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4,02

sur 432 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une famille peuplée de bêtes, dans les murs de la ferme comme dans les têtes. Rythmée par des gestes et des traditions paysannes transmises de génération en génération, on nait ici et on meurt ici. Un peu taiseux, les personnages sont comme le roman, ils disent peu mais révèlent beaucoup.

On appréhende cette famille comme on parcourt de la main une planche de bois travaillée par le temps. On y devine le temps passé et les souvenirs imprimés dans les veines, les accrocs, les failles aussi. Que ce que l'on voit actuellement est la somme de toutes ces époques vécues.

Du même bois, un si beau titre pour décrire aussi la notion de l'héritage, la parentalité, la transmission. Les femmes qui finissent par ressembler à leur mère, les "tares" familiales qu'on guette chez les enfants qui grandissent ou qu'on voit en soi même.

J'aurai tant aimé que le livre continue, approfondisse encore ces thèmes, les vies des personnages. Mais c'est aussi ça un bon livre, quand ça a un goût de trop peu, que c'est si bien écrit et prenant qu'on en redemande.
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Ce petit livre décrit la vie de 3 générations dans une ferme habitation.
Moi-même issue de la petite campagne, j'y ai bien retrouvé le rapport que j'ai pu avoir avec les vaches, la nature et les personnes.
Le libre décrit avec justesse la vie des gens, des êtres de la nature.
Le style d'écriture, emprunté au milieu paysan renforce la sensation d'y être embarqué.
On sent que l'autrice aime ce milieu.
Elle nous le fait partager.
Hélas ce monde paysan, comme le livre le transmet, est finissant.
Un bon moment qui permet de revivre nos années jeunesses à la campagne entre l'étable et la cuisine, entre la vache, la gamine et la mémé….
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Dans la ferme, les gens n'ont pas de nom. On les connaît par leur statut, leur position dans l'arbre généalogique : la mère, le père, l'oncle, les gosses, la mémé, les grands parents.

Quand les anciens vieillissent ils vont vivre dans l'autre aile de la maison, celle où la mémé vivait. 

Quand la fille a un gosse à son tour, elle devient la mère, sa mère à elle le restant jusqu'au décès de la grand mère, qui lui cèdera alors le nom de mémé ... 

Les vaches ont des noms, ont presque plus de valeur que les humains. L'étable jouxte la chambre des parents, mais les nuits de vêlage, quand ça ne se passe pas bien, tous entendent les cris de la bête, voire vont donner un coup de main.

Et d'ailleurs, ça lui a fichu un coup à la fille de voir une vache refuser de s'occuper de son veau. Quand elle a été enceinte, elle a eu peur d'être pareil. Surtout que la gosse criait tout le temps .. 

Dans cette ferme où plusieurs générations s'entassent, le destin est de reprendre la ferme, les bêtes dont il faut s'occuper tous les jours, sans weekends, sans vacances, sans autre horizon que les collines alentour.

Jusqu'à ce qu'un des enfants refuse de la reprendre et qu'il faut dire adieu aux vaches, adieu, à la vie qui se déroulait immuable pour tous les habitants ... 

Un roman minimaliste, mais si juste.

Roman des campagnes à l'ancienne, d'une vie difficilement acceptable aujourd'hui.

Un premier roman très fort. 

