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Marc Lesage (Traducteur)
EAN : 9791036304736
144 pages
Bayard Jeunesse (06/01/2021)
3.81/5   29 notes
Résumé :
Tonino suit la voie que son père a tracée pour lui. Celle des seigneurs, pour qui les codes d’honneur sont une question de vie ou de mort. Chaque soir, il descend sur la place. Adossé au mur, il attend les clients qui viennent lui acheter ses petits sachets.

La drogue, c’est une histoire de famille. À 13 ans, Tonino n’a peur de rien. Sa vie lui convient telle qu’elle est. Remplie d’adrénaline. De toute façon, il n’a pas le choix. Dans certains quartie... >Voir plus
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Mettre en lumière le sort de ces gosses de Naples obligés de dealer, de guetter, de travailler dur pour répondre aux exigences des adultes, le plus souvent leurs parents, Antonio Ferrara l'a superbement réussi avec le Petit Seigneur.
De manière très simple et efficace, l'auteur m'a fait vivre au plus près le quotidien de Tonino (13 ans) que son père a mis très tôt dans le rôle du dealeur, le Pusher, comme le dit le titre original.
Dès que ses petites soeurs, Assunta (8 ans) et Titina (9 ans) ont fini de préparer les sachets de « neige », il commence à vendre à la porte de l'appartement, son 7,65 semi-automatique dans la poche. Ensuite, dès onze heures du soir jusqu'à quatre heures du matin, il vend dehors cette cocaïne qui rapporte 50 000 € par jour. Dire que s'il n'y avait pas de consommateurs, ce trafic terrible et dévastateur n'existerait pas !
Les chapitres sont courts et le rythme du récit devient vite oppressant mais une première lueur d'espoir va poindre avec ce prof d'italien patient, courageux et innovateur. Il ne cesse d'insister pour que Toni retourne au collège et ne gaspille pas ses meilleures années d'apprentissage.
Ainsi, le Petit Seigneur m'a plongé dans l'ombre de la ville de Naples et il est impossible de ne pas penser aux livres de Roberto Saviano : Gomorra, Extra-Pure, Piranhas, Baiser féroce ou encore le contraire de la mort. Cet écrivain et journaliste si courageux a dénoncé ces trafics, l'exploitation des gosses, cette gangrène odieuse favorisée par des gens faisant partie de la haute société. Depuis, il vit sous protection policière.
Le Petit Seigneur est dédié « À certains enfants de Naples qui n'ont pas le droit de rêver et à Giancarlo Siani, journaliste libre, mort pour la liberté. » Antonio Ferrara, simplement et efficacement, a bien démontré cette emprise des adultes sur ces gosses privés de leur enfance. Ces trafics se poursuivent et, nous le savons, ont atteint un niveau incroyable dans cette capitale du sud de l'Italie.
Ce livre que j'ai pu découvrir et lire en une soirée grâce à Babelio et aux éditions Bayard que je remercie, mérite d'être lu afin de redonner espoir à tous ceux qui ne veulent pas subir ces trafics, cette drogue, ce racket, cette mort qui menace et frappe les plus faibles comme les plus courageux. C'est un enfer, nous le savons, mais nous savons aussi que cela continue malgré la lutte menée pour tenter de faire cesser l'exploitation des gosses par la mafia.
Voilà encore un livre jeunesse qui peut et doit être lu à tout âge mais je souhaite vraiment que les ados s'en emparent. Il leur ouvrira les yeux sur une réalité terrible tout en montrant des perspectives optimistes grâce à des enseignants, des éducateurs, des magistrats, des policiers courageux refusant une fatalité qui fait honte à notre monde dit humain.

