Cela confirme la force des BD de cet auteur, que ce soit dans le scénario comme dans le dessin.
On a ici un roman très noir, un polar, avec en toile de fond la colonisation, la guerre d'Algérie et l'après indépendance.
On y voit les haines, qui s'attisent entre les Algériens qui veulent l'indépendance, ceux qui ont soutenu la France, les Pieds noirs qui doivent partir et tout abandonner, les partisans de l'OAS qui ne veulent rien lâcher, on y voit le racisme, la violence et les enjeux.
On ressent aussi l'impossibilité du "vivre ensemble", il y a eu trop de morts, trop de tortures, trop d'exploitation et de spoliation.
Mais cela reste aussi un polar, avec un double meurtre et une enquête, dans laquelle cependant s'entremêlent constamment la politique et le contexte historique.
Le dessin est aussi noir que l'histoire, et beaucoup plus axé sur les personnages que dans "
Carnets d'Orient", qui offraient aussi la part belle aux paysages.
Jacques Ferrandez sait provoquer chez le lecteur une très forte émotion.