Une autrice que je découvre   
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Immersion dans un monde paysan en disparition, « Du même bois » offre aux lecteurs une succession de courts chapitres qui traversent le temps pour mieux souligner le déclin d'un mode de vie où les générations vivent sur la même propriété.
Seule une étable sépare la bâtisse de gauche pour les jeunes de celle de droite réservée aux anciens. Après s'être épuisé à la tâche, « on glisse vers l'autre bout » et on attend la fin.
C'est le cas de la formidable « mémé », reléguée à droite, qui nourrit tout son petit monde pour lui prouver son amour, incapable qu'elle est de montrer ou de dire autrement son affection.
De l'autre côté, il y a « la gamine » qui souffre des mêmes « fragilités » que les membres de la branche paternelle.
Et puis, il y a tous les autres : la mère de « la gamine » qui tente tant bien que mal de sortir son enfant de son mal-être ; les enfants qui parcourent la campagne et construisent des cabanes en jouissant d'une liberté que leurs alter egos de la ville ne pourront jamais savourer ; le beau-frère qui ne tourne pas rond et qui vit terré dans sa chambre auprès de la « mémé » ; les « bêtes » qui nourrissent la famille...
Avec une grande justesse, par petites touches rappelant que Marion Fayolle est une dessinatrice de talent, dans une écriture à l'os mêlant rudesse et tendresse, « Du même bois » est une ode à tous les invisibles qui vivent de et dans la nature et pour lesquels la vie et la mort, celle des hommes et des animaux, sont intimement liées.
Il y a du Marie-Hélène Lafon chez cette autrice, et c'est un compliment.

Lien : http://papivore.net/litterat..
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Dans ce bout d'Ardèche, le temps est presqu'immobile
Depuis toujours, on va du corps de ferme du côté gauche à celui du côté droit, lorsque le temps a passé, que la vie s'est avancée, que l'âge s'est installé
Entre les deux, l'étable. La proximité avec les bêtes est constante. Dans leur présence, dans leurs odeurs, dans leurs bruits, dans leur chaleur
Il en a toujours été ainsi

Et puis cette fillette, cette "Petit tout" dont les gestes, le caractère et les volontés diffèrent. Lentement, sûrement, rien ne sera plus comme avant

Pour son premier roman, Marion Fayolle, déjà dessinatrice, utilise les mots pour nous dépeindre et nous recréer un monde, rustique et bucolique, et sa transformation, progressivement inéluctable
Ses mots, délicats et poétiques, sont empreints de couleurs, de fraîcheur, d'un brin de candeur et de beaucoup de douceur

Et moi qui suis profondément citadine, j'ai eu comme une petite pointe de nostalgie une fois la dernière page tournée
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J'ai beaucoup aimé , c'est vraiment ça, oui. Il y a même des souvenirs de ma jeunesse campagnarde qui ont ressurgi en cours de lecture.
J'ai trouvé cependant un peu moins d'attrait aux descriptions de la relation femme - mari ou fille - père: j'ai trouvé ces passages écrits plus communément il n'y a plus cette magie pointue en taches de couleur qui fait mouche.
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Un très court roman qui se passe dans une grande ferme en Ardèche.
On visualise très bien les bâtiments avec l'étable au milieu et la maison des paysans actuels a gauche, celle de l'ancienne génération à droite, le tout entouré de montagnes.
On voit les vaches au moment de la traite, les vêlages, le moment où on les sort dans les prairies. Il y a un chien, les hommes vont à la chasse. Les enfants ont un immense terrain de jeu et sont très libres.
Mais elle montre aussi la dureté de cette vie, le quasi esclavagisme des agriculteurs qui tous les jours doivent nourrir les bêtes et les traire. Pas de vacances possibles, pas d'ouverture sur le monde extérieur.
Témoignage d'un monde qui disparaît. Tristesse quand on vend les dernières vaches.
J'ai regretté cependant que les personnages n'aient pas de prénom, juste " la mère" la "mémé".
Touchant, juste, poétique. Une belle découverte. le même univers que Marie-Hélène Lafon.
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Plongée dans une ferme ardéchoise où les souvenirs affleurent au fil des pages. Pépé et mémé, les bêtes, la nature, les petittou …
Récit tout en poésie, réflexion sur les racinesqui font de nous ce que nous sommes.
Ce livre est une berceuse, tendre et musical.
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Le temps a été agréable à la lecture des mots de Marion Fayolle. Nous suivons la vie à la ferme à travers le prisme de la Gamine. Roman très contemplatif aussi bien des murs, des paysages que des habitants de cette ferme. Elle nous transmet avec délicatesse la rudesse de la vie à la ferme. Cette ferme unique mais qui parlera à tous. Ici, les générations vivent ensemble, se côtoient les Petitous et les vieillards, la transmission est importante, même avec le gamin qui n'est pas de la famille. Jusqu'au changement, l'abandon de cette vie de dur labeur. Les anciens peuvent-ils leurs en vouloir ? Eux, qui n'ont connu que ça.
Certains passages vous montent la larme à l'oeil
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Les hommes, les bêtes et la nature

