ce sont les peuples qui se fissurent. Depuis l'autre côté de la frontière arrivent des rumeurs inquiétantes. Au Rwanda, on aiguise les machettes, on cire les bottes, le bruit de la fureur monte.
Et puis l'enfer sur terre :
1994, le Rwanda s'enfonce dans le génocide, la violence déferle entre Hutus et Tutsis, et ses vagues ne s'arrêtent pas à la frontière. Le Burundi bascule, il neige à Bujumbura, les hippopotames glissent sur le lac Tanganyika gelé. Sur les lieux de massacre et au sein des gouvernements occidentaux règne un silence de mort(s).
Fin de la guerre.
Comment s'en remettre ? On ne s'en remet pas : "Le génocide est une marée noire, ceux qui ne s'y sont pas noyés sont mazoutés à vie".

Petit pays, c'est la perte de l'innocence, de la façon la plus atroce qui soit.
Petit pays, c'est ce petit garçon qui s'accroche désespérément à son enfance heureuse, qui ne veut pas croire que même lui et ses amis finiront par être divisés, qui ne veut pas choisir et devra pourtant décider.
C'est cette carapace qu'il essaie de se forger en lisant jusqu'à plus soif les livres de la bibliothèque de sa voisine.
Petit pays, c'est un roman écrit à hauteur d'enfance, simple, sobre, qui avec peu de mots laisse entrevoir l'horreur des massacres mais aussi l'amour profond pour un pays.
Un roman qui parle de la colonisation, du racisme, d'une guerre fratricide "parce qu'ils n'ont pas le même nez".
Petit pays, c'est pour le lecteur un sentiment de perte, de déchirement, de révolte, ce sont des larmes qui n'arrivent pas à couler.
Petit pays, un grand roman.
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Rien de tel que les yeux, l'âme et le ressenti d'un enfant pour raconter une histoire avec des mots justes, sensés et cohérents.
C'est ce que fait Gabriel, dix ans, dans Petit Pays. Sa main est habilement guidée par l'auteur Gaël Faye : « L'enfance, son infinie douceur, ses douleurs qui ne nous quittent jamais ». Cet ouvrage retrace avec une palette infinie d'émotions, de sentiments, de couleurs, de mots tour à tour poignants, sensibles, vifs, claquants ou d'une douceur envoûtante et confortable.
L'histoire d'un « Petit pays » le Burundi, « Ce bout d'Afrique centrale brusquement malmené par L Histoire » nous inonde d'une nostalgie bien connue de tous ceux qui ont vécu le bonheur d'un quotidien paisible et qui soudain, ont été engloutis dans une guerre éprouvante et sanglante.
le livre, histoire vivante, commence ainsi : « Je ne sais pas comment cette histoire a commencé. Papa nous avait pourtant tout expliqué, un jour, dans la camionnette. –Vous voyez, au Burundi c'est comme au Rwanda. Il y a trois groupes différents, on appelle ça des ethnies. Les hutus sont les plus nombreux, ils sont petits avec de gros nez. »
Nous sommes en 1993. Gabriel, dix ans, né d'un père français et d'une mère rwandaise vit avec sa petite soeur Ana dans un confortable quartier d'expatriés du Burundi où il peut chaparder les mangues des jardins et se balader entre les bougainvilliers. La guerre civile se profile, ses parents se séparent. Tout ce qui faisait les petits bonheurs simples du quotidien, l'insouciance d'une enfance espiègle, protégée et sereine se fissure. La naïveté souveraine de l'enfance s'efface et c'est la peur au ventre, les yeux humides ou horrifiés que Gabriel tente coûte que coûte de se protéger de cette tragédie, de ce génocide.

Pour raconter la première partie du livre consacrée à ce quotidien « ordinaire » capable d'assurer aux enfants de l'impasse toute la joie qui leur est due, l'auteur utilise un ton léger, un ton qui s'agrippe à la douceur des collines, à la beauté des lacs, des fleurs, aux petits sentiers glaiseux longeant les forêts, aux cris des babouins résonnant dans les bois. Un ton léger qui colle parfaitement aux larcins de ces enfants agiles, assez malins pour contrer les adultes, assez espiègles pour renouveler leurs idées et assez vifs pour en apprécier les effets. L'auteur écrit mais c'est l'enfant qui parle. L'enfant qui raconte avec ses mots à lui, des mots plein de poésie, le cadre enchanteur et coloré qui l'entoure, l'emploi du temps dont chaque détail se révèle de la plus grande importance. Nous sommes invités dans un univers où chaque personnage est irremplaçable et donne la respiration et un rythme bienfaisant au roman qui devient volupté.