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Avec le Petit Seigneur, nous voici encore dans un roman jeunesse très divertissant tout en étant très instructif et très touchant.
Tonino, Toni pour ses petites soeurs Assunta et Titina, 8 et 9 ans, est un jeune garçon de 13 ans vivant à Naples. Il suit la voie que son père a prévue pour lui. La drogue, c'est une histoire de famille. Chaque soir, il attend les clients qui viennent acheter leurs doses de cocaïne, sachets minutieusement préparés par les petites mains expertes des frangines aidées parfois par celles de la petite cousine Anna. C'est l'oncle Gaetano qui fournit « la neige », remplacé ensuite par Bruno lorsqu'il se fait tuer. Il a toujours un 7.65 semi-automatique dans la poche et la main dessus. Il ne va dormir qu'au lever du jour, car la plupart des clients viennent sur la place surtout à partir de minuit ! Aussi le matin, il dort et ne va pas à l'école. Sa vie semble toute tracée, une vie remplie d'adrénaline. de toute façon, il n'a pas vraiment le choix, même si en rêve, il aimerait être journaliste, mais ce n'est qu'un rêve. C'est sans compter sur son professeur d'italien qui, sans arrêt, prend le risque de venir le relancer jusque chez lui pour le convaincre de retourner à l'école et lui rappeler qu'une autre existence est possible.
Antonio Ferrara dresse un tableau très réaliste de ce qui se passe dans certains quartiers de Naples, depuis des années et des années, où la mafia est souveraine et où des enfants et des ados vivent la nuit, vendent la drogue et ne vont plus à l'école. L'auteur décrit très bien dès les premières pages cette organisation. Il n'omet pas de décrire la fierté éprouvée par ces jeunes ados qui portent une arme avant de savoir s'en servir, mais également leur peur, le jour où ils doivent l'utiliser. Il met bien l'accent sur le fait qu'ils ne sont que des enfants et qu'ils devraient encore pouvoir le rester. C'est la partie la plus sombre du roman.
Heureusement, tout le monde ne baisse pas les bras devant ce fléau « Il y a des personnes courageuses, des écrivains, des journalistes, des enseignants et des magistrats que la police doit protéger jour et nuit, uniquement parce qu'ils ont envie de faire leur travail. Et leur travail, c'est de permettre à la lumière de l'emporter sur l'ombre ». C'est grâce au travail acharné de tous ces gens, que les choses peuvent changer. Beaucoup de Napolitains, pourtant honnêtes préfèrent parfois ignorer ces choses désagréables, « car une fois qu'on est au courant, il faut se bouger pour les faire changer ».
Le bouquin ne fait que 138 pages, et pourtant réussit à condenser beaucoup de choses. S'il est axé sur ces seigneurs que sont les mafieux, il offre également de très belles pages sur le métier de boulanger ou de journaliste, autres travails de la nuit...et la passion que l'on peut ressentir à exercer un métier choisi. L'humour n'est pas absent, la cause de l'hospitalisation du grand-père est vraiment jubilatoire !
Les sentiments fluctuants du jeune Tonino sont finement analysés et le cheminement progressif de celui-ci vers une autre voie laisse au lecteur une belle lueur d'espoir.
Dans ce livre, l'auteur a su brillamment raconter comment certains enfants de Naples n'ont pas le droit de rêver, il leur dédie d'ailleurs ce livre ainsi qu'à Giancarlo Siani, journaliste libre, mort pour la liberté.
Le Petit Seigneur devrait plaire aux jeunes à partir de 12 ans, mais aussi à tout lecteur quel que soit son âge qui pourra ensuite se tourner vers l'excellent Piranhas de Roberto Saviano !
À noter la couverture magnifique qui place aussitôt le lecteur dans le contexte.
Je remercie Babelio et les éditions Bayard jeunesse pour m'avoir permis de découvrir ce roman, roman que je vais m'empresser de faire lire aux plus grands de mes petits-enfants.

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Petit mais costaud.

Le petit seigneur interroge intelligemment sur la filiation, cette voie toute tracée défrichée par une parentalité adepte des chemins de traverse, et les moult rencontres fortuites initiées par un destin peu adepte des clichés banlieusards.

Tonino fait dans la chnouf.
Une affaire qui mobilise l'entièreté de la famille et qu'il s'efforce de rentabiliser une fois la nuit tombée.
De tout jeune délinquant promis à un fort enviable avenir de délinquant récidiviste, il allait, à l'insu de son plein gré, opter pour le meilleur alors que le pire lui était d'ores et déjà attribué à la grande roue de l'infortune.

Concentré de roman qui fait réfléchir.
Houlà, houlà, l'audacieux pari que voilà.
Qui suis-je, où vais-je, à quel étage j'erre?
Un tableau peu glorieux de jeunes à l'avenir poudreux tout tracé.
Une fatalité semblant coller aux basques de ces gamins déjà parfaitement ancrés dans le milieu et aux destinées aussi reluisantes que la zonzon, voire la grande faucheuse qui aurait tendance à ratisser plutôt large dans ces sphères si prometteuses.

Une étincelle.
Rien à voir avec le mythique et tellement sous-évalué girls band, les L5.
Il aura suffi d'une rencontre, d'un élément déclencheur au rayon des espoirs les plus fous pour déjouer tout morne pronostic au profit d'un ailleurs qui fredonne.
Rien à voir avec le mythi...

Ce roman jeunesse interpelle de par la simplicité de son thème et la fluidité de son développement.
Pour ambiancer dans la joie et la bonne humeur tout en restant raccord avec le propos, je conclurai par ces quelques mots forts justes admirablement déclamés par un groupe qui dénonçait sans se soucier du qu'en-dira-t-on :

« Parfois j'ai si peur au fond de moi
Que tout m'indiffère
Qu'il me manque le courage de croire en moi
Dans ce désert
Dans chaque regard perdu je cherche encore
Une étincelle
Aller vers elle »

Avec moi, tous t'en choeur !

Un grand merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Bayard pour ce roman jeunesse vibrant d'émotion contrôlée et de lendemains qui chantent.
J'vous ai parlé des L5... ?
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Il est napolitain. L'école, c'est une option que sa famille l'incite à laisser tomber. Parce que, qui pourrait vendre les doses de neige que ses deux petites soeurs conditionnent avec soin et dextérité à la maison ? Les vrais nécessités éducatives, son père est là pour les lui transmettre, comme savoir se servir d'une arme.
Ecartelé entre son rêve de devenir journaliste, encouragé par son prof d'italien, et les injonctions familiales, l'enfant hésite. Jusqu'au drame qui modifiera la donne.

