Prenez par exemple la lecture qui, après la pensée, est l'acte mental par excellence. Pourquoi nous faut-il si longtemps pour lire une page ? Nous la voyons tout entière d'un seul coup d’œil, pourquoi ne pouvons nous pas la déchiffrer en même temps ? Simplement parce que nous avons appris à lire en prononçant chaque mot, et cela demande un effort musculaire. Nous ne pouvons nous empêcher de lire mentalement mot à mot et nous ne pouvons pas parler plus vite que les muscles. Le sachant, nous pouvons cesser de prononcer mentalement et accélérer notre lecture. En effet, l'activité mentale n'est véritablement telle que si nous coupons l'activité nerveuse de ses références au vécu. La pensée a d'ailleurs été définie comme la parole muette. C'est possible. Il n'en reste pas moins, et c'est là l'important, que la pensée est une fonction issue de nos sens et de nos muscles. (p. 171)
La position debout idéale s'acquiert non en faisant quelque chose, mais précisément en ne faisant rien. C'est-à-dire en éliminant tout ce qui relève de motivations étrangères à l'acte lui-même, et qui, en devenant automatiques, participent de notre manière caractéristique de nous tenir debout. (p. 160)
JUDO Fifth Lesson by Moshe Feldenkrais