La seconde partie c'est tout autre chose. L'horizon s'obscurcit. Les mots claquent à la porte de l'imaginaire et l'oblige à s'effondrer. La guerre avec sa succession d'horreurs. «…..Pour la première fois de ma vie, je suis entré dans la réalité profonde de ce pays. J'ai découvert l'antagonisme hutu et tutsi, infranchissable ligne de démarcation qui obligeait chacun à être d'un camp ou d'un autre. »
Ainsi l'enfant nous invite à prendre conscience d'une scission irrévocable. Il dit d'ailleurs : « La mort nous encercle » « avec le temps, j'avais appris à reconnaître leurs notes sur la portée musicale de la guerre qui nous entourait. Certains soirs le bruit des armes se confondait avec le chant des oiseaux. »
Finis l'insouciance, l'enfance qui protège de toute responsabilité, de toute rigueur. L'enfance n'existe plus. « le génocide est une marée noire, ceux qui ne s'y sont pas noyés sont mazoutés à vie »dit-il. Seuls subsistent de nombreux et précieux souvenirs qui tout d'un coup ont une valeur décuplée. le ton monte avec les horreurs. le sang coule et nous lecteurs nous constatons hébétés.
Et puis dans le village il y a Madame Economopoulos qui prête des livres à Gabriel. Des livres qui vont avoir une importance essentielle dans sa vie, dans sa manière de la comprendre, de la gérer, de l'espérer….
.
"La vie n'est que le brouillon du roman » écrit Patrick Varetz. Avec « Petit Pays » il semble que nous soyons dans ce cas-là !
J'ai écouté Gaël Faye parler de ce récit et livrer quelques explications utiles et complémentaires. Loin de s'enfermer dans l'histoire de Gabriel qui ressemble étrangement à son vécu. Il disait à peu près ceci :
« Lors des attentats de Charlie Hebdo, et du Bataclan je me suis dit que cette insécurité là, je la connaissais. J'avais une expérience de la guerre. Cette enfance accompagnée, cette envie de se protéger, d'être dans son confort. C' est un piège parce qu'elle endort et elle empêche d'écouter le monde autour de soi. C'est certainement facile mais cette violence qui est autour de nous est une violence qui nous concerne aussi quand elle nous revient en boomrang, on découvre que nous sommes liés aux autres………..Au Burundi, comme la violence n'était pas rentrée dans l'impasse, on avait l'impression qu'elle n'existait pas. Mais elle a toujours été là……. Avoir conscience du monde est indispensable pour se prémunir des moments où on se sent hagard. » puis revenant sur les attentats : « L'idée du livre est née comme ça. J'ai été touché par ces événements. le livre, cet endroit où l'on peut se reconstruire, où on peut rester humain, s'enfuir ou imaginer autre chose! J'ose espérer que le personnage principal pourra se servir du livre pour résister à sa condition. » puis un peu plus loin encore : « L'écriture m'a soigné. Je ne voulais pas associer le Burundi à la guerre uniquement. Il faut remettre du quotidien pour qu'il n'y ait pas que cette évocation de guerre. Maintenant les anciennes victimes et les anciens bourreaux cohabitent" Gaël Faye termine cet entretien en rappelant s'il en était besoin:" Je crois qu'être éxilé une fois c'est être éxilé toujours. »

Petit pays un livre marqué par des accents brûlants de soleil et de vérité .
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Gaël Faye signe un coup d'essai envoûtant.

Le début du récit est chargé de couleurs chatoyantes de ses souvenirs d'enfance, le changement de décor et d'ambiance s'opère à mesure qu'il s'enfonce dans les ténèbres. le contraste entre la gravité des sujets et l'écriture dépouillée fonctionne avec un grand naturel.

Ce récit d'une grande intelligence évite la sentimentalité sans en retirer l'émotion créant une puissance émotive toute en retenue.
Même s'il ne s'agit pas de sa propre histoire, c'est un roman déchirant. On est saisi par la densité et la délicatesse de ce texte marquant et à vif.

L'auteur exorcise par un texte intime la blessure de tout un pays qui ne pourra jamais se refermer. Pour se reconstruire il porte le regard d'un enfant sur un paradis perdu afin de tenir la violence à distance.

A fleur de peau.


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