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EAN : 9782253135951
188 pages
Le Livre de Poche (01/01/1997)
3/5   4 notes
Résumé :
Dans la pampa argentine, à la poursuite de rebelles aussi féroces qu'invisibles, une colonne militaire avance, à la limite de l'épuisement, dirigée par le colonel Andrade, héros de la guerre d'Indépendance. D'errances en carnages, poussant chaque jour davantage ses hommes contre un ennemi qu'il est seul à voir, Andrade se rue vers l'assaut final auquel il se croit destiné.
Ecrit dans une langue âpre où se passe le souffle épique de l'horreur, "L'Armée des cen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Vous avez envie de voir le désert de près, de sentir la morsure du soleil sur le visage quitte à y laisser la vue, de vivre une chevauchée fantastique, inhumaine, en compagnie d'une troupe de soldats guidée par un chef qui les soumet à une discipline de mort, lisez et vivez au rythme de L'armée de cendres. Hommes burinés, vêtus d'uniformes qui ont perdu leur couleur bleutée par les épreuves cuisantes de cette traversée désertique, des hommes de cendre, cramés jusque dans leur âme. Un bataillon, seul, perdu dans l'immensité d'une folie guerrière. J'ai adoré cette chevauchée qui a l'attente du Désert des Tartares. Les personnages principaux, le colonel Andrade et le lieutenant Quesada sont complexes, intéressants en ce qu'ils sont intemporels. Certes l'histoire se déroule dans la pampa argentine au milieu du XIXème siècle mais leurs réactions sont transposables à tous lieux et époques. J'ai même eu parfois le sentiment de trouver des points communs avec Learoyd, ici aussi il est des adieux au roi. Tant la vigilance, l'intransigeance du colonel et sa vue de la manipulation politique qui s'est jouée à son détriment paraît juste, tant le lieutenant démontre une loyauté de coeur qui touche énormément. le scénario est parfait, sans fioriture. L'écriture va à l'essentiel, presque sèche comme le sable. L'attente intenable dans le fort Independencia, la recherche de l'ennemi sous un soleil de plomb, et la bataille qu'on n'attend plus… jusqu'à la fin, ce roman est un condensé de sensations qui prennent corps en très peu de pages. Belle gageure relevée par cet auteur argentin que je ne connaissais pas, José Pablo Feinmann.
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Lu dans le cadre du prochain club-lecture auquel j'appartiens et dont le thème est celui de l'Argentine (quelle originalité, n'est-ce pas ?), j'ai eu un peu de mal au début de ce roman à rentrer complètement dans l'histoire car celle-ci se base elle-même sur la propre Histoire de l'Argentine. Après avoir été déstabilisée quelques temps, je me suis rapidement impliquée dans l'intrigue puisque l'auteur m'a permis de me remettre sur les rails, notamment grâce à une courte biographie de l'un des protagonistes.Ce n'est que suite à la lecture de cet ouvrage que j'ai réellement eu envie d'en savoir plus sur l'histoire de ce pays mais, pour l'instant, contentons-nous - si vous le voulez bien - sur celle de l'ouvrage.

L'histoire débute à Buenos Aires au début des années 1800 alors que le pays est en crise puisqu'il se trouve en pleine guerre civile. le lieutenant Julian Quesada, après s'être battu en duel avec l'un de ses pairs (plus exactement le père de ce dernier puisque lui, est absent) qu'il a accusé de lâcheté durant la campagne du Brésil, est envoyé par ses supérieurs rejoindre la compagnie du colonel Manuel Andrade. Celui-ci se battant en plein désert, cela permettra au lieutenant Quesada de faire profil bas pendant quelques temps. Comment trouver cet homme ? C'est simple...Un pisteur du nom de Baigorria sera chargé de le conduire et même d'intégrer le régiment à son tour.

Une fois arrivé à bon port, à savoir au fort Independencia, là ou se trouve celui qui deviendra désormais son supérieur, Quesada ignore encore réellement ce qu'il fait ici car, en partant de Buenos Aires, il s'est vu attribué une lettre à l'attention du colonel Andrade mais il ignore tout de son contenu. Que doit-il réellement faire ? S'engager dans un combat contre un ennemi qui tarde à se manifester et qui plus est, est introuvable ?

Un roman de guerre, certes, mais pas seulement car il y est également question d'amitié, notamment entre le lieutenant Quesada et le docteur Forrest ou encore entre Quesada et celui qui fut son pisteur et son ami, Baigorria, de soutien entre ces centaines d'hommes qui ne comprennent pas pourquoi ils se battent mais se content seulement d'obéir à leur colonel et bien d'autres sujets encore qui rendent cet ouvrage attendrissant !

Violent mais touchant, certes un beau paradoxe mais même en temps de guerre, cela existe. Une écriture fluide, avec des chapitres relativement courts. Bref, un roman qui se lit en un rien de temps. A découvrir.
Note pour cette ouvrage : 3.5 / 5.
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N°501 – Février 2011.
L'armée des cendresJosé Pablo Feinmann – Abin Michel.
Traduit de l'espagnol par Hélène Visotsky.

