Citations sur Confusion de langue entre les adultes et l'enfant (38)
Nous parlons beaucoup en analyse de régression à l'infantile, mais manifestement nous ne croyons pas nous-mêmes à quel point nous avons raison. Nous parlons beaucoup du clivage de la personnalité, mais il semble que nous n'estimons pas, à sa juste mesure, la profondeur de ce clivage. Si nous gardons une attitude froide et pédagogique, même en présence d'un patient en opisthotonos, nous brisons le tout dernier lien qui nous rattache à lui. Le patient sans connaissance est effectivement, dans sa transe, comme un enfant qui n'est plus sensible au raisonnement mais tout au plus à la bienveillance maternelle.
Si cette bienveillance vient à manquer, il se trouve seul à abandonné dans la plus profonde détresse, c'est-à-dire justement dans la même situation insupportable qui, à un certain moment, l'a conduit au clivage psychique, et finalement à la maladie.
Cette confiance est ce quelque chose qui établit le contraste entre le présent et un passé insupportable et traumatogène. Ce contraste est indispensable pour que le passé soit ravivé, non pas en tant que reproduction hallucinatoire, mais bien en tant que souvenir objectif.
Le vœu d'extension de la mutualité sera formulé par l'aveu de la prégnance du langage de la tendresse, c'est-à-dire la reconnaissance de la permanence de l'enfant en chacun de nous : « Nous reconnaîtrons et admettrons sans fard, en nous-mêmes, comme chez les membres du groupe, ces « faiblesses » que l'on cache ou refoule aujourd'hui parce que enfantines ou ridicules, cette nostalgie dissimulée derrière le cynisme du plus brutal des gangsters, à savoir le désir d'une tendresse douce et enfantine (active ou passive) et le bonheur de la confiance.
Les patients ne sont pas touchés par une expression théâtrale de pitié, mais je dois dire seulement par une authentique sympathie. Je ne sais pas s’ils la reconnaissent au ton de notre voix, au choix de nos mots, ou de toute autre manière. Quoi qu’il en soit, ils devinent, de manière quasi extralucide, les pensées et émotions de l’analyste. Il ne me semble guère possible de tromper le malade à ce sujet, et les conséquences de toute tentative de duperie ne sauraient être que fâcheuses.
Admettre une erreur valait à l'analyste la confiance du patient.
Tout le niveau de la personnalité du patient semblait s'élever. Qu'est-ce-qui avait amené cet état de choses ? Dans la relation entre le médecin et le patient, il existait un manque de sincérité, quelque chose qui n'avait pas été formulé, et le fait de s'en expliquer, en quelque sorte, déliait la langue du patient.
L'analyste doit permettre au patient, moralement et physiquement, les utmost regressions, sans honte ! C'est alors seulement, après qu'il (elle) ait joui pendant un temps, sans scrupules , du taking everything for nothing, que le patient est mis dans la situation de s'adapter aux faits, voire même de tolérer la souffrance étrangère, de façon maternelle (sans attendre quelque chose en retour) (bonté).
C'est la tendresse qui caractérise la demande sexuelle infantile, alors que la passion concerne celle de l'adulte.
... si aussi vous suiviez mon conseil d'attacher, dorénavant, plus d'importance à la manière de penser et de parler de vos enfants, de vos patients et de vos lèves, derrière laquelle se cachent des critiques, et ainsi leur délier la langue, et avoir l'occasion d'apprendre pas mal de choses.
Le voeu de l'extension de la mutualité sera formulé par l'aveu de la prégnance du langage de la tendresse, c'est-à-dire la reconnaissance de la permanence de l'enfant en chacun de nous.