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Citations sur Confusion de langue entre les adultes et l'enfant (38)

Comment ne pas faire mal aux patients ? Comment ne pas les brutaliser en les aidant à mieux se comprendre ? Tout au long de son oeuvre si importante, l'obsession permanente de Ferenczi est de protéger le patient de ses propres manifestations contre-transférentielles, ce qui supposait donc de les maîtriser et même de savoir en tirer profit : qui d'autre que lui s'est confronté avec ce courage à ce problème fondamental enfoui par la confrérie sous les affirmations fallacieuses de "neutralité" ? (Extrait de la préface de Gisèle Harrus-Revidi)
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Sans souhaiter polémiquer, force est de constater en effet que la psychanalyse, dans les années 1920-1930, avait un mode d'agir, notamment chez certains affidés comme Abraham ou Jones, qui n'est pas sans évoquer le stalinisme des années 1950 avec ses purges successives et ses autocritiques de déviationnistes : comme toutes les autocritiques, d'ailleurs, celles de Ferenczi ne changèrent pas grand-chose à son avenir, puisque il fut déclaré mort "fou", malgré les dénégations de ses proches et celles de Balint, son exécuteur testamentaire ; et c'était peut-être vraiment folie que d'aller plus loin que l'orthodoxie régnante ne l'autorisait... (Préface de Gisèle Harrus Revidi)
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Remarquons que renoncer ainsi à "l'hypocrisie professionnelle", considérée jusqu'à présent comme inévitable, lui apportait, au contraire, un soulagement notable. La crise traumatique hystérique, si toutefois elle éclatait encore, était bien atténuée ; il fut possible de reproduire par la pensée les événements tragiques du passé sans que la reproduction amenât une nouvelle perte de l'équilibre psychique ; tout le niveau de la personnalité du patient semblait s'élever.
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Si l'enfant se remet d'une telle agression (ndr : abus sexuel), il en ressent une énorme confusion ; à vrai dire, il est déjà clivé, à la fois innocent et coupable, et sa confiance dans le témoignage de ses propres sens en est brisée.
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J'arrivai peu à peu à la conviction que les patients perçoivent avec beaucoup de finesse les souhaits, les tendances, les humeurs, les sympathies et antipathies de l'analyste, même lorsque celui-ci en est totalement inconscient lui-même. Au lieu de contredire l'analyste, de l'accuser de défaillance ou de commettre des erreurs, les patients s'identifient à lui. C'est seulement à des moments exceptionnels d'excitation hystéroïde – c'est-à-dire dans un état presque inconscient – que les malades peuvent amasser suffisamment de courage pour protester. D'habitude, ils ne se permettent aucune critique à notre égard ; une telle critique ne leur vient même pas à l'esprit, à moins d'en avoir reçu de nous permission expresse ou encouragement direct. Nous devons donc non seulement apprendre à deviner, à partir des associations des malades, les choses déplaisantes du passé, mais aussi nous astreindre davantage à deviner les critiques refoulées ou réprimées qui nous sont adressées.
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Les enfants sont obligés d’aplanir toutes sortes de conflits familiaux, et portent, sur leurs frêles épaules, le fardeau de tous les autres membres de la famille. Ils ne le font pas, en fin de compte, par pur désintéressement, mais pour pouvoir jouir à nouveau de la paix disparue, et de la tendresse qui en découle. Une mère qui se plaint continuellement de ses souffrances peut transformer son enfant en une aide soignante, c’est-à-dire en faire un véritable substitut maternel, sans tenir compte des intérêts propres de l’enfant.
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La situation analytique, cette froide réserve, l'hypocrisie professionnelle et l'antipathie à l'égard du patient qui se cache derrière elle, et que le malade ressent de tous ses membres, ne diffère pas essentiellement de l'état de choses qui autrefois, c'est à dire dans l'enfance, l'avait rendu malade.
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Si les chocs se succèdent au cours du développement, le nombre et la variété des fragments clivés s'accroissent, et il nous devient rapidement difficile, sans tomber dans la confusion, de maintenir le contact avec les fragments, qui se comportent tous comme des personnalités distinctes qui ne se connaissent pas les unes les autres. Cela peut finalement déterminer un état que l'on peut, sans crainte, désigner comme atomisation, si l'on veut poursuivre l'image de la fragmentation ; et il faut beaucoup d'optimisme pour ne pas perdre courage face à cet état de fait.
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Une détresse extrême et, surtout, l'angoisse de la mort semblent avoir le pouvoir d'éveiller et d'activer soudainement des dispositions latentes, non encore investies, et qui attendaient leur maturation en toute quiétude. L'enfant ayant subi une agression sexuelle peut soudainement, sous la pression de l'urgence traumatique, déployer toutes les émotions d'un adulte arrivé à maturité, les facultés potentielles pour le mariage, la paternité, la maternité, facultés virtuellement préformées en lui. On peut alors parler simplement, pour l'opposer à la régression dont nous parlons d'habitude, de progression traumatique (pathologique) ou de prématuration (pathologique). On pense aux fruits qui deviennent trop vite mûrs et savoureux, quand le bec d'un oiseau les a meurtris, et à la maturité hâtive d'un fruit véreux.
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La personnalité encore faiblement développée réagit au brusque déplaisir, non pas par la défense, mais par l'identification anxieuse et l'introjection de celui qui la menace ou l'agresse.
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