Découvrir un écrivain inconnu à travers un premier livre a toujours quelque chose de fascinant. J'ai donc abordé ce récit avec tout l'attachement que je porte d'ordinaire aux auteurs sud-américains.
Nous sommes en 1828 à Buenos Aires et le lieutenant Julian Quesada vient de tuer en duel le docteur Nicasio Costa, père du lieutenant Juan Ramon Costa. On imagine ce militaire familier de cette « procédure » à cause de son côté hâbleur ou de son attirance pour les femmes. Quesada a en effet tenu des propos diffamants sur l'officier Costa, l'accusant de lâcheté devant l'ennemi. Une telle issue implique que Quesada quitte la ville. On lui confie donc une étrange mission qui consiste à remettre une lettre au Colonel Andrade qui tient garnison dans le sud lointain. Pour cela, il lui faut traverser le désert en compagnie d'un pisteur. Il arrive à destination mais le colonel se révèle être un homme étrange, héros de la guerre d'indépendance au passé militaire glorieux mais aussi un être insaisissable qui, malgré l'importance du pli qui lui est destiné refuse, pendant quelques jours de recevoir le lieutenant.
Finalement, il décide de partir en guerre contre les insoumis, quitte le fort avec un détachement dont fait partie Quesada, poursuit d'une manière étrange un ennemi invisible qui finit quand même par l'attaquer. Est-ce le désert, cette étrange et labyrinthique traque ponctuée d'assassinats ou ses années de luttes émaillées de défaites et d'incarcérations qui dérangent l'esprit du colonel?
Celui-ci agit d'une manière si démente que le lieutenant Quesada le démet de ses fonctions et prend le commandement. Il remettra l'officier supérieur aux instances militaires de la capitale qui l'interneront dans un asile où il va rapidement mourir. Attaché à son chef, Quesada l'enterre dans le désert. Il rencontre le Lieutenant Juan Ramon Costa, retour d'une longue campagne au Brésil qui, apprenant les circonstances de la mort de son père, provoque Quesada en duel. Ce dernier y trouvera une mort qu'il recherchait depuis longtemps. Voilà à peu près la trame de ce roman.

J'avoue que cet ouvrage m'a laissé un peu dubitatif, pas vraiment passionné par l'histoire racontée. Tout au plus la personnalité du colonel-fou m'a-t-elle fait, un moment, penser à Don Don Quichotte. Pour le reste, la langue (la traduction) donne à voir des paysages parfois grandioses et c'est peut-être la seule chose que je retiens !

©Hervé GAUTIER – Février 2011.http://hervegautier.e-monsite.com





























































































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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
- Dans des endroits comme celui-ci, lieutenant, déclara-t-il, il y a toujours un médecin anglais. C'est une des lois de l'existence. Prenez un lieu éloigné de toute civilisation, solitaire, au cœur même du désert, vous y trouverez toujours un médecin anglais. Il sera sceptique et sournois, un peu ivrogne, il fuira un passé indigne ou il se fuira lui-même, cela personne ne le saura jamais, mais il sera là, à se cacher. Ici, au fort Independencia, ce personnage est en face de vous. C'est moi, lieutenant, of course.
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La marche, une fois encore, commença dès l'aube. Beaucoup pensèrent avec résignation qu'il n'y aurait bientôt plus de différence entre la nuit et le jour, que tout ne serait plus qu'une folle chevauchée, interminable, pour les hommes comme pour les bêtes, à travers ce désert tout à tour brûlant et glacé, mais toujours blanc, parce que le sable devenait blanc au point que ses reflets troublaient leur vue, et blanche la lune pendant la nuit, et le froid, et l'angoisse aussi qui dévoraient leur courage, comme eux dévoraient en vain les immensités de la plaine inconnue.
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Pendant des jours et des nuits, ils chevauchèrent dans le désert. La chance, affirmait Baigorria, était de leur côté. Le soleil, l'impitoyable soleil de l'été ne se manifestait en effet qu'en certaines régions calcinées qu'ils traversaient au pas pour ne pas épuiser les chevaux, et pour ne pas devenir fous, car il était à craindre que la chaleur, égarant leur raison, leur fasse perdre la bonne direction et les conduise à errer en des labyrinthes que leur folie, et non pas eux-mêmes, tracerait à l'infini.
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Une nuit tourmenté par ses insomnies, le lieutenant Quesada sortit sur la galerie, s'appuya contre une colonne et laissa errer son regard dans la cour du fort, faiblement éclairée par quelques fanaux à la graisse de cheval. La lune, comme toujours, était là, blanche, froide et ronde, telle qu'il la voyait depuis - combien de nuits déjà ? Il n'en avait pas perdu le compte, mais il avait cessé de les compter.
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"C'est ainsi : les morts aussi laissent une piste derrière eux."
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