Marion Fayolle réussit son entrée en littérature. Servie par une langue poétique, sa chronique de la vie dans une ferme de montagne résonne avec l'actualité la plus brûlante. En partageant le quotidien de cette famille, qui rassemble plusieurs générations sous un même toit, on comprend la difficulté de tenir le cap.

Une ferme familiale, comme il en existe de moins en moins, mais qui dessine nos campagnes. Celle-ci est perchée à quelques encablures de la source de la Loire. Autour du chef de famille et de son épouse, il y a les grands-parents, les enfants et un beau-frère différent. «Ici, on fait toute sa vie sous la même toiture, on naît dans le lit de gauche, on meurt dans celui de droite et entre-temps, on s'occupe des bêtes à l'étable.»
C'est autour de la vie de celle qu'on appellera tout au long du livre la gamine que va se centrer cette chronique pleine de sensualité. Une gamine qui a eu du mal à arriver et qui a une enfance difficile, qui chouine et renâcle, qui ne fait pas honneur aux repas qu'on lui sert. En s'acharnant sur les morceaux de viande, «c'est toute sa famille qu'elle dissèque, qu'elle décortique dans l'assiette. le travail de toute une vie qu'elle abîme, qu'elle recrache, qu'elle n'arrive pas à déglutir, tout cet amour qu'elle refuse d'avaler, c'est ça surtout qui fait mal au coeur.»
Car ici les hommes, les bêtes et la nature vivent en symbiose, avec leurs bruits et leurs odeurs, avec leur instinct et leurs peurs.
L'activité se concentre autour de l'élevage, de l'entretien des bêtes, des vaches qu'il faut aider à mettre bas, des poules qu'il faut nourrir, des repas qu'il faut préparer. Une vie qui ne permet pas de trop s'éloigner ou de prendre des vacances.
Alors la gamine s'évade par un imaginaire puissant qui déroute les siens. Quand elle regarde une vache, elle voit bien davantage que ses taches. Elle s'évade. «Il y a, vers ses hanches, des petites îles, un archipel de taches de rousseur. Personne ne voit que c'est beau, que cette vache, ce n'est pas un vieux torchon sale mais un tableau, une percée sur le monde, une promesse d'évasion.»
Construit autour des chapitres thématiques qui peuvent ressembler à des nouvelles qui disent la gamine, le beau-frère, les bêtes, l'orphelin ou encore la mort, le cimetière et l'héritage, ce roman à l'écriture poétique raconte toutefois avec force détails le quotidien de ces paysans de montagne au moment où leur fin approche, où le cycle de la vie, de la naissance à la mort, va laisser la place au vide. Car continuer à «résister à la solitude et au climat» est devenu impossible.
À l'heure où les agriculteurs reviennent au coeur de l'actualité, ce premier roman éclaire bien davantage la dure réalité de ce métier qui est d'abord un sacerdoce, que des colonnes de statistiques. Mais il dit aussi l'attachement à la terre et la peine que l'on peut éprouver quand il faut la quitter, se séparer du troupeau. Alors résonnent les paroles du pépé Il a souvent répété «que le jour où il n'y aura plus de bêtes, ça ne sera plus vivable.»
Si on peut inscrire ce roman dans la lignée des autres chroniqueurs de famille d'agriculteurs que sont Serge Joncour avec Nature humaine et Chaleur humaine et d'Éric Fottorino avec Mohican, on trouvera davantage de points communs avec Corinne Royer et Pleine Terre et surtout Marie-Hélène Lafon, à commencer par cette écriture qui trouve sa sève dans la poésie. Une référence qui prouve que Marion Fayolle a brillamment réussi son entrée en littérature !
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu'ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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