Citations sur Mapuche (216)
Il n'y a pas de prison chez les Mapuche, que des réparations.
- C'est marrant, remarqua-t-il, c'est quand on devient libre que les gens se mettent à croire qu'on débloque.
Parmi les cinq cents bébés volés durant la dictature, beaucoup n'étaient pas répertoriés à la BNDG, la banque génétique. La plupart de leurs parents n'avaient jamais réapparu, pulvérisés à la dynamite, brûlés dans des centres clandestins, incinérés dans les cimetières, coulés dans le béton, jetés des avions: sans corps exhumé ni recherchés par les familles, ces enfants resteraient à jamais des fantômes.
(...) deux bières encore à peu fraîches (...). Des Quilmes, ce peuple de montagnards qui s'étaient laissés mourir dans les réserves de la plaine où on les avait parqués, il ne restait que le nom d'une bière - Quilmes.
Les Grands-Mères se battraient jusqu’à leur dernier souffle, sans esprit de vengeance mais sans pardon, ni oubli. « Ils ont peut-être réussi à tuer nos maris et nos enfants, mais ils n’ont pas réussi à tuer notre amour », répétaient-elles.
Trois pactes liaient les différents corps d'armée et la police argentine : celui "du sang" quand il fallait éliminer ou torturer les subversifs, "d'obéissance", qui unissait la hiérarchie du haut en bas de la pyramide, et le dernier, "de corruption", avec le partage des biens volés aux disparus.
On confiait les bébés des disparus politiques à des couples stériles proches du pouvoir, officiers, policiers, parfois même aux tortionnaires, faux documents à l'appui.
Apropriador: c'était le nom donné aux parents adoptifs.
Les listes d'attente étaient longues, les passe-droits de mise.
Les "apropriadores" attendaient qu'une prisonnière accouche sous X avant de récupérer la chair de ses entrailles.
Que la mère soit liquidée après avoir donné la vie n'était pas leur problème: ces bébés faisaient partie du "butin de guerre".
Les liens qui unissaient ces bébés volés à leurs parents adoptifs étaient établis sur la base du mensonge et du crime.
Les Grands-Mères de la Place de Mai ne s'y étaient pas trompées, ouvrant une cellule psychologique pour aider ces enfants à surmonter le traumatisme.
Buenos Aires était née de rien, une terre de broussailles et de boue au bord d'un estuaire ouvert sur l'océan où soufflaient des vents contraires.
C'est ici que les colons avaient construit le port de commerce, la Boca, mâchoires fermées sur le continent amérindien.
La Boca colorée par le sang des vaches qu'on y égorgeait jusqu'à ce qu'il inonde les trottoirs, celui des filles qui croyaient migrer d'Europe vers un nouvel eldorado ou qu'on enlevait sous de fausses promesses de mariage avant de les envoyer à l'abattoir, soixante clients par jour sept jours sur sept, dans les bordels à marins _ un autre siècle.
La vérité est comme de l'huile dans l'eau : elle finit toujours par remonter.
Un poème. Le premier. Pour elle... Jana tint le trésor de papier entre ses doigts tremblants : non, Daniel Calderon n'était plus seul, son fils aussi avait le duende. Ruben, démonté mille fois, remonté par miracle, Ruben, un spectre amoureux qu'elle aimait à balles réelles.