Court roman écrit sur le ton de la sincérité enfantine. On perçoit le dilemme du gamin, tiraillé entre ses aspirations et la réalité d'une famille mafieuse, et dangereuse. Et le débat intérieur ne se situe pas sur le plan de la morale. Les activités du père, bien que clairement ressenties comme illicites, ne sont pas remises en cause d'un point de vue éthique. Juste un obstacle pour vivre selon ses rêves d'enfant. Quelques adultes prendront des risques pour essayer de récupérer l'enfant prometteur.

La parole donnée à l'enfant confère un ton de sincérité naïve au propos et le porte superbement.
C'est un état des lieux désolant et une prise de position courageuse , qui dénonce l'enrôlement des enfants à un âge qui rend difficile le discernement.

Roman nécessaire, mais sans doute pas suffisant.


Merci à Babelio et aux éditions Bayard Jeunesse

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La couverture ne trompe pas . Un scooter , quelques jeunes et des bâtiments en fond, ressemblant aux célèbres 'vele' du quartier Scampia de Naples, que Gomorra a rendues tristement célèbre.

Tonino est le fils d'une famille de mafieux , tout le monde à la maison sert la cause.Du père, caïd local à ses soeurs qui empaquètent les doses du haut de leur huit dix ans.
Il a treize ans , premier flingue , il est l'heure de passer aux choses sérieuses. Parallèlement, un de ses professeurs s'inquiète de son absence et va tenter de le récupérer.

Ce livre, destiné à un public jeune, se lit très facilement et très agréablement. On ne va pas dire que l'on croule sous les surprises,mais l'histoire est bien ficelée, un peu convenue peut être.
Le bien le mal, cette vision manichéenne de Naples . L'ombre contre la lumière, le courage contre la mafia.
Il y a juste ce qu'il faut de violence pour bien poser le problème auquel est confronté une partie de la jeunesse napolitaine , et sans doute d 'ailleurs, une jeunesse livrée à elle même, où même les parents poussent au délit.
On est dans les mêmes thèmes que Piranha de Saviano avec des protagonistes encore moins âgés, un livre où le destin d'un jeune se joue à rien.
Un petit mot sur le poids de l'école. On voit ici que l'attention ne peut être captée que par des biais, des astuces pédagogiques innovantes . Je crois beaucoup à l'inventivité dans l'enseignement. Dérouter, provoquer, surprendre pour mieux capter. Si ce n'est pas le thème principal du livre , je tenais à l'évoquer.

Merci aux éditions Bayard jeunesse et à Babelio pour leur confiance.
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Je voulais faire bonne figure devant mon père.
Dans la voiture, il avait l'air soucieux. Ce n'était pas facile de vendre de la coke, je le comprenais. Il fallait faire attention à tout. Aux flics, à la concurrence, aux clients. Tes amis pouvaient devenir tes ennemis. Il fallait du sang-froid, du courage. Mon père en avait énormément, du courage, même que ça fichait la trouille aux autres. Et moi, j'étais fier d'être son fils.
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Les gens ont suivi le cercueil dans l’église, mais tout le monde ne pouvait pas entrer. Ceux qui ont dû rester dehors se sont simplement pressés près du portail pour tenter d’entendre le discours du prêtre.
Je suis resté dehors à regarder toute cette foule. Ça me faisait plaisir. Sauf qu’une chose me restait en travers de la gorge : pourquoi ces gens qui étaient là, dans l’église et sur la place, n’étaient-ils jamais passés lui rendre visite quand il était encore en vie ?
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Pendant que nous pétrissions, Carmine m’expliquait que le pain est une affaire de lenteur, d’attention, de transformation. Dans le noir, le pain grossit, il change de forme. Et, quand il retrouve la lumière, il est devenu autre chose. À Naples, tout le monde veut faire de la pizza. Faire du pain n’intéresse plus personne. Alors que du pain digne de ce nom est meilleur que du poisson ou du bifteck. Si tu mets du provolone ou de la mortadelle dedans, chaque bouchée a un goût de paradis.
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Je voulais faire bonne figure devant mon père.
Dans la voiture, il avait l’air soucieux. Ce n’était pas facile de vendre de la coke, je le comprenais. Il fallait faire attention à tout. Aux flics, à la concurrence, aux clients. Tes amis pouvaient devenir tes ennemis. Il fallait du sang-froid, du courage. Mon père en avait énormément, du courage, même que ça fichait la trouille aux autres. Et moi, j’étais fier d’être son fils. (page 29)
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À Naples, depuis des années et des années, il y a des personnes amies de la lumière et des personnes amies de l’ombre. Il y a des personnes courageuses, des écrivains, des journalistes, des enseignants, des magistrats que la police doit protéger jour et nuit, uniquement parce qu’ils ont envie de faire leur travail. Et leur travail, c’est de permettre à la lumière de l’emporter sur l’ombre. D’essayer de fabriquer la justice. (page 124)
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